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ses gardes fidèles à son approche, l'Europe avait respecté la capitale de la France, et avait consenti de poser les armes par-tout

où l'on se soumettrait à l'autorité du Roi, par-tout où l'on arborerait loyalement la Des lis et de la bannière des lis et la cocarde blanche véritables couleurs nationales des Français depuis des siècles.

cocarde blanche

La cocarde tricolore et les aigles ont été les emblèmes de la République et de la domination de Buonaparte; mais la République et Buonaparte cessant enfin de nous maîtriser, c'est le signe de ralliement et d'union existant sous les Rois de France, qui redevient celui de la nation, au retour des descendans de ces Rois. Rien sans doute de plus conséquent. Ainsi, de même que Buonaparte, étranger à la famille de nos Rois, n'avait pu faire flotter dans ses mains le drapeau sans tache , parce qu'il dut adopter les couleurs du temps, qui enfantèrent sa puissance; de même les augustes fils de nos Rois ne pouvaient, à côté du panache du grand Henri, attacher la cocarde de la République et de Buonaparte, dont ils ne tenaient pas la couronne : ils la tiennent de la nation française, qui a salué du nom

de Rois leurs ancêtres vertueux et célèbres, et qui, après une longue fermentation révolutionnaire, a couru chercher le salut à l'ombre et sous l'égide de son antique monarchie, qu'elle ne pouvait reconnaître qu'avec les belles couleurs de son antiquité.

Dès-lors la valeur française, toujours De l'armée. égale à elle-même, sous l'ère de la République comme sous celle de la dynastie de nos Rois, sous les étendards du moderne. Genseric comme jadis sous eeux des Condé et des Turenne, était appelée à se replacer glorieusement avec les destinées de la France, sous la bannière des lis.

teurs.

Malheur aux hommes qui, ternissant et Des perturba leurs lauriers et le nom de Français, voudraient se séparer de la cause commune par une fausse lueur de célébrité, par un coupable entêtement dans un système odieux au monde, ou par la passion des maux de la guerre ! rebelles alors au gouvernement de leur pays, et échangeant le noble métier des armes contre l'infamie du brigandage, ils expieraient bientôt honteusement leurs crimes sur le sol de la patrie, qu'ils voudraient couvrir de débris, de cendres et de cadavres.

Dissolution

des Chambres.

de l'ordre.

La clémence du Prince ne peut nuire à la justice qu'il doit à ses sujets ; et si l'on pardonne à l'erreur, on ne pardonne pas aux traîtres et aux factieux, soldats ou citoyens de toutes les classes, qui, rêvant de nouvelles convulsions et le désordre, deviennent les ennemis de l'Etat et les perturbateurs du repos public: de tels hommes doivent être punis selon toute la rigueur

des lois.

Le temps est venu où la hardiesse du crime doit trembler devant le regard de l'honnête homme.

Louis XVIII a reparu parmi nous, et l'amour du bien a épanoui tous les cœurs français le mal s'est caché sous les remords' ou dans les ténèbres. Ainsi, l'on a vu ces Chambres profanes et incendiaires qui, depuis le 22 juin sur-tout, avaient exhalé le fiel de leurs passions, se dissiper comme ces brouillards qui, à l'aurore d'un beau jour d'été, se fondent aux doux rayons du soleil.

Rétablissement Au nom du Roi, tout est rentré dans l'ordre, chaque chose a repris sa place, et la plus libérale comme la plus majestueuse des constitutions, qui sera l'un des plus

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beaux titres de gloire de Louis XVIII dáns
la postérité, est venue rasseoir les pouvoirs

légitimes et le bonheur public.

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au Roi.

Le Roi s'est montré, et Paris et la France Ce que l'on doit
ont été sauvés du glaive des nations. Le
carnage, les dévastations de notre territoire,
voilà ce que des peuples ennemis, usant
du droit de la force et de représailles,
nous auraient apporté mais ces peuples
sont devenus les amis de la France, parce
qu'ils étaient les amis du Roi qui s'est
interposé entre la France et l'Europe. Le
sang français avait coulé par l'ordre de
l'usurpateur, et il a commencé à ne plus
couler dès que notre Prince légitime a re-
paru, dès que l'usurpateur et sa faction
sont rentrés dans le néant.)

Pour la seconde fois, Louis XVIII est
le SAUVEUR de notre patrie, de notre
honneur, de notre indépendance, parce que s
son trône est le véritable palladium de
l'honneur, de l'indépendance et des droits
de la Nation française; parce que son grand
caractère et son loyal génie commandent
l'estime des Monarques de l'Europe; parce
que
le
sang royal de Saint-Louis, de
Henri IV, de Louis XIV, coule dans

Sa marche depuis Gand.

Paris.

Sentimens de

la Nation.

ses veines, et s'identifie avec nos mœurs, notre gloire et notre félicité.

De quels concerts harmonieux de bénédictions, la France, délivrée du joug usurpateur le plus tyrannique, ne doit-elle pas faire à jamais retentir les airs, à la vue de ce bon Roi magnanime, de ce père de la patrie, qui, cicatrisant nos plaies politiques, est venu assurer la majesté du diadème avec la noble existence de la Nation!

Quel beau sujet pour l'histoire et les beaux-arts, que ce moment où l'heure de notre délivrance ayant sonné, le Roi a franchi les frontières du Nord, et a vu les populations entières des villes et des campagnes se précipiter sur ses pas, pour le ramener en triomphe jusque dans la capitale du royaume !

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Sa rentrée à Quel jour à jamais mémorable, que celui du huit juillet, où Louis-le-Désiré, véritablement porté par l'amour du peuple français, a fait dans Paris sa rentrée solennelle (a), au milieu des libres et éclatans transports de joie et d'enthousiasme d'une

(a) A quatre heures après-midi.

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