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De l'état pré

sent des choses.

sonnerait de se retrouver sur les écueils de la mer orageuse, où la barque de l'Etat, prête à faire naufrage, n'a été sauvée que par miracle!

Mais quel est le véritable Français,

Remèdes contre quel est l'homme, de quelque nation qu'il

le mal.

:

soit, s'il est l'ami de son pays, que ces images du passé ne pénètrent d'horreur? Ceux-là donc seuls qui n'ont point de patrie, d'honneur et de famille, parce qu'ils rapportent tout à l'égoïsme des passions, youdraient persévérer dans une lutte antisociale que l'on imprime sur eux le sceau de la réprobation, et que, selon le degré de leur crime, qui est celui de lèse-nation, ils soient frappés des peines qu'il emporté dans le droit public de tous les Etats; car le délire révolutionnaire, tout en sapant le repos de la France, a été encore, sous le nom de liberté, éveiller à l'anarchie les peuplades les plus lointaines. Cette révo lution fut celle de la démagogie de la République, celle de la tyrannie militaire de Buonaparte jusqu'en 1814, celle de la nouvelle usurpation du 20 mars 1815, qui nous a signalé les adhérens de ces divers régimes. Ah! que la trop longue période de cette

révolution soit finie pour l'honneur du 19. siècle! que l'on voie s'évanouir enfin devant le vrai flambeau de la raison, jusqu'aux dernières étincelles de ces météores trompeurs, qui n'ont paru sur l'horizon politique que pour nous aveugler et nous égarer, comme ces feux-follets qui écartent le voyageur de la route qu'il devrait tenir !

Le jour de la morale est arrivé et doit De la morale publique et de consoler la terre en bannissant la licence l'esprit national. et l'anarchie. La loi de bonheur et de liberté nous a été donnée par le meilleur des Rois. La noble énergie de la Nation française ne sera plus en proie aux rêves d'une folle et féroce ambition. Il ne sera pas dit qu'un peuple brave, éclairé, sensible et généreux, n'ait pas aspiré à ce beau et premier caractère de la grandeur, qui fait préférer à des victoires et à des conquêtes passagères l'unique et solide amour du bonheur intérieur, de la prospérité et de l'indépen dance de la patrie. Notre gloire doit résider dans cet esprit national : avec l'immortelle devise, LE ROI ET LA FRANCE, la Nation sera toujours grande, forte et indépendante.

Qu'ainsi le gouvernement de la royale De la marche du

gouvernement.

Des Souverains

alliés.

De la paix.

Ses bienfaits.

dynastie des Bourbons, adopte et consacre à jamais, jusque dans ses plus extrêmes ramifications, une marche sûre, franche et invariable, par le concours d'un dévouement sincère et éprouvé, du patriotisme éclairé, et des talens unis aux vertus et au courage!

Qu'enfin les magnanimes Souverains de l'Europe, auxquels nous avons présenté le noble hommage de notre reconnaissance ( 20 ), trouvent dans la stabilité de notre existence politique la garantie de leur alliance!

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Louis XVIII a été rendu à nos vœux, et avec le Roi, la justice, la morale, la vraie liberté sont revenues habiter la France: l'équilibre des Etats Européens a été fixé, l'intégrité de notre territoire affermie, la paix consolidée. Une confédération universelle va désormais resserrer entre les peuples les liens sociaux, rétablir Les échanges du commerce des deux Mondes, et faire revivre les louables rivalités de l'industrie, des beaux-arts et du génie.

NOTES.

( 1 ) Né à Ajaccio, en Corse, le 15 août 1769;

admis en 1777 à l'Ecole militaire de Brienue 2 en Champagne; nommé officier d'artillerie au régiment de la Fère, en 1789; fait général de brigade au siège de Toulon en 1793, et à 26 ans général en chef de l'armée d'Italie.

(2) Le 30 floréal an 6 ( 19 mai 1798 ), l'escadre de l'expédition mit à la voile de Toulon; le 23 prairial, on se rendit maître de Malte, et le 13 messidor, on entra dans la rade d'Alexandrie. Des batailles meurtrières et des marches pénibles à travers les sables brûlans du désert, signalèrent le courage des Français. Des savans. partagèrent les périls et les fatigues de l'armée, pour faire d'utiles et intéressantes découvertes. Si la prudence eût dirigé les calculs du chef de l'expédition, la conquête de l'Egypte eût été de la plus haute importance pour la politique et le développement de la civilisation; mais Buonaparte ne concevait que les projets d'une ambition personnelle, et quand ses agens lui eurent frayé les voies, il s'éclipsa de l'armée d'Egypte le 7 fructidor an 7, sans que le sort de cette armée le touchât, sans la prévenir de son départ. On cite deux traits affreux de sa conduite en Egypte : il

fit empoisonner les malades français dans l'hôpital de Jaffa, et mitrailler ses prisonniers en levant le siège de Saint-Jean-d'Acre.

(3) Louis-Antoine-Henri de Bourbon, duc d'Enghien, né à Chantilly près Paris le 2 août 1772, digne petit-fils du grand Condé, fut enlevé d'Ettenheim, électorat de Bade, le 15 mars 1804, et transféré, le 20, à Vincennes, où il fut fusillé, vers minuit, dans les fossés de la partie orientale du château. Murat et Savary présidèrent à l'exécution, ordonnée par ces mots infâmes que Buonaparte écrivit au bas de la lettre que les juges de la commission militaire lui avait adressée: Condamné à mort.

(4) La Hollande, la Westphalie, Naples, l'Espagne, l'Italie et d'autres Etats, avaient été courbés sous son autorité. Ses frères et ses parens, en administrant les royaumes, principautés et duchés qu'il leur distribuait, n'étaient que ses préfets d'un ordre supérieur. Il avait, en 1813, tenu le propos atroce que dans dix ans sa dynastie serait la plus ancienne de l'Europe: ainsi la gloire conduisait à la mort des millions de victimes d'un projet infernal.

(5) Traité entre les puissances et Napoléon, conclu à Paris le 11 avril 1814.

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(6) Quelle différence de ces votes innom brables et véridiques, avec la faible liste de ceux qui ont été arrachés par l'astuce de l'usurpateur !

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