tion du chemin couvert qui n'est pas encore entrepris sur environ la moitié. On fait une estacade qui prend depuis la gauche des ouvrages jusqu'au corps de la place dans l'Alster; elle sera achevée ces jours-ci. Tous les bastions et courtines du corps de place ont été relevés, et cet ouvrage peut être considéré comme terminé. Sur le fort d'Altona, entre les rives de l'Alster et de l'Elbe, le chemin couvert est entrepris et va être achevé et palissadé. Je fais quarante à cinquante blockhaus portatifs qui se démontent, pour mettre dans les places d'armes, ce qui ajoutera beaucoup à la force de la place. On va aussi entreprendre ces jours-ci quelques redoutes sur le front d'Altona, à deux ou trois cents toises de la place. Le pont de communication entre Hambourg et Haarbourg est terminé. Cet ouvrage fait le plus grand honneur à M. Jousselin, ingénieur en chef des ponts et chaussées, homme du plus grand mérite, et pour lequel je réclame les bontés de Votre Majesté.

J'ai ordonné la construction d'un camp retranché sur les hauteurs de Haarbourg; il est déjà très-avancé, et le fort de Haarbourg est fait, à l'exception des blindages pour la garnison.

Quant à la position de l'armée, j'occupe toujours Ratzbourg; ma gauche appuyée à Travemunde ma droite à Lauenbourg. J'ai maintenant une trèsbonne tête de pont à Hoppe, vis-à-vis de Zollenspicker. L'ennemi s'est beaucoup renforcé sur ce point, par quelques régimens anglais et suédois nouvelle

ment débarqués. On annonce aussi que le corps du général Tauenzien, qui s'était retiré sur Berlin pour se refaire, se porte sur ces points-ci. Il a dû se mettre en marche le 31 octobre ou le 1er novembre.

La meilleure harmonie règne entre vos généraux. Je ne puis entre autres trop faire l'éloge du général Loison. Vous pouvez compter, Sire, que nous rivaliserons tous, pour vous donner des preuves de notre dévouement et de notre fidélité. La meilleure intelligence existe entre les troupes de Votre Majesté et les troupes danoises; leur général en chef, le prince de Hesse, se conduit on ne peut mieux.

Beaucoup d'emplois sont vacans dans les régimens ; des mémoires de proposition ont été envoyés au major-général, et par duplicata, au ministre de la guerre. Le major-général ne m'a pas répondu, cause des circonstances, et le ministre de la guerre m'a annoncé avoir fait le renvoi à S. A. Ces emplois vacans étaient nuisibles au service de Votre Majesté; je la prie de vouloir bien m'autoriser à faire entrer en fonctions, d'après les mémoires de proposition que me donneront les régimens. Je prie aussi Votre Majesté de vouloir bien accorder un certain nombre de décorations qui seraient distribuées par des conseils composés de généraux, à ceux des militaires qui auraient fait quelqu'action brillante.

Signé Prince D'Eckmühl.

N° 37.

Au quartier-général à Hambourg,

le 25 mars 1814.

Le Maréchal Prince d'Eckmühl, vu l'urgente nécessité de remplacer M. le comte de Chaban, dans les fonctions qu'il remplissait à Hambourg, comme intendant général des finances, fonctions qui se trouvent vacantes par suite de la mort de cet administrateur;

Considérant que les attributions dont était chargé M. le comte de Chaban, sont extrêmement nombreuses, et que par suite des circonstances, le bien du service réclame qu'elles soient réparties entre plusieurs personnes.

A arrêté ce qui suit:

ARTICLE PREMIER.

Une commission est instituée pour régler tout 'ce qui a rapport aux finances. En conséquence elle prendra connaissance, lorsque le service l'exigera, de l'assiette de l'impôt, de la répartition et du recouvrement des contributions, tant directes qu'indirectes; elle surveillera les administrations de l'enregistrement et des domaines, des droits réunis, des douanes, des postes, de la loterie; les opérations de la banque,, en ce qui concerne les fonds provenant de

cet établissement; les hôtels des monnaies, en ce qui a rapport aux résultats généraux de la fabrication. Le détail de ces dernières opérations étant déjà confié à une commission spéciale, elle se fera rendre compte journellement de toutes les recettes qui s'opéreront pour compte du trésor, quel qu'en soit l'origine ; elle appréciera les besoins des différentes parties du service, et sur l'avis quelle émettra à ce sujet, M. le Maréchal accordera la répartition des fonds, répartition d'après laquelle M. Boisrichard, l'un des membres qui doivent former la commission, délivrera les ordonnances nécessaires pour faire effectuer les payemens. Des situations devront être transmises tous les soirs à la commission, par les différens payeurs, pour lui faire connaître l'état de leurs caisses. Il sera veillé à ce que les fonds ne restent point en stagnation entre les mains de ces comptables. La commission aura soin aussi de suivre la marche des recettes, et de stimuler les receveurs en les invitant à hâter les recou

vremens.

ART. 2.

Sont membres de la commission, savoir :
MM" Le Maréchal Prince d'Eckmühl, président ;
Le préfet du département, vice-président;
Le général d'artillerie Jouffroy ;

Boisrichard, auditeur au conseil d'Etat ;
Ceillier, directeur des domaines ;
Lafaurie, inspecteur du trésor.

ART. 3.

L'organisation des bureaux de l'intendance générale des finances, demeure telle qu'elle a été jusqu'à ce jour, tant sous le rapport du personnel, que sous celui de la distribution des travaux. Les appointemens dont jouissent les différens chefs et employés attachés à cette administration, leur sont conservés intégralement. Ils en seront payés, ainsi que tous les autres employés civils, sur la production qui sera faite à la commission de leur état nominatif.

ART. 4.

M. Boisrichard, membre de la commission, est chargé de la direction des bureaux ; il aura la signature, ouvrira les lettres et paquets à l'adresse de la commission, et tiendra la correspondance générale après avoir pris l'avis de la commission.

ART. 5.

Les directeurs des hôtels des monnaies no 1 et 2, adresseront à la commission les demandes des matières qui leur seront nécessaires pour alimenter la fonte. Ils auront également soin de lui faire connaître chaque soir les progrès de la fabrication.

ART. 6.

Il n'est rien innové par le présent arrêté aux dispositions contenues dans ceux que M. le Maréchal a rendus les 2 et 30 novembre dernier, savoir: le premier concernant la saisie de la banque de Hambourg,