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N° 39..

Lettre de M. le lieutenant-colonel d'artillerie danoise, Aubert, à M. le Maréchal Prince d'Eckmühl.

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S. Ex. M. le général en chef de l'armée de Pologne, comte de Beningsen, m'ayant chargé de remettre la lettre et les deux pièces ci-jointes à Votre Altesse, m'a de même invité de porter à sa connaissance, que ne se regardant plus comme en guerre avec la nation française, il désire prendre des arrangemens avec Votre Altesse, pour prévenir toute effusion de sang et dévastation ultérieure, qui, étant dorénavant sans but militaire, ne pourrait qu'inutilement frapper de nouvelles plaies à l'humanité et aggraver les maux dont elle a déjà trop long-temps souffert. Mes pleins-pouvoirs pour conclure un armistice étant très-amples, je n'attends que la communication des intentions de Votre Altésse, pour m'expliquer sur le but de ma mission.

Signé AUBERT.

N° 40.

Lettre de M. le général comte Beningsen, Commandant en chef de l'armée impériale russe de Pologne, à M. le Maréchal Prince d'Eckmühl.

Pinneberg, ce avril 1814.

MONSIEUR LE MARECHAL,

Je crois nécessaire, et même de mon devoir, de communiquer à Votre Excellence les nouvelles officielles que je viens de recevoir de Paris, pour ne point rester responsable du sang qui pourrait encore être répandu inutilement par deux nations qui, au milieu de la capitale de la France, ne se regardent plus comme ennemies.

D'après la déclaration du Sénat français, vous verrez, Monsieur le Maréchal, que Louis XVIII est reconnu le souverain de la France. Veuillez me faire connaître vos dispositions, et vouloir en même temps rester persuadé, que basant mes démarches sur les intentions de l'Empereur, mon maître, je suis toujours prêt à me ranger du parti de la modération et de l'humanité,

Signé comte BENINGSEN.

N° 41.

Lettre de M. le Maréchal Prince d'Eckmühl à M. le général en chef comte Beningsen.

Hambourg, le 14 avril 1814.

MONSIEUR LE GÉNÉRAL,

Je viens de recevoir votre lettre du avril, où vous me communiquez les événemens arrivés en France; elle m'a été adressée par M. le lieutenantcolonel danois Aubert, qui me fait connaître de votre part, que vous ne vous regardez plus comme en guerre avec la nation française.

Je ne puis faire d'autre réponse à cette lettre qu'un simple accusé de réception; un homme d'honneur ne se regarde pas comme délié de ses sermens de fidélité, parce que son souverain peut avoir éprouvé des revers.

Signé Prince D'ECKMÜHL.

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