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N° 42.

Lettre de M. le lieutenant-colonel danois Aubert, à M. le maréchal Prince d'Eckmühl.

MONSEIGNEUR,

Altona, le 16 avril 1814.

Comme la lettre de Votre Altesse, à M. le général en chef comte Beningsen, n'accuse que la réception de la sienne, et que MM. les généraux Loison et de la Ville ont consenti, au nom de Votre Altesse, qu'un officier français, accompagné d'un officier russe, passe par Paris pour se rendre au quartiergénéral de l'Empereur Napoléon, tant pour s'assurer de l'état des choses en France, que pour chercher ses ordres relativement à l'ultimatum des conditions sur lesquelles puissent être basées les négociations sur l'évacuation de Hambourg, et que M. le général Loison s'est expliqué d'une manière qui suppose qu'un armistice tacite aura lieu jusqu'au retour de l'officier: M. le général en chef se conformant à cet arrange-. ment, désire seulement qu'une entrevue puisse avoir lieu avant le départ du courrier, entre MM. les généraux Loison et de la Ville, et son chef d'état-major général, le général Oppermann. Convaincu que cette entrevue ne peut qu'avoir les plus heureux résultats,

je me permets de proposer qu'une conférence puisse avoir lieu à la brasserie de Kleinworth, entre les généraux susnommés et moi, ou à tout autre endroit qu'il plaira à Votre Altesse d'indiquer. Dès que sa réponse me sera parvenue, je la porterai, par estafette, à la connaissance du général Oppermann, qui ne manquera pas de se rendre, sans le moindre délai, à Altona.

pour

Les bonnes intentions que Votre Altesse a toujours manifestées les États du Roi, mon maître, me font espérer qu'elle ne se refusera pas à une demande qui ne peut avoir que les suites les plus heureuses, d'autant plus que le général Oppermann est un homme franc, loyal et honnête.

Signé AUBERT.

N° 43.

Lettre de M. Blucher, président d'Altona, à M. le colonel Higonet, commandant le Sternschantz (ouvrage avancé de Hambourg.)

Altona, le 20 avril 1814.

Il vient d'arriver deux officiers russes du quartier général du comte de Beningsen, et demandant la permission de passer à Hambourg, pour porter à Son Altesse le prince d'Eckmühl, les dépêches du Gouvernement français. Je vous prie, monsieur le co

lonel, de vouloir les faire annoncer auprès de Son Altesse; ils attendent ses ordres dans ma maison à Altona.

Signé BLUCHER.

N° 44.

Lettre du général César de la Ville, chef de l'étatmajor, à M. le colonel Higonet, commandant le Sternschantz.

Hambourg, le 20 avril 1814

M. le Maréchal vient de recevoir votre lettre, à laquelle était jointe celle de M. de Blucher, qui annonce que des officiers russes, du quartier-général du comte Beningsen, viennent d'arriver chez lui, demandant permission de venir à Hambourg, pour apporter à Son Excellence des dépêches de notre Gouverne

ment.

L'Empereur et Roi ne se servirait pas d'officiers russes, s'il avoit des ordres ou des dépêches à faire passer à S. Exc.; ainsi, M. le Maréchal se voit forcé de refuser les officiers et les dépêches dont ils sont porteurs.

S. Exc. désire que vous envoyiez en réponse à M. de Blucher, purement et simplement la copie de ma lettre.

Signé CÉSAR DE LA VILLE.

N° 45.

Lettre du prince Volkousky, aide-de-camp-général, et major-général de l'Empereur de Russie, à S. Exc. M. le comte Beningsen.

Paris, le avril 1814.

MONSIEUR LE COMTE,

Je m'empresse d'annoncer à Votre Excellence, le plus heureux dénouement des circonstances. Napoléon a abdiqué pour lui et pour sa famille. It se mettra aujourd'hui en route pour s'embarquer au port de Saint-Tropès, d'où il ira à l'isle d'Elbe, qui lui est destinée pour son séjour. L'Impératrice ne le suivra pas. Tous les maréchaux de France et les grands dignitaires ont adhéré au Gouvernement provisoire. Le comte d'Artois, MONSIEUR, et frère du Roi, a eu hier son entrée dans la Capitale. Il a été reçu par la nation d'une manière qui prouvait parfaitement les sentimens des Français, en voyant retourner chez eux leurs princes légitimes. Il a eu bien de la peine à passer dans les rues, parce que la foule se pressait autour de lui pour le contempler. Les cris de vive le Roi, vive MONSIEUR, retentissaient de toutes parts.

Signé le prince VOLKOUSKI.

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N° 46.

Extrait du Décret impérial du 24 décembre 1811, relatif à l'organisation et au service des étatsmajors des places.

TITRE III.

CHAPITRE IV.

De l'état de siége.

ART. 110.

Tout gouverneur ou commandant à qui nous avons confié l'une de nos places de guerre, doit se ressouvenir qu'il tient dans ses mains un des boulevards de notre empire, ou l'un des points d'appui de nos armées, et que sa reddition avancée ou retardée d'un seul jour peut être de la plus grande conséquence pour la défense de l'état et le salut de l'armée.

En conséquence, il sera sourd à tous les bruits ré– pandus par l'ennemi, ou aux nouvelles directes et indirectes qu'il lui ferait parvenir, lors même qu'il voudrait lui persuader que les armées sont battues et la France envahie; il résistera à ses insinuations comme à ses attaques: il ne laissera point ébranler son courage, ni celui de la garnison.

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