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Lettre de M. le Maréchal Prince d'Eckmühl, à M. le général en chef conte Beningsen.

Hambourg, le 22 avril 1814.

MONSIEUR LE GÉNÉRAL,

J'ai reçu la lettre que Votre Excellence m'a écrite pour m'envoyer les dépêches du Gouvernement provisoire qui me sont adressées, ainsi que celles de M. le lieutenant-colonel Aubert, renfermant une lettre du 13 avril que vous écrit le prince Volkouski, major-général de l'empereur de Russie.

Après une lecture réfléchie de ces différentes pièces, je ne les trouve pas de nature à infirmer ce que j'ai eu l'honneur de vous écrire par ma lettre du 14 avril; et la seule pièce qui vous annonce l'abdication de mon souverain me partenant par des officiers ennemis, et n'étant qu'une simple lettre, ne peut servir à la conduite d'un homme d'honneur. Vous me demandez de faire cesser les hostilités que le pouvoir suprême ne tolère plus entre les troupes que nous commandons.

J'accepte l'offre que vous me faites faire par M. le lieutenant-colonel Aubert, d'envoyer un officier avec vos passeports à l'empereur Napoléon, et en cas

d'abdication, chose que nous ne pouvons croire, au gouvernement qui aurait été légalement institué. M. le lieutenant-colonel Aubert est chargé de vous demander des passeports pour cet officier.

Signé le Prince D'ECKмÜHL.

N° 48.

Lettre de M. le lieutenant-colonel Aubert, à M. le général César de la Ville, chef de l'état

major.

Altona, le 24 avril 1814.

MONSIEUR LE GÉNÉRAL,

J'ai l'honneur de vous inviter d'avoir la complaisance de porter à la connaissance de M. le maréchal prince d'Eckmühl, que j'ai remis sa lettre au géné– ral Beningsen, qui demande, avant de donner son consentement au départ d'un officier avec des dépêches pour le Gouvernement français, comme marque que MM. les généraux français ont effectivement envie de se rapprocher de la généralité russe, et de prouver qu'ils n'attendent que des ordres positifs de leur Gouvernement pour ne plus être les ennemis des Alliés, tout comme la France entière ne l'est plus; qu'à l'imitation des autres corps d'armée et gouverneurs de places, notamment celui de Magdebourg,

M. le général le Marois, qui, une heure après la réception des dépêches du Gouvernement, doit avoir envoyé son chef d'état-major au commandant du corps du blocus, général Tauenzien.

1°. Qu'une entrevue directe ait lieu entre des officiers français et russes, au choix des chefs respectifs.

2o. Qu'on relâche les prisonniers russes et prussiens retenus à Hambourg, dont la nourriture est à charge, tous les prisonniers en France étant déjà rendus, et les ordres donnés pour que les Français détenus en Russie retournent incessamment dans leur patrie.

C'est en vous priant, Monsieur le Général, de porter cette base préliminaire d'un accommodement à la connaissance de M. le Maréchal, que j'ai l'honneur de vous inviter à en faire passer le plutôt possible une réponse définitive, afin qu'un arrangement si désirable pour le bonheur de tant de personnes puisse s'effectuer le plutôt possible.

Signé AUBERT.

N° 49.

Lettre de M. le général César de la Ville, à M. le général Oppermann, chef de l'état-major du général comte Beningsen.

Hambourg, le 26 avril 1814.

MONSIEUR LE Général,

M. le Maréchal me charge de vous prier de porter à la connaissance du général Beningsen, qu'il a fait choix de M. le général Delcambre pour la mission dont on est convenu dans la séance de ce matin. Cet officier général se rendra demain 27 du courant à Altona, chez M. Franck, à sept heures du matiu. Il aura ses ordres, et sera prêt à se mettre en route avec l'officier que M. le général Beningsen aura choisi pour l'accompagner.

M. le Maréchal désire que, pour éviter toute discussion ou interprétation, on mette par écrit les arrangemens verbaux qui ont été conclus ce matin. Veuillez me faire connaître à quelle heure vous pourriez vous trouver aujourd'hui au même endroit où nous nous sommes vus, afin que le général Loison et moi puissions nous y rendre.

Signé CÉSAR DE LA VILLE.

N° 50.

ORDRE DU JOUR.

Au quartier-général de Hambourg,

le 26 avril 1814.

M. le Maréchal prince d'Eckmühl, par un dernier ordre du jour, a fait connaître les nouvelles que débitait l'ennemi, entr'autres celle de l'abdication de l'empereur Napoléon. L'ennemi persistant à nous annoncer cette abdication, et à nous assurer qu'un nouveau Gouvernement a été légalement institué en France, et qu'un état de paix y existe entre les armées françaises et alliées, M. le Maréchal a cru de son devoir envers les troupes du corps d'armée, n'ayant rien d'officiel de notre Gouvernement à ce sujet, d'envoyer en France un officier pour s'assurer

de l'état des choses.

S. Exc. a fait choix de M. le général Delcambre, qui jouit de la confiance des généraux, officiers et soldats.

Cet officier général est chargé, en cas d'abdication, d'assurer au nouveau gouvernement, au nom de l'armée, la même fidélité que nous avions jurée à l'Empereur Napoléon, et dont il nous aurait dégagés par son abdication.

Il a été convenu avec M. le général comte Bening

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