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Nouvelles et mélanges. Allocution de N. S. P. le Pape Grégoire XVI sur
l'état de la religion en Espagne. -Direction donnée aux études scienti-
fiques à Rome.
M. l'abbé de Luca, nommé président de l'imprimerie
de la propagande. - Nouvelle organisation de la faculté de théologie.—
Visite de Mgr. l'évêque de Verdun au siège apostolique et au tombeau
des saints apôtres. - Fondation de deux églises catholiques, à Madras. 220

Bibliographie. Notice sur le couvent d'Edchmiadzin. Sur la bibliothèque du

mont Athos. La bible traduite par M. Cahen. Bibliothèque des

** classiques grecs de M. Didot. —Catalogue des livres qui se trouvent dans

la librairie de la propagande à Rome.

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Étude des monumens astronomiques des anciens peuples, d'après M.
Letronne, (2 art.) par E. CARTERON.

425

Dictionnaire de diplomatique, ou cours philologique et historique d'antiquités

civiles et ecclésiastiqnes, (23 art.) par M. A. BONNETTY.

487

DE PHILOSOPHIE CHRÉTIENNE.

Nuruéro 13. Janvier 18410

Archéologie chrétienne.

INSCRIPTION CHRÉTIENNE

TROUVÉE A Autun.

Croisième article'.

ÉTUDES PALÉOGRAPHIQUES.

L'étude des marbres d'Autun touche à sa fin, les travaux partout entrepris, avec un concours digne de l'importance du monument, sont comme achevés; les difficultés s'aplanissent, la lumière se fait, ces vénérables pierres parlent; et, grâces au ciel, ce langage sacré n'a pas été abandonné aux disputes d'une science incrédule et défiante. La foi a recueilli les saintes paroles de la foi des anciens jours; et voici que, du sein de Rome, une voix qui a puissance, planant des hauteurs de la science et de la théologie, promulgue ce symbole de 15 siècles, le livre avec confiance aux savans qui l'admireront, le présente avec autorité aux sectaires qu'il confondra, et félicite de cette découverte l'église d'Autun, la cité éduenne, la France entière, qui doit au christianisme ses meilleures gloires'.

Voir le 2o article dans le n° 7, tom. 1, P 7.

« Questo (monumento) senza dubbio sara sempre un bel'ornamento di quella chiesa, di quella città, e anche del resto della Franzia, che deve le maggiori sue glorie al Christianesimo.» p. 41 de l'opuscule intiIII' SÉRIE, TOME III.-N° 13. 1841.

1

La doctrine catholique, dit encore le R. P. Secchi, dont nous abrégeons à regret les paroles, n'a pas seulement pour preuve la possession permanente de la prescription, l'infaillible enseignement de la chaire de Pierre, l'autorité des conciles généraux, la tradition légitime des Pères, la pratique des dogmes, continuellement vivante dans les liturgies de l'Orient et de l'Occident, le consentement même des hérétiques plus opposés entre eux qu'avec nous, et enfin cette infinie génération de manuscrits et d'imprimés, qu'on pourrait appeler la bibliothèque écuménique de l'Église. Elle a pour elle encore, grâces à Dieu, un autre trésor d'invincibles argumens, non pas négligés par nos pères, mais moins employés par excès de richesses, monumens à demi enfouis sous terre, dignes de former le vénérable Musée du christianisme.... Y a-t-il un genre de preuves qui démontre mieux le consentement de toute l'Église en une même foi, que l'immense trésor de l'antiquité chrétienne ?

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« Déjà par le passé, remarque le savant jésuite, et de nos jours » encore, il n'a pas été très rare qu'au moment où les sectaires attaquaient avec arrogance une vérité catholique, une pierre >> apparaissait pour la défendre. Ce sont des argumens, il est vrai, » dont on peut se passer, car ce n'est pas là la pierre sur laquelle » est bâtie l'Église de Jésus-Christ. Mais il est bien toutefois que » les pierres mêmes crient contre les obstinés mensonges des pro » testans. Et voyez la Providence! Au tems où l'édifiant et apostolique clergé de France se plaint amèrement que les émissaires » des sociétés bibliques, dans les derniers soupirs de l'hérésie » agonisante, cherchent à propager en France leurs erreurs ; au » moment où dans l'Angleterre, sérieusement prête à se détrom» per du passé, ils attaquent le dogme catholique de l'Eucharistie, » et soutiennent de leur mieux la machine croulante de Calvin;

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tulé: Epigramma greco-christano de' primi secoli trovato non hạ guari presso l'antica Agustoduno, oggi Autun, in Francia, supplito dove erad'uopo e commentato, dal P. Giam Pietro Secchi della compagnia di Gesu socio ordinario e censore della pontificia Academia romana d'antichita........... Roma, 1840.

1 Il medesimo P. Secchi, p. 24.

» voici en France un antique marbre grec qui réfute à lui seul la » plus grande partie des accusations qui ont fait abandonner le >> sein de l'Église aux orgueilleux sectaires du 16° siècle 1. »

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Nous ajouterons avec le P. Secchi, en développant sa pensée : la Providence a voulu qu'un pieux évêque allant, au jour de fête de l'un de ses plus anciens prédécesseurs, visiter l'antique Polyandre, où furent déposés les corps des apôtres, des martyrs et des premiers évêques de l'église d'Autun, sauvât ces tronçons de marbre au moment où ils sortaient de terre pour être brisés de nouveau, au moment où le zélé prélat, gémissant de l'obsti→ nation des momiers à infester son diocèse, signalait dans ses mandemens l'erreur des sacramentaires, et fortifiait la foi des fidèles en la divine Eucharistie 2.

Demeurons à ce haut point de vue de la Providence et de la Foi pour jeter un dernier regard sur l'inscription chrétienne; rappelons-nous le présent et le passé; reportons-nous à l'époque assez semblable à la nôtre où se gravait ce symbole du 3e siècle. Nous avons dû interroger les faits et les idées qui inspiraient son auteur, placer à côté de lui les apôtres qui le dirigeaient, refaire son horizon, prendre son point de vue, et comme dessiner le fond du tableau, sur lequel va se détacher l'incription.

Mais avant tout, rapporteur inconnu des travaux d'autrui, nous devons décliner les autorités, exhiber les titres sur lesquels reposeront nos dernières assertions.

D'abord nous invoquerons les marbres eux-mêmes étudiés sur place; nous en présentons sous les yeux du lecteur la copie la plus fidèle qui ait encore été publiée. Cette copie est prise sur le portrait de grandeur naturelle déposé à la bibliothèque royale. L'habile et patient auteur de ce dessin, M. de Saint-Géran, s'est attaché sans préoccupation d'aucun système d'interprétation, à reproduire, non-seulement les caractères saisissables, mais jus

2 P. 5.

3 Voir les Mandemens de monseigneur l'évêque d Autun pour le carême de 1838, de 1839, de 1840, sur l'Eucharistie, le Saint-Sacrifice de la messe, le Sacerdoce.

qu'aux taches et aux piqûres du marbre qui peuvent accuser quelques linéamens de lettres.

Nous traduirons dans ses plus importantes parties le mémoire lu par le R. P. Secchi à l'Académie pontificale romaine d'antiquité, inséré dans ses Actes, et digne de prendre place à côté des beaux travaux du savant épigraphiste, sur le texte grec du N. Testament et sur les inscriptions restituées de l'ile Ruad et des monumens d'Italie.

Nous y joindrons diverses observations venues la plupart des hautes régions de la science et dont nous regrettons de ne pouvoir indiquer autrement la source 1.

A l'aide de ces ressources, nous lirons l'inscription, nous fixerons sa date; et, pour achever de l'interpréter, nous reviendrons dans un dernier article sur l'histoire, la doctrine et les rites de l'Église primitive; nous citerons encore les contemporains, tels que saint Irénée, saint Denys l'Aréopagite, et les liturgies orientales qui nous semblent jeter un grand jour sur nos marbres. Nous terminerons, en résumnant tous les enseignemens historiques et dogmatiques que fournit cette inscription.

Nous ne reviendrons pas sur la lettre publiée par les Annales, t. xix, no 1, p. 197. Cette lettre, écrite à la hâte sur la première apparition de l'inscription, n'était point destinée au public, et, bien qu'elle indiquât le sens général de l'inscription, ne présentait qu'un essai rapide de restitution à peine ébauchée. Du reste, pour rétablir et expliquer ces vers comme l'exige l'état actuel de la science, il faudrait les comparer à toutes les inscriptions semblables éparses dans la Roma subterranea d'Aringhi et de Bottari; dans Boldetti, osservazioni sopra i cimiteri de' S. Martiri ed antichi cristiani; dans Casale, de veteribus sacris christianorum ritibus, dans les grands recueils épigraphiques de Gruter, Muratori, Reinesius, Gudius, Gori, Bockh, etc., etc. Mais à qui ces trésors sont-ils accessibles au fond de nos provinces, et qui peut les rencontrer dans nos bibliothèques mutilées, pillées, anéanties, ou abandonnées à leur pénurie?

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