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nous dûment vérifié en notre conseil royal, des finan ces, auquel ont assisté MM.

Fait en notre conseil royal des finances, tenu à

le jour d

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vingt

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N. VIII. ( Page 210.)

Le recueil des Actes des Apôtres forme cinq volumes très-mélangés de bon et de médiocre; ils eurent beaucoup de vogue dans le temps, mais ils prouvérent que le ridicule donné n'a d'effet qu'autant qu'il est reçu. On ne s'occupa point à sevir, et le stylet s'émoussa. Ceci ⚫st cité, comme moyen terme entre le bon et le mauvais.

Dialogue extrait des Actes des Apôtres.

M. ***

Mais, père G**, vous êtes donc du système des deux chambres, qui a fait partir ce pauvre Mounier. Vous ignorez donc que les Anglais vont les supprimer eet hiver, pour n'avoir qu'une assemblée nationale?

PÈRE G***.

Ah! je vous en casse; eh! qui leur jugera leux magnimagnos de l'Inde, leux ministres, leux princes du sang quand i font la trahison? Les enverront-ils à jug ger à un bailli de campagne?

M. ***:

Mais ne peut-on pas former, dans le sein de l'assemblée nationale, un tribunal équitable aux yeux mémes de

l'accusé ? Lisez, si vous voulez vous en convaincre, le nouvel ouvrage de M. Servan sur la paix ; c'est un philosophe, celui-là.

PÈRE G***.

Ah! miséricorde, pays; je ne lis rien de tout ça. Mais c'est dans vot'cœur que vous d'vriez lire. Rappelez-vous donc seulement l'histoire à ce M. Malouet, accusé cheu nous par mon confrère G***. Eh bien ! fallait former un tribunal pour le juger, et mettre leux joli M. G*** pour président; ça aurait fait d'belle be. sogne, et le bon Dieu se s'rait accominodé de ça. Oh! પુ. sarpeguiene, comme i m'ont fait malade à cette siancelà; j'étais tenté de faire le sacrifice de má perruque, et de la leu jeter à la tête. Et puis, quant à votre monsieur philosophe, on m'a dit comça qu'il y a trois mois il écrivait à Mounier tout le contraire, et qu'il change d'opinions comme de chemises, et qu'il voulait six ordres en France depuis que j'nous étions délivrés de trois, où il y avait trop de deux, n'en parlons plus.

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Eh bien, père G***, consolez-vous; je crois bien que nous aurons un tribunal comme vous dites; mais surtout point de veto sur nos décrets.

PÈRE G***.

Vous v'néz encore m'embrelificoter avec vot' velo, avec du latin où j'nentendons goutte. T'nez, voisin, réfléchissez donc que quand i voudraient faire queuques gueuseries de décrets, i n'auraient qu'à s'entendre deux cents enragés quand i gnia qu'eux à la salle, ou que j'sommes allez dîner, et puis le porter tout d'suite au roi; et puis, s'il n'accepte pas, manigancer encore,

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lui faire faire une ptite promenade de quatre lieues. Non, il faut que partout il gni ait des controleux. Un aut' chambre n'arrêtera pas ce qui s'ra ben fait, elle n'arrêtera que le chicotin; et puis, sans aller par trentesix chemins, m'est avis que les lois doivent se fricasser comme notre omelette. Nous aut'peuple, j'sommes la friture; les grands, les riches, les nobles sont les œufs et les fines herbes. Quand j'sommes tous seuls je crions, je bouillonons, je prenons feu, j'allons par dessus les bords; pan, on flanque les oeufs dans la sauce, ça ne crie plus, ça se fond l'un dans l'autre, ça vous prend une couleur ben dorée, ben appétissante; stila qui tient la queue de la poêle n'a pu qu'un p'tit coup à donner, et puis c'est un morceau de roi. Si la friture et la liaison manquent; eh bien! le maître Jacques les jette et en recommence une autre avec de nouveaux inguerdiens, jusqu'à c'qu'on en fasse une bonne. Qu'en pensez-vous, monsieur le chevalier ?

LE CHE V. LA ROCHE.

Une fricassée nationale, v'la le mot. A la santé de la fricassée nationale.

PRE G***. s'animant.

Eh ben puisque tout est national à présent, depuis la cocarde jusqu'aux boucles, et qu'il y aura toujours des riches et des savants tant que l'monde s'ra monde, faisons-en une bonne fois pour toutes une aristocratie nationale, et puis n'en parlons plus.

LE CHE V.. LA ROCHE.

N'en parlons plus, n'en parlons plus!....

M. ***.

Je crois, père G***, que vous vous êtes laissé gagner par le clergé. On m'avait dit déja que vous n'aviez pas été de l'avis de la suppression des dixmes; que vous vous étiez laissé dire que M. Duport n'avait plaidé contre elles aussi vigoureusement, que parce qu'il venait d'acheter une terre à vingt lieues de Paris, et que les dixmes annullées étaient pour lui un objet de dix mille livres de rente. Je vous soupçonne un peu aristocrate.

PÈRE G***.

V'la comme on en dit toujours pu qui gni en a. J'ai dit com'ça qu'il était jusse que ceux-là qui avaient toute la peine, en eussions le salaire ; je parlais de not❜ bon curé, à qui aucune ordonnance de l'assemblée ne m'empêchera pas d'aller quand je l'voudrai faire présent d'un tierçon de cidre et d'un sequier de blé noir pour soutenir c'pauvre cher homme. Ses visites à noť ménagère et à nos enfants valent ben celles du médecin: pourquoi en serais-je plus oublieux? Oh mais! pour les grosses dixmes de ces gros fainians que je ne voyons jamais, qui restions là à Paris à faire des soupers qui durent jusqu'à cinq heures du matin, dont les grands vicaires nous font des procès qui n'ont ni père ni mère, oh! pour celles-là, bernique, compère.

Le père G*** était un bon et digne cultivateur de Bretagne, mais ne connaissant pas parfaitement ce que c'était que les droits de l'homme. Pendant la discussion, il demanda la parole, monta à la tribune, et dit qu'il priait l'assemblée de ne pas oublier les droits sur l'eaude-vie, fort onéreux à sa province. Le plus léger mouvement d'ironie ne put être aperçu dans l'assemblée.

N.. IX. (Page 216.)

Anacharsis Clootz, orateur de cette députation, était prussien et avait reçu une éducation soignée : il était exalté par enthousiasme et de bonne foi; ses correspondances le prouvent. Il était fort assidu aux séances des jacobins, et se fit remarquer à la journée du 10 août. I périt ensuite sur l'échafaud, au temps où toute espèce de célébrité fut un arrêt de mort.

N. X. (Page 237.)
Affaire de Nancy.

Sur les deux heures et demie, j'étais à une lieue et demie de Nancy. Là, je trouvai une seconde députation. Les soldats avaient forcé leurs officiers de l'accompagner. Je fis à ces députés la même réponse qu'aux premiers ( je leur répétai que, préliminairement à tout; j'exigeais la délivrance des deux officiers généraux, et le départ, à l'instant, des trois régiments, pour aller attendre, dans l'endroit que je leur désignerais, l'exécution du décret, et mes ordres ultérieurs. Je leur dis, de plus, qu'il fallait remettre entre mes mains quatre hommes par régiment, que j'enverrais, sous escorte, pour être jugés par l'assemblée nationale, et enfin, j'ordonnai au peuple de rentrer dans le devoir ét de se soumettre aux lois. Les officiers et les députés demandèrent une heure pour examniner mes

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