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duits entièrement dans le quatrième volume de la Bibliothèque nouvelle des Pères. Cet ouvrage était divisé en trois livres. Les deux premiers étaient adressés à un nommé Etienne, et le troisième à Marin. Dans les deux premiers, Eusèbe traitait des questions difficiles et de leurs solutions; dans le troisième il s'occupait des points controversés qui se trouvent à la fin des Evangiles. C'est lui-même qui nous donne ces détails dans la préface à Marin'. L'ouvrage entier n'a point encore été retrouvé; on n'en a qu'un abrégé tiré d'un manuscrit du Vatican du Xe siècle, et des fragments considérables tirés de la Chaîne de Nicétas sur l'Évangile de saint Luc, quelques fragments assez courts tirés d'autres Chaînes manuscrites. Ebedjésu, dans son Catalogue des livres syriens, avait parlé de cet ouvrage d'Eusèbe, et en effet on en trouve, dans un manuscrit syriaque du Vatican, quelques extraits le cardinal Maï s'est contenté d'en publier deux.

4. L'abrégé des deux livres à Etienne conQuestions tient seize questions, avec leurs solutions. d'abré Voici ces questions: 1° Pourquoi les évangélislivres à E-tes décrivent la race de Joseph et non celle de

des deux

nne.

Marie? 2o Pourquoi un évangéliste, en faisant la généalogie, commence à Abraham, et pourquoi un autre commence à Joseph et va, sans s'arrêter à Abraham, jusqu'à Dieu? 3° Comment saint Matthieu conduit la généalogie depuis David, avec Salomon, son successeur, jusqu'à Jacob et à Joseph, et comment saint Luc commence à David, à Nathan et à ses enfants, jusqu'à Héli et à Joseph? 4° Sentiment de Jules Africain sur la généalogie qui se trouve dans les livres sacrés. 5° Pourquoi saint Matthieu, dans la généalogie de Jésus-Christ, place David avant Abraham? 6o Pourquoi saint Matthieu, après David, ne vient pas aux successeurs de la race de ce prince, mais passe à Abraham, sans parler d'Adam ni des autres hommes anciens qui avaient été chers à Dieu ? 7° Pourquoi, après avoir fait mention de Thamar, saint Matthieu ne rappelle plus aucune femme digne d'éloge pour ses actions éclatantes? 8° Pourquoi l'évangéliste a rappelé dans la généalogie la femme d'Urie? 9° Pourquoi l'évangéliste a fait mention de Ruth? 10° Pourquoi l'évangéliste a nommé Joachim sous le nom de Jéchonias? 11 Pourquoi l'évangéliste use de distinctions dans la généalogie,

1 Ambiguarum quæstionum ac solutionum quæ circa divinorum Evangeliorum initia occurrunt, quum jam duos scripserim libros, venio nunc, mediis prætermis

en n'unissant pas ensemble les quarante-deux générations d'Abraham à Jésus-Christ, mais divisant les successions par les divisions qu'il énonce? 12° Pourquoi l'évangéliste ne nommet-il que quatorze générations, quoiqu'il y ait eu dix-sept rois depuis les temps de David jusqu'à Jéchonias ou à la captivité de Babylone? 13° Pourquoi encore l'évangéliste en nomme quatorze, quoiqu'on n'en trouve que douze dans la généalogie, depuis Jéchonias à Joseph? 14° Pourquoi notre Sauveur a préféré être appelé le fils de l'artisan plutôt que le fils de quelque homme noble et illustre? 15° Comment on peut dire que Jésus est assis sur le trône de David? 16° Comment se fait-il que saint Matthieu dise que Jésus a été porté par ses parents de Bethléem en Egypte, tandis que saint Luc raconte qu'il a été porté à Jérusalem, et de là à Nazareth ?

5. Les Questions et Solutions à Marin, données par l'abréviateur, sont au nombre de quatre. La première question est celle-ci : Comment en saint Matthieu le Sauveur paraît être ressuscité le soir du sabbat, et en saint Marc le matin le premier du sabbat? Dans la seconde, l'auteur examine comment Madeleine qui, selon saint Matthieu, avait vu la résurrection le soir du sabbat, d'après saint Jean pleurait en se tenant auprès du monument le premier du sabbat? Dans la troisième, comment la Madeleine qui, d'après saint Matthieu, lava, le soir du sabbat, avec l'autre Marie, les pieds du Sauveur, entendit, selon saint Jean, le matin du premier jour du sabbat, ces paroles Gardez-vous de me toucher? La quatrième a pour titre : Du Sépulcre et de la Contradiction apparente. Entre ces fragments tirés de Nicétas et qui appartiennent aux livres dédiés à Etienne, deux roulent sur la deuxième et sur la troisième question. Le quatrième reproduit le commencement de la lettre à Aristide, de Jules Africain ce commencement n'avait point encore été publié jusqu'àlors. Le cinquième contient la réponse à la cinquième et à la sixième question. Dans le premier fragment syriaque publié par le cardinal Maï, Eusèbe tâche de concilier saint Luc, qui dit que Jésus-Christ est né à Bethleem de Juda, dans une étable, et a été placé dans une crèche, et saint Matthieu, qui dit que les Mages vinrent pour l'adorer et le trouvèrent

sis, ad extrema quæ semper apud omnes controversa fuerunt.

Questions et solutions d'après l'abreviateur Marin.

du livre d

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dans une maison, et qu'y étant entrés, ils lui offrirent leurs présents1. Le deuxième fragment parle de l'étoile qui conduisit les Mages. Nicétas, dans sa Chaine manuscrite, a reproduit presque en entier l'ouvrage même d'Eusèbe à Marin. Eusèbe y parle au long de toutes les contradictions apparentes que présente le récit des évangélistes sur la résurrection et sur les apparitions de JésusChrist. Cependant on voit, d'après la Chaîne de Possin sur saint Marc, qu'Eusèbe, dans son livre à Marin, parlait aussi des questions relatives à la passion, car Possin cite un chapitre XIII du livre à Marin où il est parlé du Cyrénéen qui portait la croix du Sauveur 2. La Chaîne de Cordier parle aussi de la passion, comme traitée par Eusèbe dans ce même livre. Le cardinal Maï publie à la suite de ce fragment quelques autres assez courts, tirés des Chaînes manuscrites de différents auteurs. Il y en a trois qui ont été pris dans Anastase le Sinaïte. A la suite de tous ces fragments se trouvent des extraits sur les Questions d'Eusèbe, tirés de saint Ambroise et de saint Jérôme. Tous ces différents fragments reconstituent à peu près entièrement le livre d'Eusebe à Marin.

6. Parmi les endroits remarquables de ces trois livres, on peut observer ce que dit Eusèbe par rapport aux parties de l'Ecriture qui furent autrefois mises en controverse; il veut qu'on les retienne toutes. Suivant Eusèbe, les Mages descendaient de Balaam;

1 Maï, p. 299.

Hæc fortasse dicit aliquis, detrectans atque omnino perimens superfluam quæstionem. Alius vero quisquam nihil omnino delere audens eorum quæ utcumque Scripturæ evangelicæ commendata fuerunt, duplicem esse dicet lectionem, ut sæpenumero alias; et utramque esse recipiendam ; quoniam credentium ac religiosorum judicium haud huic potius quam illi accidit. (Maï, p. 255.)

3 Ibid., p. 281. - Ibid., p. 253 et 281. Laudabilius tamen fiet, si duas potius Magdalenas censebimus. Ibid., p. 261 et 263. • Ibid., p. 299.

7 Vide Richard. Simon., lib. III Hist. critic., p 89, et Fabric., tom. IV Bibl. Græc., cap. 4, § 16, p. 99. 8 Cod. Vindob. apud Lambesc., tom. IV, p. 173. Caten. in Joann., p. 436.

10 Labb., Bibl. nov. MS, p. 184.

11 David vero, cum res secundæ evenissent a Domino, et ad magnam provectus esset virtutem, ausus est dicere: Non movebor in æternum; quamobrem statim relinquitur a Domino, qui bona ei suppeditabat, et ei conjungitur spiritui malo; unde dicit: Ego autem dixi in abundantia mea: Non movebor in æternum : Avertisti faciam tuam a me, et factus sum conturbatus; docens, quod cum prius dixisset: Non movebor in æternum ; postea, avertente Deo, faciem suam propter vocem magni

ils vinrent à Jérusalem deux ans après la naissance de Jésus-Christ. En parlant des saintes femmes qui vinrent au sépulcre, admet deux Madeleine ".]

7

Livres des Réponses à Marin, écrit

avant la Démonstration

Erangélique

avant l'an

7. Le traité des Réponses à Marin est reconnu pour être d'Eusèbe. Dans une Chaîne grecque manuscrite, on trouve une de ses réponses sur les contrariétés apparentes des c'est-à-dire, évangélistes touchant l'histoire de la résur- 313. rection. Dans une autre sur saint Jean, Sévère dit qu'Eusèbe a adressé à Marin des questions sur la passion et sur la résurrection, avec leurs résolutions, et il en rapporte une sur l'heure du crucifiement. Le Père Labbe 10 en cite une sur les trois jours de la sépulture du Sauveur. Nous en avons encore trois en latin dans les Questions d'Anastase le Sinaïte, dont la première rapporte la cause de l'abandonnement du roi David " et de sa chute dans le péché, aux sentiments de vaine gloire qu'une trop grande prospérité lui avait fait naître; la seconde explique comment Jésus-Christ 12 donna le Saint-Esprit à ses Apôtres, en leur soufflant au visage; et la dernière accorde 13 les passages des évangélistes touchant les apparitions du Sauveur à la Madeleine et aux disciples, après la résurrection. C'est apparemment à cet ouvrage qu'Eusèbe lui-même nous renvoie en deux endroits de sa Démonstration évangélique: dans l'un, pour savoir1 comment il avait expliqué la généalogie du Sauveur; dans l'autre 15, pourquoi l'Évangile faisant la généalogie de

ficam, conturbatus fuerit. Deinde ex his accepta utilitate, non sibi amplius, sed Deo præclare facta adscribit, dicens: Domine, in voluntate tua præstitisti decori meo virtutem. Quando enim avertisti faciem tuam, et fui conturbatus; tunc cognovi quod et olim tua voluntate, et ex tua gratia et dono, fuerit in mea anima pulchritudo. Quamobrem dicit: Exaltatus autem humiliatus sum et conturbatus. Sed bonum mihi quia humiliasti me, ut discam justificationes tuas, et cognovi, quod judicia tua sint æquitas, et in veritate tua humiliasti me. Ex fragment. Eusebii Pamphil. ad Marin., apud Anastas. Sinait., Quest., 9, tom. IX Biblioth. Patr, p. 974.

12 Ibid., Quæst. 154, p. 1048.

13 Ibid., Quæst. 154, p. 1040.

14 Igitur hoc etiam in loco Christus, qui ipse non alius de tribu Juda proditurus significatur, quique ex David et Salomone, atque ex radice Jesse exiturus ferebatur, ex eadem tribu profectus ostenditur... sed quando harum rerum propriam demonstrationem explicavimus, tempus jam fuerit intueri, quibus temporibus, ea quæ Prophetæ prædixerant, completa sint. Euseb., lib. VII Demonstrat. Evang., p. 361.

15 Cæterum qua ratione ipsius Joseph genus sancti Evangelista describant, quamvis Salvator noster ex eo natus non sit, sed de Spiritu Sancto et sancta Virgine,

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Jésus-Christ, la prend du côté de saint Joseph. Il y cite même un premier livre de ces Questions, ce qui marque qu'il y en avait plusieurs. Suidas parle d'un écrit à Marin où Eusèbe disait que l'Église propose à ses enfants deux sortes de vie : l'une qui est au-dessus de la nature et de tout ce que les hommes ont puimaginer pour régler les mœurs, savoir, celle des moines; l'autre inférieure et plus humaine, qui condescend à la faiblesse des hommes, jusqu'à leur permettre le mariage.

8. Eusèbe, dans son Histoire ecclésiastique, renvoie à deux de ses ouvrages. Dans le premier il avait réuni tous les témoignages des Prophètes sur Jésus-Christ, et prouvé dans le second qu'ils ne conviennent qu'à lui seul. De Valois a traduit cet endroit comme s'il ne s'y agissait que d'un même ouvrage, qu'il croit être la Démonstration évangélique. Mais il est clair, dans le grec, qu'Eusèbe l'a distingué d'un autre écrit où il n'avait fait que recueillir ces sortes de témoignages, sans entrer dans le détail des raisons qu'il y a de les entendre de Jésus-Christ. Il paraît que c'était une introduction générale aux premiers principes de la doctrine chrétienne ®. Il ne nous reste aujourd'hui que quatre livres d'Eclogues prophétiques, qui formaient le sixième, le septième, le huitième et le neuvième livre de l'ouvrage complet. Dans le dixième, l'auteur traitait les mêmes choses contre les athées, mais en se servant

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quoque modo hæc ipsius Domini Mater de genere ex semine David fuisse ostendatur, in primo et quæstionum et solutionum, quæ ad generis Salvatoris nostri seriem atque enarrationem pertinent, explicavimus ad illa igitur eos qui discere cupiunt, remittimus. Euseb., lib. VII Demonstrat. Evang., p. 353.

1 Ibidem.

2 Suid., Lexicon, in littera E, p. 1096; Genev., ann. 1619. Vide Tillemont., tom. VII Mém. ecclés., p. 65.

3 ἀλλὰ γὰρ ἐν οἰκείοις ὑπομνήμασι τὰς περὶ τοῦ Σωτῆρος ἡμῶν Ἰητοῦ Χριστοῦ προφητικὰς ἐκλογὰς συναγαγόντες, ἀποδεικτικώτερόν τε τὰ περὶ αὐτοῦ δηλούμενα, ἐν ἑτέροις συστήσαντες τοῖς εἰρεμένοις ἐπὶ τοῦ παρόντος ἀρκεσθησόμεθα. Ce que nous croyons pouvoir rendre ainsi : At enim cum in propriis commentariis collegerimus excerpta prophetica de Salvatore nostro Jesu Christo; ampliori autem demonstratione quæ ipsum spectant in aliis (commentariis) stabiliverimus, iis quæ dicta sunt in præsentia contenti erimus. Eusebius, lib. I Hist., cap. 2, p. 10.

Vales., in Not. ad Eusebium, p. 9.

5 Ἀλλὰ γὰρ ἐν τέταρσι καὶ τὴν τῶν ἐκλογῶν ὑπόθεσιν ἐν τῷ τῆς καθόλον στοιχειώδους εἰσαγωγῆς ἐννάτῳ τούτῳ συγγράμματι περιγράψαντες, ἐν τῷ δεκάτῳ τοῖς ἀπὸ τῶν ἀθέων αἱρέσεων τὸν λογισμὸν ἀποβεβλαμμένοις ἑτέραν ἀρ

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d'autres moyens plus propres à les convaincre. Les Eclogues prophétiques se conservent encore aujourd'hui dans un manuscrit grec de la bibliothèque' de Vienne, que o Lambécius se disposait à donner au public lorsqu'il est mort. Ce manuscrit est sans titre et sans nom d'auteur. Le premier chapitre et une partie du second manquent au premier livre. Ce qui prouve que cet ouvrage est d'Eusèbe, c'est que l'auteur y décrit la persécution de Dioclétien, comme en étant témoin, et il y dit 10 plusieurs autres choses qu'il est difficile d'expliquer d'un autre que d'Eusèbe de Césarée. On l'y reconnaît surtout à ses expressions peu correctes sur la nature du Fils.

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11

Le premier livre de ces Eclogues est partagé en vingt-cinq chapitres où sont contenues et expliquées les prophéties qui se trouvent dans les livres historiques de l'Ancien Testament, touchant Jésus-Christ. Le second en a quarante-cinq, et renferme celles qui sont dans les Psaumes; le troisième est divisé de même; la matière en est prise des Proverbes de Salomon, de l'Ecclésiaste, du Cantique des Cantiques, du livre de Job, d'Osée, d'Amos et des autres Prophètes, à la réserve d'Isaïe, dont les témoignages sont rapportés et expliqués dans le quatrième livre, qui est distribué en trentecinq chapitres.

[Les Eclogues ont été publiées à Oxford par Gaisford, 1842, in-8°, en grec. M. Migne les a données, en grec et en latin, dans la Patrologie grecque, tome XXII de la série grecque, et en

μόττουσαν ἔφοδον παράχειν πειρασόμεθα. Euseb, in lib. IV Eclog. Proph. apud Fabric., tom. VI Bibl. Græc., et lib. V, cap. 4, p. 57; Comment., p. 139 et seq., lib. III, p. 75.

6 Cela est certain. Eusèbe, à la fin des Eclogues tirées d'Isaïe, dit formellement que les quatre livres des Eclogues font partie du livre IX de l'ouvrage qu'il appelle Generalis elementariæ introductio. (L'éditeur.)

7 Cod. Theol. ex dispositione Lambec. LV Nessel. XXIX, num. 1 a fol. 1 ad fol. 61. Lambécius parle au long de cet ouvrage, lib. I Comment., p. 139 et seq., et lib. III, p. 75.

8 Guillel. Cav., Hist. litter., p. 116.

ο ὑπὸ τῶν κατὰ καιροὺς διωγμῶν, καὶ μάλιστα τοῦ ἐνεσ‐ τῶτος ὑπὲρ τοὺς πώποτε σφοδρότατα καθ ̓ ἡμῶν πνεύσαντος, καὶ τοιαῦτα ἐπιδειξαμένου κατά τε τῶν ἐκκλησιῶν, καὶ πάντες τοῦ λαοῦ, ὁποῖα οὔτε ἀπὸ γραφῆς, οὔτε μέν ἐκ παραδόσεις ἀρχαίων τις εμνημόνευσεν. Εuseb., in Eclog. Prop. apud Lambec., loco citat.

10 Vide ibidem.

11 Περὶ τοῦ Θεοῦ λόγου, ὡς περὶ σοφίας οὐσιωδῶς ὑφισ τώσης, καὶ πρὸ τῶν αἰώνων ἀπὸ τοῦ Θεοῦ κτισθείσης, ἑτέρας τε πάρ ̓ αὐτὸν οὔσης, καὶ σὺν αὐτῷ τῶν ὅλων ἐπιμελεμένης,

Apologie pour Origène, par Eusèbe.

latin, dans la série latine, tome XIV. L'infériorité du Verbe, en tant que Dieu, y est affirmée en plusieurs endroits, comme l'a observé Lambécius 1.]

ARTICLE XV.

DE PLUSIEURS OUVRAGES D'EUSÈBE QUI SONT PERDUS 2,

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1. Nous avons parlé ailleurs de l'Apologie composé pour Origène, qu'Eusèbe écrivit en six livres, vers l'an 309. vers l'an 309. Il ne nous en est resté que le premier, traduit en latin par Rufin, sous le nom de saint Pamphile, avec lequel Eusèbe l'avait composé. Les quatre suivants, qu'il avait aussi composés avec ce saint martyr, et le sixième, qu'il avait fait seul, sont perdus. On cite un livre d'Eusèbe pour la défense d'un certain origéniste qui expliquait l'Écriture par des allégories, et qui avait été repris pour cela par un nommé Théodore. Mais, quoiqu'il y eût déjà des disputes sur le sujet d'Origène dès le temps d'Eusèbe, on ne voit point qu'on ait traité personne d'origéniste avant les contestations qui s'élevèrent touchant sa doctrine, du temps de Théophile d'Alexandrie, sur la fin du IVe siècle, et au commencement du Ve.

Livres de la Vie de S. Pamphile, vers l'an 810°

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Index, lib. III Eclog. Proph. Euseb. apud Lambec., loco citato.

1 Ibid. ac supra. (L'éditeur.)

Un ancien manuscrit des Actes de saint Sylvestre, au Vatican, et un autre, dans l'abbaye de Nonontule, portent en tête une préface qui mentionne plusieurs ouvrages perdus d'Eusèbe: vingt-trois livres sur les provinces, des Actes des Saints, une Histoire des Papes et des Patriarches. (L'éditeur.)

3 Voyez saint Pamphile, art. II, tom. III, p. 438. Ebedjesu, in Catal. libror. Chaldaic., p. 19.

5 Vide Apolog. Pamphil. pro Origene, tom. V oper. Hieronym., p. 220.

Beatus Pamphilus martyr, cujus vitam Eusebius Cæsariensis tribus ferme voluminibus explicavit. Hier., Epist. ad Marcell., tom. VII, p. 711. Hujus viri reliquas virtutes, resque præclare gestas, jampridem nos in peculiari opere quod de ejus vita conscripsimus; tribus libris complexi sumus. Euseb., lib. de Martyr, Palæst., cap. 11, p. 336.

7 Ipse enim Eusebius amator et præco et contubernalis Pamphili, tres libros scripsit elegantissimos, vitam Pamphili continentes: in quibus cum cætera miri laudibus prædicaret, humilitatemque ejus ferret in cœlum, etiam hoc in tertio libro addidit: quis studiosorum amicus non fuit Pomphili, etc. Hieron., adv. Rufin., tom. IV, p. 357. Papeb., tom. 1 Act. Sanct. Jun., p. 64, 74. Fabric., tom. II oper. S. Hippol., p. 217.

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martyre de ce Saint, lorsque le souvenir de ses actions lui était encore présent. Saint Jérome assure qu'ils étaient écrits avec beaucoup d'élégance et qu'Eusèbe y relevait, par de grands éloges, les vertus de saint Pamphile, surtout son humilité. On croit avoir un fragment assez considérable de l'Histoire du martyre de saint Pamphile et de ses Compagnons, que le Père Papebroch a fait imprimer en grec, avec sa traduction latine, sur un manuscrit de la Bibliothèque du roi, et que Fabricius a reproduit après lui parmi les œuvres de saint Hippolyte. Il avait été donné 10 auparavant par Lippomanus, par Surius et par" de Valois, mais seulement en latin.

3. Saint Basile témoigne 12 avoir vu un traité ou des questions où Eusèbe traitait du grand nombre de femmes qu'avaient eues les anciens. Il fait lui-même 13 mention de cet écrit dans sa Démonstration, et il y a apparence que c'est le même ouvrage dans lequel il avait déjà parlé du grand nombre d'enfants des patriarches. On peut dire que ce n'était qu'une ancienne partie de l'ouvrage d'Eusèbe qu'Anastase appelle 15 l'Histoire ancienne, et dont il nous a conservé deux fragments. Dans l'un, on voit 16 que le roi Ézéchias supprima les livres de Salomon qui traitaient de la vertu des simples, parce que le peuple, y trouvant les remèdes à ses maladies, ne se souciait plus d'en demander à Dieu la guérison. Sixte de

10 Lippom. et Sur., 1er jun.

11 Vales., in Not. ad Euseb., p. 178.

12 Quod si cui et Eusebius propter multiplicem experientiam idoneus videtur, cui habeatur fides, et ex illo voces easdem ostendimus in dubitationibus de priscorum multiplici conjugio. Loquitur enim hunc in modum se ad dicendum excitans: sanctum Prophetarum Deum, lucis auctorem, per Salvatorem nostrum Jesum Christum cum sancto Spiritu invocantes. Basil., lib. de Spiritu Sanct., cap. 39. p. 61 nov. edit.

13 Cum autem de Abraham et Jacob quæri soleat, qui multiplicem sobolem propagaverunt, alibi nos otiosius hujusce rei rationem reddidimus: ubi de sanctorum veterum virorum multiplici conjugio, multiplicique sobole disseruimus. Ad quæ scripta nostra in præsenti studiosos lectores remittimus. Euseb., lib. I Demonstrat. Evang., cap. 9, p. 33.

14 Quorum de vitæ rationibus, vereque philosophis digna tolerantia, et exercitatione, infinita commemorari possent, quæ partim nude ac simpliciter intelligi, partim et occultioribus allegoriarum sensibus erui debeant. De quibus cum ab aliis, tum a nobis quoque disputatum in iis est, quæ de numerosa priscorum hominum sobole conscripsimus. Euseb., lib. VII Præparat. Evang., cap. 8, P. 310.

15 Anastas. Sinait., Quæst. 41, p. 1002, et Quæst. 65, p. 1017, tom. IX Biblioth. Patr,

16 Libros Salomonis qui scripti erant de Proverbiis et

Traité de la Polygamie des

anciens, com.

posé avant la Démonstra tion, c'est-à

dire avant

l'an 313.

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omni genere animalium, et de curatione omnium morborum, de medio sustulit Ezechias, propterea quod morborum medelas inde acciperet populus, et nihili faceret a Deo petere curationes. Euseb., de Prisc. histor. apud Anast. Sinait., Quæst., 41, p. 1002, tom. IX Biblioth. Patr.

1 Sixt. Senens., lib. IV Biblioth. sacr., p. 284.
2 Tillemont., tom. VII Mém. ecclés., p. 65.

L'endroit est cité, Præparat. evang., lib. VII, cap. 3, p. 301; mais il faut lire apparemment lib. VII, cap. 8, p. 310, où Eusèbe parle en effet de cet ouvrage; ce ne peut être qu'une faute de l'imprimeur, qui a mis un 3 pour un 8, et, en transposant le zéro, a fait 301 de 310.

Fabric., lib. V Bibl. Græc., tom. VI, cap. 4, p. 103. 5 Ratramn., de Erroribus Græcor., lib. IV. Il paraît aussi qu'ils lui sont attribués dans une Vie manuscrite du pape saint Sylvestre, dont de Valois cite un témoignage, inter testimonia veterum pro Euseb. prolegomen, ad hist. ejusd.; mais ce n'est, selon lui-même, qu'une traduction d'un endroit des Actes grecs, qui dit tout le contraire.

• Item actus beati Sylvestri apostolicæ sedis præsulis, licet ejus qui conscripsit, nomen ignoretur, a multis tamen in urbe Romana catholicis legi cognovimus, et pro antiquo usu, multæ hæc imitantur Ecclesiæ. Gelas., in Decret., tom. IV Conc. Labb., p. 1263. Ces Actes sont imprimés en latin dans Mombritius, tom. II et le P. Combefis les a donnés en grec. Act. Græcor., p. 248; Paris., ann. 1660.

* Εὐσέβιος ὁ Παμφίλου τὴν ἐκκλεσιαστικὴν συγγραφῶν ἱστορίαν παρέλιπεν περὶ ἑκάστου ταῦτα εἴπειν, ὅπερ ἐν ἄλλοις συντάγμασιν ἔφρασεν, ἐνέθεικεν γὰρ ἐν ἕνδεκα λόγοις τὰ παθήματα σχεδόν, τῶν ἐν πάσαις ταῖς ἐπαρχίαις ἀθλη σάντων μαρτύρων καὶ ἐπισκόπων, καὶ ὁμολογήτων, οὐ μὴν ἀλλὰ γυναικῶν καὶ παρθένων, ὅσαι ἀνδρείῳ φρονήματι διὰ τὸν δεσπότην ἡγωνισαντο Χριστὸν ἀνεγράψατο. Καὶ οὗτος μόνος τῶν ἐπισκόπων ἀπὸ τοῦ ἀποστόλου Πέτρου, καὶ και θεξῆς, τὰ παθήματα κατὰ ἤναξιν ἠξεγήσατο. Τούτων δὲ τῶν πόλεων καὶ ἀποστολικῶν θρόνων τὴν ἀρχιερωσύνην ἐπέσπατο, τοῦτ' ἔστιν τῆς μεγάλης τῶν πόλεων Ρώμης, Αλεξανδρείας τε καὶ Ἀντιοχείας, τῆς κοινῆς ἕνεκεν ὠφελείας· ἐκ τοῦ ἀριθμοῦ τοίνυν τούτων ὤν μέχρι τοῦ δεῦρο χρόνου ὁ προεῤῥηθεὶς τῇ ἑλληνικῇ συνεγράψατο φονῇ · τούτου τὸν βίον οὐκ ἐξίσχυσεν μεταφράσαι, τοῦτ' ἔστιν τοῦ ἁγίου Σιλο Corpou. Act. S. Sylvest. apud Vales., Prolegom. ad Hist. Euseb.

8 Eusebius, Cæsareæ Palæstinæ episcopus.... scripsit infinita volumina, de quibus hæc sunt,. de Vita Pamphili

11

souffrances de presque tous les martyrs de la terre. S. Jérôme lui attribue, en effet, divers opuscules sur les martyrs, et lui-même fait mention de cet ouvrage en divers lieux de son Histoire. Il en est parlé aussi à la tête des Actes du martyre de 10 saint Valérien et des 11 saints Speusippe, Elasippe et Méleusippe. La Vie de sainte Symphorose, dans Surius, nous donne quelque lieu de croire qu'Eusèbe y avait inséré un autre recueil qu'Africain avait fait des martyrs de Rome et d'Italic. On voit, par une lettre 13 de saint Grégoire-le-Grand à Euloge d'Alexandrie, qui lui avait demandé

13

libros tres. De Martyribus alia Opuscula. Hieron., in Catal., cap. 81.

9 Igitur Sotere Romanæ urbis episcopo, post octavum episcopatus annum vita functo, duodecimus ab Apostolis Eleutherus in ejus locum successit. Annus tunc agebatur septimus decimus Antonini Veri. Quo tempore cum in nonnullis terrarum partibus, violentior adversus nostros persecutio commota esset ex incursione popularium, innumerabiles prope martyres per universum orbem enituisse, ex iis quæ in unica provincia contigerunt, conjicere est. Quæ quidem utpote immortali memoria dignissima, litterarum monumentis, commendata, et ad posteros transmissa sunt. Et acta quidem ipsa, quibus plenissima harum rerum narratio continetur, in opere de Martyribus integra a nobis inserta sunt. Ex quibus non solum cognitio rerum gestarum, verum etiam documenta pietatis percipi possunt. Euseb., lib. V Hist. eccles., in Procem., p. 153, et alibi ut infer. videbitur.

10 Celebre habetur sanctæ recordationis Eusebium historicum, Cæsariensis urbis episcopum, egregiæ vitæ beatissimum sacerdotem, ecclesiastica quoque institutione doctissimum, et præcipua sollicitudine venerandum, per omnem orbem, in quantum divino annuntiante Spiritu, ut gestum est, rei veritas decursa valuit reperiri, prout singularum provinciarum urbes, loca vel oppida illustrari triumphis martyrum cœlestibus meruerunt, quorumque principum tempore, ordinata officiorum instantia innumera persecutiones facta fuerant, declarasse. Qui etsi martyrum singulorum integras non explicuit passiones, tamen Christianis devotis atque fidelibus, unde describi vel celebrari debeant veraciter intimavit, Dei itaque gratiam toto orbe diffusam, fidelis cullor exoluit, dum velut exiguo tritici semine copiosæ messes agri fertilitate gignuntur, et multiplicata ubertate proficiunt. Ita per supradicti viri relutionem ab unius codicis fonte diffusam, scriptis manantibus fidelium totum orbem celebranda passiones Martyrum rigaverunt. Apud Vales., Vetus auct. in pass. sancti Valeriani, ut habetur. in vet. cod. Mosciacensi. Proleg. ad Hist. eccles. Euseb.

11 Nunc sanctorum Martyrum gesta ad laudis tuæ cumulum pro amore religionis congregare in urbe Parisiaca devotus intendis. Unde sancto Eusebio Cæsariensi in emulationis studio coæquandus es, et pari gloriæ dono perpetualiter memorandus. Manecharius, in Epist. ad Ceraunium Parisiens. Episc., quam præfixit passioni SS. martyr. Speusippi, Elasippi et Meleusippi. Apud Vales., ibid.

12 Surius, 18 jul., p. 210.

13. Utilis semper est docti viri allocutio : quia aut discit audiens quod nescire se noverat, aut cognoscit, quod

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