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Trois disOurs рго

sebe. en

Costantin.

autre et moindre que le Père, nous enseigne les règles de la vraie piété, en disant: Mon Père, qui m'a envoyé, est plus grand que moi.» Et ensuite il disait : « Le Fils est aussi Dieu, mais il n'est point vrai Dieu. » Nous n'avons plus cette lettre ni les précédentes dans leur entier, ce qui nous empêche de juger de leur véritable sens.

ARTICLE XVII.

DE DIVERS DISCOURS D'EUSÈBE; SON LIVRE DE LA DESCRIPTION DE L'ÉGLISE DU SAINT – SÉPULCRE ET DE LA RÉSURRECTION.

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1. Nous croyons avoir montré ailleurs oncés par que, suivant l'opinion la mieux fondée, ce fut ésence de Eusèbe lui-même qui fit, dans le concile de Nicée, le discours adressé à Constantin, et dont il parle dans son Histoire sans en citer l'auteur. Il en fit 2 un autre vers l'an 334, en l'honneur du saint Sépulcre; il le prononça dans le palais de Constantin. Il loue l'empereur de l'avoir bien voulu entendre debout, malgré sa longueur et quelque instance qu'on lui fit pour le décider à s'asseoir. Nous ne voyons point qu'il y ait lieu de confondre celui-ci avec celui des Tricennales, dont nous avons parlé plus haut; car, outre que ce sont deux sujets tout différents, Eusèbe lui-même nous les fait assez distinguer en parlant séparément de ces deux discours, et en plaçant l'un parmi les événements de l'an 333 ou 334, et en rapportant l'autre à l'an 335. Il faut donc distinguer trois discours prononcés par Eusèbe devant Constantin : le premier en 325, en la vingtième année du règne de ce prince, et dans le concile de Nicée; l'autre en 333, sur le saint Sépulcre, dans le palais de Constantin, et le dernier en 335, dans

1 Voyez l'article de la Vie d'Eusèbe, § 9.

Illud vero quod nobis præsentibus gessit princeps mirabilis, nequaquam mihi videtur silentio prætereundum. Nam cum singulari ejus in Deum pietate confisi, rogassemus aliquando, ut nos de Servatoris nostri sepulcro dicentes audire vellet, libentissime aures nobis commodavit. Cumque maxima audientium multitudo intus in ipsa regia circumstaret, stans ipse una cum cæteris orationem audivit. Nobisque ab eo postulanti bus, ut in regali solio, quod juxta positum erat, sedere vellet, nunquam adduci potuit ut sederet : sed intento animo quæ dicebantur expendens, theologicorum dogmatum veritatem suo testimonio comprobabat. Cum vero multum jam temporis consumpsissemus, et prolixior esset oratio, nos quidem finem dicendi facere volebamus. At ipse hortabatur nos ut pergeremus, donec ad metam perducta esset oratio. Nobis rursus ut sederet supplicantibus ipse obluctans, benigne persuadebat :

la solennité des Tricennales: il y dit avoir glorifié Dieu pour la seconde fois dans le palais de l'empereur. C'est le seul des trois qui nous soit resté.

2. Le discours sur le saint Sépulcre n'était, apparemment, que pour relever la dignité de ce lieu et l'ardeur avec laquelle Constantin travaillait actuellement à l'orner; mais l'ouvrage étant achevé vers 335, et ce prince ayant fait bâtir auprès du saint Sépulcre l'église magnifique de la Résurrection, Eusèbe lui dédia un livre où il faisait la description de cette église et celle des ornements superbes dont Constantin avait enrichi l'un et l'autre lieu. Il l'avait mis à la fin des livres de la Vie de Constantin, avec son Panégyrique de 335, et le discours de ce prince intitulé: Aux Saints. Ce travail est perdu : on le regrette, car ce travail était sans doute la plus intéressante de ces trois pièces. On en possède néanmoins un abrégé, inséré dans le troisième livre de la Vie de Constantin, par Eusèbe lui-même, qui, on le sait, ne ménage pas les répétitions. On voit que ce prince, voulant rendre le lieu de la résurrection du Sauveur le plus célèbre et le plus vénérable qui fùt au monde, donna ses ordres à Dracilien, vicaire des préfets du prétoire, et à Macaire, évêque de Jérusalem, pour y faire bâtir une église qui surpassât en magnificence tous les édifices publics des autres villes de l'empire.

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Description de l'é

glise du S. et de la Ré

Sépulcre

surrection.

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cum nunc quidem diceret, nefas esse, ubi de Deo instituta sit disputatio, remisse ac molliter auscultare : nunc vero id sibi utile et commodum esse affirmaret. Pium enim ac religiosum est, inquit, ut de rebus divinis stantes audiamus. Euseb., lib. IV de Vita Constant,, cap. 33, p. 542.

3 Cæterum qualis forma basilica Servatoris, qualis sacræ speluncæ species sit; quanta operis venustas et elegantia; quot denique donaria partim ex auro et argento, partim ex gemmis fabrefacta, peculiari opere executi, librum illum Imperatori nuncupavimus. Quem quidem librum opportune ad calcem hujus operis, edituri sumus; adjuncta etiam oratione illa de Tricennalibus, quam paulo post profecti Constantinopolim coram ipso Imperatore recitavimus. Euseb., lib. IV de Vita Constant, cap. 46, p. 550.

* Lib. II de Vita Constant,, cap. 29 et seq. Voyez Fleury, lib. II Hist. ecclés., § 4.

Cap. IIIVI.

d'une hauteur et d'une grandeur prodigieuses, revêtue en dedans de marbres de diverses couleurs, et parée en dehors de pierres si unies et si bien jointes, qu'elles ne cédaient guère à la beauté du marbre. Le haut fut couvert de plomb en dehors, contre les pluies de l'hiver, et le lambris doré qui s'étendait au dedans de la basilique, ainsi qu'une vaste mer, jetait de toutes parts un éclat merveilCap. XXXVII. leux. Il y avait aux deux côtés de l'église

deux galeries à double étage, une basse et une haute; elles s'étendaient dans toute la longueur de l'église, et leurs voûtes étaient aussi enrichies d'or. Celles qui joignaient le corps de l'église, étaient soutenues de hautes colonnes; celles qui étaient au-delà, s'appuyaient sur des pilastres richement ornés. Il y avait trois portes tournées à l'orient; c'est-à-dire qu'on regardait l'orient en y enCap III trant. Vis-à-vis, et au chef de tout l'édifice,

était un demi-cercle couronné de douze colonnes en l'honneur des douze Apôtres; et leurs chapiteaux étaient ornés de grandes Cap. I. coupes d'argent. Le demi-cercle était le presbytère ou sanctuaire, au milieu duquel était l'autel. En sortant de l'église, c'est-à-dire hors la cour qui a été marquée, on trouvait une avant-cour, accompagnée de deux galeries, une de chaque côté. On en sortait par une porte qui servait d'entrée à tout le lieu saint et donnait sur une grande place où se tenait le marché. Ce premier vestibule était magnifiquement orné, et les passants étaient frappés de ce qu'ils en découvraient au dedans. Telle était l'église du Saint-Sépulcre, autour de laquelle se forma une nouvelle ville, qui semblait à quelques-uns être la nouvelle Jérusalem prédite par les Prophètes. Ce qui est certain, c'est qu'elle n'était pas à la place de l'ancienne, hors des murs de laquelle étaient le Calvaire et le saint Sépulcre. Depuis ce temps elle perdit le nom d'Elia, que l'empereur Adrien lui avait donné environ deux cents ans auparavant: elle reprit le nom de Jérusalem, et ne cessa d'être fréquentée par les pèlerinages des chrétiens, que la piété

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y attirait de toutes les parties du monde.

4. Pour dédier la nouvelle église d'une manière qui répondit à sa magnificence, Constantin 2, non content du nombreux concile d'évêques assemblés à Tyr, auxquels il donna ordre de se rendre à Jérusalem, manda encore à plusieurs autres de s'y trouver. Marien, notaire3, reçut commission de l'empereur de fournir à tous les frais de la fête. C'était un homme très-chéri de ce prince, recommandable par sa foi, sa religion et la connaissance qu'il avait des saintes lettres, et qui s'était rendu célèbre dans la persécution, en confessant à différentes fois le nom de Jésus-Christ. Il reçut et traita splendidement les évêques, fit distribuer à une infinité de pauvres de tout sexe de grandes sommes d'argent et un grand nombre d'habits, et fit orner l'église de riches présents donnés par l'empereur. La dédicace se fit aux ides de septembre, c'est-à-dire le 13 de ce mois, en l'an 335, sous le consulat de Constantius et d'Albin. « Ceux, dit Eusèbe, qui n'étaient point capables de parler en public, apaisaient Dieu par les sacrifices et par les prières qu'ils lui offraient; mais pour nous, qui reçûmes en cette occasion plus d'honneur que nous ne méritions, nous honorâmes la solennité par divers discours que nous y fimes. » On n'a plus aujourd'hui ces discours.

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ARTICLE XVIII.

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Lib. III de Vita Constant., cap. 29 et seq. Voyez finita volumina de quibus hæc sunt... Osopaveías libri Fleury, liv. II Hist ecclés., § 54.

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quinque. Hieron., in Catal., cap. 81.

8 Et contra Porphyrium, qui eodem tempore scribebat in Sicilia, ut quidam putant, libri triginta, de quibus ad me viginti tantum pervenerunt. Ibid.

9 De hoc loco, id est de abominatione desolationis quæ dicta est a Daniele propheta stante in loco sancto, multa Porphyrius tertio decimo operis sui volumine, contra nos blasphemavit: cui Eusebius Cæsariensis episcopus, tribus respondit voluminibus, decimo octavo, decimo nono

gement de saint Jérôme et de 2Socrate. Holsténius témoigne que l'on se flattait d'avoir encore cet ouvrage dans la bibliothèque de Rome, mais il paraît persuadé qu'il n'en est rien. Eusèbe avait aussi écrit des livres de la Préparation et de la Démonstration ecclésiastique, différents de ceux de la Préparation et de la Démonstration évangélique, dont nous avons parlé ailleurs; deux livres intitulés: De la Réfutation et de l'Apologie, où il se proposait diverses objections des païens qu'il réfutait parfaitement, mais, selon Photius, non cependant sans y faire paraître, de même que dans ses autres autres ouvrages, des marques de son

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et vicesimo. Hieronym., Comment. in cap. XXIV Matth., lib IV, tom. IV, p. 115.

1 Contra prophetam Danielem XII librum scripsit Porphyrius, nolens eum ab ipso cujus inscriptus est nomine, esse compositum : sed a quodam qui temporibus Antiochi, qui appellatus est Epiphanes, fuerit in Judæa; et non tam Danielem ventura dixisse, quam illum narrasse præterita. Denique quidquid usque ad Antiochum dixerit, veram historiam continere; si quid autem ultra opinatus sit, quia futura nescierit, esse mentitum. Cui solertissime responderunt Eusebius, Cæsariensis episcopus, tribus voluminibus, id est, octavo decimo, nono decimo et vicesimo, Apollinaris quoque, etc. Hieronym., Comment. in Daniel., in Proœm., tom. III, p. 1071. Scripserunt contra nos Celsus atque Porphyrius: priori Origenes, alteri Methodius, Eusebius et Apollinaris fortissime responderunt. Quorum Origenes octo scripsit libros... Eusebius et Apollinaris viginti quinque et triginta volumina condiderunt. Ibid., Epist. ad Magn., tom. IV, p. 655.

* Cum Porphyrius apud Cæsaream Palæstinæ, a quibusdam Christianis verberatus fuisset, iram comprimere non valens, præ nimio furore Christianam religionem deseruit et odio illorum a quibus cæsus fuerat, impulsus, libros maledicentissimos adversus Christianum nomen composuit, sicut eum coarguit Eusebius Pamphili, qui libros ejus validissime confutavit. Socrat., lib. III Hist. eccles., cap. 23, p. 200.

3 Holsten., de Porphyrii Script., p. 63.

Lecti sunt et Eusebii Ecclesiasticæ Præparationis libri... in quibus sunt Ecloga. Phot., Cod. 11.

5 Lecti sunt autem Eusebii Ecclesiasticæ Demonstrationis libri... Phot., Cod. 12. Cet ouvrage est cité dans le Droit grec et romain, p. 295.

Lecti sunt Eusebii Confutationis et Apologiæ libri duo. Alteri item duo qui a prioribus duobus cum assertionibus quibusdam differunt, in cæteris dicendi genere, ac sensu idem sunt. Adfert vero ut ab Ethnicis profecta argumenta quædam, adversus sinceram nostram religionem, eademque recte licet non per omnia refellit... et

bre de ceux qui ont réfuté l'hérésie des manichéens. En effet, Eusèbe promet dans son qaatrième livre des Eclogues prophétiques, c'est-à-dire le neuvième de l'ouvrage qu'il semble appeler lui-même une Introduction élémentaire à la doctrine chrétienne, d'en établir la vérité dans le livre suivant, c'est-àdire dans le dixième, contre les hérésies des athées. Il ne paraît pas néanmoins que Théodoret ait eu connaissance de cet ouvrage, puisqu'il ne compte point Eusèbe parmi ceux qu'il dit 10 avoir écrit contre les manichéens.

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hic eum pluribus locis blasphemum in Filium videas, eumdemque secundum causam appellantem ac summum Imperatorem, aliaque id genus arianici furoris germina apparent. Phot., Cod. 13, p. 11.

7 Tillemont., tom. VII Mém. ecclés., p. 64.

8 Quæ quidem si ad verbum exponere ac singulis respondere velim, ero in hac hæresi (Manichæorum) confutanda longior. Præsertim cum a magnis viris admirabiles 'ad illius refutandos errores lucubrationes sunt editæ. Velut ab Archelao episcopo, ut antea dictum est : Origene, ut accepimus, Eusebio Cæsarcensi, et altero Emeseno, etc. Epiphan., lib. II adv. hæres. 66, n. 21, tom. II, p. 638.

9 Ἀλλὰ γὰρ ἐν τέταρσι καὶ τὴν τῶν ἐκλογῶν ὑπόθεσιν ἐν τῷ τῆς καθόλον στοιχειώδους εἰσαγωγῆς ἐννάτῳ τούτῳ συγγράμματι περιγράψαντες, ἐν τῷ δεκάτῳ τοῖς ἀπὸ τῶν ἀθέων αἱρέσεων τὸν λογισμὸν ἀποβεβλαμμένοις ἑτέραν άρ μόττουσαν ἔφοδον παράχειν πειρασόμεθα. Euseb. lib. IV Eclog. Proph. apud Fabric., lib. V Bibl. Græc., tom. VI, cap. 4, p. 57. 10 Theodoret., lib. I Hæreticarum Fabul., cap. 26, p. 215, tom. IV.

11 Sed et alia plurima ejusmodi scripsit (Constantinus) ac pene innumerabiles exaravit epistolas... verum hæc separato volumine colligere, alias fortasse otium fuerit, ne hujus historiæ nostræ series interrumpatur. Euseb., lib. III de Vita Constant., cap. 24, p. 496.

12 Quemadmodum in proœmio ejus argumenti quod a te, sancte vir Dei Pauline, propositum est in præcedenti tractatu, redditis et expositis quas promiseram quæstionibus; ac primum quidem translatis variarum orbis nationum in græcam linguam iis vocibus et appellationibus, quæ hebraicis nominibus extant in divina Scriptura : deinde ex quolibet libro facta veteris Judeæ delineatione, ac divisis quæ in ea sunt duodecim tribuum sortibus: atque in hoc ut in Scripturis expressa figura celeberrimæ quondam ejus metropolis, Jerusalem, inquam, et illius quod in ea fuit templi insculpta imagine, una cum additione commentariorum in locos, etc. Euseb., Onomast. Procem., tom. II oper. Hieron., p. 383.

topographie de la Terre-Sainte et du Temple.

4. Vers l'an 334, Eusèbe1 fit faire, par l'ordre de Constantin, cinquante exemplaires très-corrects des livres de l'Ecriture sainte qu'on avait coutume de lire dans l'Eglise. Longtemps avant, il avait travaillé avec saint Pamphile à une nouvelle édition de la version des Septante, tirée des Hexaples d'Origène. On trouve sous son nom un fragment considérable d'un livre des Vies des Prophètes, imprimé en tête des Commentaires de Procope. de Gaza sur Isaïe; mais, quoique l'ouvrage paraisse ancien, il n'y a point de preuve qu'il soit d'Eusèbe. [Il existe à Rome, dans la Bibliothèque vaticane, un manuscrit très-ancien sur les Prophètes. On y remarque la correction du texte faite par Eusèbe, avec saint Pamphile, l'addition des scholies et les Vies des Prophètes. Celles-ci ont été données au public par Curtérius, d'après un autre manuscrit, à la tête des Commentaires de Procope, comme le dit l'auteur. Le cardinal Maï, au tome IV de la Bibliothèque nouvelle, page 317, promettait de publier ce manuscrit du Vatican sur les Prophètes. Le livre des Choses sacrées, de Léonce de Byzance et de Jean, publié par ce savant dans le tome VIII des Écrivains anciens, contient quatre fragments tirés de l'introduction première de l'ouvrage, intitulé: Introduction générale élémentaire. Comme nous l'avons dit, il renferme des Eclogues prophétiques dans le livre IX; et à la fin du livre IV des Eclogues, l'auteur dit qu'il passe au livre X de l'Introduction générale élémentaire, où il promet de traiter des hérésies impies. Les fragments rapportés par le cardinal Maï sont du premier, du quatrième et du dixième livre, et comme ils sont toujours précédés des mots : Première introduction, le savant éditeur croit que cet ouvrage avait au moins deux parties. Eusèbe, dans le prologue des Eclogues, dit qu'il l'a composé après la Chronique. On trouve dans le tome IV de la Bibliothèque nouvelle, page 207, un court fragment d'Eusèbe sur l'Épître aux Hébreux,

1 Euseb., lib. IV de Vita Constant., cap, 34, 36, 37. Voyez saint Pamphile.

Nemo autem existimet hunc (Eusebium) ex his quæ de illo fama circumferuntur, quasi Arii blasphemiæ consenserit; sed credat, si quæ protulit aut scripsit, Arii dogma tantillum subolentia, ea non ex impio illius sensu protulisse unquam aut scripsisse, sed ex minus curiosa parumque sollicita simplicitate, ut ipse in libro apologetico, quem ad orthodoxos omnes episcopos misit, plenius ista probavit. Gelas. Cyzic., lib. II Hist. Conc, Nic., cap. 1, tom. II Conc., p. 139.

ch. XII, 18. Eusèbe y dit que, sur le Sinaï, Dieu se montra extérieurement, mais non d'une manière locale, et que tout ce qui s'y passait se faisait par le seul ministère de Dieu. Crawer, dans ses Chaînes sur le Nouveau Testament, a publié pareillement un fragment du Commentaire sur cette Épître. Un fragment duCommentaire d'Eusèbe sur les Proverbes, se trouve dans la Bibliothèque nouvelle, tome IV, p. 316, et un autre, sur Daniel, est donné dans le premier volume des Ecrivains anciens, et reproduit avec l'introduction latine, dans le tome IV de la Bibliothèque nouvelle, page 313. Les Chaînes grecques de Cramer contiennent d'amples fragments des Commentaires d'Eusèbe sur saint Matthieu et sur saint Jean. Le compilateur les a pris dans les Questions évangéliques, ouvrage dont nous avons parlé ci-dessus. Les autres fragments qu'on lit dans d'autres Chaînes sur ces deux évangélistes et sur saint Marc, se trouvent dans le supplément aux Questions d'Etienne, ou dans le Commentaire sur saint Luc.] Quant aux fragments d'un Commentaire sur le Cantique des Cantiques, que Meursius a donné en grec sous le nom d'Eusèbe, quoiqu'ils puissent être de lui, il est certain que le Commentaire entier n'en est pas, puisqu'il y a des témoignages de saint Athanase, de Didyme, de saint Grégoire de Nysse, de Théophile ou plutôt Théophylacte, auteurs qui vécurent après lui.

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5. Gélase de Cyzique parle d'une apologie qu'Eusèbe avait envoyée à tous les évêques, pour se défendre des erreurs d'Arius, qu'on lui imputait; mais il y a apparence que cette prétendue apologie n'est autre chose que sa lettre à son Église de Césarée, que Gélase a cru être adressée à tous les évêques, comme on en juge, parce qu'il la nomme une lettre circulaire. Ce qui est certain, c'est que l'apologie dont il est question n'était pas connue du temps du septième concile œcuménique, et qu'on n'en a d'ailleurs aucune connaissance, bien qu'apparemment elle dût être célèbre. On ne doit pas s'arrêter non plus au dis

Ibid., cap. 34, p. 251.

5 Si vero quidam hunc (Eusebium) defendentes dicunt, subscripsisse illum in synodo, concedamus ita fuisse. Sed labiis suis veritatem honoravit, cor autem longe fuit ab ea, ut ostendunt conscripta ejus et epistolæ omnes : licet aliter atque aliter secundum tempus et causas, immiscendo sese ac immutando, aliquando quidem laudans ea quæ sunt Arii sentientes, aliquando vero veritatem simulans, ostendatur juxta Jacobum, fratrem Domini, vir duplici animo et inconstans in omnibus viis suis : et non existimet quod accipiet aliquid a Domino. Si enim corde

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Publica

tion par le

cours que ce même Gélase1 fait tenir à Eusèbe et à quelques autres évêques dans le concile de Nicée, contre un certain philosophe, puisqu'Eusèbe lui-même, ni ceux qui ont écrit après lui l'histoire de ce concile, n'en parlent point.

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6. Il y a, dans la Bibliothèque impériale, un fragment d'Eusèbe de Pamphile sur la parenté de la bienheureuse Vierge Marie avec Elisabeth; Vossius en reproduit un second sur les poids et sur les mesures*; et, dans la Bibliothèque de Bâle, on possède un autre fragment sur la mort d'Hérode. Enfin Galéus et Ebedjésu font mention de divers autres traités d'Eusèbe, dont nous ne pouvons rien dire, parce qu'ils sont encore cachés dans les bibliothèques. A la fin de l'Histoire de Nicéphore, patriarche de Constantinople, édition du Père Pétau, on trouve une suite chronologique des Empereurs, sous le nom d'Eusèbe; ce n'est qu'un abrégé de sa Chronique, auquel on a ajouté les noms de ceux qui sont venus depuis. On lui a aussi attribué l'ancien Martyrologe qui porte le nom de saint Jérôme; mais on reconnaît aujourd'hui que l'ouvrage n'est point de lui, et que la traduction n'est point de saint Jérôme".

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credidisset ad justitiam, et ore confessus esset in salutem verum sermonem, utique pro scriptis suis veniam postulasset horum correctionem faciens, et pro epistolis suis profecto verbum defensionis fecisset: sed hoc nullatenus usque fecit; mansit enim sicut Æthiops non mutata pelle sua. Conc. Nicæn. II, tom. VII Conc., p. 495.

1 Gelas., lib. II Conc. Nicæn., cap. 18 et seq., p. 187 Concil.

2 Cod. 164, MS. græce. Vide Lambec., lib. I de Bibl. Vindobon., p. 306.

8 MSS Isaac. Voss., num. 169.

Fabric., tom. VI Bibl. Græc., p. 104.

Voyez la notice sur Eusèbe dans la Patrologie grecque, tome XII de l'édition latine. (L'éditeur.)

• Profecto Christus rex fuit quatenus Deus; ait enim: Regnum meum non est de hoc mundo: immo rex quoque fuit quatenus homo. Maï, tom. IV, p. 161.

7 Est autem hæc nempe parabola margaritæ, Unigeniti, quæ cunctis in prædicto thesauro contentis exquisitus est. Ibid., p. 183.

8 Nemo alius, præter hunc solum, vere unigenitus splendidissimus ac pretiosissimus inventus est. Ibid.

• Vox ex paterna nube, nam sic Deus apparet, dignitatem filii Christo attestabatur. Oportebat enim haud a solo Petro cognosci, eum esse Christum Dei vivi Filium. Ibid., p. 172.

III.

Mai de frag

dérables da

sur saint

contiennent

leurs Chaînes, avaient donné, en latin, quel-eardinal ques fragments du Commentaire d'Eusèbe sur ments consi saint Luc; mais la plus grande partie de ce Commentaire Commentaire n'avait jamais vu le jour, même Luc. Ce qu'ils en latin, et le texte grec tout entier était iné- d'important. dit. Le cardinal Maï a retrouvé des fragments considérables de ce Commentaire, et il les a publiés en grec et en latin dans le IVe volume de la Bibliothèque nouvelle des Pères, d'après quatre manuscrits du Vatican. Quoique tous ces manuscrits portent le titre de Commentaire d'Eusèbe sur saint Luc, on y rencontre néanmoins souvent des excursions de l'auteur sur saint Matthieu et sur saint Marc, ce qui ferait supposer qu'il a commenté en même temps trois évangélistes. Ici, comme dans d'autres de ses ouvrages publiés nouvellement, la doctrine d'Eusèbe sur Jésus-Christ est orthodoxe. Il distingue, en effet, Jésus-Christ comme Dieu et comme homme ; il parle de la divinité du Fils représentée par la parabole de la perle; il dit que nul autre, à l'exception de Jésus-Christ, n'est vraiment le Fils unique de Dieu. La voix qui sort de la nuée et par laquelle Dieu apparaissait, attestait en JésusChrist la dignité de Fils; car il fallait que saint Pierre ne fût pas seul à reconnaître JésusChrist comme Fils du Dieu vivant'; il parle aussi des dogmes divins du Père, du Fils et de l'Esprit saint 10. On peut encore remarquer ce qu'il dit sur la confession qui doit accompagner la pénitence ", sur le martyre de saint Pierre et de saint Paul à Rome 1, sur la créa

10 Illis itaque qui multa cura et seminis cultura sata farinæ tria obtulerint, nempe Spiritus Sancti notitiam, sapientia Dei Spiritum Sanctum suppeditat. Ibid., p. 184.

11 Licere enim docebat (Christus) secundum aliquod ex prædictis vitæ generibus promissa bona consequi, ita ut possent in Dei regno, si minus cum Christo regnare æque ac pauperes spiritu, at certe recreari, eo quod mortifera sua defleverint, ac pœnitentiæ et confessioni castæque vitæ semet addixerint. Ibid., p. 163.

12 Sed universi agonis consummatio in Romana urbe illi (Paulo) contigit, ubi ei martyri caput est amputatum. Petrus autem regnum rapuit per crucis necem cum spe salutari. Ibid., p. 165. Nous joignons à ce passage celui de la Théophanie. Promissionem suam re confirmavit Servator, nempe hunc ipsum Simonem, cognomine Cepham, oppidulo Galilea Capharnaumo oriundum, multas hominum animas illuminaturum Dei notitia, ipsumque pariter in universo orbe cognitum iri usque ad Occidentis regiones. Ejus certe memoria usque ad hodiernum tempus apud Romanos celebrior est, quam illa heroum veterum: adeo ut dignus quoque existimatus fuerit sepulcro insigni ante ipsam illorum urbem (nempe trans Tiberim in regione Vaticana), ad quod populorum ex omni Romana ditione, tanquam ad asylum templumque Dei, accurrit multitudo. Pari modo Pauli mors mar47

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