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Il est aimé de Constan

araiser

touchant la Paque et l'hérésie d'Arius; assiste

au

en 324.

concile

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2. Constantin avait pour lui un respect un travaille singulier, tant à cause de sa sagesse et de sa les disputes vertu, que pour l'honneur qu'il s'était acquis en confessant la foi : c'est pourquoi saint Athanase reproche à Constantius, fils de ConsAlex tantin, qu'en persécutant Osius, il oubliait les sentiments de la crainte de Dieu et le respect dû à son père, qui avait marqué tant d'affection pour cet évêque. Nous avons, dans une lettre du commencement de l'année 313, une marque de la confiance que Constantin avait en lui; car ce prince y dit à Cécilien, évêque de Carthage, qu'il avait donné ses ordres à Urse, receveur général d'Afrique, de lui remettre en main trois mille bourses, afin qu'il les distribuât aux ministres de l'Église catholique, suivant le billet qu'Osius lui envoyait. C'est aussi à Osius qu'il adressa la loi du 18 avril 321, « qui déclare libres tous ceux qui seront affranchis en présence des évêques et de l'Église, ou par des ecclésiastiques.» Osius prit la défense de Cécilien et des autres catholiques d'Afrique contre les donatistes; et ceux-ci se plaignirent qu'il avait non-seulement obligé beaucoup de personnes à communiquer avec Cécilien, mais encore qu'il avait porté Constantin à punir de mort ceux du parti contraire: ce que, toutefois, ils avancèrent sans preuve. Il fut envoyé par Constantin pour faire cesser les troubles que les disputes touchant la Pâque et la nouvelle hérésie d'Arius causaient dans l'Orient. Il tint à

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sanctus, cujus inculpata vita erat, nisi eo nomine quod hæresim odio haberet. Athanas., ibid., Virum quem in comitatu suo habebat (Osium), fidei ac vitæ integritate conspicuum, et qui superiori tempore variis confessionum certaminibus pro religionis defensione inclamarat, e latere suo mittit.Sozomen., lib. II, cap. 16.

1 Osius, Epist. ad Constantium, apud Athanas., ubi supia, pag. 370.

Ibidem., pag. 373., et Epist. ad Episc. Lysiæ, pag. 278, et Apolog. de fuga sua, pag. 322.

Epist. synod. Sardic.; apud Athanas., Apolog. cont. Arian., pag. 163.

Euseb., lib. II de Vita Constant., cap. 63.

* Athana., ubi supra, pag. 372.

Idem, lib. X Hist., cap. 6.

7 Cod. Theodos., lib. IV. tit. 7, leg, 1, pag. 65, 66.

cet effet un concile à Alexandrie, l'an 324, qui n'eut d'autre succès que d'étouffer le schisme d'un nommé Colluthe.

3. Il fallait un concile plus nombreux et d'une plus grande autorité, pour remédier aux divisions qui agitaient l'Église; et Osius, si l'on en croit Sulpice-Sévère 10, conseilla à Constantin d'en assembler un à Nicée. Ce saint évêque y parut avec éclat, et quelques-uns même ont cru qu'il y avait présidé, ce que nous examinerons ailleurs. Ce fut " lui qui en dressa le symbole, dont il défendit depuis la doctrine avec zèle et vigueur. L'empereur Constant ayant fait venir saint Athanase en Italie, vers l'an 345, Osius se trouva" quelquefois présent aux entretiens que ce Saint eut avec ce prince, et il ne contribua pas peu à obtenir 13 de lui un concile, pour apaiser les troubles dont l'Église continuait à être agitée. Ce concile fut indiqué à Sardique, et s'y tint effectivement en 347. Il ne s'y trouva que des évêques d'Occident; ils avaient à leur tête " et pour chef Osius. Pendant la tenue du concile, il 15 invita les évêques d'Orient à s'y rendre, et offrit 1 à ceux d'entre eux qui avaient embrassé le parti des ariens des conditions de paix, afin de les engager à se réunir. Les ariens, pour se venger d'un si puissant adversaire, le chargèrent d'injures et d'anathèmes dans leur conciliabule de " Philippopole, et cherchèrent, mais inutilement, les moyens de le chasser de son siége. Nous 18 lisons qu'étant de retour à Cordoue, il y confirma, dans un concile, tout ce qui avait été fait à Sardique.

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4. L'an 354, le pape Libère 19 lui écrivit pour lui témoigner sa douleur de ce que ses légats au concile d'Arles avaient lâchement abandonné la vérité. Nous ne savons point s'il répondit à cette lettre; mais, l'année suivante 355, qui était la soixantième de son

8 Augustin., lib. II cont. Parmen., cap. 5. Euseb., lib. II de Vita Const., cap. 73.

10 Nicæna Synodus auctore illo confecta habebatur. Sulpic. Sever., lib. II, cap. 55, pag. 439.

11 Hic (Osius) Nicænam fidem edidit. Athanas., Arian. ad monach., pag. 369.

12 Athanas., Apolog. ad Const., pag. 297. 13 Hilar., Fragment. 2, pag. 1284.

Hist.

14 Athanas., Apolog. cont. Arian., pag. 167, 168, et Hist, Arian. ad monach., pag. 353.

15 Ibidem.

16 Ibidem, pag. 370.

17 Tom. II Concil., pag. 709.

18 Ibidem, pag. 91.

19 Hilar., Fragment. 6, pag. 1334.

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Lettre d'Osius à l'Empereur.

épiscopat, il écrivit plusieurs lettres pour conjurer les évêques, ses confrères, de souffrir la mort plutôt que de souscrire à la condamnation de saint Athanase, que Constantius, devenu maître de l'Occident, aussi bien que de l'Orient, avait entrepris de faire condamner par tous les évêques. Les lettres d'Osius obtinrent leur effet; mais Constantius bannit tous ceux qui refusèrent de souscrire, même le pape Libère. Il s'y prit d'une autre manière avec Osius sachant qu'il n'était pas homme à se laisser épouvanter par des menaces, il le fit venir à Milan vers le milieu de cette année, et employa, pour l'engager à condamner saint Athanase et à communiquer avec les ariens, les prières, les exhortations et tous les autres moyens dont il s'était servi pour séduire les autres évêques. Osius resta inébranlable. Il reprit Constantius avec force, le fit changer de sentiment et obtint de lui la permission de s'en retourner en son pays et dans son Église. Les ariens, sensiblement touchés de son retour, en firent de grandes plaintes à Constantius, qui entreprit de nouveau de faire succomber Osius, en lui écrivant plusieurs lettres mêlées de caresses et de menaces, dans lesquelles il lui nommait tous ceux qu'il avait bannis. Osius n'en fut ni effrayé ni affaibli, et répondit à l'empereur par une lettre que nous avons encore et où l'on voit la gravité, la douceur, la sagesse, la générosité et tous les autres caractères d'un grand esprit et d'un grand évêque. Elle était conçue en ces termes :

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5. « Osius à l'empereur Constantius, salut en Notre-Seigneur. J'ai confessé Jésus-Christ, la première fois, dans la persécution sous Maximien, votre aïeul. Si vous voulez aussi me persécuter, je suis encore prêt à tout souffrir plutôt que de répandre le sang innocent et de trahir la vérité; et je renonce à votre communion, si vous écrivez et menacez de la sorte. N'écrivez donc plus ainsi, ne suivez pas la doctrine d'Arius, n'écoutez plus les Orientaux, et ne croyez pas Ursace et Valens. Ce n'est pas tant contre Athanase qu'ils parlent,' qu'en faveur de leur hérésie. Croyez-moi, Constantius, je suis votre aïeul par l'âge. J'étais au concile de Sardique, quand vous nous assemblâtes tous, vous et votre frère

Hic (Osius) et Synodis præesse solet ejusque litteris ubique omnes obtemperant. Athanas., Hist. Arian, ad monach., pag. 369.

• Ibidem.

• Ibidem.

Constant d'heureuse mémoire. J'invitai moimême les ennemis d'Athanase à venir dans l'église où je logeais, pour dire tout ce qu'ils savaient contre lui, les exhortant à ne rien craindre et à n'attendre qu'un jugement équitable. Je ne le fis pas une fois, mais deux, leur offrant, s'ils ne voulaient pas que ce fût devant tout le concile, du moins de me le dire à moi seul, et promettant, s'il était reconnu coupable, que nous le rejetterions absolument; en cas qu'il se trouve innocent, disaisje, et qu'il vous convainque de calomnie, si vous ne voulez pas le recevoir, je lui persuaderai de venir avec moi en Espagne. Athanase vint ensuite à votre cour, à Antioche, quand vous l'eûtes mandé; et comme ses ennemis y étaient, il demanda qu'on les appelât tous, ensemble ou séparément, afin qu'ils prouvassent en sa présence leurs accusations, ou qu'ils ne le calomniassent plus en son absence. Vous ne l'écoulâtes point, et ils le refusèrent de leur côté. Pourquoi donc les écoutez-vous encore? Comment souffrez-vous Ursace et Valens, après qu'ils se sont rétractés et ont reconnu par écrit leur calomnie? Car ils ne l'ont point fait par force, comme ils prétendent; ils n'ont point été pressés par des soldats; votre frère n'y a point eu de part. On n'en usait pas de son temps comme l'on fait aujourd'hui: à Dieu ne plaise. Eux-mêmes, de leur bon gré, vinrent à Rome et écrivirent en présence de l'évêque et des prêtres; ils avaient auparavant écrit à Athanase une lettre d'amitié et de paix. S'ils prétendent avoir souffert violence, s'ils reconnaissent que c'est un mal, si vous ne l'approuvez pas : ne le faites donc pas; n'écrivez point, n'envoyez point de comtes, rappelez les exilés, pour ne pas exercer de plus grandes violences que celles dont vous vous plaignez. Car qu'est-ce que Constant a fait de semblable? Quel évêque a été exilé ? Quand a-t-il assisté à un jugement ecclésiastique? Quel de ces officiers a contraint de souscrire contre quelqu'un, pour donner prétexte à Valens de tenir ces discours? Cessez, je vous prie, d'agir ainsi, et souvenez-vous que vous êtes un homme mortel. Craignez le jour du jugement; ne vous ingérez point dans les affaires ecclésiastiques, ne prétendez point nous don

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▲ Ibidem.

5 Ibidem.

Tillemont., tom. VII Hist. eccl., pag. 301.

7 Ne rebus te misceas ecclesiasticis: nec nobis his de rebus præcepta mandes; sed a nobis potius hæc ediscas.

[Ive SIÈCLE.]

ner des ordres en ces matières; apprenez-les
plutôt de nous. Dieu vous a donné l'Empire,
et nous a confié l'Église comme celui qui
entreprend sur votre puissance, contrevient à
l'ordre de Dieu; ainsi craignez de vous char-
ger d'un grand crime, si vous tirez à vous ce
qui nous regarde. Il est écrit : Rendez à César
ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. Il
ne nous est donc pas permis de dominer sur
la terre, et vous n'avez pas la puissance de sa-
crifier. Je vous écris ceci par le soin que j'ai
de votre salut; mais, touchant ce que vous
m'avez mandé, voici mon sentiment. Je ne
puis ni convenir avec les ariens, dont j'ana-
thématise l'hérésie, ni écrire contre Atha-
nase, justifié par l'Église romaine, par tout le
concile et par moi-même. Vous le savez si
bien, que vous l'avez rappelé et lui avez per-
mis de retourner avec honneur en son pays
et dans son Église. Quel prétexte avez-vous
d'un tel changement? Il a les mêmes ennemis
qu'il avait auparavant : ce qu'ils disent tout
bas, car ils n'osaient le dire tout haut en sa
présence, c'est ce qu'ils disaient contre lui
avant que vous l'eussiez rappelé; c'est ce
qu'ils publiaient dans le concile, et dont ils
ne purent donner de preave, quand je les
pressai, comme je l'ai dit. S'ils en eussent eu,
ils n'eussent pas fui si honteusement. Qui vous
a donc persuadé, après tant de temps, d'ou-
blier vos lettres et vos paroles? Arrêtez-vous
et n'écoutez point les méchants, de peur de
vous rendre coupable pour leur intérêt. Vous
agissez ici pour eux; mais, au jour du juge-
ment, vous vous défendrez tout seul. Ils veu-
lent se servir de vous pour opprimer leur
ennemi particulier et vous rendre le ministre
de leur méchanceté, pour semer dans l'Église
leur détestable hérésie. Il n'est pas prudent
de se jeter dans un péril évident pour faire
plaisir à d'autres. Cessez, je vous prie, et me
croyez, Constantius: il me convient de vous

Tibi Deus imperium tradidit, nobis Ecclesiastica concredidit. Ac quemadmodum qui tibi imperium subripit, Deo ordinanti repugnat, ita metue ne si ad te Ecclesiastica pertrahes, magni criminis reus fias. Reddite, scriptum est Matth. XXII, 25, quæ sunt Cæsaris Cæsari, et quæ sunt Dei Deo. Neque nobis igitur terræ imperare licet, neque tu adolendi habes potestatem. Hæc quod tuam curem salutem scribo. Osius, Epist. ad Const.; apud Athanas., Hist. Arian. ad monach., pag. 371.

1 Hæc illa fuit Abrahamici senis vere Osii, id est sancti sententia: hæ illius litteræ. Athanas., Hist. Arian, ad monach., pag. 371.

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écrire ainsi, et à vous de ne le pas mépriser.»
Voilà', ajoute saint Athanase après avoir rap-
porté cette lettre tout au long, quels étaient
les sentiments et les paroles de ce vieillard,
en qui l'on voit un second Abraham, de cet
homme véritablement saint, selon l'étymolo-
gie de son nom.

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6. L'empereur, peu touché d'une lettre si admirable, continua à le menacer 2 et à chercher quelque prétexte de le maltraiter: il désirait ou le contraindre par force à changer de sentiment, ou avoir sujet de l'envoyer en 3 extrême exil. Tout son crime était la haine qu'il avait pour l'hérésie arienne; et ce fut là le seul point qui fournit matière aux accusateurs de ce saint évêque. Ils firent entendre à Constantius qu'il inspirait ses sentiments aux autres évêques et qu'il les exhortait par lettres à plutôt mourir que de souscrire à la condamnation d'Athanase; ce qui regardait principalement les évêques d'Espagne. L'empereur essaya d'abord de vaincre. ceux-ci; mais, n'ayant pu les obliger à souscrire, il se fit amener Osius à Sirmich, et l'y retint un an entier comme en exil, sans aucun respect pour son âge, qui était de cent ans et 5 plus. Constantius, outre les injures et les menaces dont il l'accabla, le fit encore charger de coups et l'exposa à des tourments trèsrigoureux, de sorte que la faiblesse de son corps, cédant à cette tyrannie, il consentit à communiquer avec Ursace et Valens, dans le concile qui se tint alors à Sirmich. Mais il ne souscrivit point à la condamnation de saint Athanase, et ce Saint, de qui nous apprenons ces circonstances, ne dit point qu'Osius eût rien souscrit contre la foi. Sulpice-Sévère ne parle de la chute d'Osius que comme d'un bruit commun, auquel il avait peine à ajouter foi, si ce n'est peut-être, dit-il, que son grand âge lui eût affaibli le jugement. Mais saint Hilaire se déclare ouvertement contre

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6 Tantam seni vim intulit tamdiuque illum detinuit, ut malis oppressus vix tandem cum Valente et Ursacio communicaret, neque tamen subscriberet contra Athanasium. Athanas., Hist. Arian. ad monachos, pag. 372. 7 Osium quoque ab Hispania in eamdem perfidiam concessisse opinio fuit. Quod eo mirum atque incredibile videtur, quia omni fere ætatis suæ tempore constantis

Constantius le fait à Conduire Sirmich, où

pendant un

an comme en

ille retient

317. Chute

exil, en 346, d'Osius.

Justification d'Osius.

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Osius. Il le dit auteur de la seconde confession de foi de Sirmich, qu'il appelle le blasphème écrit par Osius et par Potamius; et encore la folie et le délire d'Osius. Il attribue sa chute au trop grand désir qu'il avait de retourner et de mourir dans sa patrie, et dit que Dieu l'avait laissé vivre jusqu'à ce temps-là, afin que les hommes mêmes sussent quel il avait été avant sa chute, étant comme persuadé qu'une chute si scandaleuse avait été précédée de quelques déréglements dans les mœurs. Les prêtres lucifériens Marcellin et Faustin ne lui sont pas moins contraires. Selon eux, il ne céda aux menaces de Constantius que parce qu'étant vieux et riche, il craignait d'être banni ou dépouillé de ses biens. Vigile de Tapse le met au nombre de ceux qui composèrent la seconde formule de Sirmich. On voit, par saint Épiphane et par Sozomène, que les ariens produisaient des lettres par lesquelles il paraissait qu'Osius avait embrassé leur doctrine; et nous savons que le nom de ce grand évêque était le plus fort argument dont ils se servaient dans les Gaules pour répondre aux raisons des catholiques.

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7. Mais ne peut-on pas dire que toutes ces pièces étaient de la façon des ariens? Que si saint Hilaire les a attribuées à Osius, c'est qu'étant éloigné des lieux et au milieu des ariens, qui les produisaient avec confiance sous le nom d'Osius, il se trouva pour ainsi dire hors d'état de connaître la vérité, et prit pour l'ouvrage d'Osius un écrit qui en portait le nom? On ne peut nier au moins que saint Hilaire n'ait été mal informé de la vie d'Osius jusqu'au temps de sa chute; car il ne paraît, par aucun endroit de l'histoire de l'Église,

simus nostrarum partium et Nicænæ Synodi auctore illo confectæ habebatur. Nisi fatiscente ævo (etenim major centenario fuit), ut sanctus Hilarius in suis epistolis refert, deliraverit. Sulpic. Sever., liv. II, cap. 55, pag. 439.

1 Exemplum blasphemiæ apud Sirmium per Ostum et Potamium conscriptæ. Hilar., de Synod., num. 11, pag. 1157 nov. edit.

Suscipis etiam adversum deliramenta Osii, et incrementa Ursacii et Valentis emendationum tuarum damnationes. Idem, lib. cont. Constant., pag. 1255,

num. 23.

Idem, de Synod., pag. 1201, num. 87.
Ibid., num. 63, pag. 1187.

Marcell. et Faustin., Libellus precum ad Theodosium, édit. Paris., 1650, pag. 34.

Vigil. Taps., lib. V cont. Eutychen., tom. VIII, Bibl. Patr., pag. 736.

7 Ecclesiam condemnare se posse putarunt iis litteris, quas ab venerabili episcopo Osio per fraudem abstule

que, jusqu'au conciliabule de Sirmich, Osius se soit rendu répréhensible dans ses mœurs. Les ariens, qui, dans le faux concile de Sardique, noircirent par des calomnies atroces les évêques catholiques les plus innocents, n'osèrent rien reprocher à Osius, que d'avoir été lié d'amitié avec quelques personnes qu'ils disaient de mauvaises mœurs, et saint Athanase relève plus d'une fois la 10 pureté et l'innocence de ses mœurs; il le qualifie saint, et un homme dont la vie était irréprochable. Il est vrai que les donatistes, dont il n'était pas moins hai que des ariens, disaient, du temps de saint Augustin, qu'il avait été condamné pour crime par les évêques d'Espagne, et absous par ceux de France. Mais comme ils n'en donnaient aucune preuve, ce saint docteur se contenta " de répondre que, supposé que cela fùt, il y avait lieu de juger que les évêques d'Espagne l'avaient condamné sur des accusations fausses et calomnieuses, et que ceux de Fr: nce l'avaient absous sur les preuves qu'ils avaient eues de son innocence. Quant aux lettres d'Osius, dont les ariens faisaient des trophées à Antioche et ailleurs, saint Épiphane, qui semble les avoir vues, les attribue à leur supercherie; et apparemment ils en étaient seuls auteurs, quoiqu'elles portassent le nom d'Osius; on croit13 même que ces lettres n'étaient autres que la seconde profession de Sirmich. Saint Athanase, plus au fait de la vie d'Osius que personne, ne le fait auteur d'aucun écrit favorable aux ariens; tout ce qu'il lui reproche, c'est d'avoir "communiqué avec Ursace et Valens, mais il ajoute en même temps qu'on ne put obtenir de lui qu'il souscrivît à la condamnation d'Athanase, circonstance qui seule

runt, in quibus dissimilis essentia legitur. Epiphan,, Hares. 13, num. 14.

8 Non sum nescius antiquissimi sacerdotis et promptæ semper fidei Osii nomen, quasi quemdam in nos arietem temperari quo contradictionis temeritas propulsetur. Phæbadius, lib. contra Arian., tom. IV Bibl. Patr., pag. 305.

9 Coutant., Not. in Hilar. lib. de Synod., pag.

1156.

10 Athanas., Hist. Arian, ad monach., pag. 371, ubi

supra.

11 Augustin., lib. I cont. epist. Parmeniani, cap. 4, num. 7, pag. 15, tom. IX. Voyez le passage ci-après. 12 Epiphan., ubi supra.

13 Hermant., Vie de S. Athanase, liv. VIII, cap. 3, pag. 163.

1 Tantam seni vim intulit, ut malis oppressus vix tandem cum Valente et Ursacio communicaret, neque ta men contra Athanasium subscriberet. Athanas., Hist. Arian, ad monach., pag. 372,

Mort d'Osius.

[Ive SIÈCLE.]

doit lever tous les soupçons que saint Hilaire
et quelques autres anciens ont répandus sur
la pureté de la foi d'Osius: car si cet évêque
eût-il
eût souscrit aux erreurs des ariens,
refusé d'anathématiser Athanase, il pouvait
trouver beaucoup de prétextes de le condam-
ner, puisqu'on ne lui objectait rien dont un
homme ne pût être coupable; mais il n'en
pouvait trouver aucun pour embrasser l'er-
reur 1.

2

:

8. Osius, après avoir communiqué avec
Ursace et Valens, obtint la liberté de retour-
la
ner en Espagne. Mais il ne négligea pas
faute qu'il avait faite en cette occasion; car,
étant sur le point de mourir, il protesta, par
une manière de testament, contre la violence
qu'il avait soufferte de la part des ariens il
anathématisa leur hérésie et exhorta tout le
monde à la rejeter. Il mourut dans la com-
munion des évêques d'Espagne, comme l'as-
sure saint Augustin, dont l'autorité doit l'em-
porter sur celle des prêtres lucifériens Mar-
cellin et Faustin, qui rapportent que Gré-
que Gré-
goire, évêque d'Elvire, refusa sa communion
à Osius. Ils ajoutent qu'Osius ayant voulu
déposer cet évêque pour lui avoir refusé sa
communion, Dieu le punit lorsqu'il était prêt
à prononcer la sentence; qu'il tomba mort
ou muet, la tête et la bouche tournées. Car il
est à remarquer que ce Grégoire avait em-
brassé le parti des lucifériens, qui s'étaient
séparés de l'Église, plutôt que de communi-
quer et de se réconcilier jamais avec les évê-

'Le Père Michel Macédo, jésuite, a tâché de justifier Osius et de prouver la fausseté de la faiblesse qu'on lui attribue dans une dissertation intitulée: Osius vere innocens et sanctus; Bologne, in-4o, 1790. Cette dissertation est bien écrite et pleine de recherches.

2 Sed eam rem minime neglexit senex: instante quippe morte, vim sibi illatam quasi testamento declaravit, arianamque hæresim feriit anathemate, vetuitque ne quis illam reciperet. Athanas., ibid.

3 Quod enim de Osio dicunt Cordubensi quondam Catholico episcopo, flagitandum est ut probant, non solum talem illum fuisse qualem dicunt, sed quod talis fuerit manifestum illis fuisse, quibus eum communicasse asserunt. Hoc enim nisi probaverint, frustra dicunt se scisse qualis fuerit: quia nescientibus obesse non potuit, a quibus se isti innocentibus separando, propter ipsam separationis sacrilegam iniquitatem innocentes esse non possunt: hoc enim magis credibile (si tamen Osius ab Hispanis damnatus, a Gallis est absolutus), sic fieri potuisse ut falsis criminationibus Hispani circumventi, et callida insidiarum fraude decepti, contra innocentem ferrent sententiam, et postea pacifice in humilitate christiana cederent sententiæ collegarum, quibus illius innocentia comprobata est, ne pervicaci et animosa perversitate priores suas sententias defendendo, in sacrilegium schismatis, quod omnia scelera supergraditur cœ

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ques qui étaient tombés par infirmité; ainsi tout ce que ces prêtres disent en sa faveur contre Osius est fort suspect, d'autant qu'aucun historien contemporain ne parle d'un événement si remarquable. Isidore de Séville, Honorius d'Autun, Trithème et quelques autres écrivains postérieurs, qui le rapportent, paraissent avoir emprunté de Marcellin et de Faustin, ce qu'ils ont dit de la mort d'Osius. Il faut dire, toutefois, qu'on ne peut douter raisonnablement que Grégoire, évêque d'Elvire, ne se soit trouvé en difficulté avec Osius, puisque saint Eusèbe de Verceil, dans une lettre qu'il lui écrivit, du lieu de son troisième exil, lui témoigne sa joie de ce qu'il avait résisté au transgresseur Osius et aux autres évêques qui étaient tombés dans le concile de Rimini, en communiquant avec Ursace et Valens.

9. Il ne nous reste des écrits d'Osius que sa lettre à l'empereur Constantius. Saint "Isidore, Honorius d'Autun et Trithème lui attribuent une lettre de la Louange de la virginité, adressée à sa sœur, d'un style beau et coulant. Sigebert de Gemblours dit qu'il en écrivit une autre qui avait pour titre : De l'Observation de la discipline du Seigneur. Il avait aussi, si l'on en croit Trithème, traduit le Timée de Platon, et selon d'autres, donné une explication des vêtements sacerdotaux du grand 10 pontife des Juifs, où il faisait paraître beaucoup d'esprit et donnait de trèsbeaux sens à l'Écriture. Parmi les decrets du

citate impietatis irruerent. Augustin., lib. I cont. epist.
Parmeniani, cap. IV, num. 7, pag. 15, tom. 9.
Marcell. et Faustin., Libell. precum, pag. 34, 35, us-
que ad 39.

Isidor Hispan., lib. de Script. eccl., cap. 1; Honor.
August., lib. de Script. eccl., cap. 3; Trithem., lib. de
Script. eccl., pag. 139.

6 Litteras sinceritatis tuæ accepe, quibus ut decet episcopum et Dei sacerdotem, tansgressori te Osio didici restitisse, et plurimis cadentibus Arimino in communicatione Valentis, Ursacii et cæterorum, etc. Apud Hilarium, Fragment. 2, pag. 1336.

7 Scripsit ad sororem suam de Laude virginitatis epistolam, pulchro ac diserto comptam eloquio. S. Isidor. Hispan., lib. de Script. eccl., cap. 1; Honor. Aug., cap. 3; Trithem., cap. 139.

8 Osius episcopus scripsit librum de Observatione dominicæ disciplinæ, Sigebert., de Script. eccles., cap. 48.

Osius episcopus Cordubensis ante Isidorum, Ti-
Platonis traduxisse memoratur. Trithem.,

mæum

cap. 139.

10 Composuit et aliud opus de Interpretatione tium sacerdotalium, quæ sunt in Veteri Testame egregio quidem sensu et ingenio elaboratum. tom. I, Concil. pag. 1054.

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