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[IV SIÈCLE.]

Députation des Orien

taux

Constant,en

342.

CHAPITRE XXIII.

Conciles d'Antioche en 345, de Milan en 345, et de Cologne en 346.

1. Le pape Jules voyant que ni sa lettre vers aux Orientaux, ni l'autorité de son siége, ni celle du concile qu'il venait de tenir à Rome, n'avaient le pouvoir d'arrêter leur impudence, fit connaître à l'empereur Constant l'injustice que l'on faisait à saint Athanase, à saint Paul de Constantinople et à quelques autres évêques chassés de leurs sièges. Ce prince en fut touché et écrivit à Constantius, son frère, le priant de lui envoyer trois évêques pour lui rendre raison de ce qui s'était passé au sujet de la déposition de Paul et d'Athanase. Les eusébiens, croyant avoir rencontré l'occasion de gagner l'esprit de Constant, ainsi qu'ils avaient fait pour Constantius, choisirent, pour cette députation, ceux qu'ils croyaient les plus habiles d'entre eux, savoir: Narcisse de Néroniade, Théodore d'Héraclée, Maris de Chalcédoine, et Marc d'Aréthuse en Syrie. Ces quatre évêques étant arrivés auprès de Constant, comme députés du concile d'Antioche, s'efforcèrent de persuader à ce prince qu'on n'y avait rien fait que de très-juste. Saint Maximin de Trèves ne voulut pas les recevoir à sa communion, et eux refusèrent d'entrer en conférence avec saint Athanase. Constant leur demanda leur profession de foi. Ils cachèrent sous leurs habits celle qui avait été proposée à Antioche dans le temps de la Dédicace, et lui en présentèrent une autre qu'ils avaient faite eux-mêmes quelques mois après. Dans cette formule, qui est rapportée par saint Athanase et par Socrate, ils confessent que Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, est engendré du Père avant tous les siècles, qu'il est Dieu de Dieu,

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Verbe, Sagesse, Vie et vraie Lumière, qu'il s'est fait homme pour nous dans les derniers temps, et qu'il est né de la Vierge. Constant reconnut clairement qu'ils persécutaient injustement ces saints évêques, et qu'ils les avaient déposés, non pour des crimes qu'on leur objectait, mais uniquement parce qu'ils suivaient une doctrine contraire à la leur. Ainsi il renvoya ces quatre évèques députés, sans s'être laissé persuader par leurs discours. Socrate remarque que, jusqu'alors, il n'y avait pas eu de rupture de communion entre les Occidentaux et les Orientaux, et nous avons vu dans la réponse de Jules aux eusébiens, que ce Pape leur parle comme à des évêques de la communion de l'Église.

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2. Trois ans après la légation dont nous venons de parler, les eusébiens, comme s'ils se fussent repentis de tout ce qu'ils avaient fait jusqu'alors, s'assemblèrent à Antioche et y dressèrent une nouvelle formule de foi qui, à cause de sa longueur, fut nommée ® macrostiche ou à longues lignes. On la trouve aussi bien que les autres dans saint Athanase et dans Socrate, Elle est formée presque tout entière des paroles de l'Écriture, et on y fait profession de croire que Jésus-Christ est Dieu de Dieu, et qu'il est semblable on toutes choses à son Père; mais on n'y parle jamais de substance ni de consubstantiel. Il y est dit anathème à ceux qui prétendent que le Fils. n'est pas Dieu, ou qu'il a été tiré du néant, ou d'une autre hypostase et non de Dieu, et qu'il y a eu un temps où il n'était point. Marcel d'Ancyre, que les eusébiens accusaient de sabellianisme, y est condamné nommément,

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Concile d'Antioche, en 345 7.

Concile de Milan, en

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de même que Photin, dont l'hérésie allait à nier la Trinité et la distinction des Personnes divines; car il soutenait, en parlant du Verbe de Dieu, qu'il n'avait pas de substance propre, et qu'il se trouvait dans une autre, tantôt comme parole proférée, tantôt comme parole conçue. A la fin de cette formule, les eusébiens disaient qu'ils avaient été obligés de s'y étendre beaucoup, non par vanité, mais afin de faire connaître à tout l'Occident la pureté de leur foi et les calomnies de leurs adversaires. 3. Dans cette confiance, ils l'envoyèrent 345 ou 346. en Italie par Eudoxe de Germanicie, Macé donius de Mopsueste, Martyrius et quelques autres, du nombre desquels était Démophile de Bérée. Ces députés ayant trouvé les évêques d'Occident assemblés à Milan, leur présentèrent cette formule. L'empereur Constant s'y trouvait alors 3,et il y avait fait venir saint Athanase. Les Occidentaux refusèrent de souscrire à cette nouvelle formule, quelque instance qu'en fissent les députés, et dirent qu'ils se contentaient de la foi de Nicée, sans rien chercher au-delà. Socrate ajoute qu'ils refusèrent de la recevoir, peut-être parce qu'ils ne savaient point la langue grecque. Quoi qu'il en soit, non contents de repousser la formule de foi des députés, les Occidentaux les pressèrent de condamner l'hérésie d'Arius, ce qu'ils refusèrent, et ils sortirent tout en colère de l'assemblée. C'est tout ce que nous savons de ce concile de Milan. Saint Athanase, qui n'y était venu que par ordre de Constant et sans savoir pourquoi on l'avait assemblé, y apprit que quelques évêques avaient prié ce prince d'écrire à l'empereur Constantius, pour demander la convocation d'un concile œcuménique, afin de réunir les Églises divisées et de rétablir Paul et Athanase dans leurs siéges.

Concile de Cologne, en

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4. On met vers le même temps, c'est-à-dire 366,supposé. en 346, un concile à Cologne, dans lequel on prétend qu'Euphratas, évêque de cette ville, fut déposé par le suffrage de vingt-quatre évêques des Gaules, pour avoir enseigné, avec Photin, que Jésus-Christ n'était pas Dieu, mais un pur homme. Euphratas, si l'on en croit les Actes de ce concile, avait déjà été déposé quelque temps auparavant par cinq

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1 Socrat., lib. II, cap. 19; Athanas., de Synod., pag. 738.

Le P. Mansi place ce concile à l'an 344. (L'éditeur.)

Athanas., Apol. cont. Arian.
Socrate, lib. II, cap. 20.

évêques, sur diverses accusations que le peuple de Cologne avait formées contre lui, dans une lettre souscrite de beaucoup de personnes, tant ecclésiastiques que laïques. Mais, ne s'étant point corrigé pour cela, et ayant même osé depuis soutenir son impiété devant Jessé, évêque de Spire, Martin de Mayence et divers ecclésiastiques qui étaient avec eux, et en une autre occasion, devant saint Servais de Tongres et saint Athanase, dans le temps qu'il se trouvait dans les Gaules; les évêques, pour punir Euphratas de ses blasphèmes, s'assemblèrent à Cologne à la prière des fidèles de cette Église. Le concile se tint le quatrième des ides de mai, c'est-à-dire le douzième de ce mois, l'an 346, après le consulat d'Amantius et d'Albin. Il s'y trouva quatorze prélats, savoir: saint Maximin de Trèves, Valentin d'Arles, saint Donatien de Châlon-sur-Saône, Séverin de Sens, Optatien de Troyes, Jessé de Spire, Victor de Vorms, Valérien d'Auxerre, saint Simplice d'Autun, Armand de Strasbourg, Justinien de Bâle, Euloge d'Amiens, saint Servais de Tongres et Discoles de Reims. Neuf autres évêques, savoir Martin de Mayence, Victor de Metz, Didier de Langres, Pancaire de Besançon, saint Saintin de Verdun, Victorin de Paris, Supérieur de Cambrai, Mercure de Soissons, Eusèbe de Rouen, n'ayant pu s'y rendre, envoyèrent leur consentement par leurs députés. Mais Diospète d'Orléans donna son suffrage par une lettre qu'il écrivit. Celle de l'Église de Cologne fut lue en plein concile, et les évêques réunis ayant délibéré et donné chacun leur avis, Euphratas fut condamné à être déposé. Quelques-uns même opinèrent à le priver de la communion laïque. Voilà ce que contiennent les Actes du concile de Cologne, qui ont paru si authentiques à quelques savants des derniers siècles, qu'un d'entre eux n'a point fait difficulté d'en tirer des preuves pour montrer que, dans le quatrième siècle de l'Église, on n'appelait pas d'une sentence rendue dans les conciles provinciaux, quoiqu'on pût en faire la révision, si le prince l'ordonnait. Cependant ces Actes sont aujourd'hui rejetés presque de tout le monde, et les raisons qu'on en donne, paraissent sans ré

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Ibidem.

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6 Tom. II Concil., pag. 615 et 616.

7 Marca, lib. VI de Concordia, cap. 17, num. 2; Blondel, de Primutu, pag. 82; Petavius, lib. I Dogmat. Theolog., tom. IV, cap. 3, num. 13. 8 Marca, lib. VII, cap. 2, num. 13.

plique. La première est fondée sur le style de ces Actes, particulièrement dans les suffrages de chaque évêque, qui sont exprimés en ter mes barbares et peu convenables au qua. trième siècle de l'Église, où la décadence des belles-lettres n'était pas encore portée si loin. On ne voit point 2, en second lieu, comment Euphratas, qui n'avait pu débiter son hérésie en présence de saint Athanase, qu'en 336 et 337, ait continué à la répandre partout, jusqu'en 346, sans que d'autres évêques que saint Servais de Tongres, se soient mis en devoir d'en empêcher le cours. Il n'est pas moins surprenant que saint Athanase n'ait rien dit de cette hérésie, et qu'il ne l'ait pas combattue nommément, lui qui s'est appliqué, plus qu'aucun auteur de son siècle, à défendre la divinité de Jésus-Christ et à marquer les variations des ariens sur ce point. Saint Hilaire, qui écrivait dans les Gaules, et qui a parlé plusieurs fois de l'hérésie de Photin', ne dit rien de celle d'Euphratas, qui y avait tant de rapport. Il est vrai qu'il en est parlé dans l'Histoire de saint Maximin, par Loup de Ferrières. Mais cet auteur n'écrivait qu'en 839, plus de quatre cent einquante ans après la mort d'Euphratas. Ce qui est encore plus considérable, c'est qu'Euphratas, qu'on

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suppose avoir été déposé comme un hérétique et un homme coupable de divers crimes, en 346, fut non-seulement admis comme catholique, l'année suivante, au concile de Sardique, avec tous les évêques qui l'avaient condamné à Cologne, si l'on en excepte saint Saintin de Verdun, dont le nom ne se lit pas dans les souscriptions de Sardique, mais encore député par les évêques de ce concile, avec Vincent de Capoue, pour aller demander à Constantius le rétablissement de saint Athanase et de tous les évêques chassés de leurs siéges par la faction des ariens. Un homme condamné pour ses mœurs et pour sa doctrine, jugé indigne de la communion même laïque, était-il propre à une députation si honorable? On répond à cela qu'il y a deux Euphratas qui ont occupé successivement le siége de Cologne, l'un condamné en 346, l'autre député en 347 à Constantius, par le eoncile de Sardique. Mais ce fait, qui est avancé sans preuves, se trouve détruit par les monuments mêmes dont se servent ceux qui l'avancent, car nous lisons dans les Vies de saint Séverin et de saint Servais, que le premier de ces Saints fut mis en la place d'Euphratas déposé, et qu'il fut ordonné par le concile même de Cologne 10,

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1 Maximinus episcopus dixit: Quia voluntas Dei Patris et Domini nostri Jesu Christi, voluit nos juxta postulatum fratrum ad hoc oppidum convenire. Tom. II Concil., pag. 615. Valerianus episcopus dixit: Etsi nos omnes conseniores hic apud Agrippinam Dei voluntate qui sumus adunati convenissemus, suffecerat a quinque episcopis Euphratam blasphemum pro meritis suis sententiari. Ibid., pag. 616.

Nos évêques gaulois étaient-ils tenus de parler un latin aussi pur que Salvien ou Lactance? Le Père Longueval et M. Henrion admettent la tenue de ce concile, malgré les difficultés opposées par D. Ceil lier. (L'éditeur.)

Ibidem, pag. 617 et 618.

Saint Athanase parle d'Euphratas et de sa légation en Orient, dans son Histoire des Ariens aux solitaires, pag. 355.

Milan, dont nous venons de parler, et que ce fut là qu'il se détermina enfin à écrire

Hilar., in Fragment., pag. 1182, 1185, 1130, 1296, etc. • Apud Surium, ad 29 maii, tom. V, pag. 324. 7 Athan., Hist. arian. ad mon., p. 355. 8 Mansi qui, dans ses notes sur l'Histoire ecciésiastique du P. Alexandre et dans la Collection des Conciles, soutient avec le plus grand nombre des savants du XVIIe siècle, l'authenticité des Actes du concile de Cologne, recule l'époque du concile de Sardique à l'an 344, au lieu de 347. Voyez Mansi in Hist. ecclés. sæcul. V, cap. 3, art. 23. Voyez aussi Dict. des Conciles de Migne, tom. I. Mais la date véritable de ce concile est l'an 343, comme on le voit par la Chronique athanasienne publiée dans le tome VI de la Biblioth. nova Patrum de Maï. (L'éditeur.) 9 Apud Surium, ad diem 23 octobris.

10 Tom. II Concil., pag. 618.- 11 Hermant, Vie de saint Athanase, liv. V, tom. I, pag. 529.

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Constant

son frère

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T'empereur à son frère Constantius, pour la convocation qui écrit à d'un concile œcuménique, comme le seul pour ce sujet moyen de remédier aux maux de l'Église. Ce qui est certain, c'est qu'il était à Milan lorsqu'il écrivit sur ce sujet, quatre ans depuis que saint Athanase fut arrivé à Rome, c'est-à-dire en 345, et qu'il le fit par le conseil de divers évêques qui s'y trouvèrent. Ceux qui contribuèrent le plus à lui faire prendre cette résolution, furent le pape Jules, Maxime ou Maximin, évêque de Trèves, et le fameux Osius de Cordoue. On trouve, dans les historiens de l'Église 3, que saint Athanase même et les autres prélats déposés lui en firent la demande, en lui représentant qu'il n'y allait pas moins de la vérité de la foi, que de leur propre intérêt, puisque leur déposition ne tendait qu'au renversement de la foi comme de la véritable doctrine de l'Église. Il y a, en effet, beaucoup d'apparence qu'ils avaient sollicité leurs amis de demander ce concile, comme les eusébiens le reprochaient à saint Athanase, ou qu'au moins ils contribuèrent à l'exécution de ce dessein; mais il est certain que Constant en avait déjà écrit à son frère avant que saint Athanase en eût aucune connaissance, puisque lui-même assure avec serment qu'ayant reçu ordre de Constant d'aller le trouver à Milan, il ne sut pourquoi on le mandait que lorsque, s'en étant informé sur les lieux, il apprit que ce prince avait écrit et député à son frère pour le concile ".

Les deux empereurs

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2. L'empereur Constantius, n'ayant pu res'accordent fuser à son frère Constant une demande si juste, ils convinrent de part et d'autre de

pour la conVocation

d'un concile

et l'indi- s'assembler, tant de l'Orient que de l'Occident, quent à Sardique.

et ordonnèrent que le concile se tiendrait dans Sardique. Cette ville, qui est dans l'Illyrie, et métropole des Daces, était d'autant

1 Athanas., Apolog. ad Constantium, pag. 297. • Namque quoniam Athanasius in Italiam et Galliam pergens sibi judicium comparavit; post mortem aliquorum accusatorum, testium judicumque, et credidit posse se denuo tempore audiri, quod ejus flagi tia vetustas temporis obscuraret: cui consensum commodantes non recte Julius urbis Romæ episcopus, Maximus et Osius, cæterique complures ipsorum concilium apud Sardicam fieri ex Imperatoris benignitate sumpserunt. Epist. pseudo-Synod. Sardic.; apud Hilar., Fragment. 3, pag. 1315.

8 Theodoret., lib. II Hist. eccles., cap. 3, pag. 586; Socrat., lib. II, cap. 20, pag. 101; Sozomen., lib. III, cap. 11, pag. 500. Apud Hilar., Fragment. 3, pag. 1305. Athanas., Apolog. ad Const,, p. 297. 6 Ce concile fut convoqué par l'autorité du pape

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plus commode pour l'exécution de leur dessein, qu'elle servait comme de bornes aux deux empires, étant située sur les confins de l'Orient et de l'Occident. Nous avons diverses lois de Constantin qui en sont datées, et qui font voir que cette ville était déjà considérable dès auparavant, et que ce prince y faisait assez souvent sa demeure. Le concile s'ouvrit sous le consulat de Ruffin et d'Eusèbe, onze ans depuis la mort du grand Constantin, c'est-à-dire en l'an 347, après le 22 mai; et il paraît que c'était dans le temps que Constantius était en campagne contre les Perses, c'est-à-dire, plutôt vers la fin de l'année qu'au commencement.Il était 10 composé d'évêques de plus de trente-cinq provinces, sans compter les Orientaux qui se retirèrent. En les comptant tous ", il s'en trouva d'Espagne, des Gaules, d'Italie, de Campanie, de Calabre, de la Pouille, d'Afrique, de Sardaigne, des Pannonies, des Mésies, des Daces, de Norique, de Siscie, de Dardanie, de Macédoine, de Thessalie, d'Achaïe, d'Epire, de Thrace, de Rhodope, qui était une partie de la Thrace, de Palestine, d'Arabie, de Candie, d'Égypte, d'Asie, de Carie, de Bithynie, de l'Hellespont, des deux Phrygies, de Pisidie, de Cappadoce, de Pont, de Cilicie, de Pamphilie, de Lydie, des Cyclades, de Galatie, de Thébaïde, de Libye, de Phénicie, de Syrie, de Mésopotamie, d'Isauric, de Paphlagonie, d'Asie, d'Europe, de la province de Thrace, appelée Héminont, et de la Massilie, que l'on ne connaît point entre les provinces romaines.

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saint Jules; car Socrate nous apprend que les Orientaux l'accusèrent d'avoir fixé un terme trop court. Socrat., lib. II, cap. 18. (L'éditeur.)

7 Theodoret., lib. II Hist. eccles., cap. 3, pag. 586; Athanas., Hist. arian. ad monach., pag. 352.

8 Hæc postquam synodus Romæ congregata per Julium Romanum episcopum scripsisset, cum rursus eusebiani impudenter se gererent, ac multis pararent insidias, religiosissimi imperatores Constantius et Constans de iis certiores facti, jusserunt Occidentis et Orientis episcopos Sardicam convenire. Athanasius, Apolog. cont. Arian, pag. 154.

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dique.

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au juste, les anciens ne s'accordant pas en ce point. Socrate et Sozomène en mettent environ trois cents de l'Occident, et soixante et seize de l'Orient; saint Athanase en compte cent soixante et dix 3, tant de l'Orient que de l'Occident. Mais il paraît n'y avoir pas compris les eusébiens, qui, à la vérité, vinrent à Sardique au nombre de quatre-vingts, mais refusèrent de se présenter au concile. Ainsi il ne s'éloignait guère de Théodoret, qui en tout compte deux cent cinquante, comme on le trouve, dit-il, dans les anciens monuments. 4. Le grand Osius de Cordoue a été considéré comme le père et le chef de ce concile. concile et Saint Athanase l'appelle tantôt le premier de ce concile,en quoi il est suivi par Théodoret,

Osius, Evêque de Cordoue, préside an après Ini les légats du pape Jules.

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tantôt il l'en nomme le père 8. Sozomène, voulant marquer les orthodoxes qui étaient dans ce concile, dit que c'étaient ceux qui étaient avec Osius.Le concile même relève 10 cet évêque au-dessus de tous les autres par un éloge magnifique. Celui de Chalcédoine dit qu'il était le chef des sentiments de cette assemblée. C'est lui aussi qui signe le premier la 12 lettre circulaire, et celle 13 que le concile écrivit au pape Jules; et la manière dont les eusébiens parlent de lui, fait voir encore qu'il avait présidé à ce concile. Les prètres Archidame et Philoxène sont nommés 15 après lui, comme ayant signé au nom du pape Jules. On y joint avec eux un diacre nommé Léon1, qui paraît par là avoir aussi été légat du Pape; néanmoins on ne voit pas qu'il ait eu séance au concile en cette qualité, et le cardinal Baronius" ne reconnaît pas d'autres légats qu'Archidame et Philoxène. Il semble que le pape 18 Jules avait été prié de se trouver à Sardique avec les autres évêques; mais il s'en excusa sur la crainte des maux qui pourraient arriver à son Église, et le concile témoigna être satisfait de ses raisons.

1 Socrat., lib. Il Hist., cap. 20, pag. 101. Sozomen., lib. III Hist., cap. 12, pag. 514.

3 Athanas., Hist. arian. ad monachos, pag. 352. • Theodoret., lib. II Hist. eccles., cap. 6, p. 588. Tillemont, Mém, ecclésiast., tom. VIII, pag. 93. 6 Sacra synodus Sardicensis cujus præses erat magnus Osius.Athanas., Hist. arian. ad monachos, p. 353. 7 Osius autem hic episcopus erat Cordubæ, qui in magna synodo Nicæna enituerat, et inter eos qui Sardicæ convenerunt, primus tenuerat.Theodoret., lib. II Hist. eccles., cap. 12, pag. 606.

Athanas., Hist. arian. ad monachos, pag. 352.
Sozomen., lib. III Hist., cap. 12, pag. 513.

10 Apud Athenas., Apolog. contra Arian., pag. 163. 11 Tom. IV Concil., pag. 826.

12 Apud Athanas., Apolog. contra Arian., pag. 168.

Protogène, Sardique, principaux

évêque de l'un des

chefs du

5. Protogène, évêque de Sardique, est désigné, dans 19 saint Athanase, après les légats du Pape. Il tenait le premier rang parmi les Occidentaux, avec Osius, selon 20 Sozomène, et concile. les Orientaux joignent 21 diverses fois Osius et Protogène, comme représentant le corps du concile. Peut-être lui accorda-t-on cette prérogative, parce que le concile se tenait dans sa ville: il pouvait être aussi considérable par son âge,de même qu'Osius; au moins Constantin lui avait adressé un rescrit en faveur de l'Église, dès l'an 316. Il avait assisté 22 au concile de Nicée, où l'on prétend même qu'il avait tenu un des premiers rangs. Les eusébiens lui reprochent * des crimes aussi peu prouvés que le meurtre d'Arsène,qui, disent-ils, avaient été cause que Jean de Thessalonique n'avait jamais voulu communiquer avec lui; mais son véritable crime était qu'ayant d'abord signé, à ce qu'ils prétendent, la condamnation de Marcel d'Ancyre et de saint Paul de Constantinople, il les avait depuis reçus à sa communion, et défendait alors leur cause, avec celle de saint Athanase. 6. A la tête des trente-quatre évêques des Gaules qui ont signé les décrets du concile ques qui y de Sardique, saint Athanase 24 met Maximin et Vérissime, dont le second 25 était évêque de Lyon, et le premier était indubitablement le célèbre saint Maximin de Trèves, qui sans doute vint soutenir la vérité en cette rencontre, comme il avait fait en tant d'autres. Les anathèmes lancés contre lui 26 par les eusébiens nous en fournissent une grande preuve. On peut remarquer, entre les autres évêques qui assistèrent à ce concile,saint Protais 27 de Milan, Fortunatien d'Aquilée, saint Sévère. de Ravenne, saint Lucile de Vérone, Vincent de Capoue, tous évêques d'Italie; Gratus 28 de Carthage, chef de tous les évêques d'Afrique; Alexandre 29 de Larisse,métropole de la Thes

13 Apud Hilar., Fragment. 2, pag. 1212.

1 Ibid., Fragment. 3, pag. 1315 et 1321.

15 Apud Athanas., Apolog. cont. Arian., pag. 168.

16 Apud Hilar., Fragment. 2, pag. 1290.
17 Baron., Annal. ad ann. Christ. 347, § 10.
18 Apud Hilar., Fragment. 2, pag. 1290.

19 Apud Athanas., Apolog. cont. Arian., pag. 168.
20 Sozomen., lib. III Hist., cap. 12, p. 513 et 514.
21 Apud Hilar., Fragment. 3, pag. 1315 et 1317.
22 Concil., tom. II, pag. 54.

13 Apud Hilar., Fragment. 3, pag. 1317.
2 Athanas., Apolog. cont. Arian., pag. 168.

25 Apud Hilar., Fragment. 2, pag. 1293.
26 Ibid., Fragment. 3, pag. 1322.

27 Ibid., Fragment. 2, pag. 1293.

28 Tom. II Concil., pag. 715.

29 Ibid., pag. 669.

Les principaux évêassistèrent.

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