Page images
PDF
EPUB

les avant-postes de l'ennemi se replièrent sur son infanterie qui était placée sur deux lignes entre Knittelsheim et Belheim, ayant sa gauche couverte par trois mille hommes de cavalerie qui furent les premiers attaqués et repoussés par les grenadiers, soutenus par un feu d'artillerie assez vif. Ces premiers succès avaient redoublé l'ardeur des assaillans; mais, l'infanterie n'ayant encore pu joindre les grenadiers, ceux-ci furent obligés de s'arrêter. Cependant le général Ferrières, au lieu de marcher sur Rhinzabern, se tint sur la défensive. Les ennemis s'apercevant de cette immobilité, réunirent alors toutes leurs forces sur la droite des Français, en découvrant une formidable artillerie qui, démasquée à propos à l'approche de la cavalerie qui se trouvait à la tête de la colonne, et tirant sur elle de très-près, l'ébranla et la fit reculer; néanmoins cette cavalerie s'étant ralliée, revint à la charge, et s'empara d'une batterie; mais l'ennemi recevant sans cesse de nouveaux renforts, elle fut obligée de se retirer sous la protection d'un feu très-bien nourri par l'infanterie française qui venait de se mettre en ligne, et qui fut malheureusement rompue par deux pièces d'artillerie légère et leurs caissons qui vinrent se jeter au grand galop tout au travers, Dès cet instant quelques bataillons prirent la fuite; trois régimens seuls tinrent ferme, et par une décharge faite à propos, arrêtèrent la cavalerie ennemie, et l'obligèrent à se retirer trèsen désordre; en même temps les fuyards ralliés formèrent une colonne, laquelle établie avec quelques pièces d'artillerie à la gauche d'Herxheim, arrêta l'ennemi. Sur la gauche, le général Fulck avait rempli son objet, en contenant les Prussiens dans les. Vosges; mais l'inexécution des ordres donnés au général Ferrières dérangea tous les projets, et Custine, voyant le mauvais succès de l'attaque du centre et de la droite, ordonna la retraite, fit occuper en force Barbelroth et Herxheim, et l'armée rentra dans sa position derrière les lignes de la Lante; le général Custine ayant quitté l'armée le 19 mai, le général Beauharnais, qui le remplaçait dans son commandement, arriva le 23.

Armée des Pyrénées-Orientales. Dès son arrivée dans le dépar

tement des Pyrénées-Orientales, le général de Flers, convaincu qu'il était important de faire sortir de Perpignan les troupes qui y étaient amoncelées, s'était décidé à se porter à Thuin et au Mas-Deu. Cette position doublement avantageuse couvrait, en effet, les approches de Perpignan, et donnait aux Français les moyens de secourir avec facilité le fort de Bellegarde, derrière Pratz-de-Mollo, celui des Bains, ainsi que les ville d'Elne et d'Argelès, qui formaient la communication avec Collioure, Port-Vendre et Bellegarde. De son côté, le général espagnol, don Antonio Ricardos, s'était déterminé à attaquer ces différentes places; mais pour assurer le succès de cette entreprise, il fallait forcer les Français à évacuer la position de Thuin, et s'emparer ensuite des villes d'Elne et d'Argelès.

Pour remplir le premier objet, le général espagnol partit dans la nuit du 18 mai, et s'avança sur Thuin, à la tête de plus de douze mille hommes divisés en quatre colonnes. Les Français, voyant d'après les dispositions des Espagnols et leurs manœuvres, qu'ils voulaient les tourner par les deux flancs, et ne pouvant eux-mêmes, à cause du terrain, attaquer le centre des ennemis, firent un mouvement rétrograde, dont le duc d'Ossuna seul, qui commandait la droite de Ricardos, profita avec habileté. Il se jeta vivement sur la gauche des Français, la repoussa, et, par ce moyen, pénétra aussitôt dans leur camp. Alors le général de Flers se décida à former ses troupes en masse pour éviter une attaque de cavalerie, et effectua sa retraite, en abandonnant les camps de Thuin, de Truillas, et du Mas-Deu, avec l'artillerie, les tentes et les munitions de guerre et de bouche qui s'y trouvaient; au reste, les Français ne furent pas fort inquiétés dans leur retraite qui se faisait par un terrain très-coupé, et qui était protégée d'un bois occupé par une forte division.

Armée des Pyrénées-Occidentales. L'armée sous les ordres du général Servan n'eut d'autre affaire avec les Espagnols, pendant le mois de mai 1793, que le combat livré le 25 dans le val Carlos: jusqu'à ce moment les deux partis étaient restés sur la défensive. Servan avait partagé ses troupes en deux divisions, dont l'une,

sous son commandement spécial, occupait le camp retranché de Bidart, et l'autre, commandée par le général La Genetière, avait pris position aux environs de Saint-Jean-Pied-de-Port. Sur la fin de mai, les Espagnols qui, malgré leur supériorité numérique, étaient restés inactifs jusqu'à ce moment, prirent tout-àcoup l'offensive. Dix-huit cents des leurs pénétrèrent dans le val Carlos, s'en emparèrent, et s'y retranchèrent. La Genetière apprit qu'ils se disposaient à attaquer ses positions. L'adjudant-général Nogues lui proposa de marcher en avant et de chasser l'ennemi lui-même du val de Carlos, en portant des canons sur des pentes qui paraissaient impraticables. Ce projet fut adopté, et leurs Basques l'exécutèrent. Ils réussirent à établir un canon en batterie dans des lieux presque inaccessibles, et de là ils se mirent à tirer sur les Espagnols. Ceux-ci, attaqués en outre par une division française de quatre cents hommes qui essayaient de les tourabandonnèrent à la hâte leur camp retranché, leurs bagages et leurs armes, et perdirent cent cinquante prisonniers environ.

ner,

FIN DU VINGT-SEPTIÈME VOLUME.

TABLE DES MATIÈRES

DU VINGT-SEPTIÈME VOLUME.

P. 1.

[ocr errors]

-

[ocr errors]

PRÉFACE. Coup d'œil sur les événemens du 31 mai. HISTOIRE PARLEMENTAIRE. - Continuation du mois de mai 1793. Club des Jacobins. Projet d'une armée parisienne révolutionnaire, Bruit d'insurrection dans Paris, p. 2. Séance de la Convention. Adresse d'une députation des Bordelais en faveur des Girondins, p. 3. — Discussion sur cette adresse, p. 6. — Guadet fait décider qu'elle sera affichée dans Paris, p. 9. Barbaroux s'élève contre l'influence des Jacobins dans l'administration, discussion, p. 10. — La Convention transforme en décret l'opinion de Barbaroux, p. 44. Commune. État des armes en possession de la Commune, p. 14. Mesures diverses d'armement pour la Vendée, p. 14, 16. Plaintes du Patriole français sur les sommations adressées aux riches, formule d'une de ces sominations, p. 17. Convention. Pétition des Lyonnais contre l'établissement d'un tribunal révolutionnaire dans leur ville, p. 17. - Chassey dénonce les Jacobins de Lyon et obtient un décret contre eux, p. 17, 19. - Discours de St-Just sur la division politique de la République, p. 19. - Réponse de Salles, p. 23. — Commune. Discussion à l'occasion de l'adresse des Bordelais, p. 24. — Club des Jacobins, p. 25. — Tribunal révolutionnaire. Affaire du général Miranda, p. 26, 70. Dénonciation du Patriote français contre les anarchistes, p. 71. Convention. On se plaint de quelques arrestations ordonnées par la Commune, P. 71. - Commune. Réunion civique à l'évêché, adoption d'un projet pour la formation d'une assemblée des sections, p. 72. — Communications sur les villes de Lyon et de Versailles, p. 75. — Extrait du journal de Marat, p. 74.

[ocr errors]

[ocr errors]
[ocr errors]

- Lettre de Chambon,

« PreviousContinue »