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Ce manuel, qui est le complément de celui que je vous ai transmis l'année dernière, se divise en deux titres: le 1er comprend les exercices gymnastiques à exécuter avec les instruments et aux appareils fixes ou mobiles; le titre 2 est consacré aux exercices militaires (école du soldat, école de section, tir).

Les instructions relatives à ses divers exercices sont fort détaillées, et je crois inutile d'y joindre des commentaires; je ne pourrais que rappeler les dispositions de la circulaire du 20 mai 1880 et des circulaires antérieures. Vous voudrez bien inviter les professeurs de gymnastique à se conformer strictement aux indications du manuel; il importe que la même méthode soit suivie dans tous les établissements publics, et, sous ce rapport, le traité que nous mettons entre les mains des instructeurs doit être assimilé aux théories en usage dans l'armée; ici, l'uniformité de l'enseignement est nécessaire; c'est une des conditions du succès et en même temps une garantie pour l'administration, pour les maitres et pour les élèves. Il convient d'ajouter que les candidats sont interrogés d'après ce programme aux examens d'aptitude à l'enseignement de la gymnastique.

Dans ma circulaire du 20 mai dernier, je recommandais de diviser l'enseigne ent de la première partie du manuel en trois périodes, corespondant aux trimestres de l'année scolaire. La troisième période, celle qui commence en avril pour finir à l'époque des vacances devait comprendre notamment les exercices militaires et le tir.

En attendant que la question de l'organisation du tir soit résolue, ce qui ne saurait tarder, je vous prie de veiller à ce que les exercices militaires se fassent régulièrement dans les écoles primaires, comme dans les lycées et collèges. Vous savez quel en est le but, quelle importance nous devons y attacher; suivant l'expression de l'honorable auteur de la proposition de loi sur la gymnastique, «< il ne s'agit plus seulement ici de la santé, de la vigueur corporelle, de l'éducation physique de la jeunesse française, il s'agit aussi du bon fonctionnement de nos lois militaires, de la composition et de la force de notre armée. » Tous les enfants qui fréquentent nos écoles sont appelés à servir un jour leur pays comme soldats; c'est une œuvre patriotique que nous poursuivons, et nous rendons un vrai service à nos élèves eux-mêmes, en cherchant à leur donner des habitudes viriles, à les familiariser dès l'enfance, avec le rôle qu'ils auront plus tard à remplir, à les

initier aux devoirs qui les attendent au régiment. Si, dans toutes les écoles, l'instruction militaire était donnée comme nous le désirons et comme nous le demandons instamment, les jeunes gens, en arrivant sous les drapeaux, n'auraient plus qu'à compléter leur éducation militaire, et ainsi se trouverait résolu le problème de la réduction de la durée du service.

Vous ne sauriez trop insister dans ce sens auprès de MM. les inspecteurs d'académie.

La tâche est facile en ce qui concerne les lycées, collèges et les écoles primaires situés dans les villes. Les instructeurs spéciaux sont nombreux; les garnisons offre de grandes ressources à ce point de vue et nous n'ignorons pas que nous pouvons compter d'une manière absolue sur le concours dévoué de MM. les chefs de corps.

Dans les écoles rurales, c'est à l'instituteur que l'instruction militaire, comme l'enseignement de la gymnastique doit être confié. Ce que nous lui demandons est en réalité fort simple.

En effet, les exercices militaires prescrits pour les écoles primaires ne comportent pas l'emploi du fusil, excepté pour le tir. Nous ne pouvions pas songer à fournir aux écoles, sur les fonds de l'Etat, des armes en quantité suffisante, ni imposer aux communes l'obligation d'en acquérir; la dépense eût été trop élevée et nous serions exposés à aller l'encontre des intentions qui s'étaient manifestées dans les deux Chambres, lors de la discussion de la loi sur l'obligation de la gymnastique.

Les mouvements dont il s'agit n'ont rien de compliqué, ils sont tout à fait élémentaires, et avec le goût qu'ont les enfants pour ces sortes d'exercices, un maître peut et doit les faire exécuter facilement; le succès n'est pas douteux

Toutefois, un instituteur peut se trouver empêché de l'instruction militaire; l'inspecteur primaire sera juge de ces cas exceptionnels, il s'entendra avec les autorités locales pour assurer les moyens de procurer cet enseignement. « Il n'y a pas un seul « village, disait avec raison le rapporteur de la commission d'ini<< tiative au Sénat, où l'on ne puisse rencontrer d'anciens sous• officiers et même au besoin d'anciens militaires non gradés, qui << moyennant une légère indemnité, ne fussent disposés à con<< sacrer une heure ou deux par semaine à enseigner aux élèves << de l'école communale les principes de la gymnastique et les << mouvements militaires. » Il existe aussi dans les départements

un certain nombre de sociétés de gymnastique qui poursuivent un but analogue et qui sont toutes prêtes, je le sais, à seconder l'administration, Enfin il me paraîtrait utile de profiter des réunions des instituteurs en conférence cantonale pour faire donner des leçons-modèles.

J'ai l'intention de faire procéder, vers la fin de l'année scolaire, au moment où l'on dresse les états annuels de la situation, à une enquête détaillée sur l'état de l'enseignement de la gymnastique dans les lycées, collèges, écoles normales primaires et écoles primaires publiques. Vous voudrez bien en avertir MM. les inspecteurs d'académie.

En attendant, je désirerais recevoir quelques renseignements. sur les résultats qui ont été obtenus depuis l'année dernière dans les écoles primaires de votre ressort; je vous serai obligé de m'adresser, en m'accusant réception de la présente circulaire, un rapport succinct à ce sujet.

Recevez, monsieur le Recteur, etc,

Le président du Conseil,

Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts,

Jules FERRY.

Le Gérant A. LEMARIGNIER.

Paris. Imprimerie Wattier et C°, 4, rue des Déchargeurs

DE LA

SOCIÉTÉ POUR L'INSTRUCTION ÉLÉMENTAIRE

FONDÉE EN 1815

Reconnue Établissement d'utilité publique

Par ordonnance du 29 Avril 1831

(Médaille d'or à l'Exposition universelle de 1878)

PRÉSIDENT D'HONNEUR: M. VICTOR HUGO.

JOURNAL D'ÉDUCATION POPULAIRE

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AU SIÈGE DE LA SOCIÉTE

14, rue du Fouarre (5e arrondissement)

3 fr. par an; 3 fr. seulement pour les Instituteurs (pour toute la France)

AVIS

Messieurs les Correspondants, qui n'ont pas encore payé leur coti-
sation, sont priés d'en envoyer le montant, en timbres-poste ou en un
mandat sur la poste, à l'adresse de M. Albert LEMARIGNIER, Agent
général de la Société, 14, rue du Fouarre.

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