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certaines vallées formées par la bifurcation de la Cordillère, et dans lesquelles n'apparaîtrait pas clairement la ligne de partage des eaux, seront résolues amiablement par deux représentants techniques nommés par chaque partie. Au cas où ceux-ci ne pourraient se mettre d'accord, un troisième représentant technique, nommé par les deux gouvernements. serait appelé à trancher la difficulté...

L'article 6 ajoute qu'en cas de désaccord pour l'application du traité, les deux puissances auront recours à l'arbitrage d'une nation amie. Enfin le même traité détermine la frontière méridionale en Patagonie, qui est fixée au 52o de latitude, et dans la Terre de Feu, établit cette frontière suivant le méridien du cap Espiritu Santo.

Un protocole, signé à Santiago (Chili) le 1er mai 1893, confirme le précédent traité. Un autre protocole d'avril 1896, signé au moment où les relations entre l'Argentine et le Chili commençaient à prendre un caractère inquiétant pour la paix publique, déclare que sur les points où une solution amiable ne pourrait intervenir, les deux parties prendront pour arbitre S. M. Britannique.

Cet arbitrage devint indispensable, car les prétentions des parties en cause étaient inconciliables avec les termes du traité de 1881, qui luimême renfermait une erreur géographique rendant la question insoluble. Le texte du traité dit en effet que la ligne frontière sera déterminée par « les sommets les plus élevés qui partagent les eaux ». Là est l'erreur géographique, car dans les Andes, comme dans d'autres régions montagneuses (Karpathes, Himalaya, etc.), les plus hautes cimes ne sont pas toujours celles qui déterminent la ligne de partage des eaux. Et comme l'enchevêtrement des rivières et des lacs au milieu de la chaîne des Andes ne permettait pas d'adopter une solution conforme au texte du traité, Chiliens et Argentins soutenaient selon leur intérêt l'une des thèses opposées. Les Chiliens se déclaraient partisans de la ligne de partage des eaux, car un assez grand nombre de rivières ayant leur issue dans le Pacifique prenaient leur source de l'autre côté de la ligne des plus hauts sommets, c'est-à-dire sur la partie orientale des Andes, celle qui regarde l'Atlantique. Par contre, les Argentins étaient partisans de la chaîne principale des Andes qui les avantageait.

Le litige entre les deux nations n'avait pas qu'un caractère de principe. Lorsque la population des deux républiques était encore très clairsemée, la colonisation ne s'éloignait pas du littoral ou des rives des

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fleuves. La région andine, à peu près inhabitée et même inexplorée, passait pour aride et impropre à la colonisation. Mais on s'aperçut peu à peu que cette opinion était erronée. La région andine, en dehors des hauts sommets, est non seulement fertile et pittoresque, ce qui lui a valu sur les confins de la Patagonie le surnom de Suisse andine, mais elle jouit encore d'un climat sain et tonifiant, ce qui ne tardera pas à lui attirer d'importants courants d'émigration. La possession de ces territoires n'en était par suite que plus ardemment convoitée par les deux républiques.

La question en litige se ramenait forcément à cette alternative la frontière doit-elle suivre la ligne de partage des eaux interocéanique, ou doit-elle être fixée d'après la ligne des plus hauts sommets? Aucun accord n'étant possible, les deux parties s'en remirent à S. M. Britannique pour trancher le différend.

La sentence rendue par Édouard VII ne résout cependant la question. D'après le rapport d'une commission qui fit de longues études sur le terrain, le roi d'Angleterre ne pouvant accorder les termes inconciliables du traité de 1881. a fait une cote mal taillée et a partagé le territoire contesté, comme on peut le voir d'après la carte et le texte de la sentence.

ARBITRAGE. Article 1er. La frontière, dans la région du col de SanFrancisco, sera formée par la ligne de partage des eaux allant de la borne déjà placée sur ce col, jusqu'au sommet de la montagne, appelée Tres Cruces.

Art. 2. Le bassin du lac Lacar est attribué à l'Argentine.

Art. 3. Depuis le col de Perez Rosales, près de la partie Nord du lac Nahuel Huapi, jusqu'auprès du lac Viedma (49 parallèle), la frontière passera par le mont Tronador et ira ensuite jusqu'au fleuve Palena, par les lignes de partage des eaux déterminées par certains points obligatoires que nous avons fixés sur les rivières Manso, Puelo, Fetaleufu et Palena (ou Carrenleufu); accordant à l'Argentine les bassins supérieurs de ces cours d'eau en amont des points que nous avons fixés, y compris les vallées de Villegars, Nuevo, Cholila, la colonie 16 de Octubre, Frio, Enemules et Corcovado; et au Chili les bassins inferieurs, en aval de ces mêmes points.

A partir du point fixé sur la rivière Palena, la frontière suivra le

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cours de l'Encuentro jusqu'au pic appelé « Virgen » et de là jusqu'à la ligne que nous avons fixée, traversant le lac General Paz, puis, par ligne de partage des eaux déterminée par le point que nous avons fixé sur la rivière Pico, de là elle montera jusqu'au partage des eaux principal du continent sud-américain, à Loma Baguales, et suivra cette ligne de partage jusqu'à un sommet appelé dans le pays, la Galera.

A partir de ce point, la frontière suivra certains tributaires de la rivière Simpson (ou rivière Aisen méridionale) que nous avons fixés, el atteindra le pic appelé Ak Iwan, puis elle suivra le partage des eaux déterminé par un point que nous avons fixé sur un promontoire de la portion nord du lac Buenos-Aires. Le bassin supérieur de la rivière Pico est donc accordé à l'Argentine, et le bassin inférieur au Chili. La totalité du bassin de la rivière Cisnes (ou Frias) est accordée au Chili, ainsi que tout le bassin de l'Aisen, à l'exception d'une portion sur le cours d'eau principal de la branche sud, y compris un établissement appelé Koslowsky, qui est accordée à l'Argentine.

La frontière se continuera par les lignes que nous avons fixées traversant le lac Buenos-Aires, le lac Pueyrredon ou Cochrane, et le lac SaintMartin, et cela avec la répartition suivante : La partie occidentale des bassins de ces lacs appartiendra au Chili, la partie orientale à l'Argentine; la ligne de séparation sera formée par les sommets des pics connus sous le nom de monts San Lorenzo et Fitzroy.

Du mont Fitzroy au mont Stokes, la ligne frontière a déjà été fixée. Art. 4. Des environs du mont Stokes au 52o parallèle de latitude sud, la frontière suivra d'abord la ligne continentale de partage des eaux marquée par la Sierra Baguales, puis s'en écartera au sud pour traverser la rivière Vizcachas et atteindre le mont Cazador. A l'extrémité sudest de cette chaîne, elle traversera la rivière Guillermo et rejoindra la ligne continentale de partage des caux à l'est du mont Solitario, et la suivra jusqu'au 52o parallèle. A partir de ce point, la portion de frontière qui reste a déjà été délimitée par un accord amiable entre les deux États.

Art. 5. On trouvera des indications plus détaillées sur la ligne frontière dans le rapport qui Nous a été soumis par Notre Tribunal, ainsi que dans les cartes fournies par les experts de la République Argentine et du Chili, sur lesquelles la frontière que nous avons arrêtée a été tracée par les membres de Notre Tribunal et approuvée par Nous.

Donné en triple sous notre sceau, à notre cour de Saint-James, ce 20 novembre 1902, la seconde année de notre règne.

ÉDOUARD R. I.

La nouvelle frontière suit le plus souvent le sommet principal de la cordillère des Andes, et partage entre les deux parties les bassins hydrographiques et les lacs, sauf le Lacar au Nord, attribué en entier à l'Argentine. Le litige portait sur une superficie de 92.000 kil. carrés, soit à peu près 1/6 de la France. Sur ce nombre, 55.000 sont attribués au Chili et 37.000 à l'Argentine. Si cette dernière est moins favorisée comme étendue, les terrains qui lui sont dévolus ont, par contre, une plus grande valeur.

La sentence a été bien accueillie à Buenos-Aires comme à Santiago. Elle écarte ainsi toute crainte de conflit entre deux états qui sont appelés à jouer un rôle prépondérant parmi les républiques espagnoles de l'Amérique du Sud. E. C.

EXPLORATEURS ET VOYAGEURS

Le l' de vaisseau Hourst, chargé de l'exploration du haut Yang Tsé, rentre à Chang Haï, où il s'embarquera pour la France. Le cours du Yang Tsé avait été levé par le P. Chevalier; mais réduit à ses seules forces le savant jésuite n'avait pu accomplir qu'un travail imparfait. Le l' Hourst fut chargé de le compléter et de l'étendre aux grandes rivières qui forment ses affluents en amont des rapides d'Itchang. Pour ce travail la mission ne disposait que d'un lourd vapeur acheté à Chang Haï et qui fut baptisé l'Olry. Avec une merveilleuse adresse M. Hourst franchit, à la stupéfaction des Anglais, la série des rapides où avaient échoué les Allemands. Il monta au Setchuen et son arrivée à Tchung King au cœur de cette province de 40 millions d'habitants, au moment des troubles, sauva la situation compromise des Européens. Pendant les 13 mois de son exploration, accomplie sans incident dans des conditions très défavorables, M. Hourst a levé 625 milles d'hydrographie triangulée et plus de 400 milles divers.

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