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impassible. S'il chante, son chant est une longue complainte. L'ivresse seule a le don de le faire rire.

Le principal travail auquel il se livre est celui de la terre; mais il fait volontiers le commerce des volailles, et on le rencontre souvent sur les grandes routes, chargé de sa cage à poulets, vêtu d'une chemise de cotonnade blanche, d'un large pantalon de même étoffe, -retroussé parfois jusqu'au genou, - les épaules couvertes d'un zarape ou d'une tresada, sorte de couverture fendue au milieu comme la chasuble des prêtres. Il la met de la même façon, et elle lui sert à protéger les épaules et le corps. Un large chapeau de paille abrite sa tête; ses pieds sont tantôt nus, tantôt chaussés de guaraches ou sandales.

L'Indien a la passion du jeu et des liqueurs fortes.

Juares est le premier et le seul Indien pur sang qui soit arrivé au pouvoir.

On nomme china, au Mexique, la femme du peuple. Elle a le teint bronzé; ses grands yeux et ses cheveux noirs partagés en deux longues tresses tombant sur ses épaules, donnent à son visage un caractère étrange. Son buste est bien cambré, sa poitrine est ferme et bien développée. Elle porte généralement une chemise

brodée qui lui tient lieu de corsage, et un jupon ou enaguas de deux couleurs tranchantes,

jaune et bleu, rouge et vert, la couleur la plus claire placée près de la taille. Le bord de son jupon est orné de dessins en soie. Elle se couvre la tête d'un rebozo, écharpe en laine dont elle enveloppe ses épaules.

Ce rebozo, qui est le vêtement national des femmes, leur sert aussi à porter de légers bagages et quelquefois leurs enfants. Dans ce dernier cas, la china assujettit sur ses reins son précieux fardeau bien enveloppé dans le rebozo, dont elle noue les extrémités sur sa poitrine.

Le créole mexicain est un homme de taille moyenne, à la physionomie douce, à l'œil noir, au nez droit, un peu aplati, au front légèrement déprimé. Sa bouche, un peu grande, encadrée dans une barbe noire, laisse voir des dents remarquablement blanches. Il a dans sa démarche une aisance parfaite, et si l'on pouvait faire un reproche à son extrême politesse, ce serait d'être empreinte de trop d'obséquiosité. On n'est pas plus hospitalier que le créole, et rien ne le prouve mieux que cette parole consacrée par le temps et l'usage, et qui salue la bienvenue de tout étranger sous son toit : « Veuillez considérer ma maison,

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