finances qui permettent de tenter la réalisation du programme que veut accomplir la majorité républicaine dont fait partie l'extrême-gauche. » Ce qui veut dire : Je sais que l'impôt est mauvais, très mauvais, qu'il sera funeste au pays, mais je tiens à mon portefeuille, et pour le conserver je soutiens cette mesure que je sais très bien être une mesure désastreuse. » Il aurait pu jouter pour être sincère : « L'impôt sur le revenu fait artie du programme maçonnique, or ne sommes-nous as, nous, hommes du gouvernement, les serviteurs de franc-maçonnerie et les exécuteurs obligés des désions prises dans les convents? > Tout cela n'est pas pour surprendre, mais M. Rouvier ussi- et c'est là-dessus que je voudrais attirer l'attendu lecteur donné une autre raison, celle-là vraiit sérieuse et qui, pour ce motif, mérite qu'on la consi Nous en sommes venus, a-t-il dit, au point de ne pouvoir rien demander de plus aux impôts actuels. >> Jest notable, car nous avons une fiscalité très savante, ordonnée, fruit d'une longue expérience. Notre nistration fiscale actuelle, est bien successeur, ré l'interruption de l'époque révolutionnaire, de en fisc royal, des « cinq grosses fermes » et autres. vait déjà à cette date de 1789 toute une organisaort perfectionnée, qui a été reprise et encore auge par la fiscalité du XIXe siècle. Les gouverneont pu changer, l'administration est restée ble avec son esprit, sa méthode, ses procédés1. , on peut le dire, l'art de tirer de l'argent des uables, de « plumer la poule sans la faire crier » poussé aussi loin. Les impôts actuels rapportent en tout ce qu'on peut leur demander, et en cela qui s'étonneraient de cette constatation aussi contraire au préit, je conseille de lire un curieux et savant ouvrage : Les l'ancien régime et de la Révolution, par M. Stourm de l'Ins1 inspecteur des finances. possible. Voyant, dit cet historien 1, que la religion chrétienne s'était acquise l'estime publique par la vie édifiante de ses membres et par les bonnes œuvres qu'ils avaient fondées, il résolut de procurer la même réputation à la religion païenne. Dans ce but, il créa des chaires d'enseignement dans lesquelles de savants rhéteurs étaient chargés d'expliquer au public la doctrine et la morale du polythéisme, tandis que d'autres maîtres d'un grade inférieur, lectoribus, avaient mission de propager les mêmes erreurs parmi le peuple par des moyens à la portée du vulgaire. Des hymnes en l'honneur des dieux de la Patrie, devaient être chantés à des jours et à des heures déterminés, et substitués aux chants des clercs et des moines désormais proscrits. Liberté pleine et entière était accordée aux citoyens et même aux citoyennes qui désiraient se réunir et s'associer pour s'éclairer mutuellement sur les vrais principes de la raison. << Les hôpitaux et les orphelinats seraient également confiés à quelques partisans zélés de la religion des Hellènes; et, au besoin, pour faire oublier au peuple les maisons-Dieu et autres inventions de la charité chrétienne, des fonds spéciaux de l'Etat devaient venir au secours de la bourse des infirmiers improvisés et des créateurs d'oeuvres semblables *. » Changez quelques expressions, et vous avez, en ces instructions, non pas ministérielles, mais impériales, le programme des hommes qui, de nos jours, prétendent délivrer le peuple de la tyrannie cléricale et religieuse et y substituer pour le bonheur de la société, le règne de la libre-pensée et des passions les plus viles et les plus violentes de la populace. Sozom. Hist. esteecc, V, 16. Sozom. loc. cit. Xenodochiis et płochotrophiis et omnia reliqua erga egenos humanitate religionem gentilium illustrare... Crebra singulis civitatibus Xenodochia constitue, ut peregrini, non ex nostris solum, sed, ex aliis etiam, si pecunia forte opus habuerint, humanitate nostra perfruantur. Porro unde sumptus tibi suppetant a me jam provisum est. » V Dieu ne tarda pas à châtier l'apostat persécuteur et à montrer que désormais le règne du polythéisme était fini, et le triomphe du christianisme définitivement assuré. Toutefois, si la persécution violente des empereurs païens fut à jamais bannie des tribunaux romains, les usurpations de l'autorité civile inaugurées par le fils de Constantin furent en partie acceptées comme une concession, sinon comme un droit, par un épiscopat asservi, surtout en Orient. Le byzantinisme fut dès lors implanté dans l'Eglise. Même en Occident, l'union des deux pouvoirs prit un caractère de domination vis-à-vis du clergé catholique. Mais afin que les vrais principes inaugurés par le Christ et tels que les avait compris l'Eglise primitive, ne fussent pas oublié, Dieu suscita de temps en temps, des pontifes qui se firent un devoir de les revendiquer en face même des plus religieux représentants de la puissance impériale. Saint Ambroise de Milan se distingua entre tous les défenseurs des droits imprescriptibles de l'épouse du Christ. Arienne fanatique, Justine, femme de Valentinien Ier et mère de Valentinien II, profita du pouvoir qu'elle exerçait en qualité de régente de son jeune fils, pour oser imposer à la foi des catholiques la formule du symbole de Rimini, condamnée par ceux-là même qui avaient eu la faiblesse de la signer, en 359. Les évêques qui adhéreraient à cette profession de foi hérétique seraient seuls autorisés à jouir du droit de se réunir dans les églises'; et ceux qui s'opposeraient à l'exécution de Cod. Theodos, lib. XVI, tii. v. De hereticis, leg. 4, 5, 6, 8-13. Comme la plupart de ces lois de Gratien et de Théodose avaient eu pour but d'interdire le droit de réunion aux ariens de toutes nuances, le décret de Justine était une vengeance déguisée. cette ordonnance impériale seraient punis de mort, comme séditieux, perturbateurs de la paix de l'Eglise et criminels de lèse-majesté. C'était condamner les catholiques à conniver avec les hérétiques, en les forçant à leur livrer les basiliques chrétiennes. Saint Ambroise résista énergiquement aux applications de cet odieux décret; et non content de s'opposer à ce que les agents de la force publique s'emparassent des lieux consacrés au culte, il osa proclamer l'inviolabilité des propriétés consacrées à Dieu1: « Les choses divines, disait-il, appartiennent à Dieu, et ne sont en aucune manière sous la puissance impériale. Ne chargez pas votre conscience jusqu'au point de prétendre posséder le moindre droit impérial sur ce qui est divin. » Et comme on lui reprochait de ne pas vouloir déférer au tribunal de l'empereur la question en litige: « Quand avez-vous entendu dire, très clément empereur, écrivait-il à celui-ci, que dans une cause concernant la foi (ou l'ordre ecclésiastique) des laïques aient été constitués juges d'un évêque? Ainsi donc, par une sorte d'adulation sacrilège, oubliant les droits sacrés du sacerdoce, nous devrions nous incliner humblement devant votre bon plaisir, et pour ce qui me concerne, je devrais abandonner à des mains profanes le dépôt sacré que Dieu m'a confié? Si l'on étudie les divines Ecritures et l'histoire des temps anciens, on trouvera des exemples d'empereurs chrétiens se soumettant, en matière de foi, au jugement des évêques, mais nulle part des évêques assujettis aux jugements des empereurs. » Exposant un peu plus tard les diverses phases de cette lutte mémorable, j'ai répondu, dit-il, aux serviles 1 S. Ambros. Epist. xx, Marcelinæ sorori suæ. ‹ Verum ea quae sunt divine imperatoriæ potestati non esse subjecta....... Noli te gravare, Imperator, ut putes te in [ea quæ divina sunt imperiale aliquod jus habere; scriptum est: Quæ Dei Deo, quæ Cæsaris Cosari. » 2 S. Ambros. Epist. XXI Valentiniano Augusto. 3 S. Ambros. Sermo contra Auxentium, nis 33, 35, 36. agents du pouvoir: « Si c'est l'impôt qu'il réclame, nous ne le refusons pas. Les domaines appartenant à l'Eglise sont soumis à l'impôt foncier... Les contributions sont dues à César, nous les payons. Mais les églises appartiennent à Dieu; il n'est pas juste de les attribuer à César... N'est-ce pas un honneur pour l'empereur d'être appelé enfant de l'Eglise? L'empereur est dans l'Eglise, et non pas supérieur à l'Eglise. Un bon empereur prête avec zèle son concours à l'Eglise et ne s'oppose pas à elle. » On le voit, par ses voix les plus autorisées, l'Eglise ne craignait pas, même en face des empereurs chrétiens, de proclamer la vérité sur laquelle était assise le fondement de sa liberté souveraine. Quand on étudie impartialement les évolutions successives des usurpations du pouvoir civil, il est facile de constater qu'elles ont été un obstacle au plein épanouissement de la civilisation telle qu'elle avait été conçue dans les desseins miséricordieux du Rédempteur des hommes. Pourquoi cette défaite apparente des décrets éternels de Dieu ? Nous ne pourrons en connaitre les motifs que dans la lumière divine. Ce n'est pas une raison pour abandonner les notions véritables que le Christ nous a révélées. Ainsi l'union des deux pouvoirs divin et humain, en vertu même de l'harmonie qui doit régner entre l'âme et le corps, aurait dû produire infailliblement le bonheur des peuples et enfanter une civilisation idéale Mais, par suite de la chute originelle, la société, aussi bien que l'homme privé, n'a jamais pu atteindre la fin surnaturelle à laquelle nous conviait la miséricorde divine. L'Eglise, comme une mère compatissante, n'a pas abandonné pour cela les nations qui tournaient contre elle la puissance dont elle les avait investie; elle s'est prétée, avec une condescendance que nous serions tentés |