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Traité de Paris, doivent être maintenues dans un état de sécurité et d'indépendance parfaite, pour pouvoir fidèlement et dignement s'acquitter d'un si important devoir; regardant, en conséquence, comme nécessaire, à cause de prétentions récemment manifestées, de pourvoir aux moyens de repousser toute agression à laquelle leurs propres Possessions ou celles de l'un d'eux pourraient se trouver exposées, en haine des propositions qu'ils auraient cru de leur devoir de faire et de soutenir d'un commun accord, par principe de justice et d'équité; et n'ayant pas moins à cœur de compléter les dispositions du Traité de Paris, de la manière la plus conforme qu'il sera possible, à son véritable sens et esprit; ont, à ces fins, résolu de faire entre eux une Convention solennelle, et de conclure une Alliance Défensive.

En conséquence, Sa Majesté le Roi du Royaume Uni de la Grande Bretagne et d'Irlande a, à cet effet, nommé pour son Plénipotentiaire le Très-Honorable Robert Stewart, Vicomte de Castlereagh, Chevalier de l'Ordre Très-Illustre de la Jarretière, Conseiller de Sa dite Majesté en Son Conseil Privé, Membre du Parlement, Colonel du Régiment de Milice de Londonderry, et Son Principal Secrétaire d'Etat ayant le Département des Affaires Etrangères, &c., &c., &c.

Et Sa Majesté l'Empereur d'Autriche, Roi de Hongrie et de Bohême, Monsieur Clément-Wenceslas-Lothaire, Prince de Metternich-Winnebourg-Ochsenhausen, Chevalier de la Toison d'Or, Grand Croix de l'Ordre de Saint-Etienne, Grand Cordon de la Légion d'Honneur, Chevalier des Ordres de St.-André, de St.-Alexandre-Newski, et de Ste.-Anne de la première Classe de Russie, Chevalier Grand-Croix des Ordres de l'Aigle Noir et de l'Aigle Rouge de Prusse,Chevalier de l'Ordre de l'Eléphant de Dannemarc, des Séraphins de Suède, Chevalier de l'Ordre de St.-Hubert de Bavière, de celui de l'Aigle d'Or de Wurtemberg, Grand-Croix de l'Ordre de St.-Joseph de Toscane, et de plusieurs autres, Chambellan, Conseiller Intime actuel, Ministre d'Etat, des Conférences, et des Affaires Etrangères de Sa Majesté Impériale et Royale Apostolique:

Lesquels, après avoir échangé leurs Pleins-pouvoirs, trouvés en bonne et due forme, sont convenus des Articles suivans:

ART. I. Les Hautes Parties Contractantes s'engagent réciproquement, et chacune d'Elles envers les autres, à agir de concert avec le plus parfait désintéressement et la plus complète bonne foi, pour faire qu'en exécution du Traité de Paris, les arrangemens qui doivent en compléter les dispositions, soient effectués de la manière la plus conforme qu'il sera possible au véritable esprit de ce Traité.

Si par suite et en haine des propositions qu'Elles auront faites et soutenues d'un commun accord, les Possessions d'aucune d'Elles étaient attaquées, alors et dans ce cas, Elles s'engagent et s'obligent à se tenir pour attaquées toutes 3, à faire cause commune entr'Elles,

et à s'assister mutuellement pour repousser une telle agression avec toutes les forces ci-après spécifiées.

II. Si, pour le motif exprimé ci-dessus, et pouvant seul amener le cas de la présente Alliance, l'une des Hautes Parties Contractantes se trouvait menacée par une ou plusieurs Puissances, les 2 autres Parties devront, par une intervention amicale, s'efforcer, autant qu'il sera en Elles, de prévenir l'agression.

III. Dans le cas, où leurs efforts pour y parvenir, seraient inefficaces, les Hautes Parties Contractantes promettent de venir immédiatement au secours de la Puissance attaquée, chacune d'Elles avec un Corps de 150,000 hommes.

IV. Chaque Corps Auxiliaire sera respectivement composé de 120,000 hommes d'Infanterie, et de 30,000 hommes de Cavalerie, avec un train d'Artillerie et de munitions, proportionné au nombre des Troupes.

Le Corps Auxiliaire, pour contribuer de la manière la plus efficace à la défense de la Puissance attaquée ou menacée, devra être prêt à entrer en campagne dans le délai de 6 semaines, au plus tard, après que la réquisition en aura été faite.

V. La situation des Pays qui pourraient devenir le théâtre de la Guerre, ou d'autres circonstances, pouvant faire que l'Angleterre éprouve des difficultés à fournir, dans le terme fixé, le secours stipulé en Troupes Anglaises, et à le maintenir sur le pied de guerre, Sa Majesté Britannique se réserve le droit de fournir son Contingent à la Puissance requérante, en Troupes Etrangères,à la solde de l'Angleterre, ou de payer annuellement à la dite Puissance une somme d'argent, calculée à raison de 20 livres sterling par chaque Soldat d'Infanterie, et de 30 livres sterling par Cavalier, jusqu'à ce que le secours stipulé soit complété.

Le mode, d'après lequel la Grande Bretagne fournira son secours, sera déterminé à l'amiable, pour chaque cas particulier, entre Sa Majesté Britannique et la Puissance menacée, ou attaquée, aussitôt que la réquisition aura eu lieu.

VI. Les Hautes Parties Contractantes s'engagent, pour le cas où la Guerre surviendrait, à convenir à l'amiable du système de coopération le mieux approprié à la nature ainsi qu'à l'objet de la Guerre, et à régler de la sorte les plans de campagne, ce qui concerne le commandement, par rapport auquel toutes facilités seront données, les lignes d'opérations des Corps qui seront respectivement employés, les marches de ces Corps, et leurs approvisionnemens en vivres et en fourrages.

VII. S'il est reconnu, que les secours stipulés ne sont pas proportionnés à ce que les circonstances exigent, les Hautes Parties. Contractantes se réservent de convenir entr'Elles, dans le plus bref délai, d'un nouvel arrangement, qui fixe le secours additionnel qu'il sera jugé nécessaire de fournir.

25 ans, servirent de ralliement à tous les Ennemis de la France. Arborez cette cocarde tricolore; vous la portiez dans nos grandes journées!

Nous devons oublier que nous avons été les Maîtres des Nations, mais nous ne devons pas souffrir qu'aucune se mêle de nos affaires. Qui prétendrait être maître chez nous ? Qui en aurait le pouvoir? Reprenez ces aigles que vous aviez à Ulm, à Austerlitz, à Jena, à Eylau, à Friedland, à Tudella, à Eckmühl, à Essling, à Wagram, à Smolensk, à la Moscowa, à Lutzen, à Vurtchen, à Montmirail. Pensezvous que cette poignée de Français, aujourd'hui si arrogans, puissent en soutenir la vue? Ils retourneront d'où ils viennent, et là, s'ils le veulent, ils régneront comme ils prétendent l'avoir fait pendant 19 ans.

Vos biens, vos rangs, votre gloire, les biens, les rangs et la gloire de vos enfans, n'ont pas de plus grands Ennemis que ces Princes que les Etrangers nous ont imposés ; ils sont les Ennemis de notre gloire, puisque le récit de tant d'actions héroïques qui ont illustré le Peuple Français combattant contre eux pour se soustraire à leur joug, est leur condamnation.

Les Vétérans des Armées de Sambre-et- Meuse, du Rhin, d'Italie, d'Egypte, de l'Ouest, de la Grande-Armée, sont humiliés: leur honorables cicatrices sont flétries, leurs succès seraient des crimes, ces braves seraient des rebelles, si, comme le prétendent les Ennemis da Peuple, des Souverains légitimes étaient au milieu des Armées Etrangères. Les honneurs, les récompenses, leur affection, sont pour ceux qui les ont servis contre la Patrie et contre nous.

Soldats! venez vous ranger sous les drapeaux de votre Chef. Son existence ne se compose que de la vôtre, ses droits ne sont que ceux du Peuple et les vôtres; son intérêt, son honneur, sa gloire ne sont autres que votre intérêt, votre honneur et votre gloire. La victoire marchera au pas de charge, l'Aigle avec les couleurs Nationales, volera de clocher en clocher jusqu'aux tours de Notre-Dame: alors vous pourrez montrer avec honneur vos cicatrices; alors vous pourrez vous vanter de ce que vous aurez fait ; vous serez les libérateurs de la Patrie.

Dans votre vieillesse, entourés et considérés de vos Concitoyens, ils vous entendront avec respect raconter vos hauts faits, vous pourrez dire avec orgueil:-" et moi aussi je faisais partie de cette Grande-Armée qui est entrée deux fois dans les murs de Vienne, dans ceux de Rome, de Berlin, de Madrid, de Moscou, qui a délivré Paris de la souillure que la trahison et la présence de l'Ennemi y ont empreinte." Honneur à ces braves Soldats, la gloire de la Patrie, et honte éternelle aux Français criminels, dans quelque rang que la fotrune les ait fait naître, qui combattirent 25 aus avec l'Etranger pour déchirer le sein de la Patrie !

Par l'Empereur:

Le Grand-Maréchal faisant fonctions de

NAPOLEON.

Major-Général de la Grande-Armée, COMTE BERTRAND.

(3.)—CIRCULAIRE aux Ambassadeurs, Ministres, et autres Agens de France à l'Extérieur.

MONSIEUR,

Paris, le 30 Mars, 1815. LES Vœux de la Nation Française n'avaient cessé de rappeler le Souverain de son choix, le seul Prince qui puisse lui garantir la conservation de sa liberté et de son indépendance. L'Empereur s'est montré, et le Gouvernement Royal n'existe plus. A l'aspect du mouvement universel qui emportait vers son Monarque légitime, et le Peuple et l'Armée, la Famille des Bourbons a compris qu'il ne restait point d'autre parti pour elle que de se réfugier sur une terre étrangère. Elle a quitté le sol Français, sans qu'il ait été tiré un seul coup de fusil, ni versé une goutte de sang pour sa défense. La maison Militaire qui l'accompagnait, s'est réunie à Béthune, où elle a déclaré sa soumission aux ordres de l'Empereur. Elle a remis ses chevaux et ses armes; plus de la moitié entre dans nos rangs; les autres, en petit nombre, se retirent dans leurs foyers, heureux de trouver un asile dans la générosité de Sa Majesté Impériale.

Le calme le plus profond règne dans toute l'étendue de l'Empire. Partout un même cri se fait entendre: jamais Nation ne présenta le spectacle d'une plus complète unanimité dans l'expression de son bonheur et de sa joie. Ce grand changement n'a été l'ouvrage que de quelques jours. C'est le plus beau triomphe de la confiance d'un Monarque dans l'amour de ses Peuples; c'est en même temps l'acte le plus extraordinaire de la volonté d'une Nation qui connait ses droits et ses véritables devoirs,

Les fonctions dont vous avait chargé le Gouvernement Royal sont terminées, et je vais prendre sans délai les ordres de Sa Majesté l'Empereur, pour accréditer une nouvelle Légation.

Vous devez sur le champ, Monsieur, prendre la Cocarde Tricolore et la faire prendre aux Français qui sont auprès de vous.

Si, au moment de quitter la Cour auprès de laquelle vous résidez, vous avez occasion de voir le Ministre des Affaires Etrangères, vous lui ferez connaître que l'Empereur n'a rien de plus à cœur que le maintien de la Paix; que Sa Majesté a renoncé aux projets de grandeur qu'elle pouvait avoir antérieurement conçus, et que le systême de son Cabinet, comme l'ensemble de la direction des affaires en France, est dans un tout autre principe.

Je ne doute pas, Monsieur, que vous ne regardiez comme un devoir de faire connaître aux Français qui sont auprès de vous, la position nouvelle de la France et celle où, d'après nos Lois, ils se trouvent placés eux-mêmes.

J'ai l'honneur, &c.

CAULAIN COURT, Duc de Vicence,

Ministre des Relations Extérieures.

Son Excellence, &c.

(4.)—CIRCULAIRE aux Ministres des Affaires Etrangères des Cours Etrangères.

MILORD,

Paris, le 4 Avril, 1815. L'EMPEREUR a voulu exprimer directement à..................les sentimens dont il est animé, et lui faire connaître tout le prix qu'il met an maintien de la Paix heureusement existante entre les 2 Pays.

Je suis chargé en conséquence, Milord, de vous adresser la Lettre ci-jointe, et de prier Votre Excellence de la présenter à...............................

Le désir le plus vif de l'Empereur étant que le repos de l'Europe ne reçoive aucune atteinte, Sa Majesté s'est empressée de manifester les mêmes dispositions aux Monarques encore assemblés à Vienne, et à tous les autres Souverains.

S. E. le Vicomte Castlereagh.

J'ai, &c.,

CAULAINCOURT,

Duc de Vicence.

(Annexe.)-Napoléon Bonaparte aux Souverains Etrangers.

MONSIEUR MON FRERE,

Paris, le 4 Avril, 1815.

Vous aurez appris, dans le cours du mois dernier, mon retour sur les Côtes de France, mon entrée à Paris, et le départ de la Famille des Bourbons. La véritable nature de ces évènemens doit maintenant être connue de Votre Majesté. Ils sont l'ouvrage d'une irrésistible puissance, l'ouvrage de la volonté unanime d'une grande Nation qui connaît ses devoirs et ses droits. La Dynastie, que la force avait rendue au Peuple Français, n'était plus faite pour lui: les Bourbons n'ont voulu s'associer ni à ses sentimens ni à ses mœurs: la France a dû se séparer d'eux. Sa voix appelait un Libérateur : l'attente qui m'avait décidé au plus grand des sacrifices avait été trompée.

Je suis venu, et du point où j'ai touché le rivage, l'amour de mes Peuples m'a porté jusqu'au sein de ma Capitale. Le premier besoin de mon cœur est de payer tant d'affection par le maintien d'une honorable tranquillité. Le rétablissement du Trône Impérial était nécessaire au bonheur des Français. Ma plus douce pensée est de le rendre en même temps utile à l'affermissement du repos de l'Europe. Assez de gloire a illustré tour-à-tour les Drapeaux des diverses Nations; les vicissitudes du sort ont assez fait succéder de grands revers à de grands succès. Une plus belle arène est aujourd'hui ouverte aux Souverains, et je suis le premier à y descendre.

Après avoir présenté au Monde le spectacle de grands combats, il sera plus doux de ne connaître désormais d'autre rivalité que celle des avantages de la paix, d'autre lutte que la lutte sainte de la félicité des Peuples. La France se plaît à proclamer avec franchise ce noble but de tous ses vœux. Jalouse de son indépendance, le principe invariable de sa politique sera le respect le plus absolu pour l'indépendance des autres Nations. Si tels sont, comme j'en ai l'heureuse confiance, les sentimens

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