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Cependant le sort présent de la Confédération, sa destinée à venir dépendaient toujours du caprice momentané d'un Despote. Lui même en avait proféré la redoutable menace. La sainte Guerre entreprise

contre ce pouvoir, qui aspirait à l'asservissement de l'Univers, nous a seule rendu, ainsi qu'à l'Europe entière, la vraie liberté, l'indépendance Nationale. Les efforts héroïques, sans exemple dans les siècles passés, de tant de Peuples réunis, furent dirigés par 3 Monarques, dont les noms brilleront éternellement dans les Annales du Monde. L'Europe bénit avec respect et reconnaissance leur union indissoluble dans cette grande Lutte; elle bénit leur Alliance avec un Empire puissant, particulièrement ami des Suisses, qui, dominant les Mers par ses flottes, a combattu si longtems avec un courage inébranlable pour la liberté des Peuples civilisés. La bienveillance dont ces Augustes Monarques ont donné tant de témoignages honorables à la Suisse, le soin qu'ils ont pris de ses destinées, est une belle fleur dans la Couronne immortelle que l'humanité leur décerne pour de si grands bienfaits. La déclaration de notre Neutralité en 1813, resta il est vrai sans effet pour bien des raisons. Mais les Souverains Alliés nous ont délivré de l'influence unique, si dangereuse, d'un Etat voisin, despotique et conquérant; ils nous ont rendu des frontières importantes, et par cette augmentation de Territoire, le moyen le plus sûr de défendre désormais avec plus d'énergie cette antique neutralité, honorée en Europe, sans laquelle il n'y a réellement ni sûreté, ni liberté, ni bonheur pour la Suisse; ils ont solemnellement reconnu, et généreusement respecté le droit d'un Peuple libre, de se donner lui-même sa Constitution et ses Lois, et lorsqu'après l'abolition de l'Acte de Médiation, nombre de vœux et de besoins, de vues et de prétentions diverses, avaient suscité de malheureuses dissentions entre nous, ce fut encore leur bienfaisante et puissante influence, qui opéra au grand Congrès Européen, par de sages déclarations, revêtues de la forme honorable d'un Traité, une heureuse reconciliation entre les Suisses.

Cette œuvre salutaire n'était pas encore achevée, l'humanité souffrante n'avait pas encore essuyé ses larmes amères, lorsqu'un événement sans exemple vint remplir l'Europe d'étonnement, et verser sur les Etats épuisés de nouvelles calamités et de nouvelles charges. Le terrible Usurpateur, banni sur les rochers de l'Ile d'Elbe, rompt le Traité de Paix générale; d'accord avec une horde de grands Conspirateurs, il aborde en rebelle sur le Territoire de France; ses Compagnons d'armes, Guerriers farouches, toujours avides de combats, oubliant le Serment qui les lie au Monarque légitime, accourent en foule sous ces aigles, qui leur promettent de nouveau la dépouille et l'asservissement des Peuples. La Nation Française effrayée et sans défense, abandonne la souche antique de ses Rois, et en peu de jours Napoléon se trouve de rechef assis au Trône profané des Bourbons. Mais bientôt l'Europe indignée s'élève de nouveau. Elle reprend ses

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puissantes armes contre ce forfait inoui. Les Maîtres des grands Empires resserrent les liens de leur Alliance, gage du salut de l'Europe, ils mettent au ban du genre humain, le Perturbateur de la Paix générale; des champs glacés du Nord, comme des Côtes de la Grande Bretagne, des vastes Provinces de l'Allemagne et de l'Autriche, de nombreuses et formidables Armées se portent en hâte sur les Fron tières de la France.

Au bruit de cet événement, signal d'une nouvelle Guerre, d'une Guerre terrible, inévitable pour tous les Princes et tous les Peuples, notre chère Patrie ne resta pas oisive ou indifférente. Elle ose même le dire à son honneur: ce furent ses jeunes Soldats, qui élevèrent sur notre Frontière Occidentale, devenue si importante pour la sûreté de l'Allemagne et de l'Italie, la première digue contre le torrent dévastateur des révolutions prêtes à se repandre de nouveau sur tous les Etats voisins. Bientôt nos Forces Nationales se réunirent successivement dans ce grand et noble but. Elles se développèrent à l'envi à un degré, dont l'histoire moderne des Suisses ne présente pas d'exemple, et au-delà même de la proportion de notre Population. A leur tour, nos Troupes Suisses au service de France, donnèrent le bel exemple d'une fidèlité inébranlable, et furent reçues sous les drapeaux de la Patrie, avec la satisfaction et les éloges que leur conduite devait exciter. Et qui sait mieux que vous, chers et fidèles Confédérés! qu'au moment du danger les Suisses se trouvèrent tous réunis; que la concorde et la fraternité reparurent dans nos Assembléés Fédérales; que toutes les résolutions qui intéressaient la sûreté et l'honneur de la Patrie furent unanimes; enfin que cet excellent esprit Confédéral nous rendit l'estime de l'Etranger, trop affaiblie par nos longues dissentions? Ils nous est permis d'envisager les stipulations honorables du Traité conclu le 20 Mai, 1815, avec les Hautes Puissances Alliées, comme une heureuse suite de cette confiance nouvellement méritée. Par ce Traité, la Suisse entra, de la manière la plus analogue à sa position, au caractère de son Peuple, à la nature de ses Institutions Militaires, dans la Grande Alliance dirigée contre ce Gouvernement, que toutes les Puissances de l'Europe avaient proscrit, et dont l'ambition, la soif de conquêtes, ne se déguisèrent pas même au moment de la crise qui lui donna naissance.

Enfin la sanglante et terrible Lutte s'engagea loin de nos Frontières; 2 Héros immortels, armés du glaive des vengeances par la main de Dieu même; 2 Héros avec leurs vaillantes Armées, anéantirent dans des Batailles de Géans, la force principale de l'Usurpateur, et ne tardèrent pas à s'emparer de la Capitale de l'Empire. Déjà après plusieurs combats mémorables, d'importantes Provinces, et la personne même de ce Chef si longtems redouté, sont au pouvoir des Alliés victorieux. Pour sauver la France humiliée, pour adoucir les maux qui pèsent sur elle, un noble Monarque, mûri dans l'école de l'adver

sité, remonte pour la seconde fois au Trône ébranlé de ses Pères. Mettre un terme à la confusion sans bornes de son Empire, le réunir sous une administration douce et tutélaire ; tel est le but difficile auquel tendent sa rare sagesse et sa modération. La Suisse, pleine d'espérance révère en lui le Successeur de ces Rois, nos anciens Confédérés, dont il a prouvé, qu'il avoit les sentimens envers nous, en partageant les soins des Souveraius Alliés pour le bonheur de la Suisse. Puissent la fidélité et la reconnaissance d'une Nation nombreuse, qu'il vient de sauver de nouveau, d'une Nation amie pendant des siècles de la nôtre, récompenser dignement ce bon Prince!

Après tant de souffrances, l'humanité attend une Paix durable, qui guérisse les plaies profondes dont des Guerres si longues et désastreuses l'ont frappée. Déjà dans notre Patrie une grande partie de l'Armée, qui, sous la conduite de ses dignes Chefs, était entrée en Campagne, a pu, sans affaiblir la défense de nos Frontières, retourner à ses paisibles occupations, avec la conscience du courage et de la persévérance dont elle a fait preuve, dans l'exacte observation de ses devoirs. Jamais, depuis bien longtems, la Milice Suisse n'avait trouvé une meilleure occasion de se former au service actif, jamais elle n'en profita mieux, mais jamais aussi la haute importance de nos Institutions Militaires Fédérales, et la nécessité de les perfectionner, ne se montrèrent dans un jour aussi manifeste. C'est là un des devoirs les plus importans et les plus sacrés que la Confédération impose à tous les Cantons. Du reste, après une Campagne aussi coûteuse, après des efforts aussi difficiles qu'honorables, ayant pour but le retour de l'ordre et de la tranquillité en Europe, ainsi que sa propre sûreté, la Suisse espère à juste titre, que les vœux modestes qu'elle est dans le cas de former, seront pris en considération à l'époque des négociations prochaines de la Paix.

Mais en portant nos regards seulement sur le passé, sur cette médiation bienfaisaute de nos différens, effet particulier des soins des Souverains Alliés, nous remplirons un devoir sacré,et l'attente de notre brave Peuple, en offrant à ces grands Monarques le tribut de notre profonde reconnaissance. Je me trouve particulièrement honoré d'avoir à exprimer ces sentimens, en présence d'un illustre Prince, ami de notre Patrie, qui peut bien dérober son rang à nos regards, mais qui ne se dérobera jamais lui-même à l'hommage unanime de notre profonde vénération. Notre gratitude est également vouée aux Représentans de ces grands Monarques, aux Ministres dont la sagesse, les lumières, les soins infatigables, et l'affection constante pour la Suisse, ont si essentiellement contribué à la tranquillité dont nous jouissons. Ils se réjouissent avec nous, en voyant renaître sous d'aussi heureux auspices, l'ancienne Confédération des Suisses, objet de l'estime de leurs Souverains; à eux se joignent enfin dans les senti

mens d'un bienveillant intérêt, les dignes Représentans de Princes voisins ou éloignés, qui ont donné en dernier lieu, un si grand éclat à leurs trônes, par la participation gloriense de leurs Armées à la délivrance de l'Europe.

C'est ainsi que notre chère Patrie, monument éternel de la bonté du Très-Haut, qui seul dirige le cœur des Grands de la terre, a repris la place modeste, mais heureuse et honorable, qui lui appartient, entre des Etats et des Peuples plus puissans qu'elle. Désormais un Peuple libre et plein d'énergie habitera en paix, sans encourir l'envie, nos montagnes et nos vallées, que la main puissante de Dieu orna de tant de merveilles. Un petit nombre de nos Frères seulement, d'entre les plus anciens et les plus respectables, égarés et terrorisés par des Meneurs perfides, se tiennent par leur faute, mais nous l'espérons pour peu de tems encore, à l'écart de notre Confédération. En retour, nous avons le bonheur de voir réuni de nouveau à notre Alliance, ce brave Peuple Valaisan, qui, même sous l'oppression la plus dure, n'avait jamais démenti son attachement et sa fidélité pour la Suisse. Nous nous félicitons aussi de l'accession de 2 Etats frontières, remarquables par leurs destinées, Neufchâtel et Genève, dans les Annales desquels brillent tant de noms célèbres, et dout les Habitans se sont élevés à un si haut point de lumières, d'industrie et d'aisance. Aujourd'hui plus que jamais, la Suisse présente aux regards surpris du Voyageur, le tableau le plus riche, et le plus varié de tous les degrés de la civilisation humaine, avec ses avantages et ses inconvéniens divers. Le langage, les mœurs, les lois, les formes de Gouvernement, different d'un Canton à l'autre; mais tous les Suisses, les Fils des premiers Fondateurs de notre liberté, heureux de mener une vie simple dans leurs Vallées solitaires, comme les Habitans des Villes où fleurissent les arts, les sciences et l'industrie, possèdent une Patrie Commune, et en ont plus que jamais besoin; la Constitution Fédérale est également indispensable à tous, puisqu'elle seule leur garantit les biens les plus chers, la liberté, l'indépendance, le repos intérieur et la prospérité des Cantons. Elle unit les diverses parties de la Confédération par un lien plus fort, qu'il ne le fut au tems de nos Pères; ainsi le voulait la nécessité des tems et la force des choses; mais, sous ce rapport encore, des idées et des vues plus étroites, qui trouvent leur excuse dans les affections Républicaines, se trouvent menagées dans notre Constitution.

Très honorés Messieurs les Députés! chers Confédérés, Alliés et Frères! Que ce nouveau Pacte Fédéral, résultat libre et longtems attendu de la volonté Nationale, soit donc l'objet de notre respect et de notre amour! Que notre longue querelle de Famille tombe désor mais dans l'oubli! Que tout souvenir amer du passé s'efface! Un sentiment profond de nos devoirs envers notre Patrie si visiblement bénie de Dieu, la vraie amitié, la confiane eréciproque, doivent animer

de nouveau nos Gouvernemens et notre Peuple. Puissent de tels sentimens et avec eux l'esprit religieux qui guidait nos Pères, la simplicité de la vie et des mœurs, joints à l'amour du bien public, qui, même dans de Petits Etats, enfante et favorise de grandes entreprises, revenir dans nos Villes et dans nos habitations rustiques. C'est par là seulement, que nous fonderons sur des bases durables, notre prospérité intérieure, que nous forcerons l'Etranger à nous estimer davantage, et que nous pourrons soutenir dignement notre plus cher héritage, la réputation de nos Pères.

Elevons nos pensées vers le Régulateur tout puissant des destinées humaines, dont la main paternelle a sauvé d'une manière si merveilleuse, au milieu des orages des dernières années, notre antique et respectable Confédération, la seule République qui existe aujourd'hui en Europe. Que nos cœurs pleins de reconnaissance le révèrent et l'adorent dans cette heure solemnelle! Qu'il bénisse, conserve, fortifie la nouvelle Alliance des Suisses, Alliance de Paix que nous allons jurer fraternellement au nom de notre brave Peuple! Tous les Suisses fidèles accompagnent ce Serment sacré de leurs prières et de leurs vœux.

LETTER from the Secretary of the Treasury, transmitting the Annual Statement of the District Tonnage of The United States, on the 31st of December, 1814.

SIR,

Treasury Department, 20th January, 1816. I HAVE the honor to transmit the Annual Statement of the District Tonnage of The United States on the 31st of December, 1814, with a Letter from the Register of the Treasury explanatory of the same. I have the honor to be, &c.

The Honorable the Speaker

A. J. DALLAS.

of the House of Representatives.

SIR,

Register's Office, 18th January, 1816.

I HAVE the honor to transmit the Annual Statement to the 31st of December, 1814, of the District Tonnage of the United States.

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The Registered Tonnage, as corrected at this Office,
for the year 1814, is stated at
The Enrolled and Licensed Tonnage is stated, from
the Quarter Yearly Accounts, as rendered by

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Tons. 95ths.

674,632 63

466,159 09

18,417 IS

Amounting to

Tons 1,159,208 89

4 D

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