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ANNEXES.

ANNEXES.

ANNEXE No 1.

BANQUET DU CONGRÈS INTERNATIONAL

DE GÉOGRAPHIE COMMERCIALE.

Le 28 septembre 1878, un grand nombre de membres du Congrès international de Géographie commerciale se sont réunis dans un banquet à l'hôtel Continental.

La réunion était présidée par M. MEURAND, ministre plénipotentiaire, directeur des consulats et des affaires commerciales au Ministère des affaires étrangères, président de la Société de géographie commerciale de Paris, président du Congrès, assisté de M. le marquis DE CROIZIER, président de la Société académique indo-chinoise de Paris, commissaire général du Congrès.

M. Meurand avait à sa droite M. TORRÈS CAÏCEDO, ministre plénipotentiaire et délégué de la République de Salvador, et à sa gauche M. DE VILLE, délégué du Gouvernement belge.

M. le marquis de Croizier avait à sa droite M. W. CHRISTOPHERSEN, délégué du Gouvernement de Suède et Norvège, et à sa gauche M. le comte TELFENER, délégué italien.

A la fin du banquet, M. MEURAND a porté le toast suivant :

Messieurs, le président éminent d'un autre Congrès dont je faisais partie nous disait, il y a quelques jours, qu'il n'y avait pas de bon congrès sans un banquet: notre réunion témoigne que nous sommes de son avis. Pour mon compte, je suis partisan de cet usage de clore par un banquet les travaux d'une conférence internationale; il permet à des hommes qui jusque-là ne s'étaient rencontrés qu'armés, en quelque sorte, de pied en cap pour des discussions souvent animées, quelquefois orageuses, de se retrouver dans l'abandon de la vie familière, de se connaître, de s'apprécier, de s'estimer mutuellement, et d'emporter les uns des autres un souvenir sympathique qui survit à la séparation. Je bois aux délégués des Gouvernements étrangers, aux délégués des Sociétés étran→ gères et des Sociétés françaises dont le concours nous a été si précieux et a si efficacement contribué au succès du Congrès.

A notre séance d'ouverture, M. le Délégué de la Société de géographie commerciale de Rome, M. Brunialti, a rappelé avec un gracieux à-propos que nous nous étions déjà vus, il y a trois ans, à un banquet de la Société de géographie commerciale de Paris : nous nous retrouvons aujourd'hui dans une circonstance analogue, et j'espère que ce ne

sera pas la dernière fois. C'est avec cet espoir que je porte cette santé et que je dis à nos hôtes distingués: Au revoir!

Vous voudrez bien, Messieurs, vous joindre à moi pour porter un toast à M. le Président de la République et aux Présidents d'honneur du Congrès, à S. Exc. M. le Ministre de l'agriculture et du commerce qui a bien voulu inaugurer nos séances, et à S. Exc. M. le Ministre de l'instruction publique et des beaux-arts. (Applaudissements.)

Répondant à ce toast, M. TORRÈS CAÏCEDO, ministre plénipotentiaire de la République de Salvador, a remercié, au nom des délégués étrangers, le Gouvernement français et la Société de géographie commerciale de Paris de leur avoir ménagé la bonne fortune de prendre part à une œuvre qui intéresse toutes les nations et qui, il n'en doute pas, aura d'heureux résultats. Il a fait, avec beaucoup de verve et d'esprit, aux applaudissements de la réunion, l'éloge de la géographie commerciale dont l'étude est, selon lui, une des plus attachantes et des plus nécessaires au développement de l'humanité.

A M. Torrès Caïcedo a succédé M. DE VILLE, délégué de la Belgique, qui a remercié en excellents termes le Président et les membres français du Congrès de la réception si cordiale que lui et ses compatriotes ont trouvée à Paris : il a terminé son allocution en buvant à la France et à M. Meurand, président du Congrès.

M. Eugène CORTAMBERT, vice-président du Congrès, a porté à son tour le toast

suivant :

Messieurs, à notre excellent commissaire, M. le marquis de Croizier, qui a été l'organisateur et l'âme de ce Congrès! La pensée du Congrès est venue si tard, et il y a eu d'abord tant d'hésitation dans son organisation, que je n'avais que bien peu d'espoir dans sa réussite. Mais tout à coup s'est montré à nous M. de Croizier; son rôle, son dévouement, son activité, ont fait des prodiges; sa correspondance a parcouru le globe entier et il a obtenu l'adhésion de tous les Gouvernements, de toutes les Sociétés géographiques, et voilà pourquoi nous voyons parmi nous ces nobles étrangers, qui sont l'honneur de notre réunion. Merci donc, cher commissaire général, recevez mes cordiales félicitations et soyez sûr que l'assemblée se joint à moi dans ce sentiment de gratitude. (Applaudissements.)

M. le marquis DE CROIZIER a répondu en ces termes :

Messieurs, si j'ai pu rendre quelques services à ce Congrès, l'honneur doit en revenir entièrement à mes anciens maîtres, MM. Cortambert et Levasseur, qui m'ont inculqué l'amour de la géographie en me rendant attrayantes des études que d'autres auraient rendues arides.

Je vous propose donc un toast à MM. Cortambert et Levasseur, vice-présidents du Congrès.

Messieurs, je tiens à remercier les délégués étrangers qui ont apporté à nos travaux le concours le plus précieux, et je vous prie, Messieurs, de porter la santé de leurs sou

verains :

A S. M. le Roi de Portugal!

A S. M. le Roi des Belges!

A S. M. le Roi d'Italie!

A S. M. le Roi de Suède et Norwège!

Aux chefs de tous les Gouvernements représentés à ce Congrès! (Vifs applaudissements.)

M. Richard CORTAMBERT a pris ensuite la parole:

Messieurs, je porte un toast à l'illustre absent qui ouvrait, il y a quelques jours, les séances de ce Congrès, à l'homme qui dans notre siècle a exécuté le plus grand acte de géographie commerciale, à M. Ferdinand de Lesseps!...

A M. de Lesseps qui, en creusant la plus importante voie des nations, a créé l'alliance indissoluble de deux mondes, à ce combattant pour le bien, pour toutes les œuvres d'union, de concorde, et qui s'occupe aujourd'hui de rendre à l'Asie intérieure, au bénéfice du commerce universel, les anciennes routes de l'Orient bien connues des Grecs et des Romains, fréquentées par nos ancêtres du moyen âge, et délaissées depuis cinq siècles!...

Routes oubliées, en présence de la jeune et brillante Amérique, changeant la face du monde, attirant à elle toutes les audaces, toutes les convoitises, toutes les ambitions de la vieille Europe.

Routes ensuite négligées par l'apparition d'un monde également sorti des flots, du monde océanique si rempli de promesses pour les colonisateurs.

Notre dix-neuvième siècle, si puissamment caractérisé par des entreprises grandioses, percement des montagnes et des isthmes, union des continents par d'immenses ligues ferrées, suppression des distances d'océan à océan par la télégraphie, ce dix-neuvième siècle qui, j'en ai la conviction, aime avant tout la paix (nos expositions, nos congrès, en sont la meilleure preuve), ce siècle vraiment grand, n'en déplaise à ses détracteurs, poursuit également la pensée d'unifier le globe au profit de la seule vraie civilisation qui se résume en trois mots : liberté, amélioration matérielle, amélioration morale de l'homme.

Comme l'on se plaît à personnifier chaque époque par le nom qui en représente avec plus d'éclat les aspirations et les tendances, nos petits-fils placeront peut-être, à côté du siècle de Louis XIV, du siècle de Voltaire et du siècle de Napoléon, le siècle travailleur et hardi de de Lesseps!

Messieurs, à notre glorieux concitoyen, le génie le plus international de notre temps et qui, sans cesser d'avoir le cœur bien français, peut être revendiqué par tous à titre de compatriote!

A M. Ferdinand de Lesseps, créateur du canal de Suez et protecteur-né de toutes les entreprises qui intéressent le progrès du monde entier! (Vifs applaudissements.)

M. H. BIONNE, Succédant à M. Richard Cortambert, s'est exprimé en ces termes: Messieurs, on dit que les absents ont toujours tort; les paroles que notre cher collègue, M. Richard Cortambert, vient de prononcer à l'adresse de notre illustre compatriote, M. Ferdinand de Lesseps, sont un démenti formel à cet adage trop souvent répété. Les absents n'ont pas tort, puisque, si éloignés qu'ils soient, leur souvenir est toujours vivant parmi nous. Eh bien! Messieurs, retournons le proverbe, et faisons en sorte que les présents, qui nous honorent de leur présence, ne soient pas oubliés dans cette fête de famille. Je bois done à M. Dupuis, le persévérant et hardi pionnier du Tong-king, qui, au prix de mille sacrifices, au prix de mille périls éprouvés et surmontés, a voulu doter la France de cette vaste contrée sans laquelle la possession de la Cochinchine sera toujours incomplète. Si le succès n'a pas couronné ses efforts, si des déboires nombreux sont venus entraver ses légitimes espérances de succès, qu'il sache au moins que tous ici nous applaudissons sans restriction à l'œuvre dont il avait déjà posé les premiers jalons. Je bois également à M. Marche, le compagnon du regretté marquis de Compiègne, qui, le premier, a reconnu le cours de l'Ogoué, et l'a annoncé comme l'une

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