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Meuse, M. le duc de Reggio, pair de France.
Mont-Blanc, M. Marchant, lieutenant-général.

Morbihan, M. le Mintier de Lehelec, membre du conseilgénéral.

Moselle, M. le comte de Beurnonviíle, pair de France.
Nièvre, M. de Pracontal.

Oise, M. Alexis de Noailles.

Orne, M. d'Orglande.

Pas-de-Calais, M. le duc de Levis, pair de France.
Puy-de-Dôme, M. de Chabrol, maire de Riom.

Pyrénées (Basses), M. de Castellane, maréchal-de-camp. Pyrénées (Hautes), M. Figarol, président de la cour royale de Pau.

Pyrénées-Orientales, M. Latour d'Auvergne-Lauraguais. Rhin (Bas), M. le duc de Brissac, pair de France.

Rhin (Haut), M. d'Andlaw, ancien maréchal-de-camp. Rhône, M. d'Herbouville, ancien préfet.

Saône (Haute), M. le comte Gouvion, pair de France. Saône et Loire, M. Maynaud de Pancemont, premier président de la cour royale de Nîmes.

Sarthe, M. de Lasuze.

Seine-Inférieure, M. Dambray, chancelier de France. Seine et Marne, M. Saint-Cricq, directeur-général des

douanes.

Seine et Oise, M. le comte Garnier, pair de France.
Sèvres (Deux), M. le comte Fontanes, pair de France.
Somme, M. Latour-Dupin, ancien préfet.

Tarn, M. le comte Pérignon, pair de France.

Tarn et Garonne, M. le duc de la Force, pair de France. Var, M. le comte Pastoret, pair de France.

Vaucluse, M. Forbin-des-Issards, officier des gardes-du

corps.

Vendée, M. Ladouêpe du Fougerais, ex-député.
Vienne, M. le duc de Mortemart, pair de France.

Vienne (Haute), M. d'Escars, premier maître d'hôtel du Ror.

Vosges, M. le duc de Choiseul, pair de France.

Yonne, M. Bourienne, conseiller d'Etat.

Louis, etc.

D'après le compte qui nous a été rendu, que plusieurs officiers-généraux et autres commandans militaires des dé

parlemens et villes du royaume avoient comprimé, par une résistance coupable et par la violence, l'expression des sentimens de nos sujets; et considérant qu'en les empêchant de se réunir sous les couleurs établies, ils avoient armé les François contre les François, et fait couler le sang dans des querelles civiles,

Avons ordonné et ordonnons :

Art. 1. Les officiers-généraux et autres commandans mili'aires des départemens et villes de notre royaume, qui ont comprimé ou comprimeroient l'élan et l'expression de la fidélité de nos sujets par la violence et la force des armes, seront arrêtés et traduits devant les conseils de guerre, pour y être jugés conformément aux lois militaires.

2. Notre ministre secrétaire d'Etat de la guerre est chargé de l'exécution de la présente ordonnance.

Donné à Paris, en notre palais des Tuileries, le ving-un juillet mil huit cent quinze, et de notre règne le vingt-unième. Signé, LOUIS.

Par le Roi,

Le ministre-secrétaire d'Etat de la

guerre,

Signé, le maréchal GOUVION-SAINT-CYR.

MINISTÈRE DE LA GUERRE.

Paris, 28 juillet 1815.

Le ministre de la guerre, considérant que, depuis le 20 mars dernier, un très-grand nombre de militaires de tous grades du corps de la gendarmerie, ainsi que de la garde de Paris, ont été arbitrairement dépossédés des emplois dont ils étoient pourvus, ordonne ce qui suit :

Art. 1er. Les militaires de tous grades du corps de la gendarmerie, ainsi que de la garde de Paris qui ont regu l'ordre de cesser leur activité depuis le 20 mars dernier, ou qui ont reçu d'autres destinations, retourneront de suite au poste qu'ils occupoient à cette époque, pour y reprendre provisoirement leurs fonctions.

2. Les officiers, sous-officiers et gendarmes, et autres militaires nommés en remplacement dans le corps de la gendarmerie et dans la garde de Paris, seront admis à la retraite ou rétablis à la suite selon qu'ils se trouvoient dans l'une ou l'autre de ces positions à ladite époque du 20 mars dernier.

L'inspection générale de la gendarmerie ayant été suppri mée par une ordonnance du Roi du 21 de ce mois, la correspondance aura lieu directement avec le ministre, jusqu'à ce qu'il soit autrement ordonné.

Le ministre-secrétaire d'Etat de la guerre,

Signé, le maréchal GOUVION-SAINT-CYR.

AU RÉDACTEUR.

Versailles, 29 juillet 1815.

Monsieur, lors de l'assemblée dite du Champ de Mai, on inséra dans plusieurs journaux que M. l'évêque de cette ville avoit été présent à cette cérémonie. Il n'eut pas été sûr alors de démentir le fait; mais aujour d'hui la vérité rentre dans tous ses droits. Il est de notoriété publique dans toute la ville que le prélat n'alla point à Paris ce jour-là, et les témoignages de ceux qui assistèrent à cette convocation, attestent suffisamment qu'il ne s'y trouva point. Nous attendons de votre justice que Vous voudrez bien consigner notre réclamation contre le bruit contraire qui s'est répandu trop légèrement.

Nous avons l'honneur d'être, etc.

Plusieurs de vos abonnés.

Vœux pour le Roi et exhortations aux ames fidèles (1).

Ces deux petits écrits avoient été composés par un ecclésiastique zélé dans le moment même où le retour de Buonaparte menaçoit d'un nouvel orage et la France et le trône sur lequel elle se reposoit après tant de secousses. Ils furent accueillis par la piété des fidèles, et on en distribua un assez grand nombre d'exemplaires, même après le succès du complot et après l'arrivée de l'usurpateur. Aujourd'hui qu'il vient de décheoir si honteusement et que le monarque légitime nous est rendu, l'auteur a fait à ses écrits des changemens qui les rendent plus convena bles pour les circonstances où nous nous trouvons. On trouvera dans ces prières les sentimens et les vœux d'un ami sincère de la religion, d'un françois zélé pour le bien de son pays. On y trouvera le langage d'un chrétien qui sait que la sagesse dans les conseils et la paix des Etats sont des bienfaits qui viennent d'en haut, et on y apprendra à s'unir pour demander à Dieu tout ce dont nous avons besoin dans l'ordre religieux et politique.

Le produit de la vente est destiné au soulagement des pauvres.

(1) Au bureau du Journal; prix, 25 cent. franc de port.

LES Bourbons, ou Précis historique sur les aïeux du Roi, sur sa Majesté, et sur les Princes et Princesses du nom de Bourbon qui entourent son tróne; par M. Montjoye (1).

Il est une génération entière qui connoît peu les Bourbons, qui, élevée au milieu de nos troubles politiques et de nos fureurs révolutionnaires, ignore que nous avons eu des jours plus heureux; qui ne sait de notre histoire que ce qu'elle a vu, et qui n'en a malheu reusement vu ni le plus paisible, ni le plus honorable, ni le plus beau. Cette jeunesse, éblouie par de grands succès que nous ne payons que trop cher aujour➡ d'hui, se figure peut-être qu'il n'y a eu ni gloire ni honneur sous la monarchie; que les guerriers de ce temps-là n'étoient pas dignes de figurer à côté de ceux de notre temps; que le gouvernement étoit foible, parce qu'il n'étoit pas violent, et qu'on étoit dans un état triste et monotone, parce qu'on n'étoit pas toujours en convulsion. Elle s'imagine apparemment que rien n'est plus réjouissant que le tapage; qu'il vaut mieux faire du bruit que faire du bien, et qu'il y a plus de mérite à aller courir le monde, à chercher des querelles à tort et à travers, et à enterrer trois ou quatre cent mille hommes en Russie, qu'à mettre l'ordre dans sa maison et à rendre sa famille heureuse. Si cela

(1) 1 vol. in-8°.; prix, 5 fr. et 6 fr. franc de port. A Paris, chez la veuve Le Petit, rue Pavée, no. 2; et au bureau du Journal.

Tome IV. L'Ami de la R. et du R. N. 193. Bb

étoit, il faudroit avouer que Buonaparte seroit un plus grand homme que les Bourbons. Personne n'a plus couru les aventures que ce Dom Quichotte de la politique. Il est vrai que ces aventures ont eu quelques suites fâcheuses. Elles ont causé la mort de quelques millions d'hommes; elles ont dévasté bien des pays, ruiné bien des familles, laissé bien des veuves et des orphelius; elles nous ont attiré la haine et la vengeance de l'Europe, et nous recueillons aujourd'hui les fruits amers de ces extravagances, de ces injustices, et de ces rodomontades qui annoncent plus un matamore qu'un héros véritable. Il est temps de revenir à des idées plus justes et plus saines de la vraie grandeur.

La vraie grandeur est dans la modération, l'équité et la sagesse. Elle consiste non à s'entourer de ruines mais à les réparer, non à détruire mais à fonder, non à s'étendre sans mesure mais à se fortifier au-dedans, non à épouvanter ses voisins mais à rendre heureux ceux que l'on gouverne. Un prince qui aime la paix et qui ne faiz la guerre que par nécessité, qui défend ses droits sans les exagérer, qui s'occupe de la tranquillité et de la prospérité intérieure, qui met tous ses soins à proté ger ses sujets, à les rendre satisfaits, à étendre le commerce, à favoriser tout ce qui est bon et utile, un tel prince laisse une mémoire plus heureuse que le conquérant qui ruine son pays pour en envahir d'autres, et qui use ses ressources pour se faire des ennemis. L'un est un torrent qui dégrade et ruine le sol où il passe; l'autre est un fleuve qui le nourrit et le féconde.

La France sous ses rois a eu des intervalles de guerre et de paix. Elle s'est agrandie, mais d'une manière lente, et par-là même plus solide et plus durable. Elle

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