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Tout exemplaire non revêtu du timbre de l'administration, sera désavoué et réputé con

trefait.

(1) NOTA. Le Bureau est provisoirement rue Hautefeuille, no. 4.

Le Censeur

EUROPÉEN,

OU

Examen de diverses questions de droit public, et des
divers ouvrages littéraires et scientifiques, considéréa
dans leurs rapports avec les progrès de la civilisation,

PAR MM. COMTE ET DUNOYER.

Paix et liberté.

TOME PREMIER.

BODE

લાઇ

A PARIS,

AU BUREAU DE L'ADMINISTRATION,

RUE GÎT-LE-COEUR, No. 10. (1)

mm

1817.

223.
.j. 37.

DE L'IMPRIMERIE DE RENAUDIERE.

AVANT-PROPOS.

EN 1814, un ouvrage intitulé: LE CENSEUR, ou examen des actes et des ouvrages qui tendent à détruire ou à consolider la constitution de l'état, fut entrepris. Il fut publié d'abord en cahiers de trois ou quatre feuilles d'impression; mais bientôt la liberté de la presse ayant été concentrée dans les mains des ministres, excepté pour les ouvrages au-dessus de vingt feuilles, les auteurs du Censeur crurent devoir se soustraire à l'arbitraire des agens du pouvoir, en ne publiant que des volumes de plus de vingt feuilles.

Le cinquième volume n'avait pas encore paru, lorsque Bonaparte, profitant du mécontentement des troupes, vint pour la seconde fois s'emparer de l'autorité à main armée. Comme il avait vu qu'il ne pouvait réussir dans son entreprise qu'en professant les principes pour la défense desquels les Français avaient soutenu les guerres les plus sanglantes, les auteurs du Censeur démontrèrent que sa conduite était condamnée par ses principes, et que les acclamations d'une troupe armée n'avaient pu lui conférer aucune autorité légale. Leur ouvrage fut saisi par les agens de la police; mais on fut bientôt obligé de le rendre, parce qu'on ne se trouva point dans une position à pouvoir braver impunément l'opinion publique.

Bonaparte battu par les armées de la coalition, fut

forcé d'abdiquer par la chambre des représentans. Son ministre de la police, ́nommé chef du gouvernement provisoire, reprit le porte-feuille aussitôt que Louis XVII eut été replacé sur le trône. Ce ministre avait contre les auteurs du Censeur de puissans motifs de vengeance : il les avait trouvé au-dessus de ses offres et de ses menaces; et de tous les crimes, c'est celui que les hommes en place pardonnent le moins. Une occasion s'offrit bientôt à lui de se venger sans péril : ce fut de les porter sur une liste de proscription. S'ils en croient les rapports qui leur ont été faits, l'occasion fut saisie; mais une personne qui n'a pas voulu se faire connaître, et qui avait plus de crédit que le noble duc, obtint la radiation de leurs noms. Si ce fait, qu'ils ne garantissent point, est exact, ils prient cette personne de recevoir ici le témoignage de leur reconnaissance. Une autre occasion se présenta peu de temps après le septième volume du Censeur, imprimé en grande partie pendant les cent jours, allait paraître ; le même ministre le fit saisir ; et plus heureux cette fois qu'il ne l'avait été sous Bonaparte, il ne fut point obligé de le rendre (1).

La chambre des députés de 1815 fut convoquée; et la majorité de ses membres montrèrent tant de violence, que toute discussion raisonnable devint impossible. Ne pouvant se mettre du côté d'un parti qui, dans ses résolutions, semblait ne prendre pour guides que ses fureurs, etone voulant pas soutenir un ministère qui se montrait beaucoup trop faible quand il défendait la justice, et beau

(1) Un autre ministre a depuis revendiqué l'honneur de cette saisie; c'est une gloire qu'on n'entend point lui contester.

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