nel de l'affection et de l'amour de no.re auguste Empereur pour sa bonne ville de Paris. Peuples vaincus, ne vous étonnez plus de vos défaites; le cœur de NAPOLEON est aussi une portion de son génie il vient de vous révéler son secret, en daignant nous parler de son affection et de son amour. Cette affection et cet amour, voilà tout à la fois pour des Français et le moyen et le prix de la victoire; voilà ce qui les fait accourir, se ranger avec orgueil sous les drapeaux du souverain qu'ils chérissent; voilà ce qui, d'un jour de combat faisant pour eux un jour de fête, exalte leur courage et multiplie leur valeur sur les champs de bataille; voilà enfin ce qui les rend invincibles; car l'armée tout entière est composée d'hommes nés pour éprouver ces nobles sentiments, et pour s'y livrer en héros. « Et ne croyez pas en effet que ces armées si formidables, qui vous ont vaincus tant de fois, ne croyez pas qu'elles soient formées de mercenaires indifférents à la patrie ou étrangers à ses intérêts. Ce sont nos fils, nos frères, nos parents, nos amis qui les composent; c'est de toute notre jeunesse qu'elles se recrutent, de cette jeunesse qu'on voit envier, dans les rangs où à peine elle arrive, la gloire acquise par ses aînés, et s'y rendre bientôt fameuse en moins de temps qu'ailleurs il n'en faudrait pour apprendre les premiers rudiments du métier de la guerre; de cette jeunesse qui chaque jour vient solliciter auprès de nous la faveur de se ranger sous ses drapeaux avant l'âge où elle y est appelée par la loi, souvent même avant l'âge où la loi permet de l'y recevoir; de cette jeunesse enfin tellement née pour la gloire militaire, qu'elle a brigué, comme une prérogative de son âge, l'honneur d'assister à cette cérémonie, et qu'on la voit en effet composer la plus grande partie du public présent à cette assemblée. « Braves jeunes gens, vous avez eu raison de le croire, cette cérémonie ne pouvait pas vous être étrangère; et dans l'intérêt que vous avez mis à y paraître, nous aussi nous savons présager la part que vous auriez un jour à la conquête de trophées nouveaux, si la paix, qui vient d'être annoncée, laissait encore à la France des ennemis à combattre, ou si cette paix venait à être troublée; mais puisse-t-elle plutôt être le gage d'une paix universelle et à jamais durable, qui garantisse à nous, à vous et à ceux qui naîtront de vous, toutes les prospérités qu'il est permis d'attendre de cette combinaison admirable, qui a mis le plus grand génie des siècles à la tête du meilleur des peuples, le génie le plus fécond en bienfaits à la tête du peuple le plus sensible et le plus reconnaissant!» M.Brière de Mondétour, maire du deuxième arrondissement, l'un des quatre maires députés, prit alors la parole et dit : «Messieurs, la députation que vous avez envoyée vers Sa Majesté l'Empereur et Roi, composée de MM. Dupont, Rousseau, Bénard et moi, s'était proposé de vous faire un rapport circonstancié sur la mission que vos honorables suffrages lui avaient confiée. « A peine arrivée à Paris, elle n'a pas eu le temps de le rédiger avec tous les développements qu'elle aurait désiré vous présenter. Mais à la vue des trophées de Wertingen, qui furent l'occasion du premier objet de notre voyage, à la vue de ces trophées dus à la valeur et aux talents du chef militaire dont le corps municipal s'honore, la députation éprouve le besoin de vous présenter au moins un aperçu rapide de sa marche et des efforts qu'elle a faits pour remplir vos intentions. «Ayant reçu de vous, Messieurs, la mission de nous rendre auprès de Sa Majesté Impériale et Royale, notre premier mouvement était de nous porter de suite sur le théâtre de la guerre, et d'aller y contempler le vainqueur opérant les prodiges sur lesquels vos vœux nous appelaient à le féliciter. « Des ordres supérieurs nous ont retenus à Strasbourg. Ce séjour obligé nous a mis à même de recueillir les témoignages de l'estime et de l'attachement que cette cité porte à la capitale de l'Empire. Vos députés, Messieurs, ont éprouvé dans cette ville, de la part des magistrats et de toutes les autorités, des sentiments de fraternité dont ils s'empressent de vous reporter l'hommage; mais surtout ils ont éprouvé à la cour de Sa Majesté l'Impératrice et Reine les témoignages de la bienveillance la plus touchante, et de l'estime que cette souveraine accorde aux habitants de Paris. Il est de notre devoir d'en consigner ici notre profonde et respectueuse reconnaissance. « Les ordres que nous attendions nous ont permis de nous transporter à Munich. Là, au milieu d'une cour étrangère et toute pleine de sentiments français et de gratitude pour son libérateur, il nous a semblé que le souverain, par les attentions les plus touchantes, et les égards les plus marqués, voulait acquitter, en quelque sorte, envers les représentants de la capitale de l'Empire, une partie de sa dette à l'égard de notre Souverain. Mais la grande armée poursuivait sa marche victorieuse !... Désormais ce n'est plus qu'à Vienne qu'il nous est permis d'espérer d'atteindre le héros qui la conduit. « Il connaît la mission que vous nous avez confiée, et notre impatience de voler sur ses traces. Au milieu de tant d'objets dont sa pensée est occupée, il a donné les ordres qui nous concernent. Son ministre, le secrétaire d'Etat, nous appelle, et avec une attention toute bienveillante, il'entré dans les moindres détails qui peuvent assurer notre route, et intéresser nos besoins individuels. « C'est dans ce trajet, Messieurs, que nous avons vu de près les horreurs de la guerre. Des bandes de Moscovites et de Tartares étaient descendues dans ces contrées. Les maisons des riches et les cabanes des pauvres étaient également abandonnées. Toutes les familles fugitives avaient cherché un autre asile dans les forêts voisines; et cent lieues d'un beau pays, naguère peuplé de villes et de villages considérables, n'étaient plus qu'un désert parsemé de ruines, et où les images de la mort venaient à chaque pas frapper nos regards.Combien de fois, au milieu de ces tableaux déchirants, nous avons déploré le sort d'une nation puissante que son souverain n'avait pu mettre à l'abri de tant de maux ! Et combien, par un retour naturel sur nous-mêmes, émus et pénétrés de reconnaissance, nos cœurs et nos mains se sont-ils élevés de fois vers le ciel, pour le bénir d'avoir accordé à notre patrie un héros qui a su éloigner d'elle toutes ces calamités, et dont le génie et les institutions salutaires sauront en garantir à jamais nos familles ! « Nous arrivons enfin dans la capitale de l'Autriche conquise. «Nous nous flattions d'y pouvoir présenter de suite votre adresse. Nous le désirions ardemment avant que de nouvelles victoires vinssent encore taxer notre marche de trop de lenteur; car déjà Guntzbourg, Elchingen, Ulm, Amstetten, Marienzell, Diernstein, Hollabrunn, et tant d'autres actions mémorables vieillissaient notre journée de be bies wouse plût des maj trate date franale, nous voce ferons un tribut 4 éloges CE LOA Dente altbent à vous pager dala * Nook arose to poa beres, si retratable dans le contata, mettre dane lears commutusatione aves les hab tanta de Viegne, toutes les conreLances de la bienwanse, toute Furbanité et la pollene frangaler: node avons entenda tous les Eubitante de Vienne, les négonants, les marchands de toutes les camera, sen felelten. Bola nous avode eu la kattefiction de voir, par cette belle et gerbread (Louite, un people pois et di gue de notre extime, fale depole jongtem pe trompé dans are opinione eur notre nation, revenu pour elle à des went menta de cocaídération et de respect, bénir la providence d'avoir la i supseter dasa wes murs des ennemie généreux aux ferteres alliés qui se voi avatest apporté que le désordre, la desolation et la terreur. « Nous ne nous plaindrons donc point de notre destinée. Les retards de notre marche, nos contrariétés, nos sacrifices, nou, conduisalent toujours a des jouissances nouvelles; une étoile heureuse semblait marcher devant nous; et c'est ainsi que, partis en quelque sorte pour assister au commenrement des opérations militaires, nous sommes arrivées après le bataille d'Austerlitz, dont vous nous dispenserez sans doute de relevér ící Féciat et la gloire. Therese. L'Empereur occupait alors le palais de Marie«C'est dans ce lieu plein des plus grands souvenirs, et offrant partout Fimage de cette souveraine qui a porté si haut la gloire de la maison d'Autriche, que l'EMPEREUR DES FRANCAIS a recu la députation des maires de sa bonne ville de París. Sa Majesté Impériale et Royale a permis, Messieurs, que votre adresse, notre discours et lå réponse de Sa Majesté fussent communiqués au peuple français. If en a été fait la matiere du trente-sixi me bulletin de la grande armée, dont chacun de vous a connaissance. « Vous savez. Messieurs, qu'entraînés par un enthousiasme trop légitime, vos députés ont pris alors sur eux d'offrir, au nom de la ville de Paris, des aigles d'or aux braves phalanges qui ont conquis si glorieusement a Wertingen les drapeaux et les canons qui désormais doivent décorer notre maison commune, « Nous sommes assurés, Messieurs, que vous approuverez notre conduite, et que bientôt un arrêt formel sanctionnera un élan que vos cœurs ont déjà partagé. Vous ne sauriez douter que notre offre n'ait été agréés par Sa Majesté, dès que la réponse qu'elle a daigné y faire a été d'ordonner qué, aux • Combien nous avons Hen de noms applaudir de notre empressement, puisque nous arrivons à temps pour recevoir avec voos les drapeaux de Wertingen, ces témoins éternels de la gloire de notre göoverbeur, des gazes précieux de l'amour de notre souverain: pour prendre notre part de cette fête de fame et ajouter en quelque sorte a sa sojensité en vous présentant au même moment les drapeaux d'Austerlitz, réunissant ainsi Bous 198 yeux les premiers et les derviers drapeaux de nos ennemis, et vous procurant ie plaisir de contempler à la fois tous ces trophées conquis, pour la plus grande partie, sur cette nation du Nord qui avait cru pouvoir se fatter de donner des bis à l'Empire français: Enivrée de sa réputation colo-sale, elle l'a vue tomber en un instant devant le génie de NAPOLEON LE GRAND. • Ces crapeaux devaient guider chez nous d'innombrables armées; ils devaient vous annoncer la présence de vos ennemis, et tous les fléaux de la guerre; ils vous annoncent leur défaite et la palx.. M. Huguet de Montaran, maire du premier arrondissement, doyen de MM. les maires de Paris. Messieurs, il m'eût été bien flatteur de pouvoir vous transmettre, dans toute sa force, l'expression des sentiments d'admiration et de reconnaissance dont mes collègues et moi sommes dans cet instant animés. La faiblesse de mon organe forme un obstacle aux efforts de mon zèle. «Mes collègues. le sentant comme moi, ont invité le plus jeune d'entre nous à jouir d'un avantage dont j'ai le plus vif regret de me trouver privé. « Je m'empresse, Messieurs, de lui céder la parole, et de satisfaire à la juste impatience qu'il a de remplir, tant en son nom qu'au nom de tous. les maires et adjoints, un devoir bien cher à tous les cœurs. M. Camet de la Bonnardière, maire du 11e arrondissement. « Messieurs, un an est à peine écoulé depuis le jour mémorable pour la ville de Paris, où cette enceinte, où notre cité tout entière retentissait de cris de joie, où tous les ordres de citoyens réunis dans cette maison commune célébraient en famille l'heureux avénement de NAPOLÉON au trône impérial. «Il nous semble encore entendre de la bouche de notre auguste monarque ces paroles remarquables qu'il nous adressait de ce lieu même où il venait de recevoir les félicitations et les vœux de sa bonne ville de Paris : « Je veux que vous sachiez que dans les batailles, dans les plus grands périls, sur les mers, au milieu des déserts meme, j'ai toujours eu en vue l'opinion de cette grande capitale de l'Europe. « Si cette pensée d'un héros est glorieuse pour les Parisiens, s'il leur est permis d'en concevoir un sentiment d'orgueil, combien il leur est doux aussi de savoir qu'ils ne sont pas moins présents au cœur qu'à l'esprit de leur souverain! « La campagne à jamais mémorable dont nous voyons en ce moment les trophées autour de nous, et dont la courte durée ne tient pas moins du prodige que tous les faits qui l'ont illustrée, s'ouvre par le combat de Wertingen, où le prince gouverneur de Paris commandait les troupes de Sa Majesté. << La première pensée de l'Empereur est pour sa bonne ville de Paris. C'est à elle qu'il envoie les prémices de ses victoires. Il veut qu'elle voie dans ce ressouvenir l'amour qu'il lui porte; c'est ainsi que Sa Majesté Impériale et Royale a daigné s'exprimer dans la lettre adressée au préfet et aux maires, pour leur annoncer l'envoi des drapeaux enlevés aux Autrichiens au combat de Wertingen. Cette lettre excita l'émotion la plus vive. On ne savait ce que l'on devait plus admirer ou la bonté de l'Empereur qui, loin de sa capitale, daignait s'en occuper si particulièrement, ou la capacité d'un génie qui ne néglige aucun détail, alors même qu'il semblerait devoir être absorbé par les plus grands intérêts. « Il est inutile de rappeler ici l'enthousiasme. que produisit dans la ville cette lettre aussi flatteuse qu'honorable pour elle: mais ses magistrats lui doivent compte de ce qu'ils ont fait pour témoigner à Sa Majesté la reconnaissance des habitants, et tous les sentiments dont ils étaient euxmêmes pénétrés. « Une marque de bonté si particulière de la part du monarque était trop précieuse pour n'en pas conserver la mémoire. « Le corps municipal exprima le vœu que la lettre de l'EMPEREUR, gravée sur des tables de marbre, fût placée à l'hôtel de ville et dans chacune des mairies. « Une adresse de remercîments fut rédigée pour être portée à Sa Majesté, avec une lettre de félicitation au prince gouverneur de Paris. « Quatre députés choisis parmi les maires furent chargés d'aller déposer aux pieds de l'EMPEREUR le tribut de l'admiration et de la reconnaissance de la ville et de ses magistrats. « Vous l'avez remplie, mes collègues, cette honorable mission dont vous venez de rendre compte, et vous avez rempli auprès de Sa Majesté ces nouvelles paroles d'intérêt et de bonté pour la ville de Paris : « Quoique je vous reçoive dans le palais de MarieThérèse, le jour où je me trouverai au milieu de « mon bon peuple de Paris, sera pour moi un jour « de fête. » « A ces témoignages de bienveillance pour sa bonne ville, Sa Majesté a daigné en ajouter un nouveau, et vous donner aussi une marque distinguée de sa confiance, en vous chargeant de porter au cardinal-archevêque les drapeaux conquis sur les Russes le jour anniversaire de son couronnement, et dont il faisait hommage à la cathédrale de Paris. " Chargés de ce dépôt précieux, vous vous êtes empressés de revenir dans la capitale apporter avec les trophées de la victoire l'annonce d'une paix prochaine. «L'histoire conservera le souvenir d'un fait aussi extraordinaire que celui d'une députation des maires de Paris félicitant l'EMPEREUR DES FRANÇAIS dans Vienne conquise. Et comme si, à une époque toute merveilleuse, les moindres détails devaient présenter un caractère de singularité, on remarquera que c'est dans le même jour que nous recevrons à Paris les premiers drapeaux enlevés à l'ennemi, et les trophées de la dernière victoire qui a terminé si glorieusement une campagne dans laquelle l'EMPEREUR NAPOLÉON a cueilli tant de lauriers, et fixé, dans le court espace de quelques semaines, les destinées de la France et de l'Europe. « Recevez, mes collègues, l'hommage public de la gratitude du corps municipal, dont vous avez justifié le choix dans tous les détails de votre mission. Il vous savait dignes de l'honneur qu'il vous déférait et que chacun de ses membres aurait voulu partager avec vous. << Ne vous estimez-vous pas heureux d'avoir été choisis pour être nos interprètes et nos organes auprès de Sa Majesté Impériale et Royale, en lui portant l'expression de l'enthousiasme de sa bonne ville de Paris? « Vous avez parcouru ces vastes contrées dont on ne parlera plus sans se souvenir du GRAND NAPOLEON et surtout du genre de talent qu'il a déployé dans cette brillante campagne, où il a su vaincre presque sans verser de sang, si ce n'est dans cette bataille à jamais mémorable dans laquelle encore il en a tant épargné. Que de larmes vous avez dù répandre sur les malheurs inséparables de la guerre! Mais combien votre joie a dû être vive et sensible! de quel respect vous vous êtes sentis pénétrés, quand vous avez vu au milieu de son armée, au milieu des courageux enfants de notre chère patrie, ce prince qui nous paraissait déjà si grand, si dígne de gouverner un grand peuple, et que ses derniers exploits semblent environner d'une majesté toute nouvelle ! Combien les regards du conquérant de l'Autriche ont dû vous paraitre imposants! qu'il sied bien surtout d'avoir le front ceint de tant de lauriers, quand on n'a formé de vœux que pour la paix, et qu'on a tout fait pour la maintenir ! « Lorsque vous avez reçu du corps municipal l'honorable mission que vous avez si bien remplie, l'événement décisif de la campagne n'était encore connu que de cette providence qui veille du haut du ciel aux destinées de la France. Vous étiez dans la capitale de l'Autriche, lorsque le Dieu des armées a jugé la grande cause de NAPOLÉON et de François II, et qu'il a voulu apprendre aux rois à ne déclarer la guerre qu'avec justice, et surtout à ne jamais enfreindre les lois sacrées qui servent de base à la tranquillité des Etats. « Vous avez donc vu NAPOLÉON dans toute sa gloire, et presque encore sous la main de celui qui lui inspirait de si grandes conceptions à la bataille d'Austerlitz, qui dirigeait son bras, faisait fuir devant lui deux empereurs et leurs armées, et préparait ainsi à la France une paix solide et glorieuse. Tant de grands événements ne s'effaceront point de la mémoire des hommes; la bataille d'Austerlitz comme celle de Marengo sont deux époques de notre histoire qui ne s'oublieront jamais. « Ce que la renommée a déjà fait, la tradition le continuera; mais il existe chez tous les peuples policés un usage aussi ancien que le monde, qui donne, pour ainsi dire, un corps à la tradition et qui la fait parler aux yeux : l'usage des monu ments. « Déjà le vœu du peuple français s'est manifesté par l'organe de ses représentants. « Le Sénat a décrété qu'il serait élevé un monument triomphal à NAPOLÉON LE GRAND. Le Tribunat a voté l'érection d'une colonne sur laquelle serait placée la statue de l'EMPEREUR. « Ces monuments, érigés dans notre ville que Sa Majesté a nommée la capitale de l'Europe, lui donneront un nouveau lustre, seront pour nous une jouissance, et pour nos descendants un témoignage authentique de la reconnaissance de leurs aïeux envers un prince qui fonde sa gloire sur le bonheur de son peuple. «Mais la ville de Paris a reçu de son souverain des marques particulières de bienveillance, de protection et d'amour; et si, dans un moment où de si grands objets occupent toutes les pensées, il m'était permis de porter les vôtres sur ceux qui nous environnent et qui, dans un autre genre, illustreront aussi le règne du héros que nous admirons, vous verriez que tous les quartiers de cette grande cité offrent à nos regards des gages de l'intérêt que Sa Majesté daigne prendre à l'embellissement et à la prospérité d'une ville qu'elle veut rendre digne du grand nom qu'elle lui a donné. « Le quai Bonaparte, entrepris et terminé par les ordres de l'EMPEREUR, l'extension du jardin des Tuileries, la rue de Rivoli et ses environs, le Carrousel agrandi, le Louvre continué, le Musée Napoléon orné dés riches dépouilles conquises par les armes de Sa Majesté, la place de la Bastille, le Pont du Jardin-des-Plantes, le Pont des Arts, le Pont de la Cité, les quais Desaix et Napoléon, la fontaine de l'Ecole de Médecine, le palais et les jardins du Sénat, le canal de l'Ourcq, tous ces travaux, dont la guerre n'a point suspendu le cours, sont autant de bienfaits qui subsisteront aussi longtemps que la ville, et qui rappelleront à la postérité tout ce que l'EMPEREUR NAPOLÉON a fait pour elle. ་་ Si ces bienfaits sont des monuments qui s'élèvent eux-mêmes à la gloire du souverain qui en est l'auteur, ils lui donnent aussi des droits bien réels à la reconnaissance du peuple qui en est l'objet ; et dans un moment où tous les coeurs sont tournés vers le héros vainqueur d'Austerlitz, où tous les Français lui décernent les honneurs du triomphe, les magistrats de Paris manqueraient à leurs concitoyens, se manqueraient à eux-mêmes, s'ils n'exprimaient les vœux dont ils sont les témoins et les dépositaires. " Qu'un monument élevé aux frais de la commune, sur cette place même, atteste à la postérité la plus reculée, et les bienfaits de NAPOLÉON LE GRAND, et la reconnaissance des magistrats et du peuple de sa bonne ville de Paris. ་ Qu'un arc de triomphe désigne aux générations futures la porte par laquelle le conquérant de l'Allemagne rentrera dans la capitale de son empire, et transmette à la postérité la mémoire d'un fait qui paraîtrait incroyable, si le récit de l'histoire n'était appuyé de monuments qui en garantissent l'authenticité. «Les maires et adjoints de la ville de Paris n'attendaient, pour émettre ce vou, que l'occasion où ils pourraient le déposer dans le sein du conseil municipal. Ils se soumettent aujourd'hui à son zèle et à sa prudence, et à la sollicitude de M. le conseiller d'Etat préfet du département. »> M. le conseiller d'Etat, préfet (M. Frochot): « Messieurs les maires de Paris, les événements qui se sont succédé et pressés depuis trois mois, sont assez dignes en effet d'occuper la postérité, pour que nous en consacrions la mémoire par des monuments qui attestent leur existence jusques dans les siècles les plus reculés. Dans cette époque de notre histoire, la gloire nationale concilie ses intérêts avec ceux de la vérité; et plus nous T. IX. voyons de prodiges, plus nous devons multiplier nos efforts pour en fixer la croyance dans les siècles à venir. Si d'autres prodiges sont nécessaires pour garantir la fidélité des premiers, que les arts aient donc aussi leurs miracles! que les monuments les plus nobles s'élèvent du sein de la terre, et que, s'il se peut, durables comme l'éternité, ils étonnent un jour autant par leur antique aspect que par les merveilles qu'ils auront été destinés à raconter. « Vous avez recueilli, Messieurs, ce veu de tous les habitants de la capitale, et vous demandez qu'en leur nom, qu'au vôtre, il devienne, par une proposition spéciale de ma part au conseil municipal, l'objet d'une délibération digne d'être offerte à la sanction du Gouvernement. « J'accède avec empressement, Messieurs, au désir que vous venez d'exprimer; j'en avais déjà prévu la manifestation; et dans ce moment même, en présence de cette honorable députation de l'un des premiers corps de l'Etat, en présence de tous les fonctionnaires du département de la Seine et de la ville de Paris, et devant cette nombreuse assemblée, je réitère au conseil général du département de la Seine, faisant fonctions de conseil municipal, la proposition d'émettre le vœu qu'il sera construit, aux frais de la commune de Paris, un monument consacré à perpétuer à la fois le souvenir des faits glorieux de NAPOLÉON LE GRAND, et les sentiments d'admiration, d'amour et de respect que la capitale de l'Empire fait éclater pour son EMPEREUR. « A cette proposition j'ajouterai, Messieurs, qu'il sera frappé une médaille en mémoire de l'auguste présent des drapeaux dont nous venons de célébrer l'inauguration. Ce sera sans doute un assez beau fait dans l'histoire à présenter aux regards de la postérité que la ville de Paris recevant ici les étendards conquis à Wertingen, et NAPOLEON recevant à Vienne, dans le palais de Marie-Thérèse, le tribut de la reconnaissance de la ville de Paris. » M. Rouillé de l'Etang, président du conseil général, faisant fonctions de conseil municipal : « Les vœux si légitimes qui viennent d'être exprimés m'imposent un devoir que je serais coupable de négliger, et qu'il m'est doux de remplir. Organe de la cité, le conseil général du département, faisant fonctions de conseil municipal, que j'ai l'honneur de présider en ce moment, n'a pas trahi l'impatience publique. Il a, dès lé 7 frimaire dernier, arrêté qu'il serait consacré un monument à Sa Majesté Impériale et Royale. Si ce vœu n'est pas encore public, c'est parce qu'il ne pouvait l'être sans l'approbation de l'autorité supérieure. Parisiens, soyez satisfaits; ceux de Vos magistrats que la loi charge spécialement d'émettre les vœux de la conmune ont été fidèles à leur mission devenue si bonorable en cette occasion: un monument s'élèvera, non pas digne du héros auquel il sera consacré; quel monument peut atteindre au miracle de son génie? non pas même destiné à perpétuer son souvenir; quel édifice peut durer autant qu'un souvenir immortel? mais quelques siècles du moins sauront que vous avez voulu n'être pas ingrats; et lorsque la postérité comparera la fragilité de votre monument, frappé par les ravages du temps, avec l'éclat du grand nom auquel il est dédié, elle n'accusera pas vos cœurs; elle déplorera seulement l'insuffisance des facultés humaines, et elle dira Le monument n'était que de la main des hommes; les actions sont du génie de NAPOLEON. 2 « Le conseil. Messieurs, a dû s'occuper d'abord de sati-faire le sentiment d'amour qui ie pressait pour le beros vainqueur et pacificateur à qui la France doit des de-tinées -i heureuses et si brillantes. Ce premier devoir rempli, it lui a tané d'en remplir un second, celui d'exprimer a farmée française la reconnaissance de tous les Parisiens pour les braves qui ont si vaillamment secondé les dessus de leur auguste chei. Il a, par une délisation prise d'hier, sollicité de Padtorité périeure la permission d'offrir, au nom de la ville de Paris, à chaque corps de Farmée française, des aigles d'or, qui seront un témoignage de sa gratitude; témoignage qui ne se perdia jamais, parce que leur bravoure saura toujours les conserver. Quant à la proposition de M. le préfet, de faire frapper une inédaille en mémoire du don que Sa Majesté Impériale et Royale a daigné faire à sa bonne ville de Paris, des drapeaux enlevés aux ennemis, le sentiment qui a décidé cette proposition est dans les cours de ces dignes organes de la nation, de ces magistrats, de eer vi sux et jeunes guerriers, de ces citoyens, de tous les habitants de Paris. Le conseil voit le concours avec la plus vive motion; il se trouve heureux de pouvoir sanctionner dans une circonstance aussi solennelle, un voru qu'il partage avec enthousisme; il s'empresse d'accueillir a Punanimité la proposition de M. le préfet, et s'en remet au zèle et a la sagesse de ce magistrat pour l'exécution. » Après ces discours, souvent interrompus par les applaudissements de Passemblée, la séance a été levée aux cris de Vice l'Empereur! MM. les membres de la députation du Tribunat ont été reconduits par les mêmes personnes qui avaient été les recevoir à leur arrivée. Le même jour, il y a eu à l'Hôtel de Ville un banquet auquel avaient été invités, par M. le conseiller d'Etat, préfet, MM. les députés du Tribunat el mesdames leurs épouses; Son Eminence le cardinal archevêque de Paris; M. le sénateur Lacépède, grand chancelier de la Légion d'honneur; M. le général Nogués, commandant provisoirement la division et le gouvernement de Paris, avec une partie de l'état-major de la place; MM. les officiers qui avaient apporté les drapeaux; MM. les présidents et procureurs impériaux des differentes cours de justice, et enfin MM. les maires de Paris; MM. du conseil général, ainsi que les chefs des principales administrations et mesdames leurs épouses. Les personnes invitées se sont réunies à cinq heures dans la grande salle de l'Hôtel de Ville, dont l'estrade avait été enlevée. On a diné dans la salle des Victoires, où était dressée une table de 150 couverts. Les drapeaux enlevés à la bataille d'Austerlitz avaient été groupés autour de la Pallas de Velletri, qui se trouve élevée sur un piedestal au fond de la salle. A Sa Pendant le repas, des toasts ont été portés : Par M. le conseiller d'Etat, préfet. Majesté l'Empereur et Roi, à Sa Majesté l'impératrice et Reine, à leurs altesses les princes et princesses du sang impérial! Minerve, qui semble présider à ce festin, adopta cette auguste famille, lui légua le génie, la valeur, les vertus, qui font la gloire et le bonheur de l'Empire. Par M. le sénateur Lacépède. Aux armées de Sa Majesté Impériale et Royale! Leur gloire est immortelle: elles sont dignes de Napoléon le Grand; leur valeur dans les combats, et leur humanité envers les vaincus, vivront à jamais dans Par M. le général Nogués. Aux princes grands diz nitaire de l'Empire! Puissent-ils jouir longtemps de la portion de gloire qu'ils ont acquise sou. le plus grand homme qui ait jamais existé! Par M. Fabre (de l'Aude), président du Tribunat A la bonne ville de Paris. Le génie et l'industrie de ses habitants l'appelleront aux plus bell's destinées. Puisse sa prospérité s'accroître de jour en jour, comme son dévouement à l'Empereur et à la quatrième dynastie! Par M. Rouillé de l'Etang, président du conseil général. - A MM. les membres de la députation du Tribunat, de ce corps qui remplit des fonctions si honorables, qui réunit des talents si distingués, et dont le président vient de nous faire éprouver de si vives et si douces émotions! Par M. Arnoud (de la Seine), membre du Tribunat. Aux habitants de tous les départements de l'Empire! Ils donnent à la patrie d'innombrables et d'invincibles défenseurs, et à l'agriculture des produits de tout genre. Puissent ces millions d'habitants, réunis à jamais dans un même esprit avec la capitale, continuer d'être avec elle en harmonie d'amour et d'efforts, pour perpétuer d'âge en age la gloire de notre immortel Empereur Napoléon le Grand. Par M. le général Nogués. - Au retour prochain du héros, du grand et bien-aimé Napoléon! Qu'il vive autant que sa gloire! qu'il vienne bientôt recevoir l'hommage de notre reconnaissance, de notre admiration et de notre fidélité! Par M. Hély-d'Oissel, secrétaire général de la préfecture. Au nom de la jeunesse, je porte la santé de son Eminence monseigneur le cardinal archevêque de Paris; il compte un siècle de vertus. Par M. de la Sallette, au nom de MM. les jeunes gens, maîtres des cérémonies de la ville. Aux dames, à la courtoisie française, au héros qui l'a rappelée!. A chaque toast, une musique militaire, placée dans le salon qui précède la salle des Victoires, mélait ses accords aux acclamations des convives. Après le repas, il y a eu cercle et jeu dans la grande salle. Le Tribunat arrête qu'il sera fait mention du compte rendu ci-dessus à son procès-verbal. Jard-Panvilliers. Messieurs, parmi les divers moyens qui vous ont été proposés pour exprimer votre amour et votre admiration pour Sa Majesté T'Empereur et Roi, il en est un sur lequel vous avez différé de prononcer jusqu'au moment où il serait possible de l'exécuter. Aujourd'hui nous paraissons toucher à ce moment si désiré. Le grand Napoléon, après avoir fait en deux mois ce qu'on ne pouvait raisonnablement espérer que des succès de plusieurs campagnes très-heureuses, et après avoir rendu une troisième fois la paix au continent, annonce son retour dans la capitale. |