nesse. - Lucie Robichon. - 144 292 L'Argot et la guerre. Le poilu tel qu'il se Aix-les-Bains. - - Sentiments lorrains. Strasbourg. Idée (L') de reconstruction aux Etats-Unis. Louis Nos intérêts commerciaux à l'étranger. MONON .. Nous avons oublié d'exiger des bois des Allemands. Publicité (La) de presse en Amérique. 222 Ernest LE- 354 252 197 301 Un livre de M. Herriot, « Créer ». Jean de GRAN- 195 510 462 147 ... 428 67 44 356 Ceps et graines. Joseph de PESQUIDOUX Crise (La) des courses. CARBINE - 590 20 380 277 19 223 38 405 FEUILLETS DE LA SEMAINE Marie- 266 Paix (La). Marie-Louise PAILLERON Retour (Le) des petites épouses. L'Académie française - et les jeunes. Les chasses de Maximilien. 165 G. de Caillavet. Marie-Louise PAILLERON sée Rodin. Les disciples. 646 564 594 487 Il s'agit d'un poète. Edmond JALOUX 593 Robert REY 487 Littérature Robert REY 559 466, 491, 514, 539, 561, 592, 622 646 André FAYOLLE 467 17 Louis THOMAS 146 Exposition Carolus-Duran. BISSIERE Marquet. Robert REY 44 595. Légende (La) de l'Art allemand. 517 Reconstruction (La) de Chauny. Robert REY A propos de quelques expositions. Jean-Louis VAU- 17 593 LES ARTS Auguste Renoir. Jean-Louis VAUDOYER 584 LA VIE ECONOMIQUE Appui (L') financier des Etats-Unis. Louis THOMAS... Maurice GUICHARD 618 Rigal, Prix de Rome. Lendemain de grandes eaux Saint-Simon se plaignait, déjà à la fin du règne de Louis XIV, que Versailles, envahi par des gentilshommes de fraîche date et par des légistes de souche bourgeoise, eût beaucoup perdu de sa splendeur première et de sa dignité aristocratique. Avec queis sentiments cet historien, aussi redoutable par la hauteur de son dédain que par la verdeur de son style, eût-il vu pénétrer, sdans la galerie des Glaces, le samedi 28 juin, des invités, d'ailleurs étrangers, en chapeau de paille et en veston de voyage, munis de lunettes marines et de jumelles prismatiques, parfois flanqués de pliants, trépieds et parasols? Les gardes qui veillaient à l'entrée du salon d'Apollon je veux dire les gardes municipaux — étaient eux-mêmes surpris de l'indulgente hospitalité de la III République. avec la banalité d'un scrutin à la tribune, dans un Parlement assagi Je vais m'accouder à la fenêtre. Le Sénat disparaît. Le bruit cesse. Sur la terrasse, la foule paraît lointaine et réduite. Les lignes du décor, dans lequel se déroulèrent quatre siècles d'histoire de France, se dessinent, précises et harmonieuses, dans la sereine lumière d'un soleil atténué. Cette splendeur est digne de la France de marbre rose. Elle vient... de 1918. Elle peut passer, sans déchoir, sur l'escalier Une batterie de 75 déchire l'air silencieux de son plus lente et plus grave. Dans le parc, au loin, une fanaboiement rageur. Là-bas, un fort répond d'une voix fare de chasseurs à pied scande la marche nerveuse des nouveaux vainqueurs. Une Marseillaise grave, purifiée, s'élève pour s'éteindre dans un accent presque religieux. Les jets d'eau partent, dessinant des lignes vieilles elles aussi, de plus de trois siècles. Et voici que, à droite et à gauche des marbres de Latone, débouchent, sur la terrasse du parterre d'eau, sortant des bosquets par petits groupes, à pas rapides, des soldats, bleus comme ceux d'autrefois, mais d'un bleu pâli par des guerres Cette bonhomie, qui lui vaut peu de reconnaissance et j'ai vus tomber aux portes d'Anspach et sur le glacis Le roi George V et le président Wilson ont salué l'une et rappelé l'autre, dans des documents qui accroissent singulièrement la valeur des signatures échangées à Versailles, au-dessus de la terrasse du parterre d'eau. Ils se portent garants de la justice et de la grandeur de l'œuvre réalisée. « Votre tâche ardue a été glorieusement accomplie, mais nous avons encore beaucoup de travail à prévoir sur les ruines de cet immense conflit, une nouvelle et meilleure Europe doit surgir », écrit simplement George V. Le président Wilson souligne davantage, avec l'autorité du juriste : « S'il est exécuté dans la sincérité de sa teneur, ce traité sera la charte d'un nouvel ordre de choses pour le monde. C'est plus qu'un traité de paix avec l'Allemagne. Il rend à la liberté de grands peuples, qui jamais encore n'en avaient pu trouver le chemin. Il unit les libres gouvernements du monde en une Ligue permanente, dans laquelle ils se sont engagés à employer leurs forces réunies, pour maintenir la paix, en maintenant le droit et la justice. Il fournit des garanties, telles que jamais il n'en fut donné ou prévu, pour un juste traitement de tous ceux qui sont penchés sur le travail journalier du monde. C'est pour cette raison que je parle de ce traité, comme de la grande charte d'un nouvel ordre de choses. >> Les deux chefs d'Etat ont fait plus. Ils ont rappelé la valeur de l'effort, la beauté de la victoire, et le charme de l'amitié française. Ces sentiments ne sont plus de vaines paroles. Ils sont indiqués dans un document formel. La Triple Alliance occidentale est une réalité. Elle aurait pu, en 1914, briser la Triplice bismarckienne. Elle peut, demain, achever l'ordre nouveau et assurer une paix durable. Mais une condition est nécessaire. Les peuples unanimes doivent approuver l'initiative de leurs gouvernements et contresigner leur parchemin. Si, de l'autre côté de la Manche, sur les rives orientales de l'Océan et sur les berges de la Seine, une opposition facilite la résistance allemande et affaiblit l'accord réalisé, le rétablissement de la paix sera retardé et l'achèvement de l'œuvre sera compromis. Dans les trois pays, le péril vient du même côté et l'attaque revêt la même forme. Certes, le président Wilson put craindre, il y a peu de jours encore, que la résistance d'une minorité républicaine n'assurât, devant le Sénat, l'échec de son traité. Ce péril est écarté. Dès le 22 juin, M. Elihu Root, dans une lettre publique, indiquait la possibilité d'une transaction. Un peu plus tard, le débat sur la résolution Knox était ajourné sine die. Le New York Times pouvait relever, dans la presse républicaine et dans les organisations républicaines, des articles et des manifestations qui témoignaient d'un revirement favorable à la ratification du traité dans son intégralité et à l'approbation de la Ligue des nations. Des optimistes vont même jusqu'à affirmer que le président Wilson, pour peu qu'il déploie quelque activité, - or son énergie nous est aujourd'hui connue, disposera au Sénat de 80 voix contre 16 or 65 suffiraient pour assurer, aux termes de la Constitution, l'acceptation pure et simple du traité. Si l'opposition de droite s'évanouit, celle de gauche grandit. Déjà la lettre de démission de M. Bullet (1) avait, à la fin du mois de mai, facilité le rapprochement des idéologues et des germanophiles. Elle traçait le cadre des réquisitoires nouveaux. L'organisation de la Ligue et les décisions relatives à la Sarre et à la Pologne sont critiquées aussi violemment que l'alliance avec la France. « Je suis convaincu que si vous aviez lutté ouvertement, au lieu de travailler en secret, vous eussiez entraîné l'opinion publique du monde entier, qui était avec vous, vous auriez par là pu résister à la pression exercée sur vous et vous auriez établi le nouvel ordre international sur les principes larges et universels de droit et de justice, dont vous aimiez à parler jadis. » Depuis, d'autres collaborateurs du président Wilson l'ont (1) Membre de la délégation américaine. | abandonné, pour passer dans cette opposition de gauche. La New Republic est, aujourd'hui, d'accord avec la Nation ou avec le Brooklyn Eagle. La New Republic a publié, le 24 mai et le 7 juin, contre la paix injuste, l'alliance française et la capitulation wilsonienne, des articles véhéments, auxquels, proclame l'Humanité, dans son numéro du 21 juin, « tous les socialistes du monde entier ne peuvent manquer de souscrire. Les peuples ne peuvent pardonner à Wilson de les avoir trompés. Le traité, qu'il a signé avec les autres, n'est qu'une piteuse caricature de ses conceptions théoriques »>. La situation de l'autre côté de la Manche est exactement semblable. - Certes il existe aux Communes une opposition de droite. Si elle n'est point négligeable au point de vue intérieur (la résistance croissante contre les projets d'étatisation dans l'industrie des transports et dans celle des mines pourrait bientôt placer M. Lloyd George dans une situation difficile), -elle l'est, sur le terrain diplomatique. Quelle que soit la vigueur de Léo Maxse, directeur du National Review, et l'activité du commandant Lowther, député aux Communes, les critiques qu'ils adressent aux clauses financières et aux articles militaires du traité n'entraîneront certainement ni le rejet, ni la revision du traité. Je suis sûr, d'ailleurs, que ni l'un ni l'autre ne le désire. Mais il n'en est pas de même dans les rangs des partis de gauche. Ils sont unanimes à réclamer la refonte d'un traité, dont ils persistent, malgré les leçons du passé et les précisions des faits, à considérer le sclauses comme injustes pour le peuple allemand et contraires au droit nouveau. Sans doute, seul jusqu'ici, le Labour Party a officiellement demandé, le 26 juin, dans son congrès annuel, la « revision immédiate des clauses sévères du traité, qui sont en désaccord avec les déclarations des gouvernements alliés, au moment de l'armistice: elle est absolument essentielle à la fois du point de vue de l'honneur et du point de vue de l'intérêt. » Les organisations officielles du parti radical n'ont point encore rompu le pacte du silence. Néanmoins les 9, 24, 30 mai, 18 et 25 juin, des universitaires, des publicistes, quelques parlementaires, représentants autorisés de la doctrine radicale, se sont associés, par des déclarations collectives, aux protestations et aux demandes du Labour Party. La presse radicale a fait bloc avec la presse ouvrière. Certes, seules, les Daily News et la Nation ont été aussi ardents que le Labour Leader et le Daily Herald, dont tous les articles pourraient être signés par Longuet et Brizon, Mayéras et D. Renoult. Mais pour être plus maîtres de leur jugement et de leur plume, le Manchester Guardian, un doctrinaire, la Westminster Gazette, — un modéré, — n'en sont pas moins des revisionnistes convaincus. Quelquefois même, certains de leurs arguments non seulement dans la trouvent un accueil favorable, pensée du général Smuts, mais encore dans les colonnes d'organes qui, comme le Daily Chronicle et The bien au contraire, Round Table, ne sont pas, pects d'hostilité ministérielle. dans l'histoire de la politique anglaise, il faut, comme Pour situer ces manifestations à leur place exacte, l'indique Léo Maxse, dans un virulent article de la National Review (1), feuilleter les journaux d'août 1914. Le Manchester Guardian publiait, le 3 août 1914, en faveur de la non-intervention du Royaume-Uni dans la guerre européenne, une déclaration signée par ceux-làmêmes qui aujourd'hui codamnen le traité de Versailles J. Ramsay Macdonald, Gilbert Murray, G.-M. Trevelyan, L.-T. Hobhouse, J.-A. Hobson, Francis-W. (1) National Review du 1er juillet, p. 659. L'article est à lire depuis la première ligne jusqu'à la dernière. sus |