5 Juillet 1919 La même chose à Lille, ajoute le général Verraux, confirmant M. Martin-Mamy, nous apprenant, par surcroît, qu'une ligue s'est formée là-bas pour rechercher par quelles menées occultes Lille fut abandonnée par les pouvoirs publics de Paris en 1914: elle compte ses membres par millions, et qui se disent : « Puisque Paris est trop loin pour s'occuper de nous, restons à Lille et occupons-nous-en nous-mêmes. » Ainsi, un malaise moral est survenu par-dessus le malaise économique. Il fallait le noter, et noter aussi la constatation du général Verraux : « De plus en plus se développe, entre les deux malaises, l'idée du régionalisme, qui n'a peutêtre nulle part plus d'adeptes que dans les deux départements du Pas-de-Calais et du Nord. » H. C. La ruine de l'intelligence française C'est une douloureuse surprise pour les jeunes intellectuels qui, après avoir fait la guerre, se remettent à leurs études de science, d'art ou de littérature, de découvrir les tendances matérialistes de l'organisation sociale dans la France d'aujourd'hui. Sans doute, les gens d'expérience diront : « Jeunes idéalistes, dans votre déconvenue, il ne faut voir que le progrès de l'âge et l'effeuillement des illusions de jeunesse. Partis en 1914, alors que vous aviez encore les yeux fixés sur les étoiles, la nécessité de marcher et d'agir a ramené vos regards sur la terre. Pendant cinq ans, l'horreur du grand drame et ses beautés sauvages vous ont masqué les petitesses de la vie quotidienne et ont reculé pour vous les limites de l'âge où l'on croit. Le voile que nous avons dû soulever petit à petit est tombé brusquement devant vous. L'anathème que vous prononcez contre la Société n'est que la formule de votre désenchantement. Héros de l'àge social, il est naturel que vous imputiez à la société des griefs qu'en d'autres temps vous eussiez imputés à la religion, aux philosophies, à l'amour ou à la muse. X Il faut bien avouer cependant que la réalité semble donner raison aux «< jeunes idéalistes » et qu'il y a autre chose dans leur déception que la désillusion commune à toutes les jeunesses, quand elles vieillissent. A quelle place peuvent-ils prétendre dans une société où l'ingénieur qui apporte les plans d'une machine nouvelle est moins payé que le contremaître d'atelier; - où les tableaux des maîtres n'atteignent plus aux enchères le chiffre de la mise à prix ; - où le cadre coûte plus cher que la gravure; où les scènes de la capitale sont accaparées par des fabricants de vaudevilles qui produisent en série sur un type unique et lancent leurs productions par une réclame jusqu'ici réservée aux inoù l'acteur gagnerait à échanger son dustriels ; où les séances cachet pour le salaire du machiniste ; de l'Académie sont délaissées pour les maisons de dan où la librairie subit une crise qui n'est pas entièrement due à la crise du papier; - où, bientôt, il n'y aura plus de concours, faute de candidats; ni d'écoles, faute d'étudiants; - où cent-cinquante professeurs de l'Université ont dû abandonner l'Université pour passer à l'armée, à l'industrie ou au commerce ; ses ; où ceux qui ont gardé leur chaire sont obligés de violenter leur conscience et leurs scrupules pour menacer de grève un gouvernement qui ne les paie pas ; - où, par contre, des hommes de rien ont réussi à changer en Pactole et à capter à leur profit le fleuve de sang qui a coulé en Europe pendant cinq ans et continuent tous les jours de s'enrichir à satisfaire les besoins les plus pressants ou les désirs les plus bas d'un peuple qui a perdu la notion de valeur. Ce tableau de l'organisation sociale française suffirait à lui seul à justifier les plus véhémentes indignations. Mais il y a plus. Le contact de l'étranger a montré aux intellectuels que les travaux de l'intelligence mise Pour être si tyranniques, il faut bien que ces tendances matérialistes aient un fondement, qui les explique s'il ne suffit pas à les justifier. Sans doute les besoins matériels de la nature humaine sont les plus impérieux et les seuls inéluctables. A coup sûr, ils offrent les arguments les plus nombreux et les plus faciles à tous ceux beau langage ». D'autre part, la guerre, par les privaqui, depuis Molière, «< vivent de bonne soupe et non de tions qu'elle leur imposa, a exaspéré chez ceux qui allaient mourir le goût de la vie large, confortable, opulente. Les restrictions, volontaires ou forcées que les Français de l'intérieur ont dû subir ou s'imposer ont donné à leurs yeux du prix aux plaisirs de la table ou de la toilette qui y gagnaient l'attrait du fruit défendu ou inaccessible. Enfin le déplacement des fortunes privées, en mettant les richesses aux mains d'hommes sans culture, a précipité la chute de l'Idéal. Mais les besoins de la nature humaine ont toujours les guerres, s'il est été les mêmes de tous les temps; malséant aujourd'hui de dire qu'il n'y en aura plus dans l'avenir, il ne faut pas beaucoup d'audace pour affirmer qu'il y en a eu dans le passé; tous les siècles ont connu de nouveaux riches et jamais, semble-t-il, on n'a assisté à un pareil entraînement pour les jouissances matérielles, au point que le mot de « jouir » a pu être donné comme le motif de la condamnation qui flétrira notre société au pilori de l'histoire. La guerre et ses conséquences ne suffisent pas à expliquer la floraison de matérialisme que nous voyons s'épanouir devant nous dans la société contemporaine. Il faut admettre que la terre où les semences furent jetées était déplacement des fortunes n'ont joué que le rôle de ces prête à les recevoir et que la guerre, les restrictions, le heureuses conjonctures du temps qui amènent les moissons à maturité. La terre, ici, c'est l'âme du peuple français et c'est un problème d'éducation qui se pose. Si la société française court aux plaisirs les moins relevés, la valeur des mais les plus immédiats, ceux qui s'achètent, c'est qu'on que ou laissé croire lui a fait croire choses se mesure au prix dont on les paye. Les plaisirs les meilleurs seront les plus chers et un industriel psychologue a pu fonder sa réclame sur l'énormité de ses l'intelligence et de l'éducation quand les musées sont prix. Dès lors, comment estimerait-on les plaisirs de au détriment des autres, quand les intellectuels se congratuits, quand les éditions à bon marché se multiplient. tentent de moyens d'existence qu'un travailleur manuel refuse comme indignes de lui. Le remède, ni le socialisme en assurant à chacun les moyens de satisfaire ses besoins matériels, ni la paix perpétuelle, en écartant les orages propices au mal, ne nous l'apporteront. Le remède, il est dans une rééducation du sentiment public et l'Etat doit concourir avec les initiatives privées pour assurer un jugement sain au peuple le plus intelligent de la terre. A vrai dire, les initiatives privées n'ont pas attendu l'Etat. L'Etat peut beaucoup et même il est le seul à pouvoir quelque chose quand l'intellectuel est un fonctionnaire. En récompensant les vrais mérites, en écrivains, qui se sont donné pour tâche d'entreteni donnant les moyens de vivre à tous ceux, professeurs le feu, sacré sur l'autel de la pensée, l'Etat peut détourner sur eux et sur la leçon qu'ils donnent, les regards de la foule, obstinément attachés sur les amuseurs, les jouisseurs et les exceptionnelles réussites qui ont inspiré tant de turpitudes et provoqué tant de chutes. Il le peut et il le doit. Si les circonstances ont pu exiger que l'éducation morale du peuple fût tendue tout entière à la défense du sol et des traditions nationales, maintenant que l'alerte est passée, il faut revenir au culte de la seule vraie force et de la seule invincible grandeur. Et si ces raisons n'étaient pas suffisantes pour décider l'Etat et les particuliers, qu'on prévoie le terme inévitable de ces tendances matérialistes. De même que, dans la nature, l'espèce placée dans de mauvaises conditions pour germer et fleurir s'atrophie et disparaît ; de même que dans l'individu, la faculté qui ne rencontre pas la récompense naturelle de son effort, dépérit et s'évanouit, de même, dans la société, la classe intellectuelle qui ne trouve plus à gagner, par l'exercice de ses talents, le salaire qui la fera vivre, s'éclaircit et se gangrène ; elle en mourra : les élites sont des sensitives. Avec elle, sombrera ce qui a fait la gloire de la France, même vaincue. Il faut assurer la vie aux intellectuels français pour éviter la ruine de l'intelligence française. RENÉ VAUBOURG. La salve joyeuse qui a annoncé l'acceptation par les Allemands des conditions de paix des Alliés a dissipé les dernières inquiétudes des plus pessimistes d'entre nous. Les signatures échangées à Versailles nous placent maintenant en face des réalités, le champ est ouvert à l'esprit d'entreprise et, pour le relèvement de la France, les initiatives les plus hardies doivent se faire jour, combinées à cette ténacité qui, ayant assuré notre triomphe, doit maintenant le prolonger. Le crédit de l'Etat, quoi qu'en puissent dire ses détracteurs systématiques, sort intact du grand conflit, et quelle que soit l'importance du budget de demain, peut-on nier les immenses avantages matériels que nous procurent l'Alsace et la Lorraine recouvrées un empire colonial agrandi et libéré de toute hypothèque, ainsi qu'une situation commerciale sur laquelle pesait jusqu'ici d'une façon si lourde les stipulations d'un traité imposé par la violence et qui n'est plus qu'un souvenir, un mauvais souvenir? Pour célébrer la signature de la paix, un moyen s'offre aujourd'hui à tous Souscrire des Bons de la Défense Nationale, dont les intérêts, si on les capitalise, et si on les emploie à souscrire de nouveaux Bons, facilitent aux plus pauvres l'accession au bien-être. Société anonyme des anciens établissements Hotchkiss et Cie MM. les actionnaires de la Société Anonyme des Anciens Etablissements Hotchkiss et Cie sont informés que l'assemblée générale du 30 juin a voté la mise en paiement du solde du dividende de l'exercice 1918, soit 30 francs bruts par action. Ce dividende sera payé aux propriétaires d'actions au porteur, à raison de 28 fr. 90 nets par action, à partir du 1er juillet 1919, au Crédit Commercial de France, 20, rue Lafayette, à Paris, et dans ses succursales, contre remise du coupon n° 11. Les propriétaires d'actions nominatives recevront directe. ment le montant de leur dividende en un chèque sur Paris. Banque de Paris et des Pays-Bas MM. les Actionnaires sont convoqués en Assemblée Génėrale Extraordinaire, pour le mercredi 16 juillet prochain à 4 heures de l'après-midi, au siège social, 3, rue d'Antin, à Paris. Dépôt des titres jusqu'au 10 juillet prochain au plus tard. A Paris, au siège de la Banque de Paris et des Pays-Bas et dans les principaux établissements de Crédit. Un jeton de présence de trois francs sera payé par action inscrite si l'Assemblée a été valablement constituée. Banque Industrielle de Chine. L'Assemblée ordinaire s'est tenue le 20 juin sous la présidence de M. A. Berthelot. Elle a approuvé les comptes de l'exercice 1918 et fixé le dividende comme précédemment à 10 0/0 par action ordinaire libérée de 250 francs. Un acompte de 5 0/0 a été versé en février; le solde sera mis en paiement à partir du 1er juillet 1919 aux caisses de la Banque. Le solde bénéficiaire s'est élevé en comprenant le report antérieur à 6.027.012 fr. 50, en augmentation de 3.121.309 francs sur celui de 1917. Sur ce bénéfice, le dividende aux actions ordinaires et de fondateur absorbe 2.469.367 fr. 50, les réserves et fonds d'amortissement reçoivent 1.958.328 fr. 99 et 1.321.977 fr. 67 sont reportés à nouveau. Le rapport passe en revue la situation économique de la Chine au cours de l'année 1918 et mentionne le développement très satisfaisant des opérations de la Banque sur une tête de 74 ans. PROPRIÉT VIAGER de 1.200m a Colombes. Jol. jard. 1 pieces. Eau, gaz. 9.000 cpt et rente 2.500. Tr. urg Sad. Léon J. Schwob, 63, bd Malesherbes, Pari Vente à Paris, au Palais de Justice. le 20 juillet 1919 à trois heures. DOMAINE ET CHATEAU DES CLAYES (Seine-et-Oise Surface: 151 hectares 75 ares 58 cent. Mise à prix 230.000 francs. S'adresser à Mes DUPLAN Bonnin, Roger Giry et Déglise, avoués; e Dufour, notaire à Paris. Bd HAUSSMANN Mise à prix: 300.000 fr. A adj. s. 1 ench. Ch. not. Paris, 2 juillet 1919. S'adres. Me BACHELEZ, not. 3,r. Turbig Idite la Forêt des Gds Bois Coe d GPEFORET Sermoise (Nièvre) Cce env. 344 1 M. à pr. 350.000 fr. FERME Code SermoiseCo 50h29 a 80 c.R.2500 à La Rochelle (Che-Inf.)2, P 25.000 f. GHOTEL d'Armes. Rev. 8.375f.M.àp 80.000 fr. Adj. Ch. not. Paris, le 29 juillet 13 h S'adr. Me CHAVANE, not. à Paris, 160, Ed Magenta COMPAGNIE DES CHEMINS DE FER La Compagnie des Chemins de fer de l'Es a l'honneur d'informer le public que, sur de mande écrite faite à l'avance, les gares d son réseau délivrent jusqu'au 30 septembr prochain des billets d'aller et retour de fa mille à destination de l'une quelconque de gares des grands réseaux (à l'exception, e ce qui concerne les réseaux de l'Est et d Nord, de celles qui sont situées sur les ligne en cours de reconstitution après destructio totale ou partielle). Le parcours aller et retour à effectuer n doit pas être inférieur à 300 km. Tout billet de famille doit comprendre obli gatoirement un ou plusieurs enfants mineu non mariés ; il peut comprendre en outr leurs sœurs majeures, mais non mariée deux de leurs ascendants au maximum et u ou une domestique pour l'ensemble de la fa Les billets sont valables uniformément jus qu'au 5 novembre; ce délai n'est pas suscep tible d'être prolongé. La 1re et la 2e personne paient chacune prix double d'un billet simple; la 3e personn le prix d'un billet simple, la 4e personne les suivantes, la moitié du prix d'un bill simple. Sont seuls admis comme bagages les obje à l'usage personnel des voyageurs. Le 25 juin 1919. CHEMINS DE FER DE L'EST Train temporaire des villes d'eaux de l'Es A partir du 16 juin, un train temporai (1 et 2e classes), destiné au service des vill Pour plus amples renseignements date d'eaux de l'Est, partira chaque jour de Par de fonctionnement, horaires, prix, etc...., de- à 11 h. 10, nour Martigny-les-Bains, Contrex mander le prospectus spécial que l'agence ville, Vittel, Bourbonne, Plombières, Luxeu P.-L.-M. de renseignements, 89, rue Saint-La-Bains-les-Bains et Gérardmer, trajet dire zare, à Paris, les bureaux de ville, de renseignements de la Compagnie, etc.... tiennent à la disposition des voyageurs. sans changement de voiture, wagon-resta rant. Arrivée à destination vers 18 heur pour Martigny, Contrexéville, Vittel, Bou bonne, Plombières, Luxeuil et 19 h. 50 po Gérardmer. Au retour, départ de Gérardmer à 6 h. 1 de Bains-les-Bains, Luxeuil, Plombière Bourbonne, entre 7 h. et 8 h., de Martign Contrexéville et Vittel vers 8 heures. Arriv à Paris à 15 h. 45. Le trajet vers les villes d'eaux peut égal Paris à 21 heures. Arrivée à destination lendemain entre 7 h. et 8 h. Au retour, dépa des villes d'eaux entre 19 h. et 20 h., arrivée Paris le lendemain à 5 h. 35. Ce service comportant pas de voitures directes, il y changement de train à Langres, Vitrey, Aill villers, suivant les destinations. POUR PARAITRE LE 15 JUILLET PRIX: 5 FRANCS L'UNIVERSITÉ NOUVELLE Par les COMPAGNONS (2° volume) I. -- Les maîtres de l'école unique. II. -- Les maîtres des écoles normales d'instituteurs. III. Les maîtres de l'enseignement secondaire. IV. -- Les maîtres de l'enseignement supérieur. -- Conclusion. LIBRAIRIE FISCHBACHER, 33, Rue de SEINE. PARIS LE TOUQUET-PARIS-PLAGE Situation unique: Superbe plage de sable en bordure de la Forêt de pins. S'adresser à l'Agence BERGOUGNIOUX Paris-Plage (Pas-de-Calais) "L'OPINION" est en vente le Samedi sur les principales Plages et dans les Villes d'eaux |