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ses peuples, remplacé par un monstre nourri sang humain, elle se couvriroit d'une honte ineffaçable.

de sang

Je connois mes droits je sais que je puis déclarer et faire la guerre. Je suis certain que mes sujets reposent dans la confiance qu'un Roi qui a fondé son bonheur sur celui de son peuple, ne peut entreprendre la guerre sans une véritable peine. Mais j'ai voulu m'appuyer de la force de la conviction, pour paroître juste aux yeux des nations, pour animer la valeur de mes troupes, stimuler la générosité des souverains, et pour que, la guerre étant sanctifiée, tous espèrent dans le secours de celui qui accorde les victoires.

De mon palais royal de Madrid, le 2 mai 1815.
FERDINAND.

No XXXVII.

Publications officielles sur les évènemens qui se sont passés en Italie au commencement du mois de mai 1815.

Les nouvelles officielles du quartier-général du F. M. L. Baron de Bianchi, en date de Macerata le 5 mai, contiennent ce qui suit:

Aussitôt que le F. M. L. Baron de Bianchi,

qui se portoit à marches forcées de Foligno sur Macerata par la route de Tolentino, apprit avec certitude que le Roi Joachim, chassé par le F. M. L. Comte de Neipperg de toutes les positions où il vouloit se maintenir, se retiroit par la route de Macerata, vraisemblablement dans l'espoir de repousser, en l'attaquant avec des forces supérieures, le corps sous les ordres immédiats du F. M. L. Baron de Bianchi avant sa réunion avec le Comte de Neipperg, et de se frayer ainsi par la vallée de Chienti une route directe pour retourner dans sa capitale, le F. M. L. Baron de Bianchi résolut de faire halte à Tolentino, et d'attendre l'ennemi, sans avoir égard au petit nombre de troupes qu'il pouvoit lui

opposer.

L'ennemi, qui, après avoir réuni toutes ses forces, étoit bien supérieur en nombre au corps du F. M. L. Bianchi, l'attaqua le 2 mai avec les divisions Ambrosio, Pignatelli, Livron, Lecchi et une brigade de la division Carascosa. Nos troupes combattirent avec leur intrépidité ordinaire, et repoussèrent les plus vives attaques de l'ennemi. La nuit mit fin au combat.

Le lendemain à la pointe du jour, le Roi Joa

chim, qui vouloit à tout prix forcer notre position sur la route, renouvela son attaque. On combattit avec beaucoup d'acharnement jusqu'à la nuit tombante. De même que le jour précédent, nos troupes se couvrirent de gloire; elles repoussèrent toutes les attaques de l'ennemi, et finirent par le chasser de toutes ses positions. Le combat que l'ennemi eut dans l'intervalle à soutenir contre le F. M. L. Comte de Neipperg à Jesi, l'obligea à battre complètement en retraite ; il la fit en se dirigeant sur Fermo, pour gagner la seule route qui lui restoit, et qui se dirige le long des côtes sur Pescara.

Notre perte en tués et en blessés dans ces deux jours monte à 1000 ou 1100 hommes parmi lesquels 7 officiers tués et 20 blessés. Celle de l'ennemi est très-considérable. Les généraux de division Ambrosio et Pignatelli, le général de brigade Lacazana et 3 colonels ont été blessés; le colonel Rocca Romana entre autres est mort de ses blessures. Nous avions déjà au-delà de 1600 prisonniers, parmi lesquels 2 adjudans-généraux et 30 officiers. Nous avons pris à l'ennemi un canon et six caissons, ainsi qu'une grande quantité de

bagages, parmi lesquels une partie des équidu Roi, et toute une pharmacie de cam

pages

pagne.

Les brigades ennemies Anguella et Médicis ont été mises complètement en déroute. Le brave régiment des hussards du Prince-Régent d'Angleterre et les dragons du Grand-Duc héréditaire de Toscane ont totalement détruit le deuxième régiment d'infanterie ainsi que quelques bataillons. Notre infanterie et notre artillerie résistèrent avec intrépidité à un ennemi qui nous étoit presque du double supérieur en nombre.

Depuis cette victoire, le corps du F. M. L. comte de Neipperg a opéré complètement sa jonction avec l'armée. On poursuit vivement l'ennemi sur la route de Pescara, tandis que le F. M. L. baron de Bianchi, commandant en chef, cherche par ses manœuvres à couper à l'ennemi la retraite sur sa capitale. D'après les papiers que l'on a trouvés dans les bagages du directeur d'artillerie, les canons doivent être embarqués à Portofranco.

Une forte colonne du corps du F. M. L. baron Nugent étoit le 2 à Aquila, et se portoit sur Popoli; il y avoit déjà des négociations entamées avec le commandant de la citadelle d'A

TOME V.

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quila. Le général comte Nugent avoit occupé Rome et s'étoit porté le 4 sur Albano.

Les dispositions du peuple dans l'État de l'Église répondent à toutes nos espérances; notre marche dans ce pays ressemble à un triomphe; partout nos troupes sont reçues avec des acclamations de joie. Les habitans prennent part aux combats; malgré le refus de plusieurs officiers, un grand nombre de paysans et quelques habitans des villes se sont placés aux premiers rangs des tirailleurs, et ont fait mordre la poussière à beaucoup de Napolitains.

No XXXVIII.

Publication faisant suite à la précédente.

Quartier-général, le 9 mai.

ON vient de recevoir les nouvelles suivantes du F. M. L. Bianchi, en date du 5 de ce mois.

Les suites de la victoire décisive remportée le 3 par ce général sur l'armée ennemie, se développent de plus en plus. Voici les relations ultérieures à cet égard:

Il n'y a point de doute que le roi de Naples lui-même ne fût présent au combat avec les divisions Ambrosio, Lecchi, Livron et Pigna

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