Page images
PDF
EPUB

gloire de seconder les intentions de leur tendre

père.

Donné au palais Quirinal, le 22 mars 1815.

Le Cardinal PACCA,

premier secrétaire d'état.

HERCULE DE SAINTE-AGATHE, etc.

S. S. s'étant éloignée momentanément de sa capitale pour les motifs exprimés dans sa proclamation ci-dessus, elle nous a expressément ordonné, au moment de son départ, de la rejoindre pour faire notre service auprès d'elle. Mais s'empressant de pourvoir au gouvernement de ses peuples chéris, elle a nommé une junte d'état composée. du cardinal de la Somaglia, président; de messeigneurs Riganti, Sanseverino, Salzacappa, Ercolani et Giustiniani, et de monseigneur Rivarola, en qualité de secrétaire, avec voix délibérative.

S. S. nous a vivement recommandé de faire connoître à son peuple chéri de Rome, que si la prudence l'oblige malgré elle de s'en séparer pour quelques instans, cependant son cœur ne s'en sépare pas, et que les glorieux témoignages qu'il lui a donnés en tant d'oc

casions de fidélité, d'obéissance et d'attachement, y resteront éternellement gravés.

Donné au palais Quirinal, le 23 mars 1815.
Le Cardinal PACCA.

No VII.

Proclamation du gouverneur général du duché de Berg, du 24 mars 1815 (1), suivie de quelques pièces qui s'y rapportent.

AUX HABITANS DU PAYS DE BERG.

Buonaparte est revenu. Babylone, qu'on avoit eu la grandeur d'âme d'épargner, l'a reçu dans l'ivresse d'une joie criminelle. Les cris honteux d'allégresse qui partent de ses murs, séjour de la trahison, retentissent jusqu'au trône du juge des mondes.

Hésitez-vous? Vous laissez-vous abattre?~~ Non; Croyez! Ayez confiance!

Le mal doit terminer son cours. Telle est la volonté de l'Éternel. La mesure du crime est comblée. Le jour de son jugement approche.

(1) Cette proclamation ayant été réimprimée en France avec des falsifications, nous la donnons ici dans une traduction fidèle.

Babylone tombera, et elle écrasera sous ses débris fumans l'éternel ennemi de l'humanité.

Pays renommé par l'industrie, la fidelité. les bonnes mœurs et le bonheur paisible dont jouissent tes habitans! tu es de nouveau menacé. Ton persécuteur est levé pour ramener ses hordes dans tes campagnes fertiles et piller tes vallées industrieuses.

Vous étiez au moment de jouir des grands bienfaits de la paix: un Roi distingué par la noblesse de ses sentimens patriotiques, une constitution libérale, une administration paternelle. Ne formant avec les pays voisins qu'un seul état, le vôtre eût été le plus riche et le plus heureux.

Voulez-vous renoncer à ces espérances, ou voulez-vous les conserver?

L'instant d'épreuve est arrivé; l'Éternel luimême l'envoie. Montrez que vous êtes dignes de la soutenir.

Levez-vous, habitans du pays de Berg. Retournez sous les drapeaux volontaires de ses braves troupes. Une nouvelle lutte commence pour la défense de vos anciens intérêts les plus chers. Qu'elle vous trouve armés de votre ancienne croyance, du courage et de la fidélité que vous avez montrés précédemment.

Levez-vous. C'est le combat du bien contre le mal. L'humanité vous appelle. Le drapeau sacré flotte; la sainte croix est levée.

Le Sauveur est mort à pareil jour sur la eroix pour accomplir sa parole éternelle; nous voulons aussi combattre sous sa croix, et mou

rir pour la vérité et la vertu, pour la justice éternelle. Nous entrons en campagne sous la protection de Dieu, et elle nous ramènera dans nos foyers. Le Seigneur sera avec nous et avec notre chère patrie.

Dusseldorf, le jour de la mort de notre Seigneur et Sauveur, 1815.

Le gouverneur général, JUSTUS GRuner.

Cette proclamation, faite sans autorisation, déplut à tous les hommes sages en Allemagne, et plusieurs cabinets s'en plaignirent. Voici le désaveu officiel qui fut inséré dans la Gazette de Vienne du 26 avril.

On a lu avec étonnement une adresse aux ha

bitans du pays de Berg, publiée par le gouverneur général de ce pays. Les sentimens qu'elle exprime, les intentions qu'elle annonce, sont en opposition trop manifeste avec les intentions

et les sentimens des puissances, pour que lon puisse concevoir de doute sur leur véritable sur leur unique but, celui d'éloigner Buonaparte de l'exercice du pouvoir en France. Quinze années d'expérience leur ont prouvé que la paix de l'Europe et ce pouvoir exercé par lui sont incompatibles. Les puissances alliées provoquées par ses injustes agressions, ses perfidies et ses insultes, ont, en le combattant, occupé la capitale de la France. Elles ont respecté l'indépendance et l'honneur de la nation. Les mêmes sentimens les animent, et les mêmes principes les guident encore aujourd'hui. Buonaparte, à la tête de la nation françoise, menace constamment l'Europe. C'est donc pour le salut de tous qu'elles se trouvent forcées à prendre des mesures dont la raison éclairée de la France peut prévenir l'exécution.

Les puissances voulant seulement délivrer l'Europe de celui qui a fait si long-temps son malheur, elles se garderont bien de l'imiter, en se signalant elles-mêmes par les violences et les fureurs qui ont fait de lui un objet de haine et d'horreur universelles. Nous savons qu'à cet égard leurs intentions sont unanimes, et que S. M. le Roi de Prusse est loin d'approuver le langage que peut avoir dicté à quelques-uns

« PreviousContinue »