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être rangé parmi les plus beaux établissements similaires.

En 1851, il dirige les travaux d'appropriation de l'athénée et du pensionnat annexé.

En 1857, il entreprend la reconstruction de la flèche et des tourelles de Notre-Dame, oeuvre difficile, qu'il a eu le regret de ne pas voir achevée.

Enfin, et pour ne pas vous arrêter aux mille détails d'exécution des travaux d'utilité publique entrepris pendant la longue carrière du défunt, je vous rappellerai qu'il a eu la gloire d'attacher son nom à la restauration intelligente de la façade de l'hôtel-de-ville. C'est lui qui nous a rendu dans toute sa splendeur ce joyau le plus précieux de notre couronne artistique, cet élégant spécimen de l'art ogival au XIVe siècle.

Que d'études diverses, que de travaux et de recherches, que d'activité pour mener à bien de pareilles entreprises. Quel honneur et quelle difficulté de sortir de toutes ces épreuves entouré de l'estime et de la confiance publiques!

Aussi, messieurs, tant de mérites et de dévouement appelèrent sur JEAN RUDD l'attention du gouvernement, et en 1866 le roi le nomma chevalier de son ordre. C'était la juste récompense de ses longs et constants efforts, et toute la ville applaudit à cette distinction méritée.

Pour nous qui l'avons connu de plus près encore, rendons un dernier hommage à cette vie vouée toute entière au devoir et à la probité. Cherchons y des exemples et un puissant stimulant pour remplir notre tâche. Comme celui, qui n'est plus, occupons nous d'utiles travaux. Laissons comme lui une trace féconde de notre passage sur la terre et n'oublions pas que la justice de Dieu nous tiendra compte de tout ce que nous aurons accompli pour le bien-être et le progrès de l'humanité.

Puis, M. VAN DER PLANCKE, président de l'Académie, a prononcé le discours suivant:

MESSIEURS,

Au nom de la direction de l'Académie des Beaux-Arts, nous venons rendre un dernier hommage à l'artiste et au professeur, dont la longue et utile existence est terminée.

Pendant quarante-cinq ans, JEAN RUDD a donné les leçons d'architecture dans l'institution où lui-même avait puisé dans sa jeunesse les premières notions de la science.

Une intelligence d'élite et un grand amour du travail lui assignèrent dès le commencement de ses études une place distinguée. Après avoir remporté dans les concours toutes les médailles et avoir épuisé les sources d'instruction que l'Académie lui avaient ouvertes, JEAN RUDD COMmença ce travail de tous les jours, solitaire et obstiné, qui l'initia aux secrets de son art.

Dès 1819, il remporta le premier prix au grand concours d'architecture organisé par le gouvernement à Amsterdam, et l'Académie, à cette occasion, lui décerna une médaille d'or.

Dès ses débuts, son goût sûr et délicat lui fit adopter ces beaux types de l'architecture grecque qu'aucun autre style n'a pu faire oublier; il en fit la base de son enseignement. Néanmoins, Messieurs, hors de l'école, il savait apprécier à leur juste valeur tous les chefs-d'œuvre du passé. Les belles planches qu'il a gravées et qui reproduisent avec une scrupuleuse exactitude nos plus beaux monuments brugeois, témoignent de son admiration pour les œuvres du moyen-âge et de la renaissance. C'est en grande partie à lui qu'est due la restauration de la che

minée du Franc, dont il avait trouvé les principales statues cachées dans les combles du bâtiment. La tribune de la famille Gruthuse, les tombeaux de Marie de Bourgogne et de Charles-le-Téméraire dans l'église de NotreDame et d'autres beaux restes de l'art flamand font partie de la même collection de gravures.

Mais, Messieurs, si nous nous plaisons à rendre justice à l'artiste, c'est surtout au professeur que notre Académie doit témoigner toute sa gratitude. Peu de maîtres ont été plus utiles et plus dévoués à leurs élèves.

Au lieu de l'enseignement collectif qui s'adresse à tous, JEAN RUDD, à l'exemple des anciens maîtres, cultivait l'intelligence de chacun de ses élèves en particulier. Ses rapports avec eux étaient d'une bienveillance extrême; jamais il ne se lassait de revenir aux mêmes corrections, et lorsque des jeunes gens bien doués témoignaient d'un vif désir de s'instruire, le professeur s'attachait à eux et les guidait dans leurs travaux avec une sollicitude toute paternelle. Réservé et même froid dans ses relations sociales, il était plein d'abandon et de confiance avec ses élèves, il les suivait avec intérêt dans leur carrière, et tous lui vouèrent à leur tour une reconnaissance et un dévouement qui furent la joie de sa vieillesse.

Tel fut, Messieurs, le professeur que nous regrettons; l'homme privé vous l'avez tous connu: nature rigide, caractère élevé et indépendant, fonctionnaire intègre et esclave du devoir; aimant la solitude et le travail, sa vie était simple et modeste. L'ordre de Léopold lui fut donné, il y a quelques années, et servit de récompense à une carrière utilement et noblement fournie.

Adieu JEAN RUDD, que votre vie si bien remplie et si digne serve d'exemple à vos nombreux élèves, et puisset-elle recevoir au-delà de ce monde la récompense des justes!

Nous ne terminerons pas ce compte rendu, sans remercier la Rédaction de la Revue de l'Instruction pour avoir bien voulu appeler l'attention de ses nombreux lecteurs sur nos modestes travaux.

GAND, 10 Mars 1870.

F.-H. D'H.

DE LA GRAMMAIRE LATINE DE PASCHASE DE ZOUTER, RECTEUR DES ÉTUDES LATINES, A YPRES ET DE QUELQUES AUTEURS CLASSIQUES.

Les Disticha Catonis étaient, au moyen-âge, un des principaux ouvrages, enseignés pour initier les élèves aux premières notions de la langue latine. On se servait de la grammaire de DONATUS, de Barbarismo et de octo partibus orationis.

En Flandre, où l'enseignement primaire était dévolu, à quelques exceptions près, au clergé, qui nommait des écolâtres, fesant fonctions d'inspecteurs et quelquefois d'instituteurs, les Disticha furent enseignés jusqu'à la fin du xve siècle. Le Donatus et le Doctrinal de Ville-Dieu ne disparurent entièrement que pour faire place à la grammaire de Despautère et à celle de Vérépée.

Par suite du chapitre 3, titre 16, 1e section, du premier concile provincial de Malines, tenu en 1570, toutes les grammaires latines dispa

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