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jour, reçu avec acclamation, et le procèsverbal de l'Assemblée, souillé par le nom d'une femme, dont la seule présence à nos Séances était une cruelle preuve de l'impuissance des Loix; par celle qui, à cette époque, soupçonnée du crime de lèze-Majesté au premier chef, et décrétée enfin par le Châtelet comme prévenue de ce crime, osait jurer de respecter la Constitution Française, par laquelle il est déclaré, comme point fondamental de la Monarchie Française, que le Roi est inviolable et sa Personne sacrée.

Voyez le procès-verbal du 4 Février, et le nom de Mmes. les Citoyennes qui y sont nommées, page 27.

(4) Personne n'a plus approuvé que moi le parti qu'a pris M. MOUNIER, après les forfaits du 6 Octobre, et cependant je suis resté à l'Assemblée; on saura un jour que le même principe qui m'a fait approuver ce départ, a dû empêcher le mien. M. MOUNIER jouissait, le 6 Octobre, de toute la faveur du Peuple dans sa Province, et je l'avais perdue. En imitant son exemple, je donnais un moyen à ses ennemis de rendre cet exemple moins utile. Le 6 Octobre, c'était au défen

seur du Peuple, encore honoré de sa bienveillance, qu'il était imposé d'aller la mériter, en lui annonçant la vérité, et c'était à nous, Députés de la Noblesse, qu'on avait rendus odieux, à sauver la vie de nos Commettans, en nous sacrifiant pour eux, et en restant à l'Assem→ blée. A quoi a-t-il tenu que M. MOUNIER n'ait réussi à faire connaître la vérité à sa Province? On le saura un jour, et si la honte n'est pas bannie de la terre, que de gens auront à rougir.

On ne pardonnera jamais à cet homme intrépide et vertueux d'avoir le premier dévoilé les épouvantables forfaits des 5 et 6 Octobre, et d'avoir forcé à les dénoncer au Châtelet, en les · dénonçant à l'Univers. Eh! que pouvait-il faire à l'Assemblée SIEGEANT A PARIS, qui fut aussi utile à son Roi et à sa Patrie?

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(3) Parmi ceux qui connurent et aimerent cet homme illustre et infortuné, il en est plusieurs qui different essentiellement d'opinion sur les événemens actuels; mais en estil un seul qui ne rende à sa mémoire l'hommage que nous lui devons tous, celui de convenir qu'il verrait avec horreur l'usage qu'on a fait de ses principes, et qu'il ne

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fait

pourrait supporter l'idée affreuse que l'amour de cette Liberté dont il pénétra nos ames, a couler le sang des hommes; non,dans une guerre civile ou la résistance autorise la violence; mais par les plus infames assassinats, commis avec tous les caracteres réunis de la férocité et de la lâcheté. Je sais que cette sensibilité même, paraît une faiblesse à ces hommes atroces dont la prétention est de briser les Na tions, de les maîtriser par la force de leur génie; et qui regardent comme le premier élément de cette Politique qui détruit les Empires, de ne s'approcher de l'Administration de la chose publique, que lorsqu'on a bien complettement anéanti son cœur, afin de n'être plus importuné de ses remors. C'est par un motif semblable que d'affreux Brigands n'admettent au rang des Chefs de leur troupe, que ceux qui, non contens d'assassiner, se résolvent à s'abreuver du sang encore chaud des victimes qu'ils ont frappées, croyant s'assurer par cette épreuve, que tout sentiment humain est mort dans leur ame.

Voilà donc enfin où nous a conduit ce siecle tant vanté de la Philosophie; a admirer, comme de fortes conceptions, les maximes des scélérats que nos Ancêtres auraient traîné

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sur l'échafaud. Ces maximes en imposent par ce qu'elles effraient, on s'épouvante de celui qui les annonce, comme si l'on se trouvait désarmé auprès d'un furieux armé d'un poignard; et cet effroi qu'ils inspirent, ils s'en glorifient! C'est ainsi que souvent nous vîmes prendre pour de l'éloquence, les Discours et les Écrits de ceux dont les criminelles idées imposaient silence à l'imagination même, parce qu'ils osaient dire et publier ce que personne n'osait penser, J'ai vu Jean-Jacques ROUSSEAU en 1777, écouter pendant trois quartsd'heures le projet d'un jeune Polonais, que. le délire de la Liberté avait rendu forcené, et qui pour délivrer son Pays de l'oppression, proposait des moyens que la conscience de Jean-Jacques réprouvait ; voici quelle fût sa réponse.

"Il appartient à peu d'hommes de don,, ner la Liberté à leur Patrie, parce que ,, peu d'hommes savent connaître et aimer la Liberté. La Liberté sans la vertu est un

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fléau, pour en jouir, il faut la conquérir ,, sans crime; votre projet me fait horreur",

Je n'étais pas seul quand Jean-Jacques fit à ce jeune homme cette belle réponse, et ce

lui qui l'écoutait avec moi, ne l'a pas ou bliée, non plus que ce qu'il ajouta peu de minutes après, et que je ne peux me permettre de publier.

J'avoue que ce propos prouve que le bon Jean-Jacques n'était pas né pour briser les Nations, ni dissoudre les Empires, et il avait la bonhomie d'en convenir et de s'en vanter.

Seconde note cinq. Pourra-t-on croire un jour qu'il y ait eu, au sujet de la Déclaration des Droits des Hommes, des débats pour décider s'il y serait dit qu'elle était faite sous les auspices de l'Etre immortel? Comme si tous les Droits des Hommes n'étaient pas des bienfaits de Dieu! Ah! s'il est vrai qu'on ait voulu anéantir la Religion de l'Empire, comment a-t-on pu redouter pour cette Religion Sainte, les attaques des hommes? C'est dans les malheurs que renaît son empire; quand la justice n'est plus sur la terre, et que la violence et le délire y commandent, c'est alors qu'on attend tout de la justice de Dieu, et que ce sentiment devient notre consolation et notre espérance. Ce n'est point aux hommes qu'il appartient de détruire ou d'élever

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