faut l'avouer, M. de Hammer a peut-être pris une peine inutile ; et il n'est pas certain qu'il nous ait rien appris sur les origines FERRY. russes. SUÈDE. 68.—* Otava, eli suomalaisa huvituksia —La Grande Ourse ou Passe-tems Finois. Tome premier, publié par Charles A. GOTTLUND. Stockholm, 1830. Ce volume, imprimé en langue finoise, contient, ainsi que le second, qui ne tardera pas à paraître, des articles, originaux ou traduits, de philosophie, de morale, de poésie. Ce sont d'abord des chants runes, des chansons guerrières, des idylles, des ballades, des romances, etc. Parmi les traductions, se trouvent un grand nombre de morceaux tirés des œuvres d'Homère, d'Anacréon, de Sapho, de Walter Scott, etc., ainsi que des chants populaires de l'Estonie, de la Laponie, etc., dans lesquels on a imité le système de versification des originaux. Les planches que contient ce volume représentent les costumes des deux sexes dans les différentes provinces; une chasse aux ours; les ruines du château de Kunsto et de Castelholm, ainsi que quelques portraits et quelques dessins d'antiquités. On y trouve aussi quelques feuilles de musique, qui contiennent des pastorales finoises et un chant populaire écossais. On y trouve aussi près de 1141 proverbes populaires, qui presque tous portent le caractère d'une justesse d'expression remarquable. Cet ouvrage, fruit de recherches longues et pénibles, et qui suppose en même tems chez son auteur un talent véritable, est sans contredit destiné à faire époque dans une littérature encore dans son enfance. Son but principal paraît être de prouver la possibilité de former une littérature finoise, en ouvrant la carrière à ceux qui voudraient entreprendre la culture de cette langue encore pauvre et inculte, mais sonore et riche d'inflexions. L'auteur paraît avoir rempli cette tâche avec succès. M. Gottlund a consacré toute son existence à l'étude et à la culture de la langue fiuoise, ainsi qu'à des recherches laborieuses sur l'histoire et les antiquités des peuples finois. Il a déjà publié plusieurs ouvrages sur cette langue, et la plupart des runes finoises (finnische Runen) publiées par M. VON SCHROETER Ont été fournies par M. Gottlund, qui, lui-même, en a fait paraître à Upsal deux livraisons sous le titre de Pienia Runoja. Il est digne de remarque qu'on ne compte pas moins de 134 paysans sur les 580 souscripteurs qu'a déjà réunis cet ouvrage, dont le prix est de 8 riksdales banco ( 15 francs 12 sous). M. Gottlund a, pendant l'espace de 11 mois, parcouru toutes les habitations de Finois, tant en Suède qu'en Norvège, et il a recueilli tout ce qu'il y a de plus remarquable sous le rapport des localités et de la vie sociale de ce peuple, et relativement aux traditions qu'il a conservées. On peut espérer de voir bientôt paraître une relation exacte de ses voyages avec une carte détaillée. G. B-M. 69. ALLEMAGNE. * Atlas de la France, composé de 25 feuilles à l'échelle de 50000 de la grandeur naturelle, construite sur les principes de la projection de Hamsteed par WEISS, lieutenantcolonel du corps des ingénieurs géographes français, exécutée par WOERL. Fribourg, 1830-1831; Herder. pas Ainsi que l'annonce un titre plus étendu, plus général, les 25 cartes de la France ne formeront qu'une subdivision de cette entreprise, aussi belle dans son exécution que vaste par ses développemens : il ne faudra moins de 220 feuilles pour atteindre le terme qu'on se propose; mais grâce au zèle infatigable de M. Herder, l'éditeur, à l'habileté de M. Woerl, et à l'accueil que le public fait à l'ouvrage, on pourra probablement achever ce beau travail avant une époque trop éloignée. Nul moment ne pouvait être plus favorable pour réunir sur une même échelle toutes les cartes de l'Europe. En effet, les observations faites dans les guerres de la révolution, les progrès des sciences, la perfection qui, depuis quelques années, s'est introduite dans le dessin géographique, tout enfin concourt à seconder les vues de M. Herder. L'Atlas de la France est l'ouvrage d'un de nos compatriotes les plus distingués, de M. Weiss, auteur de la carte de Suisse, et de tant de travaux marquans que possède le dépôt de la guerre. La netteté et l'élégance de l'exécution ne doivent plus étonner ceux qui ont vu les cartes du cours du Rhin; jamais le dessin du graveur ne surpassera les lithographies géographiques de M. Herder; et je crois que c'est à bon 500000 droit qu'un journal allemand a déclaré que, sous ce rapport, son établissement est le premier de l'Europe. Les profondes connaissances de M. Woerl, les années consacrées à réunir les matériaux, l'activité et les sacrifices pécuniaires de l'éditeur, nous sont de sûrs garans qu'il n'y aura nul retard dans la publication de ces cartes. L'échelle de présente assez d'espace pour désigner d'une manière fort claire les montagnes, les accidens de terrains et les villages. L'encre rouge qu'on y a employée contribue beaucoup à la facilité des recherches : quant aux coordonnées des points d'intersection et des parallèles, on les a calculées suivant les principes énoncés dans le Mémoire sur la projection des cartes géographiques, par le colonel HENRY. L'étendue de chacune est d'environ 17 pouces sur 14 de largeur; les parallèles et les méridiens sont tracés de demi-degrés en demi-degrés, sur la division centésimale du cercle; la division sexagésimale est tracée sur les côtés du quadrilatère, partiellement de-demi degrés en demi-degrés. Les minutes de l'une sont marquées de six à six, de l'autre de dix à dix. Chaque carte répond à une longueur de 51 lieues, à une largeur de 42, et présente conséquemment une surface d'environ 2213 lieues carrées. Le titre est d'une grande beauté ; c'est une carte d'ensemble, divisée par carrés, répondant aux 25 feuilles qui composent la France on y voit à l'avance que ces feuilles s'étendront sur l'Angleterre, renfermeront la plus grande partic de la Belgique, le cours du Rhin, une portion de la Suisse, de la Sardaigne, et le nord de l'Espagne. C'est déjà un fort grand avantage, car ces contrées, loin d'être indiquées au simple trait, comme on fait, dans la plupart des cartes, pour ce qui dépasse les limites, seront représentées dans tous leurs détails. L'explication des signes est donnée sur le titre même, et l'on a trouvé le moyen d'indiquer sans chiffres jusqu'à la population des villes et des bourgs, jusqu'à leurs établissemens publics; enfin, on y apprend d'un seul coup-d'œil si telle ou telle route est de première ou de seconde classe. La 2o feuille, intitulée : Rouen, offre les départemens de la Seine-Inférieure, du Calvados, de l'Orne, de l'Eure, de Seine-et-Oise. La 3e, Orléans, donne les départe mens de la Mayenne, de la Sarthe, de Maine-et-Loire, de l'Indre, de Loir-et-Cher, d'Eure-et-Loir. La 4o, Nantes, le Morbihan, Ile-et-Vilaine et la Loire-Inférieure. Dans là 2o livraison se trouvent Dijon, carte dessinée par M. Weiss; 2o la Corse, tracée par Woerl; elle renferme aussi l'île d'Elbe, l'île Pianosa et Montechristo; 3°o La Rochelle; 4o Limoges. La 3o livraison comprend : 1o Paris, contenant la Somme, l'Oise, Seine-et-Marne, l'Aisne, la Marne, les Ardennes, la Meuse; 2° Toulouse; 3o Montpellier; 4° Cherbourg. Nous voudrions pouvoir entrer dans des détails plus étendus sur chacune d'elles. DE GOLBÉRY. 70. Die Weltgeschichte für, etc. Histoire universelle pour les lecteurs instruits et les étudians, par Charles - HenriLouis POELITZ. Sixième édition. Leipzig, 1831; Hinrichs 4 vol. in-8° de xvi et 550 pages; x et 402 p.; x et 506 p.; 6 et 967 p.; prix, 5 rixdales, 8 gr. ou 20 fr. * La première édition de cet excellent ouvrage parut en 1805; la cinquième, publiée en 1825, avait déjà présenté beaucoup d'augmentations et d'améliorations, soit en signalant les progrès des lumières et de la civilisation, soit dans l'exposition des faits concernant la législation, la constitution des États, les gouvernemens et l'administration, la religion et les mœurs, la formation des diverses classes et conditions de la Société et les découvertes nouvelles des sciences et des arts; aussi obtint-elle un succès toujours croissant ; et celle que nous annonçons, perfectionnée et complétée par le récit des événemens historiques jusqu'en 1830, sera sans aucun doute aussi vivement recherchée. La disposition de l'ouvrage est restée la même; elle présente huit périodes bien distinctes, dont la dernière, commençant avec la révolution française de 1789, s'étend presque jusqu'à celle de 1830 ou jusqu'à nos jours. En rendant compte des éditions antérieures, plusieurs critiques allemands avaient témoigné le désir de voir traitées avec plus de développemens quelques parties de l'histoire ancienne et de l'histoire du moyen-âge; l'auteur y a eu égard, et sa sixième édition est portée à un haut degré de perfection. Le style, l'érudition et l'esprit philosophique de M. Poelitz sont trop connus pour qu'il soit nécessaire d'en parler ici, et nous terminerons cet article par la traduction d'un passage de la préface du 4o volume, dans lequel l'auteur expose le principe qui l'a dirigé dans tous ses ouvrages historiques : « Je crois, dit-il, avoir fidèlement observé une neutralité littéraire convenable entre tous les partis: neutralité que je fais consister, non pas à craindre d'émettre un jugement ferme et précis sur telle personne ou tel événement de notre tems; ou bien à taire, T. XLIX. FÉVRier 1831. 25 à fausser ou à interpréter ridiculement des faits réels ; mais à imiter l'homme de caractère qui, ayant la conscience ou la volonté de n'appartenir à aucun parti, et de n'écouter que la vérité, s'exprime sur les grands événemens contemporains d'une manière franche et ouverte, exempte toutefois de passion et d'amertume, et sans vouloir d'une manière mystique dénaturer les faits. C'est le devoir de l'historien, s'il se respecte et s'il veut être à la hauteur de son tems. >> 71. Berlin oder Geschichte, etc. - Berlin, ou Histoire de l'origine, du développement progressif et de l'état présent de cette capitale, sous le rapport de sa localité, de sa constitution, de la culture des sciences et des arts, et de l'industrie; composée d'après les écrivains les plus avérés et ses propres recherches; par W. MILA. Berlin, 1829; Nicolaï. Grand in-8°; prix, 2 rixd. 6 gr. (7 fr. 50 c.) Il est notoire que la ville de Berlin est non-seulement la plus belle, mais encore, par rapport à l'activité tant industrielle qu'intellectuelle, la plus remarquable des résidences de l'Allemagne, et en même tems le siége le plus distingué des sciences et des arts qui, plus que partout ailleurs, y trouvent une protection et des encouragemens signalés. Il ne manque pas de descriptions de cette capitale, dans tous les genres et sous toutes les formes, depuis le simple guide de l'étranger jusqu'aux ouvrages de la plus grande étendue, et surchargés des documens les plus complets. Mais tous ces ouvrages ne peuvent offrir une lecture intéressante à l'étranger qui', lui-même, n'a pas vu Berlin. Et quel est l'étranger qui voudrait lire les grands ouvrages de Kuster, de Nicolaï ou de Koenig qui, outre cela, ont déjà vieilli. Le livre que nous annonçons ici est d'un tout autre genre. Il contient à la vérité une histoire suffisamment détaillée de cette capitale, de même qu'une description de tout ce qu'elle coctient de remarquable; mais l'auteur a apporté tant de soins à écarter le superflu et l'insignifiant, que tous ceux qui s'inté ressent aux sciences, aux arts, à l'industrie et à la civilisation de l'Allemagne y trouveront une lecture aussi amusante qu'instructive. L'ouvrage se divise en trois parties. La première commence aux tems les plus reculés et va jusqu'au XVe siècle; la seconde nous conduit jusqu'au XVIIe, et la troisième se termine en 1828. L'auteur a puisé non-seulement dans les ouvrages anciens, mais encore, et avec une judicieuse critique, dans tous |