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plus que les autres, le ton local, le pittoresque des descriptions, et la variété des incidens, qui en rendent la lecture amusante mais le véritable caractère du talent de Brown ne s'y trouve pas au même degré que dans ceux que j'ai cités plus haut. A présent que l'on traduit tant, il y aurait bien certainement un choix à faire dans les six romans de Brown.

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EUROPE.

GRANDE-BRETAGNE.

A. M.

110. The question of Reform considered. — La question de Réforme envisagée, avec quelques conseils sur le plan à suivre. Londres, 1831. In-8°.

111. On parliamentary Reform. De la Réforme parle-` lementaire; par Charles TENNYSON. Londres, 1831.

112.- On parliamentary Reform and the distresses of the country. Sur la Réforme parlementaire, et la détresse du pays; par T. Barber BEAUMONT. Deuxième édition. Londres, 1831. 113.

- The state of the nation. - De l'état de la nation, à la fin de 1830 attente fondée sur un nouveau roi et un nouveau ministère; par POTTER MACQUEEN. Londres, 1831.

114. A Letter to the king, etc. · Lettre au roi sur la crise actuelle. Londres, 1831.

115. England in 1830. L'Angleterre en 1830; Lettre adressée à lord Grey. Londres, 1831.

116.-A Letter from Munich.-Lettre adressée de Munich au vicomte Palmerston, sur l'heureux changement survenu dans le ministère anglais; par A. V. KIRWAN. Londres, 1831.

117.- Plain thoughts on corruption. - Simples Pensées sur la corruption. Londres, 1831.

Lettres d'un

118. - Letters of radical and philo-radical. radical et d'un philo-radical; extraites du Times, et réunies en une brochure in-8°. Londres, 1831.

119.- Popular opinions on parliamentary Reform. — Opinions populaires sur la Réforme parlementaire; par sir John WALSH. Seconde édition. Londres, 1831.

120.-Some Remarks on the present state of affairs. —Quelques Remarques sur l'état actuel des affaires, respectueusement

adressées au marquis de Lansdowne; par Mathew STEWART, lieutenant-colonel. Édimbourg, 1831.

Ces brochures politiques traitent toutes la question de réforme qui s'agite aujourd'hui au sein même du parlement. Le cri a été tellement unanime, tellement prononcé, que les sommités y ont obéi et se sont encore cette fois placées à la tête du mouvement pour le dominer autant qu'il est en elles. S'arrêtera-t-il aux digues que l'aristocratie aura posées? La liberté descendrat-elle du ministère au peuple? Content de la part qui lui sera faite, ce dernier s'en tiendra-t-il à l'ordre légal, dont il n'est encore sorti que partiellement ? Est-ce, comme veut le faire croire la Quarterly, le débordement de la force physique, inaugurée dans les trois jours de juillet, triplée par la terreur des lâches, et par sa foi en elle-même? Est-ce, ainsi que l'a défini un député, la lutte établie entre la classe qui possède et celle qui n'a rien? Ces commotions terribles, ce feu qui court de proche en proche, minant les trônes, épouvantant les rois, consumant les empires, sont-ils les précurseurs d'un meilleur ordre de choses, ou seulement les symptômes de dissolution d'une société qui croule de toutes parts? L'Angleterre, qui a eu long-tems la prétention de devancer le continent, va-t-elle être remorquée à sa suite? Que de questions soulevées dont la solution est impossible! jamais plus de ténèbres n'obscurcirent l'avenir; jamais le tems ne garda mieux ses secrets.

Du reste, les auteurs de ces divers pamphlets n'envisagent pas la chose si gravement. C'est pour eux une question de législation, de droit commun. La Quarterly, qui combat à outrance les argumens en faveur de la réforme, dans un article fort remarquable, fouille à fond la position, et ne recule devant aucune conséquence. C'est l'éloquent plaidoyer d'une cause aux abois, mais qui meurt debout et menaçante. L. Sw. B.

121. Hints to small Landholders on planting, etc.— Avis aux petits propriétaires sur les plantations et les bestiaux, par Martin DOYLE. Londres, 1831. Colburn. In-12.

122.

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Hint's addressed to small Landholders and the Peasantry of Ireland. — Avis adressés aux petits propriétaires et aux paysans de l'Irlande sur le mode de construction des chaumières, l'entretien des routes, les moyens d'assainir, de donner de l'air dans l'intérieur des maisons, etc. ; par Martin DoYLE, Londres, 1831; Colburn. Petit in-12.

Les petits livres de Martin Doyle, qu'on dit être un ecclésiastique du comté de Wexford, sont devenus, à bon droit, populaires parmi les classes pour lesquelles ils sont écrits. L'auteur a eu surtout pour but de mettre à la portée de tous les résultats de son bon sens, de son industrie, de son expérience. La circulation étendue de pareils ouvrages ferait plus pour le bien-être des classes laborieuses, que mille discours démagogues, et que cent mille proclamations gouvernementales. Donner une instruction réelle, des renseignemens utiles, au plus bas prix possible, et sous une forme attrayante, est un bel emploi du talent; et en ce genre, il y a fort à faire en France. Malheureusement, l'ambition de faire obscurément un bien durable est rare de nos jours; on veut de l'éclat et du bruit. On veut, sinon des honneurs et des places, au moins la récompense immédiate de ses travaux. On se tourmente, on s'épuise en vains efforts pour mûrir l'épi à peine formé. Les progrès de l'intelligence sont l'œuvre des années, et il en est de cela comme des arbres que le cultivateur plante sous un ardent soleil pour que ses petits enfans aient un jour de l'ombrage.

Plusieurs des anecdotes qui se mêlent aux avis du brave Martin ont de la fraîcheur, de la gaîté, et toutes tendent à rendre le lecteur plus heureux chez lui, à doubler ses jouissances, à élargir les sources de sa prospérité. L. Sw.-B.

123. * Memoirs of the Life of sir Humphry Davy. Mémoires de sir Humphry Davy, baronnet, ex-président de la Société royale, etc., etc.; par J.-A. PARIS. Londres, 1831; Colburn. In-4°; prix 3 guinées.

Le nom de Davy s'associe à l'une des époques les plus brillantes de l'histoire des sciences : depuis trente ans, plusieurs découvertes faites en Europe sont dues à cet habile chimiste, et toutes ont été sanctionnées ou agrandies par lui. Sa vie n'est seulement un mémoire plein d'intérêt, mais un savant et large exposé des progrès des sciences physiques, pendant le premier quart du XIXe siècle.

pas

Ses études en chimie ont amené les plus étonnans résultats. Il suffit de signaler les avantages immenses qu'ont eus pour l'agriculture ses expériences difficiles et réitérées (en 1804 et 1805) sur la nature et l'application des engrais, sur la fertilisation du sol, les moyens de combattre les diverses causes de stérilité, etc. Ses admirables expériences (consignées dans les

Transactions philosophiques pour 1807) sur la décomposition des acides par l'agence galvanique, l'application du même agent pour effectuer la dernière analyse des corps qui, jusque-là, avaient été considérés par tous les chimistes comme des substances alkalines simples; ses recherches curieuses et variées sur la nature de la flamme, qui le conduisit à inventer la lampe de sûreté. Sir Humphry procédait toujours par l'expérience, poursuivant une observation de proche en proche, jusqu'à ce qu'il en vînt à une conclusion; il en donne lui-même un exemple curieux, et parfaitement propre à faire juger de l'excellence de sa méthode. « Ayant remarqué, dit-il, à l'époque où il faisait un cours à l'Institution Pneumatique de Bristol, que les enfans de mon hôte produisaient une faible clarté en frottant ensemble deux cannes d'une espèce de jonc ou roseau qu'on tresse pour en faire des chapeaux communs, je fus frappé de la nouveauté de ce phénomène et résolus de l'examiner. Je parvins, en frottant les deux joncs, à en tirer des étincelles aussi brillantes que celles de la pierre à feu et de l'acier. En examinant l'épiderme, je m'aperçus qu'une fois qu'il était enlevé on n'obtenait plus de lumière. Soumis à l'analyse chimique, cet épiderme trahit toutes les propriétés de la silice. La ressemblance d'aspect dans l'épiderme des roseaux, du blé, des herbes, me conduisit à supposer qu'ils' contenaient aussi de la silice : en les brûlant avec soin, et analysant les cendres, je trouvai qu'elles en contenaient dans une proportion même beaucoup plus grande que les joncs. Le blé et les herbes donnent assez de potasse pour faire du verre. Il est facile d'en faire l'expérience avec une lampe chimique: si vous prenez une paille de froment, d'orge ou de foin, et que vous la brûliez en commençant par le haut, et chauffant les cendres à la flamme bleue, vous obtiendrez un globule parfait de verre durci, propre à des expériences microscopiques. >>

Poussant l'amour de la science aussi loin qu'il peut aller, sir Humphry ne craignit pas d'essayer sur lui-même l'effet de divers gaz délétères, afin d'apprécier leur influence sur l'économie animale. Il osa respirer le gaz hydro-carbone (hydro-carbonate), dont on connaît les qualités mortelles; et c'est ici le lieu d'observer que ce gaz diffère fort peu de celui dont on se sert pour l'éclairage des rues et des boutiques. Or, il est impossible de conduire la combustion de manière qu'il ne s'en échappe pas

une partie, qui se mêle à l'atmosphère. Les effets ordinaires sont des douleurs à la tête, des nausées, une langueur fatigante, un sentiment d'oppression. L'expérience de Davy a prouvé aussi qu'en cas d'asphyxie, ou de suspension de mouvement, il existe un danger après que la respiration est revenue et que la circulation est rétablie : danger assez grand pour amener la mort, au moment où l'on s'y attend le moins. Bichat a démontré que, quand un sang, d'une couleur foncée (celui des veines), est injecté dans les vaisseaux de la cervelle, au moyen d'une seringue liée à l'artère carotide, les fonctions du cerveau se troublent et cessent tout-à-fait au bout de peu de tems. L'effet est exactement le même, lorsqu'au lieu de l'instrument dé l'opérateur, c'est le cœur qui transmet au cerveau le sang vicié. Ainsi, dans le cas de l'asphyxie, le sang d'une couleur foncée qui a été poussé à travers les vaisseaux, pendant la suspension de la respiration où son exercice imparfait, agit sur le cerveau comme un poison narcotique. Après une guérison apparente, le sujet tombe dans un état de stupeur, les pupilles des yeux se dilatent, la respiration devient laborieuse, les muscles du corps se contractent, et il meurt, empoisonné par son propre sang. Davy raconte, en effet, qu'après s'être remis des premiers effets du gaz hydro-carbone, il éprouva, en se promenant avec un ami, un retour des mêmes accidens; il fut saisi d'un étourdissement, accompagné de nausées et d'un évanouissement complet. Le sang, imparfaitement oxigéné, avait évidemment affecté le cerveau. Les expériences de sir Humphry sur un gaz encore plus mortel, l'acide carbonique, qu'il respira plusieurs fois, méritent la plus sérieuse attention.

Nommé membre de la Société royale en 1803, après une communication sur ses expériences galvaniques, Davy s'adonna tout entier à ses recherches sur les substances alkalines. En 1812, il publia ses Élémens de philosophie-chimique, ouvrage admirable pour la largeur de ses vues, la clarté et la profondeur de ses développemens; ensuite vinrent les Elémens de la chimie agriculturale, qui, en faisant faire un immense progrès à la science, lui ouvrirent une carrière nouvelle, et dotèrent l'humanité d'une foule de découvertes utiles, et de plaisirs faciles et purs. Du reste, c'était une des préoccupations les plus anciennes de sir Humphry, et bien jeune encore, il avait songé à

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