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transporter, d'une contrée dans une autre, les institutions, les établissemens, les vues et les lumières utiles.

Par l'universalité de son plan, elle embrasse, dans ses quatre grandes divisions, tous les travaux, tous les progrès en tout genre, toutes les conceptions qui se rapportent à l'avancement social, moral et intellectuel des hommes.

1o. Des MÉMOIRES, des NOTICES, des dissertations sur des objets de bien public, traités à priori par des écrivains habiles, par de grands publicistes, par des moralistes, des savans, des littérateurs, des artistes, appelés à remplir la sainte mission d'instruire les hommes ;

2o. Des ANALYSES étendues et raisonnées d'ouvrages importans sur les différentes branches de nos connaissances, faites pour introduire successivement les lecteurs dans toutes les sphères où peuvent s'exercer l'intelligence, l'industrie et l'activité ;

3°. Des ANNONCES BIBLIOGRAPHIQUES, rapides, abrégées, substantielles, de la plupart des productions nouvelles, scientifiques et littéraires, publiées en diverses langues et chez toutes les nations, classées par pays, propres à faire connaître la tendance donnée à chaque littérature nationale à faire comparer entre elles les différentes littératures et à faire bien saisir leurs caractères distinctifs ;

4°. Des NOUVELLES de toutes les contrées du globe, relatives aux sciences, à l'industrie, aux lettres, aux antiquités, aux théâtres, aux beaux-arts et à tout ce qui intéresse la civilisation; aux Sociétés savantes, littéraires, philosophiques, philantropiques et à leurs travaux ; des NOTICES NÉCROLOGIQUES sur les hommes distingués et utiles, dans toutes les carrières, dans tous les pays, dont la famille humaine, qu'ils ont servie et honorée, doit recueillir les actions ou les ouvrages, conserver les noms et la mémoire; noble et touchant hommage de reconnaissance, qui est à la fois une dette sacrée, un acte de moralité et de justice :

Tels sont, dans un cadre très-resserré, les objets variés à

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l'infini que comprend le plan de notre Revue Encyclopédique.

Elle a éveillé partout de vives et profondes sympathies.

On n'a point voulu rapetisser par un nom propre une grande institution, féconde en résultats utiles, qui réunit dans un fond commun tous les trésors de l'intelligence humaine, et fait participer toutes les nations aux richesses intellectuelles qui sont propres à chacune d'elles. C'est au nom d'une réunion de membres de l'Institut de France, et d'autres savans et hommes de lettres, que ce Recueil est publié : il est le domaine commun de tous les peuples, de tous les hommes de bien.

Chaque nation civilisée figure tour à tour dans ces Annales de la civilisation progressive et comparée.

L'homme instruit puise dans ce vaste répertoire de nombreux matériaux pour ajouter à son instruction.

L'homme du monde y parcourt rapidement tous les pays, toutes les sciences, et prend une idée sommaire des principaux faits qui caractérisent le mouvement de l'esprit humain.

Le jeune homme, témoin de l'activité et des efforts par lesquels les sociétés tendent à augmenter leur puissance sur la nature, à améliorer la condition de l'homme sur la terre, est saisi d'une émulation généreuse, pour se rendre capable d'imiter de nobles exemples: il ne veut pas que la génération dont il fait partie reste inutile et impuissante.

Les femmes elles-mêmes, habituées en général à des lectures frivoles, trouvent une foule de pages qui les instruisent, les attachent, les intéressent: elles se félicitent qu'on ait pu mettre à la portée des esprits même superficiels et peu cultivés des questions graves, des notions abstraites, des faits jusqu'alors relégués dans la haute région des intelligences supérieures.

La lecture de chacun des cahiers mensuels de la Revue Encyclopédique est comme un voyage d'observation, qui ne laisse aucune place au dégoût ni à l'ennui, tant les objets qui se succèdent sont diversifiés et instructifs. Jamais l'at

tention n'est fixée trop long-tems sur un même point; jamais un sujet n'est traité avec trop de légèreté pour ne pas laisser quelque trace dans l'esprit.

L'examen critique des ouvrages est habituellement confié à des plumes consciencieuses et judicieuses; jamais une jalousie basse, une disposition malveillante, ni une complaisance trop facile, ni une influence de parti politique, de secte philosophique, de coterie littéraire, ni un esprit étroit et exclusif de prévention nationale et de localité ne président aux jugemens. On y cherche de bonne foi la vérité. On ne décourage point les essais; on ne verse point le sarcasme et l'ironie sur les sentimens généreux.

Chaque nation est appréciée avec impartialité, avec justice. Rien n'annonce que ee. Recueil soit publié en France, à Paris, plutôt que dans un autre pays, ou dans toute autre ville. On loue ce qui est bon, on blâme ce qui est mauvais : on rend un pur et sincère hommage à la vertu, au talent, au savoir, au génie. On avoue avec ingénuité les écarts où l'on a pu tomber, les erreurs qu'on a pu commettre; on rétracte des faits inexacts, ou des jugemens hasardés qui ont pu échapper, au milieu du grand nombre d'articles dont chaque livraison se compose.

Et cette source abondante d'instructions et de jouissances pour la pensée, cette variété infinie d'objets présentés au lecteur, de nations, d'ouvrages, de travaux, de progrès, d'individus passés en revue, de scènes dramatiques et animées, où se révèlent le caractère et l'esprit des peuples; ce résultat d'investigations, de correspondances, de communications si multipliées : tout cela est offert au public assez promptement pour qu'on soit toujours au courant du mouvement social, quelle que soit sa rapidité, et à des intervalles assez éloignés pour que l'ouvrage ait une sorte de gravité et de maturité historiques (1).

(1) Il doit être permis de faire remarquer ici que le prix de l'abonnement (46 fr. à Paris) est tellement modique qu'il n'est point possible de

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Amis des sciences, amis de l'humanité, sur quelque point du globe que vous soyez jetés, membres épars de la grande famille humaine, ralliez-vous à cette entreprise, éminemment bienfaisante et utile.

Douze années de constance, à travers les difficultés, les obstacles, les dégoûts, suscités par la défiance ombrageuse des gouvernemens, par les entraves de la censure, les manœuvres de la police, les intrigues de la diplomatie, déposent de la bonté d'une institution qui a pu naître, croître, s'étendre, fleurir par sa seule force et par l'appui des hommes de bien; il y avait de la vie et de la fécondité dans cette idée qui convoquait à une sorte de congrès philosophique les penseurs de tous les pays.

L'appel de notre poëte populaire BERANGER était réalisé:

Peuples, formez une Sainte-Alliance,

Et donnez-vous la main.

Les vues élevées et les nobles sentimens trouvaient un refuge et un asile, comme les étrangers, quelle que fut leur patrie, trouvaient une place marquée à la table hospitalière des nations, à laquelle étaient convoqués, tous les mois, les correspondans et les amis de la Revue Encyclopédique. Ses banquets mensuels, où tant de rapprochemens fortuits ont produit des résultats durables, ont servi de complément à cette institution; et le registre où venaient suc

regarder cette entreprise comme une spéculation. L'augmentation des prix pour les départemens, et pour les pays étrangers, correspond à peine à ce qui est payé pour le transport par la poste. La valeur vénale du Recueil, en raison du nombre de feuilles d'impression dont chaque cahier se compose, du caractère que l'on a choisi, à la fois fin et très net, pour embrasser dans un moindre espace une plus grande quantité de matériaux, excède de plus d'un tiers le prix fixé pour l'abonnement. On a voulu réduire au plus bas prix cet exposé des produits remarquables de l'esprit humain. Car on avait pour but, non aucune vue intéressée personnelle, mais un grand avantage mis à la portée d'un très-grand nombre d'hommes.

buts auxquels notre recueil est consacré. Il doit s'améliorer, d'année en année, par le concours d'observateurs instruits, d'amis du bien, de penseurs, de savans, d'écrivains habiles et ingénieux qui, de tous les points du globe, viennent se réunir à la légion sacrée qui s'avance, le drapeau de la philosophie en main, pour conquérir et pour répandre au loin des vérités nouvelles.

Nous espérons que notre appel serà entendu, que nos efforts seront puissamment secondés, que partout notre diffficile et dispendieuse entreprise trouvera des coopérateurs, des correspondans, des amis, des soutiens, des propagateurs. C'est la cause commune de l'humanité que serviront tous ceux qui viendront s'unir à nous.

M. A. JULLIEN, de Paris.

COUP-D'OEIL SUR L'ÉTAT DU GLOBE EN 1850

L'ANNÉE 1830 restera mémorable entre celles du siècle ; elle marque le début d'une grande époque. Après un de ces tems de repos qu'amène une longue suite d'agitations civiles et guerrières, les idées généreuses, refoulées par le despotisme de Napoléon et par la sainte alliance, son ignoble héritière, ont repris leur essor; la civilisation, comme indécise un instant devant les barrières accumulées par l'obscurantisme, a tout-à-coup été précipitée en avant par une révolution imprévue et foudroyante; elle ne peut plus reculer; elle ne peut plus s'arrêter; il faut qu'elle marche! Les hommes qui aiment à porter un regard philosophique sur les grandes vieissitudes sociales dont nous. sommes témoins restent absorbés par de profondes méditations. Ils parcourent l'histoire pour y trouver des analogies avec le présent; ils lui demandent de sûres inductions sur le sort des générations futures. Ils recueillent avide

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