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MEM AOKK

AVERTISSEMENT.

LE lecteur n'attend peut-être qu'un tableau

des actes de despotisme qui ont paru influer
plus directement sur la révolution. Mais comme
tout s'enchaîne dans le monde moral, ainsi
que dans le monde physique; et qu'on n'ins-
truit complétement qu'en faisant passer des
principes aux conséquences, et des causes.
aux effets, nous avons cru devoir exposer,
en peu
de pages, comment le despotisme a
régné sur tous les peuples avant de s'atta
cher à cet empire. Ce monstre, aussi ancien
que le monde, a toujours été le cruel ennemi
du peuple nous avons voulu apprendre à
la classe qui en a été si long-temps victime,
l'histoire complète de son tyran. Nous espé-
rons qu'il nous saura gré de lui avoir décou-

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vert son origine et son accroissement pro

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iv

AVERTISSEMENT.

gressif; c'est dans l'espérance de contribuer à son bonheur, que nous dévoilons les causes de l'oppression sous laquelle il a gémi si long-temps.

YRARBLI

INTRODUCTION

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< Outrager est d'un fou, flattér est d'un esclave.
>> Il faut bannir l'audace, et non la liberté,
» La balance à la main, peser la vérité ».

BERNIS sur l'indépendance.

EPUIS l'origine des sociétés le despotisme pèse sur l'univers. L'histoire des révolutions humaines est le récit des usurpations du pouvoir, des réclamations de la raison et des vengeances de la force. C'est l'histoire du despotisme. Il est né avec l'homme qui a été despote aussi-tôt qu'il a eu un empire à

exercer.

Ces premiers Hébreux, souverains absolus de leurs nombreuses familles, bientôt souverains absolus de peuplades, entèrent le despotisme de gouvernement sur le despotisme religieux qu'ils porterent à son comble; et si le despotisme n'a pas eu dès l'enfance du monde tout l'odieux de la tyrannie, il ne fant l'attri

A

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buer qu'à la primitive pureté des mœurs, et à l'action première des sentimens religieux sur un peuple pioux, toujours occupé de Dieu, toujours tremblant au pied de ses autels.

Le chef de la famille étoit l'organe de Dieu pour tous les siens, qui croyoient entendre de sa bouche les oracles suprêmes: aussi toutes ses volontés étoient inviolables. Tel fut l'esprit du gouvernement des Hébreux, et celui de leur dois say oir le despotisme religieux et le thespotisme patrehal. Depuis Adam jusqu'à Moïse, on le reconnoit par-tout. Ce ne fut d'abord que l'empire absolu de la vertu : mais quand la pureté des mœurs eût dû ne s'alterer jamais, le.idespotisme ne pouvoit pas même convenir à la vertu ; c'eût été lui allier le vice.

En remontant des effets aux causes jusqu'aux premiers principes, on ne peut s'empêcher de dire que le despotisme appartient sur tout à la religion en général. Toutes les religions et toutes les sectes en sont l'essence. Etrange systême des législateurs et des prétres, qui ont fait de la Divinité un tyran, pour exercer, sous sa caution, une puissance sans frein! Plus ils ont voulu d'autorité, plus ils ont étroitement entravé la raison ; et Mahomet, qui a beaucoup renchéri sur Moïse, l'a réduite à la dure alternative d'être stupidement esclave,ou dangereusement impie; car le poëte n'outre rien en lui faisant dire:

«On devient sacrilège alors qu'on délibère. > Loin de moi les mortels assez audacieux, » Pour juger par eux même, et voir tout par leurs yeux. Quiconque ose penser, n'est pas fait pour me croire...

MAHOMET.

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