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là sous silence, elle a déjà, à plusieurs reprises, exposé à tous par des Communications Officielles, d'une manière détaillée, amicale et sincère, et les justes réponses qu'elle a données de manière à être acceptées par tous ceux qui veulent les entendre avec modération et justice, sur les pretensions dont il a été parlé plus haut, et les raisonnemens clairs qui accompagnent ses plaintes, si fondées, pour les secours données aux brigands.

Malgré cela, dernièrement encore, on a parlé de propositions de médiation. Mais lorsque dans une affaire il n'y a qu'une juste réponse à donner, cette réponse ne peut varier, ni parcequ'il y a eu un laps de tems, ni parcequ'on est revenu sur la même question. La réponse que la Sublime Porte a donnée dans cette affaire à la fin, est la même que celle qu'elle a donnée au commencement; elle a repeté de nouveau de vive voix les reponses Officielles catégoriques et convaincantes qu'elle avoit données précédemment. Afin, cependant, que la vérité parvienne à la connoissance de tous, à celle de tout le monde même, et cela d'une manière égale et uniforme, on répète ici, pour que cela serve comme une dernière réponse, ce qui suit:

Tout homme instruit de ce qui se passe sait que, lorsque la rebellion a éclaté, le Répresentant d'une certaine Puissance amie à Constantinople a demandé à la Sublime Porte, grâce par rapport à la punition des Rebelles. La Sublime Porte a dit qu'il s'agissoit d'une affaire interne de son Empire, dans laquelle elle étoit la maîtresse d'agir comme bon lui sembloit; qu'alors, comme par la suite, c'étoit à elle seule et de sa propre autorité à faire ce que les circonstances exigeoient, et qu'elle ne pourroit pas admettre une intervention étrangère, ne fût-elle qu'une demande en grâce.

Subséquemment, lorsque le Représentant d'une autre Puissance amie résidant à Constantinople alloit partir pour le Congrès de Vérone, il a ouvert le discours d'une médiation dans une Conférence qu'il a eu avec les Ministres de la Sublime Porte; mais celle-ci a répondu catégoriquement, que loin d'accepter une médiation, elle ne pouvoit pas même en entendre parler.

Toutes les fois qu'on a fait des propositions de médiation, la Sublime Porte a constamment déclaré qu'elle ne peut pas les accepter, et qu'elle étoit excusable en cela, et d'après ses Lois, et pour des raisons d'Etat et Nationales. On a effectivement avoué plusieurs fois que la Porte Ottomane avoit raison. Et même lorsque l'Ambassadeur dont il a été parlé est retourné de Vérone à Constantinople, il a avoué, et officiellement et expressément déclaré dans des Conférences, où il a parlé, tant au nom de son propre Gouvernement, que par commission de la part des autres Gouvernemens, que l'affaire Grecque est une affaire interne de la Sublime Porte, et que c'est à elle seule à s'en occuper; que désormais aucune Puissance ne doit plus se mêler de cette affaire, et que dans le cas où quelqu'une le

feroit on lui en demanderoit raison, et cela dans l'intérêt de la conservation des droits des Gouvernemens, et des Lois des Nations.

Dernièrement, les Représentans de l'Illustre Puissance qui vient de consolider les Traités et l'Amitié avec la Sublime Porte, ont officiellement et expressément dit aux Plénipotentiaires Ottomans, comme une chose préalable aux Négociations, qu'il ne sera nullement question d'intervention dans nos affaires; et ce principe a servi jusqu'à la fin de base aux Négociations. Tout ce que l'on a dit touchant cette affaire, tant précédemment que subséquemment, soit peu, soit beaucoup, tout est fini; et il n'y a plus aucun lieu d'y revenir.

Cépendant, il a été jugé à propos de coucher par écrit dans ce Papier, les choses comme elles sont, et de confirmer, tout ce que la Sublime Porte a dit ; et à cet effet, elle expose ce qui suit:

Le systême que la Sublime Porte a précédemment suivi, et qu'elle suit encore, vis-à-vis des Rebelles Grecs, n'a pour fondement ni la croyance, ni la religion, et il n'affecte pas tous les individus de cette Nation. Il se borne uniquement à punir ceux parmi eux qui ôsent être en rébellion, et commettre des excès, qui persistent dans leur révolte, et qui sont dans la catégorie des voleurs et des Brigands. Quant à ceux qui se soumettent, et acceptent la qualité de Rayas, ils obtiennent pardon et sûreté d'après la Sainte Loi; on ouvre à leur égard les portes du pardon et de la clémence; et tant que désormais ils restent fermes dans les bornes de la sujétion et de l'obéissance, ils sont défendus et protégés; les faits viennent à l'appui de ce que l'on

avance.

Les véritables causes de la continuation de la rebellion sont uniquement les choses déjà dites; et le préjudice qui en resulte tombe uniquement sur la Sublime Porte; car, comme tout le monde sait, les Négocians Européens qui arrivent sans cesse dans ses mers, loin de souffrir par l'état actuel des choses, ils en retirent même, peut-être, plus de profits et d'avantages qu'ils ne retiroient dans d'autres tems.

Au reste, la révolte n'affecte qu'une seule partie de l'Empire Ottoman; elle n'existe que dans quelques hommes pervers. Grâces à Dieu, la tranquillité, soit dans les autres parties de l'Empire, soit parmi les autres Sujets de la Sublime Porte, n'a pas été troublée. Cela étant, on ne comprend pas ce que l'on entend dire par l'effet que cette révolte peut produire en Europe. Supposé qu'une pareille pensée pût venir à l'esprit : chaque Gouvernement étant une Puissance indépendante, il appartient à lui seul, d'après ses droits de Souveraineté, à prendre des mesures vis-à-vis de ses Sujets révoltés dans ses Etats, et à les punir. Si, par exemple, une pareille chose arrivoit, il est superflu de dire que la Sublime Porte n'auroit rien à y voir.

Or, tandis qu'en voyant les choses avec les yeux de la modération, et tandis qu'en toute justice, il n'y avoit lieu pour aucune Puissance de dire la moindre chose à la Sublime Porte touchant ses affaires, et qu'il

est, par conséquent, devenu nécessaire de ne pas la molester par rap port aux mêmes, on a faite dernièrement des propositions de médiation,

Mais d'abord le mot médiation s'emploie, dans le langage de la Diplomatie lorsque quelque hostilité ou une rupture survient entre deux Illustres Gouvernemens, et que ces deux Gouvernemens indépendans et bien établis, ayant besoin de la médiation d'une autre Puissance amie des deux Parties, pour les accorder ensemble et les pacifier, cette Puissance offre sa médiation qui est accepté de part et d'autre. Il en est de même des expressions Armistice et Pacification qui ne sont guères usitées que vis-à-vis des Gouvernemens; car comme la Sublime Porte est dans le cas de punir, suivant la Sainte Loi, des Sujets Tributaires et révoltées dans ses propres Etats, il s'en faut bien que ces expressions-là, employées dans le langage de la diplomatie, soient en la moindre manière applicables à la circonstance actuelle.

De plus, donner de la consistence à une poignée de Brigands en employant à dessein à leur égard les expressions ci-dessus; dire que si on ne se conforme point aux propositions faites, on regardera cette bande de Rebelles comme une Puissance; et parler de Convention faite entre des Puissances amies d'une autre Puissance, contre celle-ci à son insçu, et en faveur de ses Sujets revoltés; voila, certes, des choses dont, à aucune époque, on n'a rien vu de semblable, et un état étrange, aussi opposé sous tous les rapports, aux systêmes des Gouvernemens, que contraire aux droits de la Souveraineté.

La Sublime Porte ne peut pas prêter l'oreille à de pareils propos, et puisque les Pays où se trouvent les Grecs sont la propriété héréditaire de l'Empire Ottoman; qu'eux-mêmes sont ses Sujets tributaires; et que jamais elle n'y renoncera; elle est en devoir de les gouverner encore par la grâce de Dieu, comme par le passé, tant à présent comme à l'avenir, et d'observer à leur égard tout ce qui est prescrit par la Sainte Loi. Quant aux prescriptions de cette Loi, elles ont été expliquées plus haut.

La Sublime Porte, d'éternelle durée, est donc excusable à ne pouvoir consulter sur cette affaire que la Religion orthodoxe, et les préceptes du Livre Sacré. Et il est connu que par rapport aux Lois, à la Religion, aux droits de l'Empire, et à la Nation, il lui est de toute impossibilité d'accepter jamais un mot des propositions qui ont été faites jusqu'ici ou qui seront faites.

En conséquence de quoi, la Sublime Porte est obligée tout en observant et conservant l'amitié sincère qui subsiste entre Elle et toutes les Puissances amies, de donner toujours sur cette affaire cette même réponse catégorique, comme étant la dernière Résolution et le sentiment unanime de Sa Majesté Impériale, de tous les Ministres de la Sublime Porte, et de toute la Nation Musulmane.

En publiant cette fois-ci encore, et de cette manière-ci, la vérité des faits, comme en dernière conclusion, la Sublime Porte saisit cette occasion pour renouveler les assurances des égards et de la considéra

tion qu'elle professe envers ses amis doués de modération et de bien veillance. .89971) 891 80eb 1970unt ab stageɔ irup skontumorq #2 16 Salut à celui qui suit la droite voies sob sophol ́al 'so»11) saśm al-neq Jasysb :: up to 847 3919 boy aniq #90 52 1614 19 2071

PROCLAMATION of the Provisional Government of Greece, accepting the Armistice with the Ottoman Porte, proposed by the Mediating Powers, Great Britain, France, and Russia. 21st August, 1827. 121 3b a supervous aniq at 97 4

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UNE circonstance essentielle et critique se presente aujourd'hui devant tous les Grecs, et le Gouvernement de la Grèce croit son devoir sacré et indispensable de la communiquer au public.

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6 Juillet,

Le Traité du 24 Juin, signé à Londres par les Plénipotentiaires des trois grandes Puissances, l'Angleterre, la France, et la Russie, et publié déjà de tout côté, ne nous permet plus de douter que ces grandes Puissances ont pris la décision de mettre un terme à notre guerre par leur intervention forte et efficace. La Nation Grecque a déjà demandé la médiation par ses Députés réunis en Assemblée Nationale, d'abord a Epidaure, et dernièrement à Trazène, et la décision des grandes -Puissances de la Chrétienneté preuve que les Grecs n'ont pas vainement espéré à leur compassion. Mais quelle que soit la com, passion des Puissances Médiatrices, et quels que soient leurs efforts pour terminer la guerre, les Grecs ne doivent jamais oublier que leur sort futur dépend en grande partie d'eux-mêmes, c'est à dire, de leurs propres actions, que dans ces circonstances critiques surtout ne doivent être dictées que par la prudence, et constammeut accompagnées d'une activité zélée; c'est dans cette circonstance surtout que les Grecs ont plus que jamais besoin d'une union sincère pour 'montrer devant tout le monde qu'ils sont injustement accusés d'être portés aux troubles et à l'anarchie en se montrant constamment soumis aux lois établiés, unis pour un, et seul but, celui du bonheur de la ¿Patrie, et par cette union même forte devant leurs ennemis, les Grecs se montreront dignes de la bienveillance et de la compassion de toutes les Puissances Chrétiennes, et contribueront efficacement au succès de leur médiation formidable.

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Par le prémier Article du Traité de 6 Juillet les Puissances s'en*gagent d'insister sur la conclusion préalable d'une armistice. Les Grécs, sans doute, ne peuvent guères s'opposer à une chose qu'ils ont eux mêmes demandé pendant l'Assemblée d'Epidaure, mais qu'ils con~sidèrent en même tems que ce n'est que d'euxmêmes qu'il dépend d'obtenir un armistice honorable et avantageux. Qu'ils redoublent done leur activité, qu'ils se montrent plus que jamais sincères et prompts à exécuter les ordres, afin que l'ennemie ne profite de cet intervalle à leur détriment. C'est par cette même consideration que le Gouverne

ment de son côté ne negligera rien pour soutenir et appuyer l'activité, et la promptitude qu'il espère de trouver dans les Grecs.

Grecs! la lecture du Traité vous persuadera qu'il s'agit aujourd'hui des plus grands intérêts de la Nation, et qu'il devient, par-là même, absolument nécessaire que le Gouvernement se trouve en état de consacrer tranquillement la plus grande partie de son attention au réglement de ces mêmes intérêts.

La Ville de Nauplie malgré la tranquillisation des troubles qui y ont malheureusement regnés pendant les dernières semaines, n'est pas la place la plus convenable à ce but. Un reste d'inquiétude d'après des troubles si grands, et la possibilité de nouveaux heurtemens attireraient toute l'attention du Gouvernement dans l'enceinte de la Ville. C'est pourquoi que, du consentement du Corps Législatif, il a décidé de se transférer à Egine, où tous les précédens et l'état actuel des choses lui garantissent de pouvoir s'occuper en tranquillité des grands intérêts de la Nation, pendant qu'il se trouvera en même temps dans une situation très convenable pour regarder de près et soutenir efficacement toutes les opérations militaires aussi longtemps qu'elles dureront.

En se transférant à Egine le Gouvernement n'oubliera point la nécessité de la conservation de l'ordre et de la tranquillité dans Nauplie, et il ne negligera d'aucune manière les droits et les intérêts des habitans de cette Capitale, en donnant, avant son départ, les ordres nécessaires pour tout ce qui regarde cette affaire.

Grecs! Plus votre Gouvernement comprend la crise qui se presente, le plus il rédouble de zèle, de vigilance, et d'attention pour se montrer digne de votre confiance, mais aussi plus il connait le besoin de vous trouver prompts à le soutenir: il vous invite à une union vraie et sincère, à une obéissance parfaite, à des actions dignes d'hommes qui sentent les biens de la liberté et qui doivent l'avoir. Que tous les Représentans qui ne se trouvent pas près du Corps Législatif se rappellent que c'est dans cette circonstance que le Sénat a besoin de leur presence et du concours de leurs talents, et qu'ils s'empressent à l'accomplissement des devoirs sacrés que le Peuple Grec leur a imposés, que tout Grec qui peut, ou par parole, ou par des faits, contribuer au soutien des Loix et à la conservation de l'ordre, co-opère avec le Gouvernement de sa Patrie à cette grande œuvre; mais si des personnes turbulentes par système, et n'ayant d'autre satisfaction que le renversement de l'ordre public, persistent à tromper et égarer des Citoyens, et à préparer la destruction certaine de la Patrie, que ces Individus sachent qu'ils ne pourront pas échapper à la peine convenable à leur malice impardonable, et qu'ils connaissent que le Gouvernement prendra contre eux des mesures efficaces, analogues aux circonstances et dictées par les Loix. Le Gouvernement, en attendant, non seulement espère mais il est plutôt persuadé que les Puissances contribueront à renforcer les mesures qu'il

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