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. R. Les bâtimens & les armes, à caufe des fiefs & de la guerre, ainfi on y voit grand nombre de châteaux, des tours, des pans de mur des piéces crenellées ou breteffées, des églifes, des ponts, des portes, &c. des lances, des piques, des épées, des chauffe-trapes, des étriers, des fers de lance ou de pique, des roquets de lances, des trompettes, des tambours des étendars, des tentes, des éperons, des molettes d'éperons, des écuffons, des fléches, des maffes d'armes, des arcs, &c.

D. Les vêtemens n'y ont-ils point

'de part?

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R. Ils y ont la meilleure part, puifqu'outre les bonnets, chapeaux, houffettes, fouliers, bottes, bottines, gants, manteaux chaperons, chemises ceintures, boucles, rubans, dentelles, manches, manchons, fourrures, échar pes, colliers, bracelets, & autres ornemens. C'eft des vêtemens qu'op a tiré toutes les figures que nous nommons Héraldiques, le parti, le coupé, le tranché le taillé, l'écartelé, le fafcé, le pallé, le bandé, le burelé Je cotticé, les points équipollés, les jumelles, les herfes, les fafces, les

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bandes, les chefs, les chevrons, les fautoirs, les bordures, les gyrons les piles, les quartiers, l'échiqueté, le fufelé, le lozangé, & plufieurs autres figures femblables.

D. Vous m'apportez une foule de termes aufquels je n'entends rien?

R. Ce font auffi les figures que nous nommons Héraldiques, parce qu'elles font fi propres au blafon que l'on a befoin de fe fervir des termes propres de l'art héraldique pour les expliquer.

D. Comment dites-vous donc que c'est des vêtemens que ces figures. & ces termes ont été tirés ?

R. Parce qu'il y a cinq ou fix fiécles que l'on s'habilloit de ces fortes d'habits mi-partis, comme font encore les robes des Echevins de plufieurs Villes; d'habits pallés comme ceux des trompettes & des tambours de plufieurs Compagnies ou Régiments; d'habits lozangés,échiquetés & burelés, comme font les étoffes rayées comme cet ufage a changé, les termes qui expliquoient ces étoffes différentes ont changé, & vous ne les entendriez pas.

D.

IV. LEÇON.

je

Uifque ces figures que vous nommez Heraldiques font plus difficiles à entendre que les autres, ferois bien aife d'avoir quelque méthode facile pour les retenir ?

R. Je veux vous en donner une la plus aifée du monde.

D. Et comment?

R. Il faut fuppofer que toutes ces figures fe font par le moyen de quatre lignes; par une ligne tirée du haut en bas, comme feroit de la tête aux pieds, que nous appellons ligne à plomb ou perpendiculaire dont voici la figure. | D. Je la conçois.

R. Il y en a une autre tirée toute droite & couchée comme les lignes d'un livre imprimé que nous nommons ligne horizontale.

D. Je l'entends.

R. La troifiéme eft une ligne traverfante de droit à gauche que l'on nomme diagonale; & la quatriéme eft celle qui tire de gauche à droit oblique

ment. I

D. C'est-à-dire que ces deux lignes mifes l'une fur l'autre font la croix de faint André? X

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R. Juftement vous l'entendez.

D. Et de quoi me fert de l'entendre ? R. Pour vous faire concevoir toutes les figures héraldiques.

D. Comment cela

R. Parce que la ligne à plomb ou de haut en bas fait dans les armoiries le parti, l'addextré, le féneftré, le pallé, le vergetté.

D. Ce font termes où je n'entends rien ?

R. Vous les entendrez avec le tems, & par les figures que je vous

donnerai.

D. Pourfuivez donc ?

R. La ligne couchée ou horizontale fait le chef, le coupé, la fafce, la trangle, la champagne, le fafcé, le burelé, les jumelles en fafce, le herfé en fafce: la ligne diagonale de droit à gauche fait le tranché, la bande, le bandé, le cotticé les jumelles en

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bande, le herfé en bande.

La ligne traverfante de gauche à droit d'un angle d'en haut de l'écu à l'angle d'en bas oppofé, forme le taillé, la barre, le barré, le

filet de bâtardise, le herfé en barre. D. Comment une feule ligne peutelle produire tant de figures différentes ?

R. Etant multipliée. Ce font ces mêmes lignes qui, jointes ensemble & diversement combinées, font plufieurs autres armoiries.

D. Quelles armoiries ?

R. L'écartelé fe fait de la ligne à plomb & de la ligne couchée mifes en croix comme les deux que vous avez dit faire la croix de faint André font l'écartelé en fautoir: or ces quatre fortes de lignes diversement combinées & multipliées font les points équipollés, l'échiqueté, le lozangé, le fufelé, le fretté, le fautoir, &c. dont les termes ne doivent pas vous effaroucher, parce qu'ils font tous le fecret du blafon, qui ne confifte presque qu'à entendre ces termes.

D. Comment me les ferez-vous entendre ?

R. En vous les expliquant & en vous montrant les figures pour lefquelles ils font employés ; c'eft pour cela que je vous ai dit d'abord que le blafon eft l'art d'expliquer en termes propres tout ce qui entre dans les

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