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portraits mensongers tracés par les ennemis de la religion et de l'ordre. Si cette espèce de vengeance n'est pas fort en usage dans notre siècle, elle n'en est que plus honorable pour les prêtres, et pour la religion dont ils sont les ministres.

M. Hocquart ne s'est astreint à aucun ordre dans ce recueil d'anecdotes; peut-être auroit - il dû les placer à peu près suivant l'ordre chronologique; mais il aura cru sans doute que la variété avoit ici son avantage. Il a donc entremêlé ce qui regarde la révolution et ce qui a rapport à des temps antérieurs. Ainsi on voit les prêtres, tantôt dans des jours sereins, tantôt à des époques sinistres, donner des exemples de charité ou de zèle, de courage ou de bonté, de résignation, de pardon des injures, de toutes les vertus enfin les plus précieuses aux hommes, et les plus difficiles à la nature.

L'auteur a puisé ses matériaux dans plusieurs recueils connus, et y a choisi les faits qu'il a jugés les plus propres à intéresser. Quelquefois il cite ses sources, quelquefois il néglige de prendre ce soin et j'en suis surpris de sa part; car je suis persuadé qu'il visoit plus à être utile qu'à briller.

Le même auteur avoit publié, il y a peu de temps, les Premières Leçons d'Histoire de Dieudonné; petit ouvrage qui a eu beaucoup de succès. On en donne en ce moment la troisième édition, à laquelle il a été fait quelques changemens et améliorations. Nous avons rendu compte de ce livre, qui est propre répandre dans les campagnes les sentimens d'attachement à une famille que la France doit à tant de titres révérer et chérir.

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Discours sur les Prodiges que Dieu a daigné opérer dans ces derniers temps; suivis de plusieurs autres sujets analogues aux circonstances; par M. Chevalier (1).

Ce volume se compose de six Discours, qui traitent, le premier, des prodiges que Dieu à daigné opérer dans ces derniers temps pour rendre la paix à l'Eglise, à la France et à l'Europe; le second, de l'excellence de la morale évangélique, et de la docilité qu'elle inspire; le troisième, de l'amour pour l'église catholique; le quatrième, de l'irréligion; le cinquième, de la dévotion à la sainte Vierge, et le sixième, de l'obéissance due à l'Eglise. Ces Discours paroissent avoir été prononcés, pour la plupart, dans l'ancienne cathédrale de Vence, à l'occasion de la distribution des saintes huiles, ou dans d'autres circonstances. L'auteur, M. Chevalier, curé de Cagnes, près cette même ville, et dans le département du Var, se montre dans tous ces Discours plein d'attachement pour la religion, et de zèle pour la faire connoître et aimer autant qu'elle le mérite. il combat l'indifférence et l'incrédulité modernes, et trouve dans les derniers événemens qui ont rendu le repos à l'Eglise et à l'Europe, de puissans motifs de reconnoître et de remercier une Providence miséricordieuse. Ces sentimeus et ce zèle dominent tellement dans ces Discours, que peut-ê re rendront-ils le lec

(1) 1 vol. in-12 de 192 pages; prix, 1 fr. 80 c. et 2 fr. 25 c. franc de port. A Paris, chez Adr. Le Clere, au bureau de ce journal.

La

teur moins sensible à quelques formes de style assez inusitées, et à quelques tournures plus vives que correctes, que l'auteur a laissé glisser dans sa composition.

L'ouvrage est dédié à M. l'évêque de Bayonne, si connu par ses traverses, si recommandable par son zèle, et dont M. Chevalier célèbre avec raison le courage et la piété.

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

PARIS. L'église de France vient de perdre un ecclésiastique destiné à s'asseoir au rang de ses premiers pas teurs. M. Etienne-Simon-Léonor de Riencourt, nommé par le Roi, en 1817, à l'évêché de Boulogne, est mort, le 4 juin dernier, au château d'Andechy, diocèse d'Amiens. Il étoit né à Beaucourt, le 25 octobre 1762, et depuis sa rentrée en France il desservoit la paroisse d'Andechy avec un zèle et une bonté qui lui avoient gagné tous les cœurs. Sa maladie, qui n'a duré que peu de jours, a fait éclater l'attachement de ses paroissiens justement reconnoissans des soins qu'il leur prodiguoit depuis vingt ans, et sa mort a été aussi édifiante que sa vie. Il a reçu les sacremens avec des marques touchantes de piété, et a donné sa bénédiction aux fidèles qui venoient le visiter. Les curés voisins se sont empressés de lui rendre les derniers devoirs, et un grand nombre de personnes de toutes les classes ont assisté à ses obsèques. M. de Riencourt n'avoit pas cessé, depuis qu'il avoit été nommé évêque, de diriger son humble troupeau, et le prélat élu s'honoroit encore du simple titre de desservant. Tandis que sa paroisse regrette un pasteur plein de charité, sa famille et ses amis pleurent un homme doué du caractère le plus aimable.

Les personnes religieuses et sensibles qui entendent, tous les ans, dans une occasion solennelle, la lecture du Testament de Louis XVI, ou qui relisent en particulier cette pièce si touchante, ne savent que s'attendrir en parcourant ce monument de foi, de résignation et de grandeur d'ame; elles admirent des sentimens héroïques que relève encore une si noble simplicité d'expression. Il en est d'autres, au contraire, que ce Testament importune, et qui, fermant leurs yeux et leurs cœurs à tous les mouvemens de la religion et de l'humanité, cherchent dans cet acte mémorable matière à une critique froide et minutieuse. Déjà deux fois la Chronique avoit signalé dans le Testament du Roi une erreur et un paradoxe qui révoltent ces chrétiens scrupuleux. Dans deux articles du t. II, p. 176 et 313, on s'élève contre un passage du Testament, où il est dit que l'église catholique tient ses pouvoirs de saint Pierre, et on ose appeler cette proposition une hétérodoxie dangereuse, on se plaint de l'emphase de cette pièce, on déplore l'obligation de la lire, on prétend qu'elle n'est propre qu'à entretenir le feu de la persécution. Tel est l'esprit de parti; il ne voit que l'intérêt de sa cause, et ferme le cœur à la pitié la plus légitime, et à la sensibilité la plus commune. Nous fimes remarquer dans le temps (tome XIX, no. 491) cette triste preuve du plus opiniàtre endurcissement, et voilà que l'incorrigible Chronique reproduit encore, dans son dernier numéro (tome VI, 4*. cahier), sa misérable censure; et admirez l'à-propos; c'est à l'occasion d'un article de la Quotidienne, du 9 décembre 1814. Il falloit que la chose lui tint fortement au cœur pour revenir, au bout de six ans et demi, sur une pareille question. La Chronique discute donc la proposition qui lui déplaît, et nous parle des quatre articles de 1682, et du concile de Constance, etc. Misérable chicaneur, qui vous effor

cez d'affoiblir par des subtilités l'impression naturelle que produit ce Testament sublime, nous croyons connoître votre motif secret; peut-être êtes-vous le même qui, dans des discours publics, avez insulté Louis XVI vivant; ses vertus et sa fin magnanime sont un reproche secret pour une conscience troublée. Ce seroit trop exiger de vous que de vous demander de tomber à genoux devant le tombeau de l'auguste victime, et d'y expier par vos regrets vos reproches insultans et vos accusations atroces; on sait assez que votre orgueil ne pourroit descendre à ces réparations si légitimes. Mais, s'il ne vous est pas donné de sentir tous vos torts, et d'admirer les sentimens héroïques qui respirent dans le Testament du vertueux Louis XVI, gardez du moins le silence de la pudeur; ne réveillez pas de fâcheux souvenirs, et laissez-nous mouiller de nos larmes ce monument qui vous chagrine, et que vous ne critiquez que parce qu'il vous accuse.

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M. l'évêque d'Amiens vient de visiter un canton de l'arrondissement de Montdidier, où il a administré le sacrement de confirmation. Le prélat a montré dans cette occasion le zèle et l'affabilité qui le rendent si cher à son troupeau. Le 8 juin, après une cérémonie où il avoit confirmé environ six cents personnes, le prélat apprit qu'une femme, qui désiroit vivement recevoir ce sacrement, étoit retenue chez elle par une maladie assez grave. Il n'en fallut pas davantage pour intéresser l'excellent évêque, qui se rendit, à pied, à la maison de cette femme, malgré l'éloignement, et combla ses pieux désirs. Tous les habitans ont été touchés de ce trait de bonté.

La ville de Bédoin (Vaucluse), si connue par ses malheurs, s'occupe, comme nous l'avons dit, de relever son église, renversée par les hommes farouches et impies, qui firent, en 1794, une guerre insensée à tous les édifices de ce lieu, MADAME a bien voulu

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