trembler au moment même qu'ils fe levoient.

19. Dans quelle défolation font-ils tombez? Que leur chûte eft arrivée promptement ils ont péri tout d'un coup, a caufe de leur iniquité.

20. Comme un fonge qui s'évanouit au moment qu'on fe leve: de même, Seigneur, vous aneantirez leur image dans votre ville.

21. Mon cœur eft enflammé, & mes reins en font changez : j'ai été réduit au neant, & je ne l'ai pas fçû.

22. Je fuis devenu comme une bête devant vos yeux : mais je demeure toujours attaché à vous.

23. Vous m'avez pris par ma main droite, vous m'avez conduit felon votre volonté : & vous m'avez fait après entrer dans la gloire.

24. Car que defirai-je dans le ciel, finon vous? Et qu'ai-je fouhaité fur la terre que vous feul ?

25. Ma chair & mon coeur ont langui (d'amour :)ô Dieu, vous êtes le Dieu de mon cœur, & mon partage pour jamais.

26. Ceux qui s'éloignent de vous périront: vous avez perdu ces ames adulteres qui fe féparent de vous.

27: Mais pour moi, mon bien est de me tenir uni à Dieu : & de mettre mon efperance au Seigneur mon Dieu.

28. Pour raconter toutes vos loüan ges: aux portes de la fille de Sion.

1.

De l'Epître de S. Paul aux Hebreux.

CHAPITRE IV.

Raignons donc que négligeant la promeffe qui nous eft faite d'entrer dans ce repos de Dieu, il n'y ait quelqu'un d'entre vous qui en foit exclus.

2. Car on nous a annoncé une heureuse nouvelle auffi-bien qu'à eux; mais la pa role qu'ils oüirent ne leur fervit de rien n'étant pas jointe avec la foi en ceux qui l'avoient entenduë.

3. Pour nous, qui avons crû, nous entrerons en ce repos, puifqu'il eft dit des incredules: J'ai juré dans ma colere qu'ils n'entreront point dans mon repos. Ce qui ayant été dit long-tems depuis que Dieu eut achevé fes ouvrages dans la créa tion du monde,

4. Ne fe peut entendre,du repos dont l'Ecriture dit en quelque lieu, parlant du feptiéme jour: Dieu fe repofa le feptiéme jour après avoir achevé toutes les oeuvres

5. Et il eft dit ici: ils n'entreront point dans mon repos.

6. Puifqu'il refte donc un autre repos dans lequel quelques-uns doivent entrer, & que les prémiers aufquels cette nouvelle a été annoncée n'y font point entrez à cause de leur défobéïffance.

7. Dieu détermine encore un jour particulier; qu'il appelle aujourd'hui, en difant tant de tems après par David, ainfi que je viens de dire : Aujourd'hui, fi vous entendez fa voix, n'endurcissez pas vos cœurs:

8. Car fi Jofué les eût établis dans le vrai repos, l'Ecriture ne parleroit point enfuite d'un autre jour de repos.

9:

Ainfi il reste encore un fabbat & un repos pour le peuple de Dieu.

Fo. Car celui qui eft entré dans le repos de Dieu, fe repofe auffi lui-même en ceffant de travailler, comme Dieu s'eft repofé après les ouvrages.

11. Efforçons-nous donc d'entrer dans ce repos, de peur que quelqu'un ne tombe en une défobéiffance semblable à celle de ces incrédules.

12. Car la parole de Dieu eft vivante & efficace, & elle perce plus qu'une épée à deux tranchans; elle entre & penetre

jufques

jufques dans les replis de l'ame & de l'efprit, jufques dans les jointures & dans les moëlles; & elle difcerne les pensées & les mouvemens du cœur.

13. Nulle créature ne lui eft cachée; tout eft à nud & à découvert devant les yeux de celui de qui nous parlons.

14. Ayant donc pour grand Pontife JESUS Fils de Dieu, qui eft monté au plus haut des cieux, demeurons fermes dans la foi dont nous avons fait profeffion.

15. Car le Pontife que nous avons n'eft pas tel qu'il ne puiffe compatir à nos foibleffes, mais il a été tenté comme nous en toutes chofes, fans être néanmoins fujet au peché.

16. Allons donc nous préfenter avec confiance devant le trône de fa grace, afin d'y recevoir mifericorde, & d'y trouver grace pour être fecourus dans nos befoins.

P

VENDREDI VI. JOURNEE'.

La mort defirable au Chrétien com me pecheur, pour fatisfaire pleinement à la justice de Dieu, & recevoir la parfaite remission de fes pechez

Dimitte nobis debita noftra, ficut & nos dimittimus debitoribus noftris.

Pardonnez-nous nos offenfes, comme nous, pardonnons à ceux qui nous ont offenfé.

L

E paradoxe du defir de la mort pa roît encore plus incroyable dans certe circonftance que dans les autres, Car qu'y a-t-il au monde qui foit plus terrible à un criminel que le fupplice? Et comment le fupplice de la mort ne le feroit-il pas encore mille fois davantage pour celui à qui la foi apprend l'incertitude de l'état qui doit fuivre la mort? Mais donnez-moi un cœur vraiment pénitent, un cœur brûlé du zéle de la