Page images
PDF
EPUB

prendre part à cette bonne ceuvre; S. A. R. a envoyé 500 fr. à M. Durand, curé de Bédoin, pour le seconder dans sa picuse entreprise. Sans doute Dieu bénira les dons d'une si religieuse Princesse, et les autels de Bédoin, relevés par son généreux concours, verront offrir pour elle l'auguste sacrifice. Le pasteur et les habitans de Bédoin désirent que la France connoisse à la fois, et le bienfait dont ils sont l'objet, et leur juste reconnoissance.

[ocr errors]

Un ecclésiastique d'un nom cher à la religion et aux lettres vient de mourir à Padoue. Il n'est personne qui n'ait ouï parler de l'érudition et des travaux des prélats Assemani, dont le premier, Joseph-Simon, devint archevêque de Tyr et préfet de la bibliothèque du Vatican. Ce savant, né dans le pays des Maronites, en 1687, mourut, le 14 janvier 1768, laissant une Bibliothèque orientale et quelques ouvrages d'érudition, et ayant travaillé à une édition de saint Ephrem. De ses neveux, l'un, Etienne-Evode Assemani, né à Tripoli de Syrie, archevêque d'Apamée, succéda à son oncle dans la charge de préfet de la bibliothèque du Vatican, termina l'édition des OEuvres de saint Ephrem, et publia les Acta Martyrum orientalium, 2 vol. in-folio; l'autre, Joseph-Louis, professeur de syriaque à la Sapience et au collège de la Propagande, mourut, le 9 février 1782, ayant donné Codex Liturgicus Ecclesia, 1749-1763, 12 vol. in-4°.; Dissertatio de sacris Ritibus, 1757, in-4°.; Commentarius de Ecclesiis, earum reverentia et asylo, 1766, in-folio; et Commentarius de Catholicis seu Patriarchis Chaldæorum et Nestorianorum, 1775, in-4°. Celui dont nous voulons parler principalement, Simon Assemani, marcha sur les traces de ses oncles, et se livra, comme eux, aux recherches d'érudition. Né à Tripoli de Syrie, le 14 mars 1749, il vint à Rome, en 1756, et entra au collége des Maronites, dirigé par les Jésuites.

Après avoir fait sa philosophie et sa théologie dans le college romain, il retourna en Orient, et y exerça, pendant douze ans, le ministère ecclésiastique dans les missions. Rappelé à Rome par ses oucles, il fut attiré à Vienne par le nouce Garampi, depuis cardinal, et employé quelque temps à la bibliothèque imperiale; if devint ensuite professeur de langues orientales au seminaire de Padoue, fondé avec tant de magnificence, dans le 17. siècle, par le bienheureux cardinal Barbadigo. On lui doit, en italien ou en latin, la description du globe céleste, chargé d'inscriptions cuphiques, du Musée Borgia, Padoue, 1790, in-folio; la description du Musée cuphique de Nani, à Venise; le catalogue raisonné des manuscrits orientaux de la même bibliothèque, des éclaircissemens sur des inscriptions, des dissertations sur des monumens arabes en Sicile et à Vienne, et beaucoup de morceaux sur divers sujets de littérature. Simon Assemani étoit membre de plusieurs académies, ct entretenoit correspon dance ence avec les savans les plus distingués en Europe. Tiraboschi parle de lui avec éloge. Ce savant Maronite est mort, le 7 avril dernier, d'une fluxion de poitrine. L'Université de Padoue lui a rendu de grands honneurs, et le professeur Zabeo a prononcé son éloge funèbre. Il y a encore à Rome un membre de la même famille, Antoine-Simon Assemani, qui occupe une chaire de chaldaïque-syriaque et de liturgie orientale à la Sapience. Enfin on a vu à Rome, il y a quelques années, Joseph Assemani, abbé-général mitré des moines maronites, qui fut député du patriar che d'Antioche, des évêques maronites, de l'émir des Druses, et des autres prínces d'Orient, pour féliciter Pie VII sur son retour dans ses Etats: il partit de Rome, le 19 mai 1817, pour retourner en Orient.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. S. A, R. MADAME, duchesse d'Angoulême, a fait parvenir des secours à une pauvre mère de famille du village Torsay (Charente-Inférieure), dont le mari a péri dernièrement dans la rivière de Boutonne.

Le Roi a accordé quatre tableaux à la ville de Tain (Drôme), pour l'église paroissiale.

On fait en ce moment des dispositions, dans la chapelle du château de Vincennes, pour le placement d'un mausolée qu'on doit y ériger en l'honneur du duc d'Enghien.

[ocr errors]

M. de Bonald vient de publier des Considérations po litiques sur le projet de loi relatif aux donataires, in-8°. de 38 pages. L'illustre écrivain remarque que le projet a été traité sous les rapports personnels, et de là vient, dit-il, que la discussion a été si aigre. Il eût mieux valu traiter la question sous des rapports politiques, et c'est ainsi que l'auteur l'envisage. Sans s'arrêter aux hommes, il remonte aux principes, et, sous ce point de vue, il signale les inconvéniens du premier projet, et les avantages de celui qui y a été substitué. M. de Bonald mêle à cette discussion des remarques et des vues dignes d'un esprit aussi sage que profond; on lira surtout avec intérêt ce qu'il dit de la gloire de nos armes, et du supplice aujourd'hui eu usage.

M. le président du conseil royal d'instruction publique a pris, à l'occasion des rassemblemens qui ont eu lieu pour l'anniversaire de Lallemand, un arrêté, d'après lequel tout étudiant qui prendroit part à des réunions destinées à honorer par des actes publics des individus connus pour s'être rendus coupables de troubles et de rébellion envers l'autorité publique, sera considéré comme ayant contrevenu à l'ordonnance royale du 5 juillet 1820, et il sera prononcé contre lui, suivant la gravité des cas, les punitions désignées par la même ordonnance.

-M. Thellier de Poncheville, procureur du Roi à Valenciennes, vient d'être nommé chevalier de la Légion-d'Honneur. Resté seul d'une famille immolée pendant la terreur, et victime de son attachement à la religion et à la monarchie, il a manifesté constamment les mêmes sentimens, donna sa démission au 20 mars 1815, apposa pour signature à l'Acte

additionnel un non courageux, fut destitué et déporté, et reprit ses fonctions au mois de juillet pour rendre de nouveaux services au Roi, et maintenir la paix parmi ses justiciables. -L'Académie de Dijon propose pour sujet de prix à décerner, en 1822, le développement de cette vérité : « Que l'autorité, en prévenant les écarts de l'indépendance dans notre conduite religieuse, politique et privée, pourvoit aux véritables intérêts de la société, comme à notre besoin le plus indispensable ».

:

Dans la nuit du 3 au 4 de ce mois, un affreux incendie a consumé, en moins d'un quart-d'heure, vingt-huit maisons dans la commune de Prémilleux, arrondissement de Belley. M. Jacquet, l'un des incendiés de Bercy, vient de publier sur ce désastre une brochure intitulée de l'Incendie de Bercy, in-8°. de 13 pages, dans laquelle il appelle l'attention du gouvernement et du public sur les victimes de cet incendie, et sur l'insuffisance des secours qu'ils ont reçu. Il demande, non pas qu'on les indemnise de toutes leurs pertes, mais qu'on leur accorde le moyen de recommencer leur com

merce.

La clef de la dix-septième et dernière arche du pont de Bordeaux a été posée, le 9 juin; la première pierre des voûtes avoit été posée en novembre 1819.

-M. le comte de Talleyrand, ambassadeur de France en Suisse, a demandé, aux cantons de ce pays, l'arrestation et l'extradition du nommé Adolphe Maillard, chasseur à cheval, accusé d'avoir soulevé le peuple contre l'autorité royale.

Le roi de Sardaigne, Charles-Félix, est parti, le 1er. juin, de Reggio, pour se rendre à Lucques, où il devoit avoir une entrevue avec l'ancien roi, Victor-Emmanuel. A Turin, on a condamné et pendu, en effigie, le marquis de la Cisterna, et les autres chefs de la révolution.

Le général espagnol Elio, célèbre par sa fidélité à son roi et par son attachement aux véritables principes monarchiques, vient d'être jugé par le tribunal de première instance de Valence, où il est depuis long-temps incarcéré. Il a été condamné à être étrangle. On craint que ce jugement ne soit confirmé par le tribunal supérieur.

Les troubles continuent en Espagne; le curé Merino qui est à la tête d'un parti, et que plusieurs fois on a dit tué, continue au contraire ses excursions, et il étoit question aux

cortès de prendre des mesures vigoureuses contre les ennemis du régime constitutionnel.

Constantinople paroît dans l'état le plus déplorable. Le Grand-Seigneur, irrité de l'insurrection de la Morée, a ordonné d'abattre les églises chrétiennes dans la capitale. Seize, églises ont déjà été rasées; on se fait aisément une idée des excès que les Turcs ont commis dans cette occasion. Forts des ordres de Sa Hautesse, ils ont volé, pillé, profané, brûlé ce qu'il y avoit de plus précieux et de plus sacré. La ville d'Andrinople a vu aussi des scènes fort affligeantes : le 9 mai, un ancien patriarche de Constantinople, rélégué dans cette ville, y a été pendu, avec trois évêques de sa communion, et quarante des plus riches Grecs. Le patriarche s'appeloit Cyrille; les ulémas ont demandé sa mort, qui a eu lieu sans autre forme de procès. L'évêque résidant à Eno, à l'embou chure de l'Hèbre, n'a eu que le temps de fuir; les moines du mont Athos étoient dans les plus vives alarmes. Les meurtres et les exécutions des Grecs continuoient sur divers points.

CHAMBRE DES PAIRS.

Le 12, deux pairs ont rendu un juste hommage à la mémoire des maréchaux duc de Dantzick et comte de Beurnonville. Après avoir entendu les rapports de deux commissions nommées pour la vérification des titres de M. le duc de Coigny, appelé à succéder à son aïeul, M. le maréchal duc de Coigny, et de ceux de M. le comte Joseph de SaintAulaire, nommé pair par l'ordonnance du 8 mars 1819, la chambre renvoie l'admission de M. le comte de Saint-Aulaire à la plus prochaine séance. M. le duc de Lévis fait ensuite un rapport sur le projet de loi relatif aux grains. La chambre adopte deux petits projets relatifs à la ville de Lyon et au port de Dunkerque. On nomme ensuite une commission chargée d'examiner le projet de loi relatif aux donataires. La chambre s'est séparée sans ajournement fixe.

Le 13, la séance s'ouvre à midi un quart. M. le chancelier rappelle aux défenseurs des accusés qu'ils ne doivent rien dire de contraire à leur conscience, aux lois et au respect dû à la première cour du royaume, et qu'ils doivent aussi s'abstenir de doctrines subversives de l'ordre social: M. Hennequin, défenseur de Bérard, rapporte les principales circonstances de la vie de son client, et le présente comme un brave militaire, et comme le généreux soutien de toute sa famille. L'orateur essaie de prouver que Bérard n'est coupable, ni de complicité, ni de non-révélation, ni de provocation; il repousse avec force l'accusation de Fabvier, comme contraire aux faits établis au procès, et comme le résultat de la haine. Ce plaidoyer a offert plusieurs fois d'heureux mouvemens. M. Rumilly, avocat de Sauset, a présenté en

« PreviousContinue »