vables à la justice, fans esperance d'en être jamais quittes pendant que nous serons en ? ce monde ; nous demanderions à Dieu qu'il nous tirát d'un état qui doit être fi humiliant , fi. périlleux & si terrible aux yeux de notre foi; nous soupirerions après l'heure où nous serons parfaitement reconciliez avec notre Dieu & notre Juge, en recevant pour toujours cette pleine, immuable & éternelle remission de nos pechez;.& nous dirions avec plus de ferveur & plus d'empressement que nous ne faisons, ces paroles de gémissement que Jesus-Christ a voulu que nous eussions tous les jours dans la bouche: Notre Pere qui êtes dans le ciel, pardonnez-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offenfé. POUR LE MATIN. Vertu, Ne de dire qu'il n'est pas près de ce moment?) doit penser sérieusement à fe purifier par la pénitence, quelque pureté qu'elle se puisse flatter d'ayoir euë ,& dans ses in U paroître devant Dieu, (& qui peut tentions & dans sa vie. Car malheur à la vie la plus innocente des enfans d'Adam, fi Dieu la juge fans misericorde. La vie d'un Chrétien doit être si fainte , les qualitez qu'il porte d'enfant de Dieu, & de membres de Jesus-Christ, l'engagent à des vertus fi éminentes & fi divines; ce qu'il a promis dans son bâtême est fi parfait, , que les plus saints Prêtres se reconnoissent coupables , & s'accusent à la face des saints Autels d'un nombre infini de pechez , de manquement & de negligences. L'omiffion même de la pénitence, n'est-elle pas elle seule un sujet de faire pénitence dans un Chrétien? dont toute la vie a dû être , selon la parole du Concile de Trente , ,, une pénitence conti nuelle. Car , comme dit S. Augustin, la vie est d'autant moins digne de lar„mes, qu'on y pleure davantage ; & elle mérite d'autant plus d'être pleurée, que s, les larmes y sont plus rares. Cependant ce que je demande ici, n'est pas seulement des cuvres extérieures de pénitence que chacun doit mesurer fur son état , ses forces , son âge, fon sexe, & ses pechez; sur quoi l'on ne peut donner d'autre régle générale, finon de ne * rien faire de confiderable sans conseil & hors la voye de l'obéissance. Mais ce que je demande principalement , ou plûtôt ce que l'Evangile , ce que la justice de Dieu demande généralement & indifferemment de tout le monde, c'est l'esprit de pénitence ; c'est un caur contrit, humilie , pénétré de la douceur d'avoir offen sé son Dieu, un cæur qui sente le poids de ses pechez, Siçut onus grave gravata Sunt super me; un cæur qui gémisse toujours devant Dieu de les pechez; qui en porte toujours & par tout la vûë & le reprochę secret , & qui vivement persuadé qu'il n'a plus droit à rien qu'à la pénitence, & que grace même de la pénitence ne lui est point dûë, mais est un don gratuit de la pure misericorde de Dieu, qu'il ne peut obtenir que par le sang & par les mérites de Jesus Christ, ne cesse de la demander humblement à Dieu Jesus Christ, ait ? qui irrite de maniere, qu'il n'y rende indigne de cette grace; la remplit de bonnes oeuvres capables d'attirer sur lui les yeux de son Créateur ; se fait des amis auprès de lui par des aumônes.proportionnées à ses biens & à ses pechez; le separe autant qu'il peut du monde & de les vaines joyes; ngurrit les bons de que la و sirs que Dieu lui donne du pain quoti- CONCLUSION. Pleaume 76. Voce mea ad Dominum clamavi. Et le Pleaume 34. Ad Ad te, Dos mine , levavi , &c. Ledure, chapitre 3. de S. Matthieu. PSE AUME 76. Voce mea ad Dominum clamavi. . 'Ai élevé ma voix pour crier vers le Seigneur: j'ai crié vers Dieu , & il m'a entendu. 2. J'ai recherché le Seigneur au jour de mon affli&ion, j'ai tenu toute la nuit les les mains étenduës vers lui ; & je n'ai point été trompé. 3. Mon ame a refusé toute forte de confolation : je me suis souvenu de Dieu , & j'ai trouvé ma joye ( dans ce souvenir :) & mon esprit est tombé dans l'affoiblisse ment. 4: Mes yeux ont prévenu les veilles : j'ai été troublé, & je n'ai point parlé. s. J'ai rapellé dans ma pensée les temps passez, & j'ai eu presentes dans l'esprit les années éternelles. 6. J'ai médité durant la nuit , & parlé en moi-même: je roulois des pensées dans mon cœur, & je purifiois mon esprit. 7. Le Seigneur me rejettera-t-il pour toûjours, & ne me donnera-t-il plus à l'avenir des témoignages de son amour ? 8. A-t-il retiré pour jamais sa misericorde : pour la suite de tous les siecles? 9. Dieu oublira-r il fa clemence? & fa colere arrêtera-t-elle le cours de ses mifericordes? ro. Alors j'ai dit en moi-même: Je commence maintenant : c'est la main droite de Dieu qui a fait ce changement. Ii. Je me suis souvenu des Quvres du Seigneur : je repafferai dans ma memoire les merveilles que vous avez faites dès Q |