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a très-long-temps que S. M. n'avoit fait de semblable promenade.

-S. A. R. MONSIEUR a fait parvenir un secours de 300 fr. au nommé Truffot, journalier de la commune de Villers, près Mantes, dont la maison a été la proie d'un incendie. S. A. R. a accordé aussi une somme de 500 fr., à titre de, premiers secours, pour être distribués à plusieurs familles inalheureuses d'Angers. S. A. R. Mr. le duc d'Angoulême a accordé un semblable secours pour le même objet.

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Le 11, S. A. R.. MADAME, duchesse d'Angoulême, a posé la première pierre du nouvel édifice thermal de Vichy. S. A. R. Mme. la duchesse de Berri a fait remettre à M. le curé de Mantes une somme de 200 fr. pour le soulagement de quelques familles indigentes. La pieuse Princesse a fait don à la chapelle du Vau, de Cherbourg, d'ornemens précieux, brodés de ses mains augustes. S. A. R. a fait aussi témoigner sa satisfaction aux ouvriers de cette ville, qui ont dernièrement fait une collecte entr'eux pour fonder, à perpétuité, dans cette chapelle, une messe anniversaire, en actions de grâces de la naissance de Mgr. le duc de Bordeaux.

Mme, la duchesse d'Orléans, douairière, attaquée depuis quelques mois d'un mal très-grave, a reçu les sacremens, la semaine dernière, avec les marques de la piété la plus vive. S. A. a réuni sa famille et ses serviteurs, et leur a fait ses adieux dans les termes les plus touchans. La résignation de cette princesse ne se dément pas au milieu de ses souffrances,

La police a saisi une brochure intitulée : Lettre sur le domaine de Chambord. Les sieurs Courrier, auteur de cette Lettre, et Bobée, imprimeur, sont traduits devant les tribunaux.

-La ville de Blois a vote 300,000 fr. pour la construction du quartier de cavalerie pour la garde royale lorsque Már. lé duc de Bordeaux ira habiter Chambord.

Le 5 de ce mois, les Frères des Ecoles chrétiennes ont été installés à Verneuil. La cérémonie étoit présidée par M. Delaître, préfet du département. L'établissement de cette Ecole est dû au zèle pieux et éclairé de Mme, la duchesse de Richelieu, de Mile, de Boislevêque et de M. le marquis de Montmorency.

Le 14 au matin, la proclamation du couronnement du roi d'Angleterre a été faite avec les cérémonies d'usage. Les hérauts-d'armes ont parcouru les villes de Londres et de 'Westminster, et ont lu l'ordonnance du roi sur toutes les places publiques.

L'entrevue entre le roi de Sardaigne Charles-Félix et l'ancien roi Victor-Emmanuel, son frère, a eu lieu à Lucques, le 6 de ce mois.

Le

29 mai, huit mille soldats autrichiens sont partis de Naples sur des vaisseaux autrichiens et napolitains, pour se rendre en Sicile. Plusieurs carbonari ont été emmenés prisommiers sur cette flotte. Le roi de Naples a rendu un décret qui abolit la conscription dans ses Etats."

En Espagne, les arrestations des ecclésiastiques, des royalistes et des suspects, continuent, tant à Madrid que dans les provinces. Un religieux de Saint-Dominique, auteur d'un journal intitulé : Défense chrétienne de la nouvelle constitution d'Espagne, a été condamné à huit ans de prison, son journal ayant été déclaré séditieux, et injurieux au congres national. Mérino continue toujours ses excursions : ce cure, qui joue un rôle si peu convenable pour son état, y mêle d'ailleurs une cruauté qui le rend plus blâmable encore ; il met à mort tous les prisonniers.

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Les cortès de Lisbonne ont réglé le cérémonial à observer pour la réception du roi dans son royaume de Portugal. Une députation des cortès ira à bord complimenter le roi, et lui présenter les bases de la constitution, en manifestant le désir de le voir apposer son sceau à ce pacte d'alliance. Sitôt que le roi sera rentré dans son palais, le président des cortès lui présentera une liste de seize personnes, parmi lesquelles le roi en choisira huit pour former son conseil d'Etat. L'Observateur autrichien annonce que les Turcs ont passé le Danube, et que leur avant-garde est entrée, le 28 mai, à Bucharest.

-La diete de Norwege a supprimé tous les priviléges de la noblesse, qui ne sera plus héréditaire dans ce pays.

-Une nouvelle conspiration a éclaté au Cap-François, dans le courant d'avril dernier. Le président Boyer est parvenu à soumettre les rebelles; ouze officiers supérieurs ont été exécutés, et cinquante autres ont été condamnés à subir le même sort.

CHAMBRE DES PAIRS.

Le 15, la cour a entendu successivement MM. Dumont, Legouix, Boiteux, Chaix d'Estangé, de Cruzy, défenseurs des accusés Robert, Gaillard, Depierris, Charpenay, Eymard. Les uns ont cherché à démontrer la non-existence de la conspiration; les autres ont fait leurs efforts pour disculper leurs cliens de toute participation au complot. M. Legouix ayant avancé dans son plaidoyer qu'un changement dans le gouvernement pouvoit être demandé et exigé par les citoyens, M. le procureur-général a repoussé avec force cette doctrine dan

gereuse.

Le 16, MM. Parquin et Guillemin ont présenté la défense des acousés Laverderie et Trogoff. Ces deux avocats, dont les bons sentimens sont d'ailleurs assez connus, n'ont pas suivi l'exemple de quelques-uns de leurs collègues; non-seulement ils n'ont pas cherché à nier l'existence du complot, ils n'ont pas même cherché à disculper entièrement leurs cliens, et sont convenus franchement des torts qu'on pouvoit leur reprocher; ils se sont seulement efforcé de faire valoir des circonstances atténuantes; ils ont rappelé leurs services passés, leurs bonnes qualités personnelles, et le zèle qu'ils ont longtemps manifesté pour la cause de la légitimité. Si leurs cliens n'ont rien révélé, c'est que ce complot, mal tissu, ne leur a paru offrir aucune chance de succès. M. Hutteau a ensuite plaidé pour son fils; il ne peut croire à la conspiration; mais son fils du moins y est resté étranger. Cet orateur, comme les deux précédens, a cherché, dans une péroraison éloquente, à intéresser la cour en faveur de leurs cliens.

Le 18, MM. Blanchet et Target ont présenté la défense des accusés Lacombe et Horitz. M. Dupin, jeune, a plaidé la cause de Dequevauvilliers, et à d'abord posé en principe qu'il n'y a pas eu de complot; en conséquence, il soutient que son client ne peut être considéré ni comme complice, ni comme non révélateur. M. Rigard, avocat de Brédard, suit à peu près le même systême de défense, M. Routhier, défenseur de Modwich, croit que son client, qui ne savoit rien, ne pouvoit, sans s'exposer à être calomniateur, déclarer ce qu'il ne savoit que par un bruit populaire.

CHAMBRE DES DÉPUTÉS.

Le 15, on reprend la délibération sur le budget. La commission propose une diminution de 277,206 francs sur le chapitre xn du ministère de l'intérieur, relatif aux dépenses fixes et communes à plusieurs départemens, et s'élevant à 12 millions 636,446 francs. M. de Pompières demande une réduction de 400,000 francs. M. Sirieys de Ma

rinhac voudroit qu'on retranchât 5 millions 465,000 fr. sur le traitement des préfets et des secrétaires-généraux, et sur les abonnemens de préfectures. M. de Girardin n'approuve pas ces économies, qui, selon lui, désorganiseroient les administrations. MM. Capelle et Benoist, commissaires du Roi, combattent les objections faites contre le chapitre en question, et donnent des explications. M. Dalphonse prononce un discours fort long, qui n'a pas été entendu. On met aux voix les diverses économies proposées; elles sont rejetées. L'amendement de la commission est seul adopté.

On passe au chapitre x portant, pour les dépenses variables, une somme de 21 millions 500,824 francs. M. Duhamel réclame, pour l'année prochaine, une allocation plus forte pour les dépôts de mendicité et les hospices d'aliénés. M. Josse-Beauvoir plaide la cause des enfans abandonnés. M. B. Constant se plaint de la confusion qui règne dans l'article qui traite des dépenses diverses de toute nature, et demande qu'on divise les objets qui y sont compris. M. de Castelbajac appuie cette demande, sans toutefois partager les inquiétudes du préopinant au sujet des voyages des préfets et de la tenue des colléges électoraux. M. Leclerc de Beaulieu parle en faveur des hospices. L'amendement de la commission, tendant à reporter au chapitre xm les 377,206 fr. retranchés sur le chapitre précédent, est adopté à l'unanimité.

Le 16, M. le ministre de l'intérieur présente trois projets de loi, relatifs à l'établissement d'un pont à Pinsaguel (Haute-Garonne), l'achèvement du canal de Saint-Maur, près Paris, et à la construction du canal Saint-Martin, communiquant avec le canal de l'Ourcq. Ces trois projets sont renvoyés à l'examen des bureaux.

On reprend la discussion du budget. Le chapitre xiv du budget de Fintérieur, portant 1 million 890.408 francs pour les secours généraux, est adopté. On s'occupe du chapitre suivant, divisé en deux sections, relatives, l'une aux secours à accorder aux colons et autres réfugiés, l'autre aux dépenses secrètes de la police générale et aux dépenses de divers établissemens publics. La totalité de ce chapitre cst de 5 millions 500,000 francs, dont 900,000 pour la première section. M. Méchin se plaint de la police et de ses agens; il conclut à ce que les secours aux colons scient réduits à 700,000 franes, et à ce qu'il soit fait sur les fonds secrets de la police un retranchement de 1 million, qui seroit reporté sur l'article des enfans trouvés.

Ε

M. de Castelbajac plaide avec force la cause des colons de SintDomingue, et demande qu'une somme de 300,000 francs, prise sur les économies faites par la chambre, soit appliquée au secours qui leur est destiné. M. le garde des sceaux pense qu'on ne peut, sans compromettre l'initiative royale, augmenter les crédits demandés. MM. Duhamel et Laisné de Villevêque appuient la proposition de M. de Castelbajac. On met cette proposition aux voix; elle est rejetée, ainsi que l'amendement de M. Méchin.

M. Clausel de Coussérgues parle contre la police; il essaie de démor trer que tout, excepté elle, a varié depuis la révolution. L'‹ rateur arrive au projet d'accusation qu'il porta, en février 1840, contre

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M. Decazes. Au lieu de placer, dit-il, autour des Princes des espion chargés de surveiller les démarches de leurs fidèles serviteurs, il auroit été plutôt du devoir de la police d'envoyer des agens pour veiller à la sûreté de leurs personnes. Lorsque Mgr. le duc de Berri fut frappé, aucun homme de la police ne se trouva là pour arrêter l'assassin. M. de Coussergues rappelle l'accusation qu'il fit alors contre l'homme puissant qui dirigeoit cette police. Le ministre, ajoute-t-il, fut éloigné du palais de nos rois; mais on lui donna pour successeurs des hommes qui continuent de suivre les mêmes erremens. L'orateur, après avoir critiqué l'administration actuelle de la police, propose d'accorder pour les dépenses secrètes de la police 2 millions, dont le ministre chargé de l'emploi de ces fonds devra déposer le compte, article par article, aux archives de la chambre.

M. de Saint-Aulaire s'oppose à l'impression du discours, et somme M. Clausel de Coussergues de justifier ses assertions. M. de Coussergues répond qu'il a publié les développemens de sa proposition contre M. Decazes, et qu'il prend sur lui la qualification de calomniateur, si tous ceux qui les ont lu n'y ont pas trouvé la vérité. L'impression est mise aux voix, et rejetée. Le côté droit n'a pas voté. M. le garde des sceaux repousse les reproches adressés par M. de Coussergues à MM. Mounier et Anglès, et fait en même temps l'éloge de la police actuelle.

M. Donnadieu demande la parole, et ne peut l'obtenir. La clôture est prononcée. On écarte l'amendement de M. Clausel de Coussergues. On passe à celui de M. Méchin. Après bien des efforts, M. Donnadicu parvient à s'emparer de la parole, et parte contre la police et contre les ministres. Il vote la suppression entière de l'article qui concerne la police. L'amendement de M. Méchin est rejeté, et le cha pitre xv adopté à une immense majorité.

Le 18, M. le garde des sceaux développe les motifs d'un projet de loi, tendant à augmenter d'un vice-président et de cinq membres le tribunal de première instance de la Seine. Ce projet est renvoyé à l'examen des bureaux.

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La discussion s'ouvre sur le budget de l'instruction publique. M. Meynaux-Lavaux propose une réduction de 91,650 franes sur le chapitre relatif aux dépenses générales du conseil royal, qui s'élève à une somme totale de 342,700 francs. L'orateur a plusieurs fois été rappelé à la question par M. le président, et l'impression de son discours, demandée avec force par le côté gauche, a été rejetée, ainsi que celle du discours de M. de Girardin, qui a fait un pompeux éloge de M. Royer-Collard, ancien président de la commission d'instruction publique, en y mêlant une critique amère de l'organisation actuelle de l'instruction publique. M. Sébastiani parle à peu près dans le même sens que M. de Girardin.

M. Réveillère appuie la dépense proposée; l'orateur rend hommage aux modestes ecclésiastiques qui ont élevé son enfance, et qui croyoient faire mieux et plus qu'un philosophe, quand ils avoient fait un chrétien; i ne professe pas la même vénération pour les professeurs de

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