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riens soient arrêtés dans ses états, tant que ses sujets génois seront prisonniers à Alger.

29 FÉVRIER. Le Danemarck déclare la guerre

à la Suède.

1 MARS. Création en France de titres impériaux, tels que ceux de duc, comte, baron et chevalier.

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d'état du pape contre les actes arbitraires exercés à Rome par le commandant français au nom de Buonaparte.

5. Lettre circulaire du même adressée à tous les cardinaux à Rome, pour leur défendre de refuser l'invitation à dîner chez le général français Miollis.

12. Mort de Christian VII, roi de Danemarck.

13. Lettre du cardinal secrétaire Doria Pamphili au général français Miollis, contre l'arrestation de plusieurs officiers du pape, sous prétexte de leur refus de servir dans les armées françaises.

17. Un décret de Napoléon organise en France l'université impériale.

- Conspiration de Buonaparte contre la dynastie des Bourbons, en Espagne, par suite de deux traités seerets avec Charles IV, du 29 octobre 1807 (voir cette date). Nous n'avon pas voulu diviser les pièces suivantes pour l'in

telligence du lecteur, et présenter l'ensemble de la fourberie de Buonaparte pour parvenir à s'emparer du royaume d'Espagne; l'extrait de ces pièces sont prises dans l'ouvrage de l'exposé public par don Pedro Cevallos, premier ministre d'état de Ferdinand VII.

17 et 19MARS. Insurrection à Aranjuez contre le prince de la Paix; il est arrêté. Charles IV abdique volontairement en faveur de son fils, le prince des Asturies.

Quelques jours après, le prince Murat entra à Madrid à la tête de ses troupes ; il commença par semer la discorde, et donna à entendre que l'empereur improuveroit l'abdication de Charles IV; que jusqu'à ce qu'il eût reconnu Ferdinand VII, il ne pouvoit traiter avec lui comme souverain, et qu'il n'auroit de rapport qu'avec le roi son père. Le roi et la reine, informés de cette circonstance, en profitèrent pour sauver leur favori le prince de la Paix, qui était détenu, et en faveur duquel le prince Murat ne montroit tant d'intérêt, qu'à dessein de mortifier Ferdinand VII, et de jeter des nouvelles semences de discorde entre le fils et le père.

18 AVRIL. Le nouveau roi, Ferdinand VII, fait son entrée publique à Madrid. Murat fut témoin des transports d'allégresse de tous les habitans de la capitale et des environs, pour

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leur nouveau souverain. Le prince Murat, poursuivant son plan de conspiration, faisoit répandre le bruit de l'arrivée d'un nouveau courrier apportant la nouvelle de l'arrivée prochaine à Madrid de l'empereur Napoléon; il engagea d'abord l'infant don Carlos à partir pour aller au-devant de sa majesté impériale. Dans la supposition que ce voyage seroit de courte durée, et que S. A. rencontreroit l'empereur à quarante lieues de Madrid, Ferdinand VII autorisa son auguste frère à entreprendre ce voyage. Murat n'eut pas plutôt réussi à obtenir le départ de l'infant, qu'il sollicita Ferdinand à faire le même voyage, lui persuadant que cette démarche auroit le plus heureux résultat pour sa majesté et pour son royaume. Ferdinand persista plusieurs jours, jusqu'à ce qu'il eût reçu la nouvelle certaine de l'arrivée de l'empereur, malgré les sollicitations réitérées du prince Murat et de l'ambassadeur Beauharnais. Le général Savary (Rovigo), arriva comme envoyé de l'empereur, et il demanda, en cette qualité, une audience de sa majesté; il l'obtint sur-lechamp; il annonça qu'il était envoyé par sa majesté l'empereur pour complimenter le nouveau roi, et pour savoir si ses sentimens, relativement à la France, étoient conformes à ceux du roi son père, déclarant que, dans ce cas l'empereur fermeroit les yeux sur ce qui s'étoit

passé ; qu'il n'interviendroit en aucune manière dans les affaires intérieures du royaume, et qu'il reconnaîtroit sur-le-champ sa majesté comme roi d'Espagne et des Indes. L'audience finie, il fit les plus vives instances pour engager sa majesté à aller au-devant de l'empereur, alléguant que cette marque de déférence flatterait infiniment sa majesté, et lui seroit très-agréable; que l'empereur pouvoit arriver d'un instant à l'autre. Fer dinand, plein de confiance, céda à des espérances aussi flatteuses. Le jour fixé du départ de sa majesté, Savary sollicita l'honneur de l'accompagner dans son voyage, qui se prolongeroit tout au plus jusqu'a Burgos, d'après l'avis positif qu'il venoit de recevoir de l'approche de l'empereur. Avant de partir, le roi nomma une junte suprême du gouvernement; le général Savary suivit le roi jusqu'à Burgos dans une voiture séparée; mais l'empereur n'y étant pas encore arrivé, il employa tout pour engager sa majesté à continuer son voyage seulement jusqu'à Vittoria. Sa majesté, ne pouvant se persuader de tant de perfidie et de trahison de la part d'un officier français, prit le parti de poursuivre jusqu'à Vittoria. Savary, convaincu que le roi était déterminé à ne pas aller plus avant, partit pour Bayonne, pour informer l'empereur Napoléon de tout ce qui s'étoit passé, et pour prendre

ses ordres. Ferdinand est informé du départ de Napoléon, de Bordeaux, et de son arrivée prochaine à Bayonne; d'après cet avis, l'infant don Carlos, qui étoit resté à Tolosa, se mit en route pour Bayonne, où Napoléon l'avait invité à se rendre; le général Savary revint à Vittoria, porteur de la lettre suivante pour Ferdinand.

16 AVRIL. Lettre de Napoléon, au prince des Asturies, datée de Bayonne: « Mon cousin, j'ai reçu votre lettre; vous avezdû vous convaincre par l'inspection des papiers de votre auguste père, de l'estime que j'ai toujours eue pour sa personne; votre alte sse me permettra dans les circonstances présentes, de lui écrire avec franchise et sincérité. J'avais conçu l'espoir qu'à mon arrivée à Madrid, je pourrois engager mon illustre ami à faire quelques réformes nécessaires dans ses états, et qui eussent été agréables à la nation. Le renvoi du prince de la Paix me paraissoit indispensable pour son bonheur et les intérêts de son peuple. Les affaires du nord ont retardé mon voyage et les évènemens d'Aranjuez sont survenus; je ne m'établis pas juge de ces évènemens, ni de la conduite du prince de la Paix ; mais il est certain qu'il est très-dangereux pour des rois d'accoutumer leurs sujets à répandre le sang, et à se faire justice eux-mêmes, etc.

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