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en fon Confeil les droits, qu'elle prétend fur le vin, aux Cabaretiers de fon Royaume, à condition d'être feuls à vendre en détail, à l'exclufion de tous autres ; d'autant plus qu'on en connoît au jufte le nombre & les facultez, & qu'on fait aujourd'hui la consommation des liqueurs. auffi précisément qu'on le fçaura ja

mais.

Elec

Quand au fel, qui eft une manne dont on ne fçauroit se passer dans la vie, conftamment il n'a jamais fervi que de prétexte pour établir à la Couronne un revenu, où tous les Sujets. du Roi, fans exception, contribuaf fent chacun felon fa force; & comme l'on en fait la confommation non feulement par Generalité, par tion & par Parroisse, mais par meaux, par famille & par têtes, têtes, dans toutes les terres de l'obéïffance de S.. M. déformais rendant le fel venal, comme eft le bled, & le remettant dans la liberté du commerce le Roi augmenteroit beaucoup fon revenu, & déchargeroit le peuple, en

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ce feul article, de trente mille perfonnes employées prefentement aux Gabelles, fans que les plus gens de bien d'entr'eux, qui feroient folvables, perdiffent au changement; car encore qu'ils ne fuffent plus Fermiers des Gabelles, ils pourroient être Fermiers du droit d'amortiffement des Gabelles, ou former une compagnie affez puiffante, pour faire le recouvrement de tous les revenus du Roi.

re des gens

dans les

D'autres pourront être Receveurs Ce qu'on fédentaires dans les villes Epifcopales; pourroit fai d'autres Receveurs ambulans dans les employez Diocéfes; quelques-uns fe jetteroient Gabelles. dans le commerce; ceux qui ont inclination pour la guerre, prendront parti dans les Troupes de S. M. en tout cas, la plûpart iront au villa

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labourer la terre, comme faifoient leurs peres, & deviendront au moins utiles à l'Etat, au lieu de l'affoiblir, comme ils font, s'engraiffant du fang du peuple de jour en jour; ou du moins l'on pourroit s'en fervir, pour fortifier nos Colonies de Canada, &

n'y auroit

tice à les deftituer.

des Ifles de l'Amerique, où ils trouveront pour eux & leurs fucceffeurs un doux établiffement, en formant un troifiéme Royaume à nôtre Monar

que.

Preuve qu'il pas d,injuf- tuer ces gens-là Qu'étoient-ils ? avant leurs emplois ? Lorfqu'un Fermier réforme le nombre de fes Commis, ne fçait on pas qu'il n'en rend compte à perfonne, encore qu'ils n'ayent pas malverfé; & voudroit-on que le Roi eut moins de pouvoir qu'un Fermier, & où principalement il s'agit du foulagement de fes Sujets, & de l'augmentation de fon revenu? D'ailleurs, quand un bail eft expiré, tous ces gens-là ne font-ils pas deftituez; & fi l'on donne le bail fuivant à de nouveaux Fermiers ne voit-on pas qu'ils placent leurs parens par préférence; & que leur plus grand foin eft de fe faite de nouvelles créatures Il feroit beau voir les anciens Commis former des plaintes en justice, fur le fujet de leur destitution: De maniere qu'il n'y auroit

Après tout, quel danger de desti

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pas lieu de demander que devien-
droient ces gens-là ? Car quand ils
devroient fe retirer fans butin, &
auffi gueux qu'ils étoient avant leur
emploi, ce ne
ce ne feroit pas toûjours une
raifon fuffifante pour faire perdre à
S. M. une augmentation de quaran-
te millions au moins, ni empêcher un
foulagement puhlic, fi nécessaire & fi
ardemment defiré de tout le Royau

me.

A l'égard des offices à fuprimer, la finance en feroit remboursée des deniers qui proviendroient; & l'augmentation, du revenu du Roi d'ailleurs, qui ferviroit de fûreté pour le payement des rentes de l'Hôtel de ville.

les revenus

hauffees

Il eft à remarquer que tout ce Combien qu'on a pu faire en France, depuis des Gabelquatre fiécles entiers, ç'a été de por- les font ter les revenus de toutes les Gabelles fous le redu Royaume environ à vingt-quatre gne de Louis millions de livres par an ; & que prefentement S. M. en moins d'un an, peut faire monter le droit de leur amortissement à cent douze mil

XIV.

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Reflexion
fur la mul-

lions tout au moins, & pour une caufe bien plus innocente & plus honnête, que ne fut le prétexte de leur établif fement.

L'on voit dans les Memoires de feu titude des Mr le Prefident de Harlay, qu'a Financiers. l'entrée du regne d'Henry II. il n'y avoit pas en France ces en France ces personnes employées aux deniers publics, qui depuis ce tems-là ont multiplié au centuple: & il eft à croire, que fi dès le commencement de la Monarchie on eût fouffert autant de Financiers& de Commis qu'il s'en trouve prefentement à la foule du peuple, elle n'auroit pas fubfifté glorieusement comme elle a fait pendant treize cens

Inutilité de
cette multi-
zude.

ans.

,

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En un mot, huit ou dix hommes au plus par Diocéfe le fort portant le foible, feroient aifément la recette: de tous les deniers du Roi, que S.. M. pourroit tenir en régie, donnant des gages à des Receveurs, dont la dépense n'iroit environ qu'à trois ou quatre millions par an, ou bien en faire le recouvrement à forfait par

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