TABLE DES CHAPITRES. Chap. VI. De l'inviolabilité de la Puissance souveraine Chap. VII. Des bornes de la Puissance souveraine Chap. XI, De la Constitution décrétée en 1791 Chap. XII. De la République française DE L'ORDRE SOCIAL CONTRE LES PRINCIPES DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE. "wt DANS cette longue suite de révolutions qui forme l'histoire des Empires, il n'en est aucune que l'on puisse comparer à la Révo lution française. Toutes les autres n'étoient que des secousses locales et momentanées, dont l'effet se bornoit à faire passer le pouvoir dans une autre main, où tout-au-plus, à changer la forme du gouvernement. Les peuples étrangers n'y prenoient intérêt, qu'autant qu'ils se trouvoient liés avec les chefs de l'un ou de l'autre parti; et quel que fût le succès, les troubles d'un pays n'ébranloient pas la constitution des autres Etats. La Révolution française a pris, dès sa naissance, un tout autre caractère. Sans provocation de la part du gouvernement, sans prétextes, sans chefs apparens, au sein d'une paix profonde, et sous un Prince hu main, vertueux et chéri, une nation toute tres. Jusqu'à présent, ce système n'a pas en sa faveur, le suffrage de l'expérience, Quel a été le prix de ces fleuves de sang qui ont coulé sur les échafauds et dans les combats? qu'ont produit neuf ans de pillage, de sacriléges, de proscriptions, de guerres civiles et étrangères? Il est vrai que la France a reculé ses frontières, et que la terreur de ses armes a forcé plusieurs nations à subir le joug de la liberté révolutionnaire. Mais tandis qu'elle triomphe au dehors, et qu'elle donne la loi à l'Europe étonnée, au dedans elle gémit sous la plus dure et la plus abjecte servitude. Les révolutions ont enfanté les révolutions: avec les législatures, les cons |