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H. Ruisseau moteur.

L. Marais à dessécher.

V V. Noyau des deux vis: c'est le même que dans la figure précédente.

Cette construction sera employée dans tous les cas où le ruisseau moteur n'aura qu'une petite chute.

Ce projet obvie à tous les inconvéniens; la moindre chute est suffisante pour faire mouvoir ma vís; je vais essayer d'en donner la preuve.

Fig. 3. Si j'ai une chute égale à trois fois 5/8 la profondeur du marais, c'est-à-dire à compter du niveau de la rigole de décharge jusqu'à la profondeur du marais, car la première hélice doit presque toucher le fond, je me sers d'une vis moteur d'une longueur égale à trois 5/8 celle de la vis agent. L'eau de la vis moteur A et celle de la vis agent B se rendent dans le même canal de décharge D. Le diamètre de ces deux vis est le même: leur noyau est un cylindre solide le long du

quel on peut faire monter ou descendre la vis moteur, pour la placer à la hauteur du ruisseau. On la fixe au point convenable par des coins, ainsi que l'indique M. Pattu. Dans l'hypothèse d'où nous sommes partis, les deux vis se toucheront presque; mais si l'on avait une chute plus élevée que sa hauteur indispensable, alors on élèverait la vis moteur A, comme je viens de l'indiquer, elle se dégorgerait toujours dans le canal de décharge, l'eau tomberait seulement de plus haut, ce qui est sans inconvénient.

Fig. 4. Si la hauteur de la chute est moindre,

ferai la vis moteur de la hauteur que me promettra la chute, et j'augmenterai son diamètre de manière à ce que j'obtienne toujours la même force. La longueur de ce diamètre sera facile à trouver, lorsqu'on aura déterminé exactement le nombre par lequel on doit, à cause des frottemens, multiplier le second membre de l'équation LG3 1g3. Je nommerai ce coëfficient C, et l'équation, pour le càs du mouvement, deviendra LG3 = clg3. G représentant le rayon de la grosse vis et devenant dans ce cas l'inconnue, l'on aura

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grosse vis moteur. L'on se rappellera que nous avons démontré que, d'après M. Pattu, le coefficient c doit être égal à 2 5/8, ou 2'625.

Dans le cas actuel et en supposant, 1o que le marais ait 2 mètres de profondeur jusqu'au niveau du canal de décharge; 2o que le ruisseau moteur soit élevé de 2 mètres au-dessus du même canal, il ne s'agira que de déterminer le diamètre de la vis agent pour avoir toutes les données nécessaires. La hauteur de cette machine n'étant pas très-grande, si l'on fait le noyau en chêne et de 163 millimètres (6 pouces), il aura beaucoup de solidité, puisque ce noyau est plein. La profondeur des pas de la vis ou de l'hélice peut être de 108 mill. (4 pouces), ce qui sera suffisant. La vis agent aura donc en tout 379 millimètres (14 pouces) de diamètre...

Si l'on compose la figure 1 qui représente la vis modèle de M. Pattu, dessinée d'après les dimensions données par cet habile ingénieur, avec la figure 2 qui présente sur la même échelle les dimensions que devrait avoir la même machine pour le cas énoncé dans son mémoire, tome 2, page 329, figure 2, on sera convaincu de l'impossibilité mécanique d'exécuter en bois une machine aussi longue et

aussi frèle, qui, continuellement imbibée d'eau dans le travail, doit nécessairement tendre à se déformer pendant le repos. On sera encore convaincu que son application en deviendra impossible par la difficulté de se procurer un ruisseau moteur, qui présente dans le voisinage d'un marais une chute de 24 pieds environ pour la vis modèle de M. Pattu, et qui pourra devenir de 40, 50 et 100 pieds de longueur, selon les dimensions plus ou moins étendues qu'on devra donner à la machine pour les travaux en grand.

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La construction que j'ai proposée ne présente aucun de ces inconvéniens; je ne suis point maîtrisé par la hauteur de la chute du ruisseau moteur : qu'elle soit grande, qu'elle soit petite, pourvu que, dans les dimensions de la vis modèle de M. Pattu, elle puisse avoir un demi-mètre de hauteur, ou pour m'exprimer plus généralement, pourvu que je puisse former quatre tours d'hélice à la vis moteur, la machine produira l'effet que M. Pattu désire. Dans tous les cas, ce canal de décharge servira toujours à recevoir simultanément l'eau qui descendra dans la vis moteur, et celle qui montera dans la vis agent.

La vis à double effet de M. Pattu me

paraît une machine excellente pour être employée dans les desséchemens, et même dans les irrigations, dans le cas seulement où l'on n'aurait qu'un faible courant d'eau tel qu'un petit ruisseau ou une source; mais, lorsqu'on pourrait disposer du courant d'un ruisseau assez large ou de celui d'une rivière, je crois que la roue à aubes de M. Privat, que j'ai décrite tome 40, page 5, de la première Collection des Annales des Arts et Manufac tures, est infiniment préférable.

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