mandaient l'armée avant l'arrivée de mon ami Dugommier. 4°. Idem. Nous léguons cent mille francs. (100, 000) à la veuve, fils, ou petits-fils de notre aide de camp Muiron, tué à nos côtés à Arcole, nous couvrant de son corps. 5°. Idem, (10,000) dix mille francs au sousofficier Cantillon, qui a essuyé un procès comme prévenu d'avoir voulu assassiner lord Wellington, ce dont il a été déclaré innocent. Cantillon avait autant de droit d'assassiner cet oligarque, que celui-ci de m'envoyer pour périr sur le rocher de Sainte-Hélène. Wellington, qui a proposé cet attentat, cherchait à le justifier sur l'intérêt de la grande-Bretagne. Cantillon, si vraiment il eût assassiné le lord, se serait couvert, et aurait été justifié par les mêmes motifs, l'intérêt de la France, de se défaire d'un général qui d'ailleurs avait violé la capitulation de Paris, et par-là s'était rendu responsable du sang des martyrs Ney, Labédoyère, etc., etc., et du crime d'avoir dépouillé les Musées, contre le texte des traités. 60. Ces 400,000fr. (quatrecentmille francs) seront ajoutés aux six millions quatre cent mille francs dont nous avons disposé, et por teront nos legs à six millions huit cent dix mille francs; ces quatre cent dix mille francs doivent être considérés comme faisant partie de notre testament, article 35, et suivre en tout le même sort que les autres legs. 7o. Les neuf mille livres sterling que nous avons donnés au comte et à la comtesse Montholon, doivent, s'ils ont été soldés, être déduits, et portés en compte sur les legs que nous lui faisons par nos testamens ; s'ils n'ont pas été acquittés, nos billets seront annulés. 8°. Moyenant le legs fait par notre testament au comte Montholon, la pension de vingt mille francs accordée à sa femme, est annulée; le comte Montholon est chargé de la lui payer. 9°. L'administration d'une pareille succession, jusqu'à son entière liquidation, exigeant des frais de bureau, de courses, de missions, de consultations, de plaidoiries, nous entendons que nos exécuteurs testamentaires retiendront trois pour cent sur tous les legs, soit sur les six millions huit cent mille francs, soit sur les sommes portées dans les codicilles, soit sur les deux cent millions de francs du domaine privé. 10o. Les sommes provenant de ces retenues seront déposées dans les mains d'un trésorier, et dépensées sur mandat de nos exécuteurs testamentaires. 11°. Si les sommes provenant desdites retenues n'étaient pas suffisantes pour pourvoir aux frais, il y sera pourvu aux dépens des trois exécuteurs testamentairesetdutrésorier, chacun dans la proportion du legs que nous leur avons fait par notre testament et codicille. 12o. Si les sommes provenant des susdites retenues sont au-dessus des besoins, le restant sera partagé entre nos trois exécuteurs testamentaires et le trésorier, dans le rapport de leurs legs respectifs. 13o. Nous nommons le comte Las Cases, et à son défaut son fils, et à son défaut, le général Drouot, trésorier. Ce présent codicille est entièrement écrit de notre main, signé et scellé de nos armes. NAPOLÉON. Première lettre. - A M. Lafitte. Monsieur Lafitte, je vous ai remis en 1815, au moment de mon départ de Paris, une somme de près de six millions, dont vous m'avez donné un double reçu ; j'ai annulé un des reçus, et je charge le comte de Montholon de vous présenter l'autre reçu, pour que vous ayez à lui remettre, après ma mort, ladite somme, avec les intérêts, à raison de cinq pour cent, à dater du premier juillet 1815, en défalquant les paiemens dont vous avez été chargé en vertu d'ordres de moi. Je désire que la liquidation de votre compte soit arrêtée d'accord entre vous, le comte Montholon, le comte Bertrand, et le sieur Marchand, et, cette liquidation réglée, je vous donne, par la présente, décharge entière et absolue de ladite somme. Je vous ai également remis une boîte contenant mon médailler; je vous prie de le remettre au compte Montholon. Cette lettre n'étant à autre fin, je prie Dieu, Monsieur Lafitte, qu'il vous ait en sa sainte et digne garde. NAPOLÉON. Longwood, île de Sainte-Hélène, ce 25 avril 1821. Seconde lettre. A. M. le baron Labouillerie. Monsieur le baron Labouillerie, trésorier de mon domaine privé, je vous prie d'en remettre le compte et le montant, après ma mort, au comte Montholon, que j'ai chargé de l'exécution de mon testament. Cette lettre n'étant à autre fin, je prie Dieu, Monsieur le baron Labouillerie, qu'il vous ait en sa sainte et digne garde. NAPOLÉON. Longwood, île de Sainte-Hélène, ce 25 avril 1821. La tempête avait cessé, il ventait frais; nous fûmes bientôt en vue de la côte, nous découvrîmes l'île de Wight, Portsmouth, et la rade de Spithead, où nous jetâmes l'ancre le 31 juillet, après soixante-cinq jours d'une pénible traversée. L'officier chargé des dépêches d'Hudson partit immédiatement pour Londres; nous, nous fûmes consignés à bord. Le roi d'Angleterre paradait à quelque distance, les vaisseaux tiraient, les forts ré |