canons des apôtres, les canons des conciles de Carthage, d'Antioche et d'Orléans.

II. La preuve que c'était par l'ordre de l'évêque diocésain que les prêtres, les vicaires ou corévêques établissaient les clercs inférieurs, et que l'ordination des prêtres et des diacres était toujours réservée à lui-même, résulte des canons d'Antioche et d'Ancyre, et des capitulaires de Charlemagne; ils le portent expressément.

III. La preuve qu'il était défendu aux évêques d'ordonner des clercs, dans le diocèse d'un autre évêque, sans l'aveu de

Ut in civitate, ubi pontifex obierit, nullus episcopus ante substitutionem ... successoris ordinare clericos... præsumat... Si vero... contra interdictum ire præsumpserit, anno integro missas tantum facere non præsumat. ( Extr. des Actes du cinquième concile d'Orléans, de l'an 549, chap. 8. Sirmond, t. I, p. 279.)

...

II. Qui ... chorepiscopi nominantur, modum proprium recognoscant.... Ordinent etiam lectores, et subdiaconos, atque exorcistas, quibus promotiones istæ sufficiant. Nec presbyterum vero, nec diaconum audeant ordinare præter civitatis episcopum.... Chorepiscopum vero civitatis episcopus ordinet. (Extr. des canons du concile d'Antioche, de l'an 340, canon 10. Somme des conciles, p. 89.)

Vicariis episcoporum, quos Græci chorepiscopos dicunt, non licere presbyteros vel diaconos ordinare; sed nec presbyteris civitatis sine episcopi præcepto amplius aliquid jubere in unaquaque parochia. (Extr. des Actes du concile d'Ancyre, canon 13, au chap. 9 du capitulaire d'Aix-la-Chapelle, de l'an 789. Baluze, t. I, p. 217.)

...

In eodem concilio, simul et in

Ancyronensi, ut chorepiscopi cognoscant modum suum, et nihil faciant absque licentia episcopi in cujus parochia habitant. (Extr. d'un capitulaire de l'an 789, chap. 9; même dispositif au liv. 1er des capitulaires de la collection d'Anségise, chap. 9. Baluze, t. I, p. 216 et 706.)

Placuit, sicut Leonis papæ et omnium episcoporum nostrorum atque reliquorum fidelium generali et synodali consultu decrevimus, ut nullus chorepiscopus per manus impositionem spiritum sanctum tradere, aut sacerdotes vel levitas aut subdiaconos sacrare. ... quæ omnia summis pontificibus, id est, cathedralibus episcopis, debentur, et non chorepiscopis vel presbyteris, quorum formam, juxta sanctorum canonum decreta, chorepiscopi gerunt. Si autem hi aliquid ex his agere tentaverint, irrita erunt quæ ab eis gerentur, et ipsi omni ecclesiastico honore funditus priventur. (Extr. d'un capitulaire de Charlemagne, de l'an 803, chap. 5. Baluze, t. I, p. 382.)

III. Episcopus alienam civitatem, quæ non est illi subjecta, non adeat... super ordinationem cujusquam, nec constituat presbyteros aut diaconos alteri subjectos episcopo, nisi forte cum consilio et voluntate regionis episcopi. Si quis autem tale aliquid facere tentaverit, irrita sit ejus ordinatio. (Extr. des canons du concile d'Antioche, de l'an 340, canon 22. Somme des conciles, p. 9o.)

Episcopus in dioceses alienas ad... clericos ordinandos,... irruere non debet quod si fecerit, remotis his quos ordinaverit... transgressor cano

cet évêque, est formelle dans les canons du concile d'Antioche, de celui d'Orléans et dans un capitulaire de Charlemagne.

IV. La preuve qu'il était défendu aux évêques d'ordonner clercs les diocésains d'un autre, sans l'aveu de leur évêque, résulte des canons des conciles de Carthage, de ceux d'Orange, et d'un capitulaire de Charlemagne.

V. La preuve qu'il était défendu d'ordonner clerc aucun esclave ou colon qui n'aurait pas été affranchi auparavant, se lit dans les canons du troisième concile d'Orléans, et dans les capitulaires de Charlemagne et de Louis-le-Pieux.

VI. La preuve qu'il était défendu d'ordonner aucun homme

num anno a missarum celebritate cessabit. (Extr. des Actes du troisième concile d'Orléans, de l'an 538, canon 15. Sirmond, t. I, p. 252.)

In eodem concilio simul et in Sardicensi, necnon et in decretalibus Innocentii papæ, ut nullus episcopus in alterius parochia ordinationes aliquas audeat facere. (Extr. d'un capitulaire de l'an 789, chap. 11; même dispositif au liv. rer, des capitulaires de la collection d'Anségise, chap. 11. Baluze, t. I, p. 217 et 706.)

IV. Nullus episcopus alienum clericum audeat retinere, vel ordinare. Ut clericum alienum, nisi concedente ejus episcopo, nemo audeat vel retinere vel promovere in ecclesia sibi credita. (Extr. des canons du troisième concile de Carthage, de l'an 397, chap. 21. Somme des conciles, p. 145.) In sanctissimo concilio Sardicensi statutum, ut nemo alterius plebis hominem usurpet. Sed si forte erit necessarius, petat a collega suo, et per consensum habeat. (Extr. des paroles de l'évêque Gratus, au premier concile de Carthage, de l'an 348, chap. 5. Somme des conciles, p. 104.) Si quis alibi consistentem clericum ordinandum putaverit,... sic quoque non sine consultatione ejus episcopi... ordinare præsumat. (Extr. des Actes du concile d'Orange, de l'an 441, canon 8. Sirmond, t. I, P. 71.)

eum ...

Item in eodem concilio, necnon et in Antiocheno, simul et in Chalcedonense, ut fugitivi clerici et peregrini a nullo recipiantur nec ordinentur sine commendatitiis litteris, et

sui episcopi... licentia. (Extr. d'un capitulaire de l'an 780, art. 2; même dispositif à l'art. 3, du liv. er des capitulaires de la collection d'Anségise. Baluze, t. I, p. 214 et 705.)

V. Ut nullus servilibus colonariisque conditionibus obligatus ... ad honores ecclesiasticos admittatur, nisi prius aut testamento, aut per tabulas legitime constiterit absolutum. (Extr. des canons du troisième concile d'Orléans, de l'an 538, canon 26. Sirmond, t. I, p. 255.)

In decretis Leonis papæ... ut servum alterius nullus sollicitet ad clericatum... sine... licentia domini sui. (Extr. d'un capitulaire, de l'an 789, chap. 22; même dispositif au chap. 23 du liv. rer des capitulaires de la collection d'Anségise. Baluze, t. I, p. 222 et 707.)

Ut nullus episcopus deinceps eos ad sacros ordines promovere præsumat, nisi prius a dominis propriis libertatem consecuti fuerint. Et si quilibet servus dominum suum fugiens

ad gradus ecclesiasticos pervenerit, decretum est ut deponatur, et dominus ejus eum recipiat. (Extr. d'un capitulaire de l'an 816, chap.6; même dispositif au liv. 1er des capitulaires de la collection d'Anségise, art. 82. Baluze, t. I, p. 564 et 719.)

VI. Ut nullus sæcularium ad clericatus officium præsumatur, nisi aut cum regis jussione, aut cum judicis voluntate. (Extr. des canons du premier concile d'Orléans, tenu Clovis, l'an 511, canon 4. Sirmond, t. I, p. 178.)

sous

Præcipientes ergo jubemus ut, si

libre, sans la permission du roi, est écrite dans les Actes du premier concile d'Orléans, dans les formules de Marculfe, et dans un capitulaire de Charlemagne.

VII. La preuve que l'église universelle et l'église gallicane prescrivaient au neuvième siècle, aux personnes engagées dans les ordres sacrés, les mêmes obligations que l'église gallicane leur impose encore aujourd'hui, résulte des autorités qui ont établi, au commencement de ce livre, que les clercs étaient obligés de garder la continence, de porter un habit particulier, et que l'usage des armes leur était interdit.

VIII. La preuve du droit des patrons de choisir les clercs des églises de leur dépendance, résulte des canons des conciles d'Orange, des Actes du sixième concile de Paris, de plusieurs capitulaires et des ouvrages d'Hincmar; ces monuments montrent qu'il appartenait aux possesseurs, ecclésiastiques et laïques, des diverses églises paroissiales et domestiques, de présenter aux évêques les clercs qu'ils désiraient qui fussent ordonnés prêtres pour les églises ; ils expliquent que les évêques ne pouvaient refuser l'ordination des sujets présentés,

memoratus ille de capite suo bene ingenuus esse videtur, et in puletico publico censitus non est, licentiam habeat comam capitis sui tonsurare, et ad supradictam ecclesiam vel monasterium deservire. (Extr. de la formule 19 de Marculfe, liv. rer. D. Bouquet, t. IV, p. 476.)

De liberis hominibus qui ad servitium Dei se tradere volunt, ut prius hoc non faciant quam a nobis licentiam postulent. (Extr. du second capitulaire de l'an 805, chap. 15; même dispositif au chap. 114 du liv. 1er des capitulaires de la collection d'Anségise. Baluze, t. I, p. 427 et 726.)

VII. Voyez les autorités citées au chap. Ier de ce livre, art. V, VI et VII.

VIII. Si quis episcopus in alienæ civitatis territorio ecclesiam ædificare disponit... permissa licentia ædificandi... non præsumat dedicationem, quæ illi... reservatur in cujus territorio ecclesia assurgit..., ut quos desiderat clericos in re sua videre, ipsos ordinet is cujus territorium est; vel si ordinati jam sunt, ipsos habere adquiescat. (Extr. des canons du con

cile d'Orange, de l'an 441, canon 10. Sirmond, t. I, p. 72; même dispositif aux canons 36 et 37 du deuxième concile d'Arles. Supplément de Sirmond, p. 30.)

De clericis vero laicorum... nonnulli eorum conqueri videntur, eo quod quidam episcopi... nolint in ecclesiis suis eos, quum utiles sint, ordinare visum nobis fuit, ut... si laicus idoneum... clericum obtulerit, nulla qualibet occcasione ab episcopo, sine certa ratione repellatur: et si rejiciendus est, diligens examinatio, et evidens ratio... manifestum faciat. (Extr. des Actes du sixième concile de Paris, de l'an 829, chap. 22. Sirmond, t. II, p. 500.)

Statutum est ut... si laici clericos probabilis vitæ et doctrinæ episcopis consecrandos, suisque in ecclesiis constituendos obtulerint, nulla qualibet occasione eos reiciant. (Extr. d'un capitulaire de l'an 816, chap. 9; même dispositif au chap. 84 du liv. 1er des capitulaires de la collection d'Anségise. Baluze, t. I, p. 565 et 720.)

Ut si abbates, vel abbatissæ, aut comites, seu vassi nostri, aut cæteri

qu'en prouvant leur indignité, et que le patron avait le droit de présenter de nouveaux sujets, à la place de ceux qui avaient été canoniquement exclus par l'évêque.

CHAPITRE XII.

Distinctions des siéges métropolitains et des suffragants; supériorité des métropolitains.

I. La preuve de la définition qu'on a donnée des provinces et des métropoles ecclésiastiques, résulte :

1o. De l'ancienne notice des Gaules; elle montre que l'on appelait province une étendue de pays qui comprenait plusieurs

cités, parmi lesquels il y avait une cité principale, qu'on appelait la métropole ;

2o. D'une loi du Code de Justinien, et d'une foule de monuments authentiques; ils attestent qu'avant l'établissement des Francs dans les Gaules, et depuis, jusqu'au neuvième siècle,