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certaine & indubitable qu'elle nous don ne, & que l'expérience confirme de la i mifere préfente & du danger où nous fommes par le combat continuel de la chair contre l'efprit & de l'esprit contre la chair, avec cet amour prodigieux de la vie & cette crainte fi grande de la mort; comme fi nous craignions d'arriver trop tôt au port, & de nous voir de trop bonne heure en fûreté.

Notre Pere qui êtes dans le Ciel, & qui voyez nos combats & nos périls fur la terre, ne nous abandonnez pas plus long-tems à la tentation; tirez-nous à vous, & nous mettez à couvert dans ce fein adorable que vous ouvrez à vos enfans & où vous les cacherez pour l'é

ternité.

I

POUR LE MATIN.

Vertu.

LA HAINE DU PECHE.

L n'y a point de vraie pénitence fans la haine du peché, & cette haine doit être fouveraine. Car autant que Dieu eft aimable, autant le peché qui eft fon ennemi, eft digne de haine, Dieu le hait

lui

P

fui-même fouverainement, parce qu'il eft la bonté fouveraine, & il n'en faut pas davantage à une ame qui veut plaire à Dieu, & qui a fes interêts à cœur, pour lui infpirer une averfion mortelle contre le peché. Nous ne pouvons mieux connoître jufqu'où va la haine que Dieu porte au peché, qu'en confiderant ce qu'il a fait pour le punir, pour le détruire, & pour nous faire un remede & un préfervatif contre ce poison.

Comment l'a-t'il puni? Un feul peché dans les Anges l'a été d'une maniere fi terrible, que la plus noble des créatures de Dieu, devient par-là le monftre le plus difforme & le plus horrible de tous, & fix mille ans de fouffrances pour ce feul peché, ne font encore que le commencement de leurs douleurs, qui commenceront toûjours & ne finiront jamais.

que

Le feul peché d'Adam qui paroît fi leger & dont il a fait penitence neuf cent ans fur la terre, quel renversement n'at-il point fait dans la nature ? Quelles fuites ce peché n'a-t-il point entraînées après lui?

Mais que n'en a-t-il point coûté à Dieu même pour le détruire? L'efprit humain s'épuiferoit en vain pour representer

T

quelle haine & quelle horreur Dieu a du peché. Pour le concevoir, il faut voir un Dieu s'anéantir en fe faisant homme, répandre fon fang & mourir fur la croix pour détruire en fa chair les pechez des hommes, & reconcilier les pecheurs en fouffrant la mort en leur place. Enfin quel mal eft-ce que le peché qui n'a pû être guéri que par la mort même de notre fouverain Médecin; que tout autre remede n'eft capable que d'irriter & d'augmenter! toutes les graces neceffaires pour combattre & pour vaincre en nous nos mauvaises inclinations & les tentations du peché, ou pour en recevoir le pardon, étant l'effet de la paffion & de la mort du Fils de Dieu. Après cela fi nous croyons que c'eft peu de chofe que d'offenfer Dieu, il faut que nous foyons infenfibles à sa gloire & à nos propres maux; & nous nous rendons coupables de la plus noire ingratitude, fi nous ne l'évitons de toutes nos forces, & fi pour l'amour de Dieu nous ne le haïffons fouverainement.

Mais nous ne difcernerons jamais bien fi c'eft pour l'amour de Dieu, & non pas par la crainte de l'enfer que nous le fuyons, que quand nous éviterons avec tout le foin poffible les plus petits pe

chez. Car la crainte du fupplice éternel a fouvent beaucoup de part à la fuite des pechez, qui tuant l'ame d'un feul coup, Îa rendent digne de la mort éternelle; au lieu qu'une ame qui évite avec une grande fidélité les moindres fautes, & tout ce qu'elle croit déplaire à Dieu, quoiqu'elle n'ait pas fujet de craindre qu'il la voulût damner pour cela, peut avoir cette confolation qu'elle aime Dieu, & que c'est pour l'amour de lui qu'elle évite & qu'elle hait le peché.

CONCLUSION.

S'examiner fur la haine du peché ; fur le motif qui nous l'a fait fuïr, & fi ç'a été pour l'amour de Dieu.

Examen. Humiliation. Priere.

Pleaume 5. Verba mea auribus percipe. Et le Pfeaume 12. Ufquequo, Domine,&c. Lecture, chapitre 8. de S. Jean, depuis le v. 31. jufqu'au verf. 45.

PSEAUME S.

Verba mea auribus percipe.

1. Eigneur, prêtez l'oreille à mes paroles: écoutez mes cris.

2. Soyez attentif à la voix de ma prie

re; mon Roi & mon Dieu.

3. Car c'eft à vous que j'adrefferai : ma priere: Seigneur, vous écouterez ma voix dès le matin.

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4. Dès le matin je me prefenterai devant vous, & je reconnoîtrai que vous n'êtes pas un Dieu qui aimiez l'iniquité.

5. Le méchant ne demeurera point auprès de vous: & les injuftes ne fubfifteront point devant vos yeux.

6. Vous haiffez tous ceux qui commettent l'iniquité vous perdez tous ceux qui parlent avec menfonge.

7. Le Seigneur aura en abomination les fanguinaires & les fourbes : mais pour moi dans la grandeur de votre mifericorde,

8. J'entrerai dans votre maison & je vous adorerai dans votre faint temple avec une crainte refpectueule.

9. Seigneur, conduifez-moi dans votre justice : & à cause de mes ennemis, redreffez ma voye devant vos yeux.

10. Car la verité n'eft point dans leur bouche: leur cœur n'eft que vanité.

11. Leur gofier eft un fepulcre ouvert, Ils fe fervent de leur langue pour tromper avec adreffe: jugez-les, mon Dieu.

12. Que leurs deffeins foient renverfez; chaffez-les à caufe de la multitude

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