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pour trouver des ressources, encourager les vocations, et pourvoir à la perpétuité du ministère ecclésiastique. Un nouveau plan vient d'étre formé pour assurer et étendre le succès de cette œuvre importante. M. le cardinal-archevêque a voulu la diriger par lui-même, et il la présidera en personne, ou par ses grandsvicaires. Il l'a recommandée au zèle de chaque curé dans les paroisses de la capitale; il y aura dans chacune un conseil particulier composé de vingt-quatre membres, et qui rendra compte, tous les trois mois, au conseil-général. Les membres de celui-ci sont: MM. Desjardins, Frayssinous, d'Avaux, Feutrier et de Bonald. Un discours annuel sera consacré à rani

mer le zèle pour cette auvre, et une assemblée générale aura lieu, tous les ans, à l'Archevêché, sous la présidence de M. l'archevêque. On y rendra compte des résultats de l'année. On espère que ce nouveau projet sera accueilli dans les paroisses par les fidèles de toutes les classes. Il s'agit d'un objet d'un intérêt général; il s'agit pour les pères de famille d'assurer à leurs enfans les secours indispensables de la religion, et de prévenir le malheur dont les générations futures sont menacées par la disette des prêtres. Quel cœur assez indifférent pour la religion ne seroit pas touché de cette crainte? Les moindres dons seront reçus; l'obole du pauvre et les largesses du riche auront le même mérite devant Dieu. Dix sous par mois, ce qui fait à peu près deux sous par semaine, ne sont pas au-dessus des moyens des artisans les moins aisés; et cependant la multiplicité de pareils dons suffi roit pour soutenir les établissemens commencés. Qui pourroit se refuser à payer un si léger tribut avec In perspective du bien qui en pourroit résulter pour l'Eglise, pour sa famille et pour lui-même? Déjà le nouveau projet est mis en activité dans quelques paroisses, où MM. les curés se sont empressés avec un

zële digne de leur ministère à choisir les vingt-quatre trésorières qui doivent les seconder dans une œuvre si importante.

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M. l'évêque de Metz a adressé, le 10 avril dernier, une circulaire aux curés et autres ecclésiastiques de son diocèse. Il félicite les archiprêtres de leur empressement à accepter les statuts de l'assemblée synodale de 1820, et à faire passer les procès-verbaux de leurs synodes ruraux, et il voit avec satisfaction le rétablissement de ces synodes annuels; mesure désirée par le clergé, et qui ne peut avoir que d'heureux résultats. Les jeunes prêtres se sont fait aussi un devoir de se conformer au réglement qui les concerne, et M. l'évêque espère qu'ils continueront à se tenir prêts pour les examens et les visites indiqués pour eux. La retraite de cent prêtres, établie dans le grand séminaire de Metz, pour les premiers jours de septembre, a eu les suites les plus heureuses; elle aura lieu encore cette année, et ceux qui auroient été désignés pour en faire partie, et qui en seroient empê chés par des causes légitimes, sont priés d'en prévenir, afin que leurs places puissent être données à d'autres, le local ne permettant pas de recevoir tous les prêtres qui désireroient prendre part à ces exercices salutaires. M. l'évêque demande un état des prêtres âgés ou infirmes qui peuvent avoir droit à des secours. Il communique en entier la lettre du ministre de l'intérieur aux évêques, du 6 février dernier, relativement au séminaire du Saint-Esprit, et aux besoins que les colonies ont de prêtres. Nous avons donné le texte de cette lettre. M. l'évêque de Metz déclare qu'il s'estimeroit heureux de pouvoir seconder la vocation des prêtres qui désireroient passer dans les colonies, ou se consacrer aux missions étrangères, et il feroit volontiers les démarches nécessaires, soit auprès du ministre, soit auprès du supérieur du séminaire du

Saint-Esprit, quand il s'agira de prêtres dignes d'une vocation si respectable. Enfin le prélat recommande de nouveau aux ecclésiastiques les besoins de son sé-' minaire. Toute cette circulaire atteste la sollicitude d'un pasteur auquel aucun bien n'est étranger.

L'église de Nevers, qui a fait tant de pertes de-' puis quelques années, et qui s'afflige de n'avoir pas vu encore adopter la seule mesure propre à les réparer, vient d'avoir un nouveau sujet de deuil dans la mort de M. Sirot, curé de Saint-Etienne de Nevers. Le dimanche des Rameaux, ce vertueux et zélé prêtre ne put achever le saint sacrifice, et fuť porté de l'autel sur son lit, où il a terminé sa carrière, après huit jours de souffrances. Sa résignation dans cette maladie a été digne des sentimens de piété et de courage qu'il avoit montrés pendant toute sa vie. Ses obsèques ont été célébrées, le mardi 24, par M. l'abbé Groult, grand-vicaire et chanoine d'Autun, et par tout le clergé de Nevers. M. le préfet, plusieurs membres des autorités, et les personnes les plus distinguées de la ville, ont assisté au service; et les regrets et les larmes des paroissiens de Saint-Etienne ont suppléé à l'oraison funèbre que M. Sion, curé de Saint-Cyr, vouloit du moins ébaucher, mais la douleur la forcé d'interrompre. La mort d'un bon pasteur est aujourd'hui plus que jamais une calamité pour son troupeau, et la rareté des prêtres rend les remplacemens de plus en plus difficiles.

que

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. Le 13, LL. AA. RR. MONSIEUR, MADAME, M. le duc d'Angoulême et Mme. la duchesse de Berri ont honoré de leur présence la cérémonie de l'ouverture du canal de SaintDenis. LL. AA. RR. sont arrivées un peu avant deux heures à la barrière Saint-Martin, où elles ont été reçues par le corps

municipal de la ville de Paris; puis elles ont été conduites, au bruit des plus vives acclamations, sous une tente magnifique qui avoit été préparée à cet effet. Peu après, les courses nautiques ont eu lieu. A deux heures et demie, LL., AA. RR.' se sont embarquées sur une chaloupe pavoisée de drapeaux blancs. A la vue des Princes et des Princesses, les cris de Vive le Roi! Vivent les Bourbons! se sont fait entendre de toutes parts. S. A. R. MONSIEUR a salué les nombreux spectateurs avec cette grâce qui le caractérise. Plus de cinquante embarcations, élégamment décorées, ont suivi le bâtiment royal. Les écluses ont ensuite été ouvertes, et deux bateaux sont entrés dans le bassin ; après quoi, LL. A A. RR. sont mon tées en voiture pour retourner au château.

Le dimanche 13, M. le duc d'Angoulême a rendu le pain bénit à Saint-Germain-l'Auxerrois. Ce Prince a envoyé un secours de 1000 francs aux malheureux habitans de Corps (Isère).

Le 12, à onze heures, on a célébré, à la chapelle du couvent de Picpus, un service anniversaire pour le repos de l'ame des victimes immolées à la barrière du Trône, en 1793, par les révolutionnaires.

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La police a saisi un roman intitulé: Valentin, ou le Pasteur d'Uzès, par Victor Ducange.

Le jour du baptême de Mr. le duc de Bordeaux, M. l'archevêque de Rouen a béni, dans sa métropole, deux mariages dotés par la ville; toutes les autorités étoient présentes: le prélat a adressé, en cette circonstance, aux jeunes époux un discours où respiroit son dévouement pour le bien de ses diocésains, et il a ajouté une somme considérable à la dot de 1000 fr. donnée par la ville à chacune des jeunes per

sonnes.

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A l'occasion du baptême de S. A. R. M. le duc de Bordeaux, les dames de la commission des secours, réunies à l'administrateur-trésorier de la société de la Providence, ont distribué des secours en argent et linge aux personnes indigentes de l'asile royal de la Providence. La commission a en outre adopté quatre enfans qui seront élevés aux frais de la société.

On a ouvert une souscription en faveur des malheureux incendiés du bourg de Corps (Isère). Plus de deux cents familles y ont été réduites à une affreuse misère. On souscrit

ehez M. Lequesne, notaire, à Paris, rue du faubourg Montmartre, no. 10.

-Le conseil royal de l'instruction publique a révoqué de ses fonctions M. Sordes, recteur de l'Académie de Grenoble. — Le 5, la cour royale de Grenoble s'est occupée de l'affaire relative aux troubles qui ont eu lieu dans cette ville, le 20 mars dernier. Elle a renvoyé devant la cour d'assises les prévenus Colombat, étudiant en droit; Foulquier, Renauldon, avocat; Cécilion, étudiant; Rivière, Bayoud, Dussert et Finet, ouvriers; Dumas, officier à demi-solde. La cour a ordonné la mise en liberté de Rey, Arnauld et Brunet, qui étoient détenus.

— Le médecin Crivelli, qui a joué un grand rôle dans la révolution de Piémont, est arrivé, il y a quelques jours, Paris. On dit qu'il a aussitôt reçu l'ordre d'en sortir dans les vingt-quatre heures.

-Le 4 de ce mois, le chanoine Vinuesa, qui étoit détenu à Madrid, a été massacré dans sa prison par des forcenés qui en ont enfoncé les portes, malgré la résistance de la milice nationale. Cet ecclésiastique n'avoit pas été condamné à mort, mais à dix années de galères. Cette sentence aura paru trop douce aux amis de la révolution, qui ont soulevé la populace, et l'ont portée à commettre un crime horrible. Depuis quelque temps les sociétés patriotiques sont rouvertes; on y parle beaucoup d'union et de fraternité tandis que l'on continue à arrêter ou à exiler un grand nombre d'individus. Dans la nuit du 27 au 28 avril, dix-sept personnes de distinction ont été exilées de Carthagène. Le général Morillo a été nommé capitaine-général de la nouvelle Castille, en remplacement de D. Ramon Vilalba, destitué. Le soir de l'assassinat du malheureux Vinuesa, le peuple s'est porté en masse chez les autorités pour demander la tête de vingt-cinq personnes, qui toutes appartiennent aux premières familles d'Espagne.

On a arrêté à Naples plusieurs personnes, parmi lesquelles se trouvent l'ancien président Borelli, le général Colleta, ancien ministre de la guerre, les généraux Petrinelli et Vairo. Les quatre juntes d'examen ont commencé leurs tra¬

yaux.

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Les journaux anglois donnent des détails sur la révolu➡ tion de Rio-Janeiro. Le roi de Portugal et de Brésil n'a pas

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