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et chacun, en se retirant, se rappeloit les vertus et les travaux d'un prélat si distingué. Nous avons oublié de rapporter parmi ses titres ceux de commandeur de l'ordre du Saint-Esprit, de ministre d'Etat, et de membre du conseil privé.

Dans la discussion qui a eu lieu à la chambre des pairs sur les pensions ecclésiastiques, M. Desèze a prononcé en faveur du projet un discours où il a présenté d'une manière aussi touchante que fidèle l'état des campagnes par rapport à la religion, le besoin de prêtres, la vacance des paroisses, l'abandon et la solitude des églises qui tombent en ruines, et les tristes suites de cette situation de choses, l'oubli de la morale, les vices et les crimes qui pullulent et menacent la société. Il a répondu aux déclamations de quelques esprits ombrageux par des faits trop notoires et trop concluans, et par les délibérations si expresses des conseils-généraux des départemens dans leur dernière

session.

C'étoit une pratique louable, et autrefois fort commune parmi les fidèles qui avoient de la piété et du loisir, que celle de réciter le Bréviaire, et de se joindre ainsi volontairement aux prières de l'Eglise et au tribut journalier qu'elle impose à cet égard aux prêtres. Des femmes surtout avoient cette religieuse habitude, et ce fut pour en faciliter l'exercice que l'on fit imprimer, en françois, en 1767, le nouveau Bréviaire de Paris, 9 vol. in-12. Il paroît que cette édition fut faite sur celle qui avoit été donnée, in-4°., quelques années auparavant, pour M. Louise-Adé laïde d'Orléans, abbesse de Chelles, fille du Régent, morte en 1743. Chaque saison forme deux parties, ce qui fait 8 volumes, et de plus un volume de supplément pour différentes fêtes. Tout est en françois, et on a suivi exactement l'ordre du Bréviaire latin. Nous pouvons donc indiquer avec confiance cette édition

aux personnes pieuses qui auroient la dévotion de réciter l'office de chaque jour, ou à celles qui, ne pouvant le faire aussi fréquemment, voudroient au moins s'acquitter de cette religieuse pratique les dimanches, les fêtes et dans les temps privilégiés. Elles trouveront toutes les prières et tous les offices qu'elles peuvent désirer dans l'ouvrage que nous leur indiquons, et qui a pour titre : Bréviaire françois, imprimé par ordre de M. l'archevêque de Paris, Paris, 1767, 9 gros vol. in-12 (1). Ce Bréviaire peut servir, non-seulement à Paris, mais dans les diocèses qui ont adopté les usages de cette église.

Les missionnaires du diocèse de Saint-Flour ont terminé la mission qu'ils avoient commencée, le 15 avril dernier, à Salers, lieu de leur résidence. Après avoir évangélisé les paroisses de Fontanges et de Pléaux, ils sont revenus à Salers, où leurs instructions ont fait toute l'impression qu'on pouvoit désirer. L'empressement des fidèles pour entendre la parole de Dieu a été si grand qu'à peine trouvoit-on quelques individus qui n'eussent pas cédé au mouvement général. Les magistrats et les notables de la ville ont donné l'exemple. On a vu avec édification un millier d'hommes se presser tantôt autour de la chaire, tantôt autour du tribunal sacré, et se préparer, par un mois de prières et de bonnes ceuvres, à la grâce de la réconciliation. Le jour de leur communion générale fut un jour de triomphe pour la religion; on les voyoit, avant et après la communion, pénétrés de la grandeur de cette action, et exprimant sur leur visage les sentimens de reconnoissance et de piété dont ils étoient animés. La procession de la croix, qui eut lieu le

(1) A Paris, chez les libraires associés pour les usages du diocèse de Paris; et chez Adr. Le Clere, au bureau de ce journal; prix des 9 volumes, brochés, 28 fr., pris à Paris.

même jour, fut remarquable par le concours des fidèles des environs, et par les témoignages de leur dévotion. Ainsi cette mission a parfaitement rempli son but. Des hommes, que de pernicieuses lectures et de mauvaises sociétés avoient éloignés de la religion, ont été ramenés par des conférences raisonnées, et ne pouvoient même s'empêcher de manifester tout haut leur adhésion aux choses solides qu'ils entendoient. Les habitans de Salers ont été ainsi récompensés des sacrifices qu'ils ont faits pour avoir chez eux l'établissement des missionnaires. M. l'évêque, qui arriva quelques jours après la clôture de la mission, administra le sacrement de confirmation à un grand nombre de fidèles, tant de Salers que des environs. Il ne lui fut difficile de reconnoître les lieux où la mission avoit passé, et les magistrats s'empressoient partout de le remercier de leur avoir procuré des ouvriers si zélés.

pas

Nous avons parlé du magnifique présent que le souverain Pontife a fait à la chapelle catholique récem ment construite à Moorfields, dans la ville de Londres. Ce calice, enrichi de petits rangs de perles et de diamans, est, dit-on, estimé 50,000 fr., et fait l'admiration de tout le monde; le gouvernement a permis qu'il ne payât aucun droit à la douane, et qu'il ne fût pas même visité. Un autre fait non moins remarquable pour quiconque connoît l'ancienne situation des catholiques de ce pays, pays, c'est que Georges IV vient d'envoyer un beau calice et des ornemens à la chapelle catholique établie dernièrement à Brighton, ой S. M. passe une partie de l'année. Cette faveur de la part du successeur d'Elisabeth et de Guillaume a vivement excité la reconnoissance des catholiques.

Une dépêche du ministre d'Etat des affaires ecclésiastiques à Naples, datée du 25 avril dernier, a été adressée à M. le cardinal Ruffo, archevêque de Naples; elle porte que S. M. ayant annullé tout

ee qui a été fait depuis le 5 juillet 1820 jusqu'au 23 mars 1821, toutes les innovations sur la religion sont de droit révoquées. Cependant, pour êter toute équivoque, M. Giustiniani, commissaire pontifical pour l'exécution du Concordat, a demandé la révocation expresse de toutes les dispositions contraires, coit à ce Concordat, soit à la discipline en vigueur ; et spécialement du décret du 9 août, qui restreint la juridiction des évêques; de la circulaire du 13 septembre, qui suspend les professions religieuses; de la circulaire du même jour, relative au pouvoir des évêques sur les empêchemens de mariage; de la circulaire du même jour encore, qui défendoit la communication avec le saint Siége; de la circulaire du 11 novembre, pour suspendre les provisions des bénéfices, etc. La dépêche statue que, sur tous ces objets, les choses seront sur le même pied qu'avant le 5 juillet 1820. La dépêche est signée Raphaël de Giorgio, directeur pour les affaires ecclésiastiques. En con séquence les évêques ont repris l'exercice de leur juridiction, et les cloîtres sont ouverts à ceux que Dieu appelle à la retraite et à la perfection. Le royaume de Naples n'a plus besoin, Dieu merci, de Brutus, ni d'amazones; et de grands exemples de vertu seront plus utiles à la société que des levées en masse, des clameurs d'indépendance, des emprunts et des réquisitions, qui avoient déjà marqué le court règne des

novateurs.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. Le départ du Roi pour le palais de Saint-Cloud est fixé au 5 de ce mois. On croit que S. M. y restera jusqu'au milieu du mois d'août.

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Le Roi accordé un secours de 500 francs à la commune de Faremoutiers (Seine et Marne), pour la réparation du clocher de son église, qui a été frappé de la foudre, le

16 avril dernier, S. M. a fait remettre aussi à M. Planelli de la Vallette une somme de 2000 francs pour les malheureux incendiés du village de Corps (Isère).

Le 29 juin, à midi, LL. AA. RR. MONSIEUR, Mg.le duc d'Angoulême et Mme. la duchesse de Berri, sont allés à Ivry, et ont jeté de l'eau bénite sur le corps de S. A. S. Mme. la duchesse d'Orléans-Penthièvre.

-S. A. R. MONSIEUR a fait parvenir un secours de 400 fr. au sieur Goffres cadet, habitant de la Haute-Garonne, dont la maison s'est écroulée il y a quelque temps. S. A. R. M. le duc d'Angoulême a envoyé un secours de 500 francs à de malheureux incendiés du village de Chanchailles (Lozère).

—S. A. R. MADAME, duchesse d'Angoulême, est arrivée aux Tuileries, le 30 juin, à onze heures du matin. S. A. R. jouit d'une fort bonne santé.

- Le 2, le corps de feu S. A. S. Mme, la duchesse d'Or

léans est parti d'Ivry pour Dreux. Le cercueil, placé sur un corbillard attelé de six chevaux, étoit suivi de six voitures de deuil. M. le duc d'Orléans a accompagné le corps de sa mère. Des lanciers de la garde royale et des gendarmes formoient le cortège. Dans toutes les communes qui se sont trouvées sur le passage du convoi, le clergé et les autorités sont venus rendre les derniers devoirs à la princesse. A Versailles, toutes les troupes étoient sous les armes. Les obsèques ont dû être célébrées, le 3, à Dreux. Le même jour, un service solennel a été célébré pour le repos de l'ame de celte princesse dans l'église de Saint-Thomas d'Aquin, sa paroisse.

Un individu a été arrêté, il y a plusieurs jours, dans le château de Wilzels, près de Louvain; on sait aujourd'hui que c'est le sieur Antoine Maziau, impliqué dans la conspiration du 19 août dernier. Le directeur de la police générale de France a pris des mesures pour le faire transférer à Paris.

MM. Desaint de Saint-Gaubers et le baron de Lalonde, sont nommés adjoints, le premier à la mairie du 7. arrondissement de Paris, le second à celle du 11.

Une ordonnance royale, du 25 juin dernier, porte que les généraux Brayer et Ameil seront compris dans l'amnistie accordée par la loi du 12 janvier 1816, et rentreront dans leurs droits, titres, grades et honneurs.

- Le 28 juin, il y a eu une séance de l'Académie fran

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