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branches sont vénéneuses et font mourir les animaux qui ne les mangent qu'avec beaucoup de répugnance, et lorsqu'ils y sont forcés par la faim.

GENEVRIER. Juniperus. Les principales espèces dont s'occupe l'auteur, sont 1°. le Génévrier commun qui s'élève peu, dont le bois est rougeâtre agréablement veiné, susceptile d'un beau poli, et dont on brûle les baies pour purifier l'air; 2°. le Génévrier de Virginie ou Cèdre rouge, très-bel arbre qui s'élève à la hauteur des plus grands Sapins, résiste à la rigueur de nos hivers, et qu'on peut planter dans les terrains les plus arides, même dans ceux qui sont crayeux et calcaires; dont le bois est uni, coloré, et d'une très-longue durée; dont la culture, enfin mérite d'être encouragée ; 3°. les Sabines qui sont de très-jolis arbrisseaux. Les autres espèces sont encore

rares.

CYPRÈS. Cupressus. 1°. Le Cyprès pyramidal, 15 à 18 mètres; terrains graveleux; craint l'humidité et le froid de nos hivers, est commun dans les départemens du Midi; bois dur, odorant, d'un grain fin homogène, d'une belle couleur rousse, et d'une grand durée; se multiplie de graines, de marcottes et même de boutures; 2°. le Cyprès chauve, l'un des plus grands arbres de l'Amérique septentrionale, dont le tronc a souvent 8 à 10 mètres de circonférence, sur 15 à 20 de longueur, de la base jusqu'aux branches; dont le bois est doux, léger, uni, tendre, sans gerçures, et d'une longue durée; qui croît dans des terrains aquatiques: Nous en avons de très beaux semis au Parc de Mouceaux, les graines en ont été envoyées par M. Michaux, fils; 3°. le Cyprès à feuilles de Thuia, arbre d'une grande taille, mais qui croît lentement; il seroit, cependant, utile de

le multiplier en France, où il réussiroit dans les terrains marécageux.

SAPIN. Abies. L'auteur en décrit 7 espèces, dont les plus répandues dans nos forêts, sont le Sapin argenté abies taxifolia, et le Sapin Picea, Abies picea. Le premier s'élève jusqu'à la hauteur de 20 à 25 mètres ; aime les terres fortes et argileuses, et ne réussit pas dans les terrains secs et chauds ; fournit une térébenthine claire et liquide employée dans les arts, et un bois que l'on emploie dans les constructions navales et civiles. Le second, l'Abies picea, croît en forêts dans les Alpes, en Auvergne, dans les Pyrénées, et on le trouve jusqu'au fond de la Norwege, même dans la Lapouie. Il parvient à la hauteur de 30 à 36 mètres; produit de la poix que l'on obtient au moyen des procédés rappelés par l'auteur, et qu'indique Duhamel. Mais c'est dans l'ouvrage même qu'il faut lire ce qui concerne ces arbres, et les autres espèces de Sapins.

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MÉLEZE. Larix. Trois espèces, dont les deux principales sont le Mélèze d'Europe, Larix Europea, etle Cedre du Liban, Larix Cedrus. Le Mélèse croît en Dauphiné, en Savoie, en Suisse, et autres pays. Il se plaît sur le revers des montagnes du côté du nord, il réussit au fond des vallées et même dans les plaines; s'accommode assez bien de tous les terrains, pourvu qu'ils soient frais et ombragés, sans être ni trop secs, ni trop humides; il s'élève jusqu'à la hauteur de 30 à 40 mètres. Les Mélèzes viennent bien ensemble; mais ils étouffent et font périr les autres arbres qui croissent sous leur ombre.

Le bois de Mélèze est très-bon pour les constructions, résiste long-temps à l'action de l'air et de l'humidité. On en fait des conduits d'eau souterrains et

des gouttières pour recevoir la pluie des toits, des poutres excellentes, des tonneaux d'une longue durée, le bordage des ponts, etc., etc.

Cet arbre fournit la térébenthine de Venise, qui est employée pour calmer les douleurs de reins, les ardeurs d'urine, et qui entre dans la préparation de plusieurs onguens.

Dans les forêts des Alpes, les Mélèzes se perpétuent d'eux-mêmes au moyen des graines qui tombent sur la terre. Quand on veut en faire des semis, il faut exposer les cônes au soleil et à la rosée pour faire ouvrir les écailles et faciliter la sortie des graines. On les sème en avril en caisse ou en terrine , dans du terreau très-divisé; et comme elles sont petites, on ne les recouvre que d'un doigt d'épaisseur. Il faut élever les jeunes plants à l'ombre, et les abriter du soleil, qui les dessèche et les fait périr. Au bout de 3 ou 4 ans, quand ils ont acquis de la vigueur, on les transplante vers le commencement du printemps, ayant soin, lorsqu'on les enlève, de laisser le plus de terre qu'il est possible sur les racines.

LE CEDRE DU LIBAN, l'un des plus beaux arbres de la nature, qui s'élève quelquefois à plus de trente mètres, et dont le tronc acquiert jusqu'à 10 à 12 mètres de circonférence. Il vit un grand nombre de siècles; son accroissement/est lent pendant les 8 ou 10 premières années, puis, il devient très-rapide. Le Cèdre se plaît dans les terrains graveleux et un peu secs, il résiste aux hivers rigoureux de nos climats, mais il convient cependant de l'abriter quand il est jeune. On sème les graines au commencement d'avril, dans des terrains ou dans des caisses remplies d'un terreau mélangé de sables et très-divisé en ayant la précaution de ne les couvrir que légèrement. On garantit les jeunes plants du soleil, et on

ne les plante à demeure que quand ils ont atteint l'âge de cinq à six ans. C'est la saison du printemps que l'on choisit de préférence, et il faut avoir grand soin que leur flèche ne soit ni rompue ni en endommagée.

Le Cèdre croît sur le Mont-Liban, mais il n'y est pas aujourd'hui très-commun. M. la Billardière, qui a voyagé dans ce pays, en fixe le nombre à environ cent. Le plus gros, suivant ce voyageur, a 9 mètres de tour. M. Desfontaines conseille de multiplier cet arbre dans nos forêts, dont il feroit un des plus beaux ornemens. Il cite plusieurs individus en France qui donnent de bonnes graines tels sont ceux du Monceau, près Pithiviers, et celui du Jardin des Plantes, à Paris.

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L'introduction du Cèdre dans nos cultures forestières me paroit aussi d'une grande importance, et cette culture ne seroit peut être pas aussi difficile qu'on se l'imagine. Il suffiroit d'en planter de jeunes plants à des grandes distances, dans des terrains propices. La propriété qu'il a d'étendre beaucoup ses branches et de se reproduire naturellement des semences qu'il laisse tomber, ainsi que je l'ai remarqué dans les plantations de Duhamel, donneroit l'espoir de former des forêts à peu de frais.

PIN. Pinus. L'auteur en décrit 15 espèces, dont les plus répandues en France sont le Pin Sylvestre et le Pin maritime. « Les Pins, dit-il, se distinguent des Sapins et des Mélèzes, par leurs feuilles plus allongées, et qui sortent deux à deux ou en plus grand nombre d'une même gaine; par les écailles des cônes dont le sommet est élargi, et taillé en pointe de diamant. Ils habitent les climats froids et tempérés, et il est très-rare d'en rencontrer dans les pays très-chauds. « Quand on en veut faire des cultures d'une

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grande étendue, on laboure avec soin la terre destinée au semis, et lorsqu'elle est bien préparée, on y jette la semence seule, ou bien ce qui est préférable, mêlée avec 7 ou 8 fois autant d'avoine, de graine de genêt ou de jonc marin, et on y fait passer la herse à plusieurs reprises. Les plantes qu'on a semées avec les Pins leur servent d'abri, et les garantissent de l'ardeur du soleil, qui leur est nuisible. Les semis de Pin se font en novembre et en avril. Il ne faut pas craindre de semer épais, parce que les jeunes plants s'abritent mutuellement, et qu'on peut toujours les éclaircir au bout de quelques années. Si l'on vouloit se dispenser de labourer la terre, on pourroit creuser çà et là, avec la pioche, de petites fosses où l'on déposeroit 8 à 10 graines ensemble, que l'on recouvriroit légèrement. On sème aussi des Pins avec succès au milieu des broussailles, des fougères et des bruyères.

Ces semis ne demandent presqu'aucun soin; il ne faut ni les sarcler ni les labourer. On doit préserver la graine, nouvellement semée, des oiseaux qui en sont très-avides, et en éloigner le bétail. Si la graine ne lève pas, dès la première année, il faut attendre, et ne pas labourer le semis pour y faire d'autres cultures. Duhamel dit qu'il a vu le Pin maritime ne lever qu'au bout de 4 ans.

« Il y a en France, et particulièrement dans la ci-devant Bretagne, des Landes d'une immense étendue, condamnées depuis des siècles à la stérilité, où les Pins d'Ecossé et de Bordeaux réussiroient infailliblement. On pourroit, en y établissant la culture de ces arbres, fertiliser ces terrains déserts qui ne produisent que des bruyères.

« On transplante les Pins à l'âge de deux ou trois ans, parce ce qu'il est plus aisé alors de les enlever

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